Le dernier des Mystères de l'Abeille ?
















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Vous le savez déjà, le Mystérieux Expéditeur s'est diablement occupé du Mystère de l'Abeille ces derniers temps, envoyant quasi-conjointement à ce cher George et à moi-même de nouveaux et toujours aussi Mystérieux Envois (ce cher George ayant réagi avant moi, occupé que j'étais par quelques soucis "subalternes").
Et ce coup double, cela ne surprendra aucun de ceux qui suivent ces Mystères depuis leur origine, est tout sauf un hasard, il s'agit même d'un magnifique double Envoi faisant appel l'un à l'autre (et réciproquement, aurait ajouté l'un de mes maîtres soixante-trois).
Déjà, l'examen du cachet de la poste (rendu peu évident par la faute du manque de contraste entre le bleu de l'encre du tampon et le violet de l'enveloppe) prouve que les deux Envois sont partis le même jour, le 7 juillet. Du même endroit ? Je ne peux que le supposer, le cachet étant illisible, on ne fait que deviner les premiers chiffres du code ROC, "422…" (et encore ne suis-je pas sûr de ne pas m'être laissé influencer par le code présent sur l'Envoi reçu par ce cher George…).
D'autres éléments viendront s'ajouter à ce "coup double", nous le verrons plus loin. D'ici là, revenons sur cette enveloppe, d'un format un peu supérieur au A4 et d'un beau violet. Avec, bien sûr, l'habituelle graphie très travaillée du M. E. pour l'adresse, et son autre écriture, tout aussi connue des membres de "Ceux Qui Tirent les Ficelles" pour la mention Ne pas plier (loin d'être inutile, il est vrai !). Quant au timbre, faisant suite à celui qui ornait le précédent Envoi reçu par mes soins, il est également issu d'un jeu de tarots divinatoires. Et, après le Diable, c'est la carte XVI, la Maison Dieu (symbole de bouleversement, de fin d'un cycle…) qui orne l'enveloppe et tient lieu d'affranchissement. Premier indice (peu elliptique, cette fois-ci) de la fin du Mystère ?
Bien possible. Car le contenu de l'enveloppe tend à corroborer cette hypothèse (et même plus). Quel est ce contenu ? Comme souvent avec le Mystérieux Expéditeur, il s'agit d'un contenu gigogne, une sorte de "poupée russe de l'intrigue"… La "première couche", c'est une feuille d'un papier imprimé extrêmement fin, orné d'une frise de fruits et légumes et bordé sur sa partie supérieure d'une découpe sinusoïdale (et d'origine). Repliée sur elle-même et scotchée, cette feuille tient lieu d'enveloppe à une chemise assez identique à celle reçue par ce cher George, exception faite du "Otto" qui y figure en calligraphie à l'encre de Chine (Otto au sens 8 ?) et au fait que la reliure est réalisée à l'aide de rivets et non de poinçons.
A l'intérieur de cette chemise fabriquée et ajustée avec un soin minutieux à son contenu, deux documents. En premier lieu, une carte postale de nos désormais célèbres (et fort divertissants) Plonk & Replonk. Au recto, une photo d'une famille devant la tombe du Soldat Inconnu sous l'Arc de triomphe et cette légende : "Paris – Le Soldat inconnu, sa femme et ses cinq enfants." Texte poursuivi au verso par le Mystérieux Expéditeur en ces termes : "… vous prient de vous recueillir sur le défunt Mystère pas plonké, et d'entretenir sa flamme avec l'allumette de votre indulgence. Surtout… pas de CO², ni fleurs ni couronnes. Une ficelle servira à couronner le tout". "Défunt Mystère…", la messe est dite, fort probablement. Et il ne tiendra qu'à nous d'en entretenir la flamme, donc…
Avant d'aller plus loin sur cette apparente fin, jetons un œil (et même plus) sur le second document figurant dans cet Envoi. Il s'agit ni plus ni moins que, on le déduira du titre, du premier "épisode" des Petites infamies que ce cher George a pu attribuer à Denise Le Querrec grâce à ses recherches. Là aussi, ce petit ouvrage au format A5 ne comprend en couverture que le titre, un aphorisme ("Modifier en dérangeant ou en détournant.", tiré du petit Robert – 1990) et la même photo que l'opus reçu par ce cher George.
Quant au texte figurant sur les deux pages intérieures, il se caractérise par sa qualité, mais aussi son côté hermétique et sa recherche visuelle – avec une partie du texte écrite verticalement, peut-être un peu trop près de la pliure. On pourra trouver ce texte encourageant ("vouloir lui donner ce qu'il serait de meilleur, en lui, en les autres, en moi.") ou plus pessimiste ("quelle impudence, et quel échec !) ou quelque part entre ces deux sentiments ("mais ce renoncement ne durait pas. au suivant !")…
En tout cas, l'on en revient une fois de plus au chiffre 7, avec le Soldat inconnu et toute sa petite famille, qui s'adressent à ma petite personne, ce qui nous permet d'arriver une nouvelle fois au chiffre 8. En faisant plus que suggérer que cet Envoi est le dernier, que le Mystère est "défunt".
Mais l'on s'attend pourtant à, un jour, recevoir un nouvel Envoi, affranchi cette fois avec la Papesse (carte II des tarots divinatoires), carte signifiant que l'on obtient la réponse aux questions que l'on se pose encore !

Mais, même si cela ne devait pas être le cas, même si le Mystère devait se clore sur ce double Envoi, il aura constitué tout au long de ces mois une source de plaisir, un stimulant intellectuel, un jeu surréaliste pour lequel nous ne pourrons jamais assez remercier le Mystérieux Expéditeur (qui n'est ni Burt Lancaster, ni l'amiral Nimitz, entre autres, nous le savons…). Sans même parler de la découverte de ce fascinant auteur qu'est Jacques Abeille (Les jardins statuaires est un formidable roman)
Puisse longtemps l'esprit de ce Mystère perdurer. Et le Mystérieux Expéditeur vivre dans la joie et la bonne humeur.

Otto Naumme

21 commentaires:

  1. ... ni moi !

    Raymond Ames Spruance

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  2. Et notre Mystérieux Expéditeur de continuer à bien rire, visiblement... Après l'amiral Nimitz, l'amiral Spruance, qui dirigeait la flotte US lors de la bataille de Midway. Quel est le rapport entre ces amiraux et notre Mystère ? Mystère, justement !

    J'y songe, comme ça : il serait peut-être bon qu'un oeil extérieur à ce qui forme, plus ou moins volontairement, notre "société secrète", autrement dit les habitués de ce lieu, vienne jeter un oeil (et sans doute même plus) à l'intégralité du Mystère ; il verrait peut-être des indices qui nous échappent, à nous qui sommes sans doute tellement plongés dedans que nous n'en voyons plus l'intégralité.
    Cherchons donc des volontaires... La tâche est quand même moins dangereuse que les batailles menées par nos amiraux...

    Otto Naumme

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  3. C'est un imposteur.

    Isoroku Yamamoto

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  4. Au verso de cette carte postale, un marteau, un merlin, une effigie de Marteau et Merlin, deux noms étroitement liés au tarot de Marseille ?

    Merci, cher Otto, pour ce compte-rendu où nous apprenons que vous auriez fait l'acquisition d'une œuvre majeure de Jacques Abeille, et lue, qui plus est ? Le mystère se terminerait donc sur un aboutissement en quelque sorte...

    ArD

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  5. Hegel détient les clés. Ouverture des portes prochainement.

    On débobine.

    Hélène Smith

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  6. Si l'on fait même appel à l'écriture automatique, maintenant...


    Chère ArD, bien sûr, j'ai lu ces fameux Jardins ! Et je vais m'atteler à lire plus de Jacques Abeille, avec ou sans Mystère !

    Mais j'attends avec impatience l'ouverture de ces portes, qui nous mèneront forcément vers un paradis - chacun sait qu'il est faux de dire qu'Hegel en enfer...

    Otto Naumme

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  7. Mais vous ne nous avez rien dit de la lecture de ces Jardins, Otto ! L'eussiez-vous dit plus tôt, le Mystère aurait peut-être cessé de vous darder. Mais nous l'aurions regretté.

    ArD

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  8. J'avoue que je n'y avais absolument pas pensé, chère ArD. Comme je n'avais pas pensé que le fait que j'aie lu ces Jardins puisse intéresser qui que ce soit, même (et peut-être surtout) en cette auguste assemblée.
    Si cela a permis la continuation du Mystère, ce n'en est que mieux. Mais j'avoue que c'était totalement involontaire...

    Otto Naumme

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  9. De passage à toute berzingue, juste le temps de remarquer quelques vétilles :
    — la date d'envoi du tir doublé (triplé, même, puisque SPiRitus a lui aussi reçu une douceur, à défaut de douze sœurs) n'est pas identique : votre envoi, cher Otto, a été posté deux jours avant le mien, cacheté du 9 juillet. Mais le cachet ROC est bel et bien le même, en effet.
    — Si Isoroku Yamamoto déblatère autant que ses confrères amiraux ou acteurs hollywoodiens, l'indication signée "Hélène Smith" (toujours aussi vraisemblablement un avatar du ME) ne me semble pas de peu d'intérêt. "Hegel détient les clés" : s'agit-il de La raison dans l'Histoire, de la dialectique entre maître et valet, ou bien de l'Absolu traqué dans La phénoménologie de l'Esprit ?
    En tout cas, la solution est annoncée comme proche : on dé[bo]bine à tout-va !

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  10. Hélène Smith... dans les bobines de SPiRitus, plutôt qu'en avatar de M. E.

    ArD

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  11. Houlà, vous croyez ? Il y en aurait maintenant plusieurs à se fiche de nos bobines ?
    Bon, je sens que je ne vais pas tarder à déclarer forfait, même si je ne suis pas encore H[élène] S[mith]…

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  12. N'oubliez jamais, monsieur George, que notre amie lit dans les cartes, surtout si elles sont surréalistes.

    H. S.

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  13. Ah oui, c'est vrai…
    Moi, dans les cartes, je me perds toujours à michelin, euh ! à mi-chemin…

    Et quand il eut traversé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre.
    Bon, et cette fameuse vallée de l'Huveaune, au fait ?

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  14. J'espère que notre bon SPiRitus va nous débobiner tout ça, l'Huveaune, et l'Otto.

    ArD

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  15. Ah, l'Huveaune, la villa Air Bel, Freud, Lamiel, Alice, Le Père Ubu, Sade, Novalis, et des atouts dans les coins et recoins !

    Monsieur K.

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  16. Eh ben voilà... Suffit d'ajouter Breton et nous y sommes !

    ArD

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  17. Certaines allusions m'échappent, là... Notamment au sujet du rosbif (encore que l'on pourrait y voir un clin d'oeil à l'un des Mystères...).
    Et je ne vois pas très bien ce que l'Huveaune vient faire là-dedans. Sans doute aurais-je dû attendre d'être mieux réveillé... (à moins que je paye ma méconnaissance des quartiers marseillais)

    Otto Naumme

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  18. Otto, il s'agirait de connaissance en hydrographie plutôt qu'en quartiers. Or notre ami SPiRitus (sous le couvert d'Hélène Smith) a toutes bonnes raisons d'en connaître les méandres, puisque nous avons affaire à une rivière qui prend sa source à la Sainte-Baume et qui se jette dans la mer à Marseille (près de Borély, pour notre ami George).
    Sa vallée abrita nombre de surréalistes pendant la guerre, qui se réfugièrent dans la villa Air Bel comme l'écrit Hélène Smith, ou dans le château de la comtesse Pastré.

    ArD

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  19. ... Quant au rosbif, il pourrait renvoyer à un polar breton.

    ArD

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