Le Bouquiniste

Le Bouquiniste

Voyez cet honnête homme, créé par le Tout-Puissant pour vivre auprès de son feu. Une agitation surprenante fait de lui un centre de scandale sur la voie publique. Il saute comme un danseur de ballet russe, s'arrache les cheveux par poignées et gémit comme un récupéré de la classe 1903.

C'est qu'il vient d'apprendre par la voie autorisée du libraire établi en boutique - le libraire expert qui dirige les ventes à l'hôtel Drouot - que le petit livre qu'il a vendu ce matin même à un passant sournois pour la somme de trois francs, n'est autre que la fameuse première édition d'un bouquin qui a fait dix mille francs en vente publique.


Pierre Mac Orlan

(extrait de Boutiques, in Poésies documentaires complètes, Poésie/Gallimard)

Trouvé et communiqué par SPiRitus.

Élève

Élève, s. m. Apprenti. V. Attrape-science.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

Une bibliothécaire ?


Piqué sur le site de Life (par Google) par Eva Truffaut

Dur (Être dans son)

Dur (Être dans son), V. Travailler avec une ardeur sans pareille. En général c'est dans la semaine du batiau, quelques jours avant la remise du bordereau, que les ouvriers sont dans leur dur.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

Trois Rouge Impair et Manque : le ME met SPiRitus au vert

Comme j’avais tort de me plaindre, dans un récent commentaire au billet de George, de n’avoir pas reçu, itou, de mystérieux envoi. La faute n’en incombait pas au ME mais aux PTT, car postée le jeudi 7 juillet, cachet faisant foi, soit deux jours avant celle adressée à George, je ne reçus mon enveloppe garnie que la semaine dernière, il factorino profitant de mon absence entre le lundi 18 et le vendredi 22 juillet pour la glisser dans ma boîte-aux-lettres. Avant de décrire ce nouvel opus postal du ME, je ferai deux remarques.
1° L’ami George semble voir dans la diversification des destinataires une possible réaction à un commentaire d’Otto (La réponse… – 7 juillet, 08h41). Or, cinq jours plus tôt, je concluais un commentaire mien au même billet (La réponse… – 2 juillet, 23h43) par ces lignes : « je me permets de souffler à l’oreille mystérieuse une suggestion pour éviter l’essoufflement : cessez donc de harceler ce pauvre Otto, et trouvez-vous d’autres victimes ! » Il y avait là, bien entendu, provocation de ma part, le but étant de défier le ME et de le pousser à la faute.
2° Répondant à ma déception de n’avoir rien reçu, ArD laissa un commentaire lucide et sibyllin (Le ME défouraille… – 21 juillet, 10h52) dont je reproduis le premier paragraphe : « Vous avez raison cher SPiRitus, je m’étonne que vous n’ayez rien reçu. Il faut dire que les facéties de notre M.E. sont susceptibles de connaître quelque avanie sur leur parcours postal quand on y songe : prenez pour exemple, ces faux timbres, n’est-ce pas là une effronterie qui pourrait lui valoir un retour à l'expéditeur ? » Cette mention des « faux timbres » justifiant le hic postal troubla fort justement l’ami George. A ce trouble, le Tenancier riposta : « George, pour le faux timbre, ArD voulait certainement parler de celui qui figure sur le dernier envoi à Otto et qui figure l’arcane du Diable sur le tarot de... Marseille. » La riposte mériterait un bon point si ArD n’avait parlé de faux timbres au pluriel et non au singulier, désignant donc non pas un mais plusieurs envois. Or, comme on va voir, il y a bien un faux timbre aussi sur mon enveloppe. Le bon point va donc à ArD pour son étonnante préscience. A croire qu’elle est aussi cartomancienne.
Venons-en à présent à la description. Une première constatation s’impose : cet envoi est le jumeau, pas tout à fait homozygote, de l’envoi reçu et décrit par George. Même enveloppe verte, avec le même système de fermeture ; mon adresse y est aussi très joliment calligraphiée à la plume ; on y retrouve le rectangle de « papier gommé gris-rose sur lequel est inscrit au crayon gras en capitales (…) : NE PAS PLIER » ; le code ROC du cachet de la poste est identique et code donc toujours MARSEILLE. Seules variantes : l’adresse, of course ; l’utilisation de mon pseudonyme en guise de nom de destinataire, inscrit au feutre bleu ; le timbre, faux-timbre, sur lequel je reviendrai.


A l’intérieur de l’enveloppe, la même « sorte de chemise constituée de deux feuilles d’assez fort papier, genre Canson, format 21 cm x 16,3 cm », mais reliées par une ficelle de cuir ou simili-cuir en une couture tout à fait charmante et entrelacée – à chacun ses ficelles, donc ! ; pour le reste, continuons la paraphrase : « La deuxième feuille est en réalité plus haute d’environ 4 cm, mais a été repliée en haut et en bas de 2 cm de manière à bloquer le contenu de ladite « chemise ».Sur le premier plat de cet objet artisanal s’aperçoit le mot « SPiRitus », très joliment calligraphié en gothique à l’encre de Chine (sans doute la même qui a servi à écrire l’adresse sur l’enveloppe) et dont se détache l’initiale tracée au feutre rouge… L’alignement impeccable des lettres qui suivent cette initiale est dû à un discret trait horizontal de crayon à papier qui a été effacé une fois les lettres tracées ».


A l’intérieur de cette « chemise », une carte postale de Plonk & Replonk, naturlich, et une plaquette, ressemblant comme une sœur à celle qui fut destinée à George, du même auteur, du même micro-éditeur, et au titre (presque) identique. Nous nous y pencherons bientôt. Voilà des similitudes calculées qui tendent à m’associer à George – peut-être aussi à Otto ne connaissant pas, à l’heure où j’écris ce billet, le détail du dernier envoi reçu par ce dernier – dans cette quête qui nous tient en haleine depuis des mois. Attachons-nous maintenant à ce qui différencie nos envois et semble s’adresser plus particulièrement à moi.
Le (faux)-timbre : il représente une nouvelle lame du tarot marseillais. Un squelette fauche dans un champ de cadavres démembrés. Il s’agit de l’arcane majeur XIII, qu’on a coutume de nommer « LA MORT », mais qui, contrairement aux autres arcanes majeurs, n’a pas de nom attitré. Pour les spécialistes, il annonce un changement radical, la fin d’un cycle et le possible début d’un autre. Adressé, comme un signe, à SPiRitus, on y verrait volontiers une référence à La Dame à la Faulx, tragédie de notre magnifique Marseillais. Dans le contexte de notre canulardesque saga, on pourrait y lire aussi le symbole de la mise à mort du Mystère, ou : le ME mis à nu (et plus qu’à nu) par ses commentateurs mêmes…


La plaquette : J’ai d’abord cru, en la découvrant, qu’il s’agissait d’un autre exemplaire des Petites Infamies reçues par George. Mais non. Le titre complet donné par ce dernier ajoute, entre parenthèses, et en gris clair, l’adverbe « toujours » ; mon exemplaire propose, dans la même disposition, un autre adverbe : « encore ». Par ailleurs, la date de parution n’est pas la même : octobre 2005 pour Petites infamies (toujours) et juin 2006 pour Petites infamies (encore). L’auteur en est, d’après mes recherches sur la toile, non pas Denise mais Delphine Le Querrec, sur laquelle je n’ai trouvé aucune information utile. A l’intérieur, la mise en page dégage trois ensembles textuels : sur la page de gauche, quatre lignes alignées à droite où il est question de s’amender grâce aux enfants de son enfant, mais le sujet s’inquiète, n’ayant pas de descendance, de la possibilité d’un tel amendement ; sur la page de droite, le long de la pliure, verticalement, de haut en bas, une phrase sonnant comme un aveu : « je n’ai pas que des qualités » ; et en bas à droite de cette même page, le « Résultat » du problème posé par le texte : « faire des portraits, pour ne pas s’occuper des yeux, encore » (l’adverbe final redoublant celui du titre). A noter, que trois points d’interrogation apparaissent (un à gauche, deux à droite) détachés des ensembles textuels et dénonçant peut-être ce « poème » comme une énigme à résoudre. Doit-on entendre que le ME ait quelque chose à se (faire) pardonner et que là serait son mobile ? On se souvient sans doute du commentaire d’ArD (Le ME défouraille… – 21 juillet, 10h52) : « Plus que le texte (d'une poésie toute relative), son titre pourrait interroger sur le degré de conscience de notre M.E. »… Il paraît bien difficile de gloser plus avant cette plaquette, qui réaffirme les liens du ME avec la petite, voire la micro-édition.


La carte postale de chez Plonk & Replonk : Encore une fois fort amusante, elle représente une arène où concourent six toreros (trois avec muletas rouges, trois avec muletas vertes) opposés à un taureau. S’il n’y a pas ici huit « participants » comme dans la carte adressée à George, le taureau fait un lien évident entre les deux envois. L’image est légendée : « La Complicata, corrida par équipe. Les Rouge mènent par trois taureaux à zéro. » Goûtons le bel esprit du ME qui nous livre une pertinente métaphore : Du Mystère de l’Abeille considéré comme une tauromachie. Au verso, ce message : « Alors, SPiriTus, vous seriez parmi les Rouge et dans le vert que j’en serais étonnée, mais pas surprise… / Résolution, chute d’un Mystère in fine. » Sibyllin message qui s’adresse à moi en commettant une erreur capitale sur mon pseudonyme quand partout ailleurs dans cet envoi il est parfaitement orthographié (la fameuse étourderie du ME ?). Ces lignes confirment déjà une hypothèse avancée il y a quelques jours : le ME est femme. Mais que signifie être parmi les Rouge et dans le vert ? « Être dans le vert » est une expression bien connue, mais qui n’a pas grand sens ici. Aussi, je préfère y voir une référence descriptive à l’illustration proposée par la carte postale. Être parmi les Rouge, c’est faire partie de l’équipe qui mène « trois taureaux à zéro », c’est être donc un des trois toreros à muleta rouge. Or, un des trois justement est dans le vert, comme couvert par une muleta verte : c’est celui dont la cape traine au sol et qui lève sa main pour saluer le public ou la tribune d’honneur, attitude adoptée par les toreros une fois qu’ils sont sortis victorieux du combat les opposant au taureau. Pourquoi ne pas traduire alors : « Vous seriez victorieux que j’en serais étonnée, mais pas surprise… » On connaît l’aisance que la ME manifeste dans la manipulation des mots ; là où nous aurions tendance à voir une équivalence sémantique dans les deux adjectifs « étonnée » et « surprise », la tournure de la phrase empêche la synonymie. « Étonnée » serait donc à entendre au sens étymologique (« ébranlée comme par le tonnerre »). Et la phrase se lirait alors : « Vous seriez victorieux que j’en serais ébranlée, mais pas surprise… ». La fin, la résolution du Mystère dépend(rait) donc de mon intervention.


Ou d’une intervention passée… et cet envoi serait alors un aveu : le ME délivrant in fine son portrait : une femme d’esprit, habitant Marseille et qui connaît le milieu de la petite édition. Simplement.

Doublon

Doublon, s. m. Répétition du même mot, du même membre de phrase ou de la même phrase de la copie. Cette répétition, due au manque d'attention de l'ouvrier, a pour lui les mêmes inconvénients que le bourdon et exige souvent un remaniement.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

Fahrenheit


Transmis par Eva Truffaut

Distribuer

Distribuer, v. intr. Mettre chaque lettre dans le cassetin qui lui est propre
Distribuer à la belge. Distribuer cran dessus.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

Petites variations autour d'un titre connu

Première édition française
Pierre Belfond - 1972
Texte conforme à l'édition
américaine de 1959 (Ace books)
Édition définitive
Pierre Belfond - 1979
Conforme à la version de 1977
(Penguin books)
Première édition de poche
U.G.E. - 10/18 - 1988
Réédition
(Belfond - 1979)

Á ceux qui n'en sont pas revenus, à A.W.

Dessaler

Dessaler (Se), v. pr. S'acquitter, se mettre au pair, quand on a compté par avance une composition qui n'était pas faite. V. Salé.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

Le dernier des Mystères de l'Abeille ?
















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Si vous avez raté les autres épisodes...


N'oubliez pas de consulter les commentaires de ces billets...
Vous le savez déjà, le Mystérieux Expéditeur s'est diablement occupé du Mystère de l'Abeille ces derniers temps, envoyant quasi-conjointement à ce cher George et à moi-même de nouveaux et toujours aussi Mystérieux Envois (ce cher George ayant réagi avant moi, occupé que j'étais par quelques soucis "subalternes").
Et ce coup double, cela ne surprendra aucun de ceux qui suivent ces Mystères depuis leur origine, est tout sauf un hasard, il s'agit même d'un magnifique double Envoi faisant appel l'un à l'autre (et réciproquement, aurait ajouté l'un de mes maîtres soixante-trois).
Déjà, l'examen du cachet de la poste (rendu peu évident par la faute du manque de contraste entre le bleu de l'encre du tampon et le violet de l'enveloppe) prouve que les deux Envois sont partis le même jour, le 7 juillet. Du même endroit ? Je ne peux que le supposer, le cachet étant illisible, on ne fait que deviner les premiers chiffres du code ROC, "422…" (et encore ne suis-je pas sûr de ne pas m'être laissé influencer par le code présent sur l'Envoi reçu par ce cher George…).
D'autres éléments viendront s'ajouter à ce "coup double", nous le verrons plus loin. D'ici là, revenons sur cette enveloppe, d'un format un peu supérieur au A4 et d'un beau violet. Avec, bien sûr, l'habituelle graphie très travaillée du M. E. pour l'adresse, et son autre écriture, tout aussi connue des membres de "Ceux Qui Tirent les Ficelles" pour la mention Ne pas plier (loin d'être inutile, il est vrai !). Quant au timbre, faisant suite à celui qui ornait le précédent Envoi reçu par mes soins, il est également issu d'un jeu de tarots divinatoires. Et, après le Diable, c'est la carte XVI, la Maison Dieu (symbole de bouleversement, de fin d'un cycle…) qui orne l'enveloppe et tient lieu d'affranchissement. Premier indice (peu elliptique, cette fois-ci) de la fin du Mystère ?
Bien possible. Car le contenu de l'enveloppe tend à corroborer cette hypothèse (et même plus). Quel est ce contenu ? Comme souvent avec le Mystérieux Expéditeur, il s'agit d'un contenu gigogne, une sorte de "poupée russe de l'intrigue"… La "première couche", c'est une feuille d'un papier imprimé extrêmement fin, orné d'une frise de fruits et légumes et bordé sur sa partie supérieure d'une découpe sinusoïdale (et d'origine). Repliée sur elle-même et scotchée, cette feuille tient lieu d'enveloppe à une chemise assez identique à celle reçue par ce cher George, exception faite du "Otto" qui y figure en calligraphie à l'encre de Chine (Otto au sens 8 ?) et au fait que la reliure est réalisée à l'aide de rivets et non de poinçons.
A l'intérieur de cette chemise fabriquée et ajustée avec un soin minutieux à son contenu, deux documents. En premier lieu, une carte postale de nos désormais célèbres (et fort divertissants) Plonk & Replonk. Au recto, une photo d'une famille devant la tombe du Soldat Inconnu sous l'Arc de triomphe et cette légende : "Paris – Le Soldat inconnu, sa femme et ses cinq enfants." Texte poursuivi au verso par le Mystérieux Expéditeur en ces termes : "… vous prient de vous recueillir sur le défunt Mystère pas plonké, et d'entretenir sa flamme avec l'allumette de votre indulgence. Surtout… pas de CO², ni fleurs ni couronnes. Une ficelle servira à couronner le tout". "Défunt Mystère…", la messe est dite, fort probablement. Et il ne tiendra qu'à nous d'en entretenir la flamme, donc…
Avant d'aller plus loin sur cette apparente fin, jetons un œil (et même plus) sur le second document figurant dans cet Envoi. Il s'agit ni plus ni moins que, on le déduira du titre, du premier "épisode" des Petites infamies que ce cher George a pu attribuer à Denise Le Querrec grâce à ses recherches. Là aussi, ce petit ouvrage au format A5 ne comprend en couverture que le titre, un aphorisme ("Modifier en dérangeant ou en détournant.", tiré du petit Robert – 1990) et la même photo que l'opus reçu par ce cher George.
Quant au texte figurant sur les deux pages intérieures, il se caractérise par sa qualité, mais aussi son côté hermétique et sa recherche visuelle – avec une partie du texte écrite verticalement, peut-être un peu trop près de la pliure. On pourra trouver ce texte encourageant ("vouloir lui donner ce qu'il serait de meilleur, en lui, en les autres, en moi.") ou plus pessimiste ("quelle impudence, et quel échec !) ou quelque part entre ces deux sentiments ("mais ce renoncement ne durait pas. au suivant !")…
En tout cas, l'on en revient une fois de plus au chiffre 7, avec le Soldat inconnu et toute sa petite famille, qui s'adressent à ma petite personne, ce qui nous permet d'arriver une nouvelle fois au chiffre 8. En faisant plus que suggérer que cet Envoi est le dernier, que le Mystère est "défunt".
Mais l'on s'attend pourtant à, un jour, recevoir un nouvel Envoi, affranchi cette fois avec la Papesse (carte II des tarots divinatoires), carte signifiant que l'on obtient la réponse aux questions que l'on se pose encore !

Mais, même si cela ne devait pas être le cas, même si le Mystère devait se clore sur ce double Envoi, il aura constitué tout au long de ces mois une source de plaisir, un stimulant intellectuel, un jeu surréaliste pour lequel nous ne pourrons jamais assez remercier le Mystérieux Expéditeur (qui n'est ni Burt Lancaster, ni l'amiral Nimitz, entre autres, nous le savons…). Sans même parler de la découverte de ce fascinant auteur qu'est Jacques Abeille (Les jardins statuaires est un formidable roman)
Puisse longtemps l'esprit de ce Mystère perdurer. Et le Mystérieux Expéditeur vivre dans la joie et la bonne humeur.

Otto Naumme

Derrière le poêle

Derrière le poêle. V. Il n'y en a pas !

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

Avec quoi le Tenancier gagne sa croûte ?
(7e partie et fin)

Nous voici donc au terme de l’exploration quelque peu superficielle des sites avec lesquels votre serviteur travaille. En résumé, je collabore avec six de ceux-là avec plus ou moins d’assiduité. Les voici par ordre alphabétique :

abebooks.com
chapitre.com
galaxidion.com
livre-rare-book.com
maremagnum.com
priceminister.com

Certains de ces sites sont reliés par un portail commun qui s’appelle :

marelibri.com

Si nous sommes satisfait de cette initiative, nous nous reportons toutefois pour nos recherches tous azimuts vers des moteurs de recherche et notamment :

maxichoice.com

qui est très efficace, pourvu que l’on orthographie bien les titres et les noms d’auteurs (en vérité, je l’utilise souvent pour vérifier quelques prix pratiqués par les confrères). Ce moteur de recherche utilise également le portail de Marelibri.
D’autres moteurs existent, comme :

bookfinder.com

Et la différence avec le précédent réside en gros dans les habitudes du Tenancier. A vous de voir dans lequel vous vous sentirez le plus à l’aise.
Certains habitués du site pourraient s’étonner que je ne collabore pas avec d’autres sites de vente. Je m’en suis déjà expliqué précédemment sur les billets sur le sujet. Il est cependant quelques uns qui n’ont pas été cités. La raison est toute autre qu’une question d’éthique ou de portefeuille mais bel et bien parce que votre Tenancier chéri n’a rien à y faire. Ainsi les sites :

zvab.com
slam-livre.fr

sont plutôt des sites orientés vers le livre ancien et précieux, domaine que j’aborde qu’exceptionnellement. On y fera tout de même quelques balades utiles et pleines d’enseignement. Pour le reste, le Tenancier vous présume assez dégourdis pour avoir vos propres habitudes et fréquentations et ne vous fera ennuiera pas longuement avec des listes exhaustives.
Tous ce sites présentent de tout façon une interface et des services assez similaires pour les visiteurs. Du reste, la plupart des libraires se retrouvent sur tous ces sites, avec quelques infimes variantes.
Le seul conseil que j’ai trouvé à vous prodiguer est d’utiliser volontiers les moteurs de recherche de livre, ce qui vous permettra de faire la différence sur les prix pratiqués et de vous présenter un éventail légèrement plus large de vendeurs, au bémol que cette variation, d’un site à l’autre doit être de l’ordre de 5% - guère plus – étant donné que la plupart des libraires français travaillent avec le plus grand nombre possible de sites de vente. Peut-être vous recommandera-t-on également de donner votre préférence à ceux qui favorisent le contact avec les professionnels.
Et puis, de temps en temps, passez donc le seuil d’une librairie d’occasion, d’ancien ou chez un bouquiniste. Vous vous apercevrez que tout n’est pas forcément en ligne et que l’on peut encore trouver des choses peu communes - conseil désintéressé puisque je ne possède pas de boutique.

Deleatur

Deleatur, s. m. Signe ayant à peu près la forme d'un delta grec, et par lequel on indique, dans la correction des épreuves, ce qui est à retrancher. Ce mot qui est la troisième personne sing. du présent du subjonctif passif du verbe latin delere, effacer, signifie : qu'il soit effacé.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

C'est au-to-ma-ti-que !
Troisième cliché


Distribué par Eva Truffaut

Décognoir

Décognoir, s. m. Morceau de bois dur, long de 18 à 20 centimètres, aminci par un bout, employé pour chasser les coins avec lesquels on serre les formes.
Au fig. Nez. Pourquoi appelle-t-on un gros nez un décognoir? Sans doute à cause de l'analogie de forme.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

La Téloche du Tenancier



Kad & Olivier : "Un bouquin un jour"

Dèche

Dèche, s. f. Dénuement absolu. Employé dans d'autres argots.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

Nos 10/18 (22e partie)

A l'occasion de la parution du billet de George Weaver, j'avais suggéré la chose suivante dans les commentaires : "Il ne me reste donc plus qu'à faire un appel vibrant aux lecteurs de ce blog pour les convier à un petit jeu : Rassemblez tous vos 10/18, sélectionnez-en (pas plus de 10) et expédiez-m'en les scans de couverture, histoire de faire une sorte de panégyrique de la collection ! [...] "
A notre petit jeu, il nous faut également associer le spectaculaire labeur d'Adria Cheno au sujet de cette collection sur son site. Allez donc vous en rendre compte ici.

Deuxième opus dû à Eva Truffaut qui semble bien établir ses quartiers chez nous. Tant mieux ! Tout le monde, du reste ne peut pas s'intéresser à la même chose et cet arrivage de 10/18 vient à point entre deux billets consacrés au Mystérieux expéditeur. On va souvent retrouver Eva dans ces colonnes, avec d'autres listes de 10/18 et également quelques photos glanées ici et là. Pour ceux qui s'en régalent, incitons-les à se balader du côté de :
archive & mythologie des lucioles,
365 Blanc,
© eva truffaut,
the maresfield gardens noctambulist.
Ci-dessous, en troisième position, une redondance avec la précédente liste, histoire d'assurer la continuité...

Lucien Malson : Les enfants sauvages
n° 157

Karl Jaspers : Introduction à la philosophie
n° 269

Colloque de Cerisy : Paulhan, le souterrain
n° 1034

François Perrier : La Chaussée d'Antin
n° 1203

Colloque de Cerisy : Marcel Duchamp
n° 1330

Pier Paolo Pasolini : Une vie violente
n° 1522

Herman Langbein : Hommes et femmes à Auschwitz
n° 2481

Maurice Aguéev : Roman avec cocaïne
n° 2959

Primo Levi : Conversations et entretiens
n° 3151

Walter Benjamin : Sens unique
n° 3214

Le prochain billet consacré au 10/18 sera thématique, mais selon une façon surprenante...

Décartonner (Se)

Décartonner (Se), v. pr. S'affaiblir, devenir poitrinaire. Terme emprunté aux relieurs.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

Fornax vert - Volume 4

Jean Dayros : Complainte de la Vie en Vert
Brochure 16 pages sur papier fluo, 12X17 cm. Pas de mention de tirage sur beau papier - Tiré à 100 exemplaires.
Collection Fornax vert - Volume 4
Fornax, MMII

Débiner

Débiner, v. Dénigrer, dire du mal de quelqu'un. N'est pas particulier au langage typographique.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

C'est au-to-ma-ti-que !
Deuxième cliché


Sélectionné par Eva Trufffaut

Débinance

Débinance, s. f. Action de débiner, de dire du mal de quelqu'un.

Eugène Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

Le Mystérieux Expéditeur défouraille à tout-va !

La sibylline salve tirée par ArD lors de sa deuxième notice imaginaire a des répercussions décidément prolifiques : voici que le Mystérieux Expéditeur se déchaîne, après quasiment un an d’inactivité — du moins en ce qui concerne le Mystère de l’Abeille.
Nous savons que l’ami Otto vient de recevoir un douzième envoi, et voici que moi-même, qu’aperçois-je coincé sous la porte, sur le seuil de mon échoppe, au moment de l’ouvrir enfin ce mardi 12 juillet avec plus d’une heure de retard ? Le coin d’une enveloppe verte qui tranche singulièrement avec les mornes lettres habituelles (factures, avis de recommandé, mises en demeures, papillons d’huissiers). J’ouvre la porte, saisis l’énigmatique enveloppe… battement de cœur et forte émotion : je reconnais aussitôt une des graphies qui m’est très familière, déjà aperçue sur certaines images fournies ici-même par ce cher Otto au cours de cette saga du Mystère : dans le deuxième épisode, au verso de la carte postale de la Fabuloserie dite Ramona Mirador, ainsi que sur l’enveloppe de l’envoi de l’épisode 5 .
Et vrai de vrai, effectivement, une fois le bestiau dépiauté (de la belle ouvrage soignée et minutieuse, cela va sans dire), il s’avère que le Mystérieux Expéditeur s’est mis pour la première fois à diversifier les destinataires de ses malicieux envois. Pourquoi cela ? Peut-être en réaction à l’interrogation d’Otto dans un commentaire de La réponse..., le 7 juillet à 08h41— interrogation elle-même consécutive à une intéressante question d’ArD (tiens, tiens… SpiRitus ?) la veille — : « Oui, effectivement, chère ArD, vous soulevez une intéressante question : pourquoi moi et seulement moi ? » Mais je ne puis moi-même du coup que redoubler cette question : pourquoi moi ? Moi qui ignorais jusqu’à l’existence de ce vénérable blogue au moment des prémices du Mystère, moi qui n’ai rejoint la cohorte des vaillants enquêteurs qu’au moment du deuxième épisode… Ai-je même seulement avoué ici un jour n’avoir jamais rien lu non plus de Jacques Abeille, quoique le connaissant de nom ? Je ne m’en souviens pas. Alors, pourquoi la boussole du ME s’est-elle arrêtée sur ma pomme, tandis que SPiRitus aurait été un sujet autrement plus éminent ? Nouveau mystère… J’ai pensé un instant que le ME avait procédé à un envoi multiple, adressé à tous les membres de la confrérie que lui-même a nommée, grâce aux bons soins de Plonk et Replonk, « Ceux qui tirent les ficelles », mais apparemment il n’en est rien…
Bref, je ne vais pas vous faire languir plus longtemps au sujet du contenu de cet envoi, très lié à la récente actualité de certaine équation qui nous a plus ou moins retourné les méninges la semaine passée (7 + 1 = 8), mais il me semble bien que parmi les estimables contributeurs qui fréquentent ce salon aux fauteuils de velours, il n’y en a que huit qui connaissent l’adresse de la bouquinerie que tient le soi-disant George WF Weaver : le Tenancier, ArD, Otto Naumme, SpiRitus, Adria Cheno, Moons, moi-même (évidemment) et… certaine personne très familière du Tenancier, qui pourtant ne commente jamais ici-même, allez savoir pourquoi.
Voici donc en quoi consistait l’envoi que j’ai découvert ce 12 juillet (mais — détail malheureux qu’ignore sans doute le Mystérieux Expéditeur —je ne dispose pas de boîte aux lettres : la concierge glisse tant bien que mal mon courrier entre la porte de l’établissement et le seuil, ce qui occasionne parfois quelques avanies étant donné l’étroitesse de l’interstice. Il se trouve qu’en outre de fortes pluies étaient tombées le matin, à cause de quoi certains endroits de l’envoi s’en sont hélas trouvés maculés) :
— Une enveloppe verte format 30,6 cm x 22,8 cm (environ), à rabat normalement fermé par une simple attache parisienne mais que notre ME avait pris soin de fortement coller en deux larges endroits, ce qui fait que j’ai commis quelques dégâts en tentant de séparer au cutter le rabat du verso de ladite enveloppe. Au recto, outre l’adresse de mon échoppe, très joliment calligraphiée à la plume dans cette écriture cursive que nous lui connaissons désormais et qui n’est pas sa manière naturelle, plusieurs éléments sont collés.
D’une part, bien entendu, un moyen d’affranchissement (le comble pour nous qui le sommes moins que rien, « affranchis », dans cette affaire !) : deux timbres, donc, très soigneusement choisis puisque tous deux ont trait à l’art d’écrire. D’abord, dessinée par un certain Galeron, une enveloppe anthropomorphe au sourire radieux qui écrit elle-même la lettre qu’elle s’apprête sans doute à s’enfourner dans le gosier, puis un pupitre sur lequel on voit le Petit Nicolas (sagement studieux) et le Bouillon (furieusement concentré) s’appliquer de concert à « faire cent lignes ». Mais de ces deux timbres, nouveau mystère de la Poste, seul celui du dessus est oblitéré…
Et d’autre part, un assez discret ruban de papier gommé gris-rose sur lequel est inscrit au crayon gras en capitales, d’une tout autre écriture que celle de l’adresse : « NE PAS PLIER ».
Cette enveloppe a été expédiée samedi 9 juillet, et le code ROC du cachet de la Poste, 42255A, correspond, tiens, tiens… à « Marseille, vallée de l’Huveaune ».


— À l’intérieur de cette enveloppe, une sorte de chemise constituée de deux feuilles d’assez fort papier, genre Canson, format 21 cm x 16,3 cm, reliées par un fil de laine verte glissé dans deux trous poinçonnés de part et d’autre de la hauteur et dont les extrémités sont serties dans deux petites barrettes métalliques qui assurent la liaison de l’ensemble. La deuxième feuille est en réalité plus haute d’environ 4 cm, mais a été repliée en haut et en bas de 2 cm de manière à bloquer le contenu de ladite « chemise ».

Sur le premier plat de cet objet artisanal s’aperçoit, outre le fil de laine verte à gauche, le mot « GEORGE », très joliment calligraphié en gothique à l’encre de Chine (sans doute la même qui a servi à écrire l’adresse sur l’enveloppe) et orné d’une magnifique lettrine tracée au fusain brunâtre rehaussé d’orange qui dessine un énorme « G » en même temps qu’un « 8 »… L’alignement impeccable des petites capitales qui suivent cette lettrine est dû à un discret trait horizontal de crayon à papier qui a été effacé une fois les lettres tracées.


— À l’intérieur de cette « chemise », insérée dans l’objet (peut-être) principal que je décrirai plus tard, une carte postale éditée par les désormais notoires Plonk & Replonk.
Au recto de cette carte, l’habituelle photo retouchée représentant cette fois une assemblée de huit individus vêtus de costumes verts et pour la plupart coiffés de chapeaux, perchés sur les branches d’un arbre effeuillé. Ils semblent attendre avec un soupçon d’indifférence le départ du bovidé qui les menace paisiblement, couché au pied de l’arbre face à eux.
Au verso, ce message du ME en forme de supplique, impeccablement calligraphié sans sérif à l’encre brune (comme toujours lorsqu’il ou elle s’exprime « directement ») :
« Au secours,
déplonkez-moi, faites quelque chose,
prenez-le par les cornes ! »
Très bienvenu, le hasard objectif de la rencontre de cette carte postale plonk&replonkesque et du Mystérieux Expéditeur sur la table à dissection du Mystère de l’Abeille ! Car il permet cette phrase furieusement polysémique, qui signifie à la fois une sorte de phylactère pouvant être attribué à l’un des personnages perchés dans l’arbre, une supplique de n’importe lequel des enquêteurs (donc tous) qui s’attellent ici-même depuis des dizaines de mois à la résolution de ce Mystère, mais aussi, tout simplement, un appel au secours du ME lui-même, qui n’en peut plus de n’être pas démasqué malgré la foultitude d’indices qu’il a fournis !


— Cette carte postale était insérée dans un micro-livre auto-édité datant de 2005, un simple in-folio courant (une feuille A4 pliée en deux, donc quatre pages A5) dont le premier plat porte, sans nom d’auteur, sous la reproduction d’une photographie représentant une fenêtre — stores baissés — surplombant un radiateur en fonte, le titre Petites infamies (toujours), avec dessous une citation du Petit Robert de 1990 : « Modifier en dérangeant ou en détournant », qui est (bien que cela n’y soit pas précisé), un extrait du deuxième sens du verbe « pervertir » selon ce dictionnaire. [Notons au passage qu’ArD réclamait récemment un Petit Robert…]
Petites infamies, ce titre ne m’évoquait jusqu’ici que Carmen Posadas, mais vérifications faites, ce texte-ci est dû à une certaine (comme disait Otto Naumme à propos d’Otto Ganz) Denise Le Querrec, et selon la Toile il ne semble disponible, hé, hé… qu’au cipM, le centre de poésie contemporaine sis à la Vieille-Charité à Marseille, et seulement dans sa deuxième édition, qui date de 2006. En jonglant un peu avec ce titre, on obtient assez vite Petites amies (fin), par exemple, comme la sentence finale marquant la fin d’une liaison collective…
Je vous laisse lire le texte à tête reposée.
Pour ma part, quelles que soient ses qualités — et je trouve qu’il n’en manque pas — je n’y retiens, en ce qui nous concerne, que deux passages : « je dormirai » et « pas de lecture ». Sans parler du fait que le ME semble par cet envoi s’avouer membre du sexe, et peut-être marseillaise — mais allez donc savoir, avec ce manipulateur de première qui ne cesse de rebondir sur nos commentaires pour mieux brouiller les pistes…



Une chose est certaine, au sein de tout cet embrouillamini : moi qui pense depuis des années que le meilleur usage possible d’un blogue est de s’attacher à construire une intelligence collective, ce Mystère érudit, malicieux et prolifique nous en aura pour une fois donné l’occasion. Grâces en soient rendues au Mystérieux Expéditeur !