Bref, je ne vais pas vous raconter ma vie, sauf cet épisode : j'ai donc reçu un nouvel Envoi Mystérieux. Comme tous les précédents (à voir ici), croquignolet à souhait, énigmatique au-delà de toute espérance, amusant, pour tout dire, Mystérieux !
Commençons par le commencement, avec une enveloppe qui ne manque pas d'attraits. D'abord parce que, pour la première fois, on peut y voir inscrit mon pseudonyme, cet Envoi étant destiné à "Otto Naumme, aux bons soins de …" (permettez que je taise ici, par pudeur et timidité bien sûr, mon réel patronyme et mon adresse…), manuscrit de la même écriture que la précédente enveloppe reçue. Côté philatélique, après les patchworks abeillo-norvégo-allemano-haddockien et otto-mobile des précédents envois, un nouveau clin d'œil est fait en direction de la Belgique, avec des timbres représentant les Dupont-d et la Castafiore, personnages ô combien illustres de l'univers tintinophile. Quant à ce qui tient désormais lieu de cachet de la poste, une rapide enquête démontre que le 39409A correspondrait à la Côte-d'Or. Plus impressionnant est le verso de cette enveloppe. Car le dessin qui l'orne, à la gloire du magazine du début des années 70 Combat Non-Violent, démontre tout simplement qu'il s'agit en l'espèce d'une sorte de pièce de collection ! Je ne suis en effet pas sûr qu'il reste tant d'enveloppes de ce type en circulation de nos jours. En tous cas, mon cher ami Tenancier sera d'accord avec moi, voilà de quoi se demander s'il n'existe pas un rapport entre le Mystère et un bon vieil hymne goldorakien de notre connaissance ("Goldoraque lou larzem", des Los Gonococcos, qu'on peut écouter ici, de même que "Mezral oul qu'arodlogue", ici - il faut savoir que Los Gonococcos a réellement chanté celle-ci en concert ! - et ne manquez pas le remarquable autant que sous-estimé "Putaing Con", ici). Bref… Qu'y avait-il dans cette enveloppe ? Une fois résolu à déflorer cette tranche d'histoire, j'ai donc pu découvrir le contenu de l'enveloppe : un objet emballé dans un papier crépon vert sur lequel était marqué, côté pile, "Un mystère invité !", le côté face servant de support à la phrase "Bon solstice !" (merci, au passage, cher Expéditeur ! Et vous de même, avec un peu de retard !) et un petit papier otto-collant fermant cet emballage crépon. Petit papier sur lequel est écrit (pardon pour la photo un peu floue…) "Credo Ligas" et, en plus petit, "Hecho a mano Jamastran", le tout illustré de deux masques fumant le cigare (ce qui est logique, Credo Ligas est une marque de cigares honduriens). A l'intérieur de cet emballage, le cœur du sujet, un petit livre de Jean Raine paru en 1970, intitulé "Simulacres d'innocence" et illustré par une "Figure de Victor Brauner". Comme le souligne la couverture, il s'agit du volume 38 de la collection Les Poquettes volantes des éditions Daily-Bul, sises à La Louvière, en Belgique. Et cet exemplaire porte le n° 763 d'un tirage limité à 1 000 exemplaires. A l'intérieur, la figure de Victor Brauner est titrée "Pour le club Antonin Artaud, ce portrait mytho-lyrique en progression libératrice", et signé le 30 août 1963. Notre Mystérieux Expéditeur a marqué au moyen d'une pointe en laiton une page précise de l'ouvrage, qui contient un très amusant texte intitulé Les archives, dont le sujet peut se résumer ainsi : "comment lui enlever sa culotte pour le bénéfice de mon musée de la culotte et ce sans l'offusquer ?". Certains le savent déjà, d'autres, moi le premier, ont eu recours à Internet pour le savoir (par exemple ici), Jean Raine a fait partie du groupe CoBrA en tant que poète, cinéaste et peintre. Clin d'œil amusant, lors de mes vacances à Barcelone, j'ai visité le (plutôt décevant) musée d'art contemporain de la ville, où un artiste exposait toute une série de clichés représentant les membres de groupes connus (surréalistes, situationnistes, CoBrA, etc.) avec deux constantes : chaque photo représentait un groupe d'hommes plus une femme et la "légende" proposée par l'artiste attribuait des noms féminins à chaque homme tout en baptisant "Unknown" les femmes figurant sur la prise de vue. En soi-même, le "concept" n'a guère d'intérêt, mais le rapprochement avec le Mystère ne manquait pas de sel, d'où ces photos… Pour conclure, tous ces indices ne me semblent pas nous faire avancer beaucoup vers la solution du Mystère. En matière de CoBrA, on peut même se demander s'il ne se mord pas la queue. Mais, quoi qu'il en soit, j'avoue avoir beaucoup apprécié ce bien joli cadeau dont je remercie chaleureusement le Mystérieux Expéditeur. Mais j'aimerais pouvoir, un jour, le faire de vive voix et non par l'intermédiaire d'un blog, fusse-t-il celui de notre cher Tenancier ! Otto Naumme |
On attendait le nouvel envoi apicole pour avancer dans la résolution de l'énigme, et le voilà qui le rend plus opaque encore. Je veux d'abord saluer ce cher X car, après une faute de goût dans le choix du précédent auteur, il réussit un joli coup avec cette "poquette volante" de Jean Raine illustrée par le génial Brauner. On sait qu'à l'initiative des éditions Daily-Bul, se trouvait le regretté Pol Bury, belge de son état et très-proche des surréalistes. Un homme de goût certain. Mais je ne suis pas sûr que cela apporte quelque éclaircissement que ce soit. Car, et je veux en féliciter cet X machiavel, je crois bien que, lisant assidûment nos commentaires, il s'en inspire pour ces envois. Ex. : les bagues de cigare, indice fumeux, me paraissent trop bien répondre à une analyse mienne précédente sur sa frustration d'un-qui-vient-d'arrêter-de-fumer. Je n'ai donc plus que deux certitudes : 1. Notre X est libraire ou éditeur (et un libraire ou éditeur que j'aimerais bien connaître, car ses goûts sont proches des miens). 2. Il hante ces lieux.
RépondreSupprimerJe passe donc, provisoirement, la main...
Nous avons émis une hypothèse, Otto et moi qui mérite d'être creusée un tantinet et qui est en rapport avec ses liens musicaux, ci-dessus. Notre suspect a été libraire d'ancien, éditeur, journaliste, musicien, informaticien, etc. On ne lui connait point d'accointances surréalistes mais après tout nous ne l'avons plus vu - et conversé avec lui - depuis plus de 25 ans. Ceci dit, nous avons déjà parlé de lui ici même dans ce blog et nous savons par ailleurs qu'il est au courant de l'existence de celui-ci puisque je lui ait envoyé un mot il y a un certain temps... Ajoutons, qu'il a croisé Otto et votre serviteur à la même époque. Il serait un bon candidat. Le seul obstacle serait sa connaissance de l'identité réelle d'Otto mais, par recoupement, il a pu déduire que je le fréquentais toujours sous son véritable nom et, ce faisant, s'arranger pour retrouver sa trace, par exemple dans les annuaires professionnels.
RépondreSupprimerJe l'aisse Otto donner un nom à notre soupçon si cela lui chante.
Cet Abeille à miel est une mine de cire et notre Expéditeur nous englue dans les alvéoles du moelleux de son gâteau. Quand on connaît soi-même le bon goût de ces Poquettes volantes, et que bien des exemplaires de cette collection sont épuisés, on se dit, cher Otto, que vous faites l'objet d'une attention particulière où la ronce vaux ni Roland, ni Wagner, mais qui donc ?!
RépondreSupprimerNotre cher X fignole, c'est évident. Tel un peigne à dates, il emmêle les pinceaux et démêle l'écheveau, apparemment embrouillé, comme un fil rouge. Prenez cette enveloppe du Larzac qui regorge de moutons sans lunettes et rapprochons-là de la date de publication de cette Poquette volante : un Jean Raine publié en 1970 et un regroupement historique en 1974. Faut-il y voir l'union du réel et de l'imaginaire ?, une sorte de symbolique surréaliste papetière ?
Le titre choisi me laisse perplexe : les Simulacres d'innocence seraient-ils l'aveu d'une sorte de hâblerie cristalline par notre cher X ? Le brio avec lequel le trait de Brauner traite le mythe d'une forme de nudité et le marque-page en laiton sur le texte évoquant la création d'un musée La capture de la culotte inclinent-ils vers un fil de X ou vers une des multiples ruches de l'Abeille ? De X en X, nous allons finir par y arriver, c'est certain !
ArD
--
P.-S. : Dites-donc, cher Otto, si vous maîtrisez l'art du flou photograhique, vous semblez avoir quelque flou sur vos acquis en matière de papier crépon. Même votre photo le dément.
X, apparemment, est aussi calligraphe à ses heures. Il a particulièrement soigné la graphie du destinataire et de son adresse sur l'enveloppe. Il ne l'a pas toujours fait dans les envois précédents, me semble-t-il. Et la plume-en-laiton-marque-page, confortant symboliquement & matériellement cette hypothèse, pourrait être, de la sorte, le seul indice vraiment nouveau et signifiant, celui qui nous permet de marquer X à la culotte...
RépondreSupprimerSPiRitus, vous marquez un point !
RépondreSupprimerArD
Si X a aussi des compétences en peinture, en électricité et en plomberie, je prends !
RépondreSupprimerNous n'avons en tout cas pas l'avis d'Otto qui me semble bien silencieux...
Eh oui, cher Tenancier, il est des heures où l'Otto a des occupations non-internetiennes.
RépondreSupprimerMais il est vrai que je continue à me délecter de ces envois. Et à les apprécier à leur juste valeur. D'autant que, de ce que j'ai pu lire de ce Poquette (pas eu le temps de tout parcourir...), son contenu me semble bien intéressant, empli de trouvailles surprenantes, pas toujours aussi drôles que le musée de la culotte mais ma foi fort bien troussées.
Pour le reste, effectivement, et si je puis me permettre, je pense que notre chère ArD a mis le doigt sur quelque chose en notant les sous-entendus de ce titre, Simulacres d'innocence. En parlant hier du Mystère avec une amie, j'ai fait le rapprochement entre l'enveloppe du dernier Envoi et la graphie de la carte postale "C'est pas moi !" de Ramona Mirador (épisode 2) : l'adresse est écrite de la même main dans les deux cas, et le "C'est pas moi !" de l'écriture que l'on rencontre sur tous les envois suivants de notre cher X. Donc, "c'est pas moi" est un Simulacre d'innocence. Mais qu'en conclure qui ne ramène vers les mêmes soupçonnés ????
Pour le reste, oui, chère ArD, vous avez raison sur le flou de mes connaissances en matière de papeterie, il s'agirait plutôt de papier de soie que de papier crépon, en l'occurrence (comme si vous l'aviez eu entre vos mains !!!).
Pour répondre à notre ami Tenancier, oui, j'avais émis l'hypothèse que notre Mystérieux Expéditeur pourrait être Jean-Louis, l'un des membres de l'inoubliable trio des Los Gonococcos. Mais il est vrai que je n'ai eu aucun contact avec lui depuis plus de 20 ans, que même s'il est passé sur ce blog, il y a peu de raisons qu'il ait fait le rapprochement entre Otto Naumme et mon véritable patronyme, bref, cela me semble constituer une piste bien peu probante.
Autre constatation faite ce week-end, dont je ne suis pas persuadé qu'elle ait un quelconque intérêt dans notre recherche de la clé du Mystère : en empilant les quatre ouvrages reçus (Abeille, Ganz, Clair, Raine), je me suis aperçu qu'ils étaient de dimensions décroissantes. Mais, comme dirait l'autre : et alors ?
Otto Naumme
Bien sûr, ce que je vois à travers mes lunettes de cette feuille d'Autoneaume-là, ce sont mes frères de graminées !
RépondreSupprimerDes lunettes à la braguette il n'y a qu'un saut à faire, selon Alcofrybas; 4e livre, dites-vous... et hop, un indice de plus.
Immédiatement corroboré par le fait que cet indispensable troupeau fournit la matière des blanchets, sans lesquels nos bibliothèques seraient bien vides.
Ceci éclaire bien notre lanterne, non ?
Mouton à lunettes.
X est assez attentif à ce qui se dit dans le blog car les Poquettes Volantes avaient été évoquées dans le passé, dans ces colonnes. Il faut bien dire que c'est une petite collection extrêmement intéressante et que tout amateur de petite bibliophilie se doit de posséder. Otto a vraiment de la chance ! Pour ma part je n'en possède pas un seul. Et dire que j'en ai vu passez des dizaines à une époque et que - comme d'habitude - je me suis dit que j'aurai bien le temps de m'en procurer...
RépondreSupprimerChère Mouton à Lunette joueriez-vous à Maître Dindenault à nous vanter vos compagnons laineux ?
Chère ?
RépondreSupprimerMais oui, Tenancier : un compagnon laineux vaut mieux que deux teckels dépressifs...
Mouton à lunettes.
Eh, Mouton à lunettes tiendrait donc un os à moelle ! Le rapprochement entre le troupeau de moutons et les archives de la culotte pourrait s'effectuer non pas dans les dates, mais bien dans la matière : son allusion érotico-biblio-typographique suffit à me laisser blanchette d'admiration !
RépondreSupprimerCher Otto, auriez-vous échappé à ces longues heures de garde à vue que l'on nommait «colonies de vacances» pour ignorer la matière froissée et crispée du papier crépon ? On en fit des guirlandes au kilomètre (je vous expliquera, c'est facile !).
Le Tenancier envoie des brassées de fleurs à son blog, et il a raison, car au moins il fait avancer le Mystère d'un grand pas : le mystérieux Expéditeur lirait donc son blog... attentivement (!)
ArD
Oui : chère.
RépondreSupprimerQuestion de style.
ArD, en colo on ne s'occupait pas trop de papier crépon, c'était plutôt en régime de détention provisoire, en maternelle, qu'on y faisait des travaux forcés avec ce genre de matière.
Le papier de soie est l'ami du libraire qui enveloppe sa précieuse marchandise dedans, parfois. Ce qui fait vraiment pencher la suspicion vers un pro, mais plutôt un habitué du livre ancien, je pense.
Le Tenancier a toujours raison d'envoyer des brassées de fleurs à son blog, après le flot de critiques qu'il a reçu lorsqu'il en a changé l'aspect. A part SPiRitus - merci, mon cher ! - il n'a pas eu l'occasion d'être souvent conforté - voire réconforté - dans ses choix. Ça rouspète, ça critique... alors que c'est une attitude qui devrait être exclusivement dévolue au Tenancier.
Les colonies à Noël, on y faisait des guirlandes en papier crépon. Toutefois, je vous laisse le soin, Tenancier, d'enseigner à Otto les révélations d'un toucher soyeux, puisque vous collez d'assez près à l'affaire !
RépondreSupprimerQuant aux critiqueurs de votre blog-nouveau, je vous ferais remarquer qu'ils appartiennent tous à un seul et même groupe impartial : le groupe des imblogueurs (les anonymes).
ArD
Impartial au point de me vouer au malheur, je vois.
RépondreSupprimerIl est vrai que le papier de soie peut servir - entre des mains aguerries - à réparer les déchirures. C'est une opération délicate mais réversible, généralement, ce qui sied bien à la pholosophie de la restauration et la sauvegarde des ouvrages précieux.
Chère ArD, pour ma part, j'espère bien un(e) autre mentor que le Tenancier pour me révéler le toucher soyeux, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Non que le Tenancier ait une peau rugueuse, mais j'aime à rester sur mon quant-à-soi (justement).
RépondreSupprimerQuant aux colos, je dois avouer, pour les quelques rares que j'ai vécues, en avoir peu gardé de souvenirs. Ou guère amusants. J'ai en revanche usé et abusé du papier crépon avec ma fille lorsqu'elle était en âge de s'en amuser, mais cela remonte maintenant à quelques années...
Pour ce qui concerne le Mystère, j'avoue rester perplexe devant l'argument de notre ami(e ?) Mouton à lunettes (bienvenue au club, moi ce serait plutôt labrador à poil ras à lunettes...). Quelque chose doit m'échapper dans vos écrits, mais quoi ?
Au fait, Tenancier, auriez-vous eu des contacts avec l'ami Jean-Louis pour en savoir plus sur son éventuelle participation au Mystère ?
Bien. Sur ce, quelques lourdes occupations vont continuer à nuire à mon assiduité sur ce blog ces prochains jours, mais je reste un oeil posé sur ces pages, au cas où quelqu'indice viendrait nous amener vers la solution...
Otto Naumme
Rien de rien mon bon Otto. Je ne l'ai pas contacté, pensant que vous le feriez. Après-tout, c'est vot'Mystère, pas le mien...
RépondreSupprimerJolie énigme qui remet l'art postal à la "une", et puis en selle Victor Brauner, Cobra (ce cher Alechinsky ambidextre), les surréalistes...
RépondreSupprimerUne remarque au Tenancier : au frontispice de votre nouveau site vous écrivez... "Coquecigues" (d'un libraire).
Est-ce un mot-valise de votre propre composition, pour dégager en l'air ?
Si oui, on boira la ciguë jusqu'à l'hallali !
Dominique, si vous titillez vous aussi le Tenancier sur la nouvelle présentation de son blog, il va encore nous en faire une colère.
RépondreSupprimerEt je le connais, il n'est pas beau à voir, en colère (je sais, j'ai déjà dit le contraire. Mais j'ai bien le droit de mentir, non ?)
Otto Naumme
Reste à savoir ce que vaut la cigüe d'occasion, car dans ce nouveau frontispice, «d'occasion» qualifie aussi bien coquecigues que libraire : un concept-valise ?
RépondreSupprimerArD
Merci Dominique, je fais la correction immédiatement
RépondreSupprimerDésolé de prendre le train en marche, j'étais allé faire un tour à Dijon.
RépondreSupprimerEn cherchant à résumer les apports indiciels de ce nouvel envoi, je trouve ceci :
1) Permanence du thème de la Belgique (les timbres, le Daily-Bul dont toutes les réalisations livresques sont des merveilles) et de CoBRa (comme le note Otto), ainsi que du tabac (comme le remarque SPiRitus) et de la petite bibliophilie (chaque fois, des plaquettes à faible tirage).
2) Apparition du thème du Larzac (plus sans doute que les moutons, quoi qu'en dise Mouton à lunettes). Cher Otto, ne voyez-vous personne de votre (lointain) entourage susceptible d'avoir conservé ce genre d'enveloppe ?
3) L'ouvrage de Jean Raine. En lisant le texte marqué de la pointe, je ne remarque, formellement, qu'une coquille, au milieu de la deuxième page : « Ce n'aurait pas fait un musée comme les autres », là où il aurait fallu Je n'aurais pas fait… ou Ce n'aurait pas été… (vu ce qui suit, j'opte pour la première solution). Mais cette coquille n'apportant rien à une éventuelle solution du Mystère, il faut croire que le marque-page pointe surtout le texte lui-même. Or, que nous conte-t-il, ce texte ? Le désir de créer un Musée, c'est-à-dire une collection d'objets apparentés, à l'instar de celle que notre X constitue à l'attention d'Otto, quoi qu'en ait ce dernier. Et de créer ce musée en retirant aux dames leur culotte sans nul désir lubrique, pour le simple plaisir de récupérer ce tissu porté. Que faisons-nous ici, nous-mêmes, à part tenter d'ôter son masque à notre X, pour le simple plaisir d'avoir résolu le Mystère (masque d'ailleurs représenté sur la bague de cigare qui scelle le papier de soie) ?
Bon, je ne vois rien d'autre pour l'instant. Ah, si : c'était une blague, l'histoire du voyage à Dijon…
Ah Georges, heureusement que vous intervenez, ça commençait à s'endormir, dans le coin !
RépondreSupprimerIl faut se dire que pour la petite bibliophilie, c'est sans doute le souci de X de faire original a peu de frais qui a dû commander. Le Mystérieux Expéditeur ne devant pas faire partie des 200 familles se retrouverait vit sur la paille s'il s'agissait de n'envoyer que de l'extrêmement rare. A l'inverse, si c'est pour expédier le dernier Guillaume Musso, pas besoin de se mettre en frais, un coup de pied au cul serait plus sympathique et plus économique.
Donc le choix de la petite bibliophilie ne me semble pas un choix déterminé mais bien plutôt une contrainte inhérente aux choix du harcèlement : Surréalisme, belgitude et petites culottes.
"Petite bibliophilie", c'était pour faire court et je n'y vois rien de péjoratif. Je suis moi-même bien plus amateur d'ouvrages du Daily-Bul ou des éditions Lettres vives ou Plein-chant que de raretés bibliophiliques dont le texte est disponible en livre de poche.
RépondreSupprimerJ'aimerais bien récupérer une collection complète du Petit Jésus illustré, par exemple, plutôt que ces 32 premières années du Supplément illustré au Petit Journal en reliures annuelles ou bisannuelles, dont je n'ai que faire…
"Surréalisme, belgitude et petites culottes", un titre fort pertinent pour un mystère définitivement classé X, avec pour protagoniste, le Mystérieux Expéditeur, "vit sur la paille". Le premier roman-feuilleton mêlant effeuill(et)age et petite bibliophilie (la taille, on le sait, ne faisant rien à l'affaire).
RépondreSupprimerLe Petit Jésus illustré qui « vit sur la paille » ferait un X de choix !
RépondreSupprimerExact, la taille ne fait strictement rien à l'affaire : un string coûte plus cher qu'une bonne culotte en coton interlock, on le sait bien !
ArD
À la réflexion, cette histoire de culottes, ne serait-ce pas une pantalonnade de plus ?
RépondreSupprimerÀ moins qu'il n'en ressortisse plus à la capture qu'à la culotte...
RépondreSupprimerArD
Hé hé… peut-être est-elle effectivement plus importante que ce qu'obture la culotte…
RépondreSupprimerJe propose de conserver soigneusement à l'esprit la devise de Sherlock Holmes :
« Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité. »
Éliminons d'abord le probable...
RépondreSupprimerEntre capture et culotte, on doit pouvoir établir un lien avec Séraphine la kimboiseuse (point de départ du mystère Abeille, présenté comme une nouvelle érotique), je suppose.
ArD
Vous pensez que la lecture en enfilade des textes reçus par Otto livrerait la clé du Mystère ? Ce serait logique, mais en ce cas, c'est à lui de se mettre au travail !
RépondreSupprimerSoit dit en passant, je persiste à soupçonner un membre — ou un proche — du Groupe surréaliste de Paris. Esther Moïsa ?
RépondreSupprimerJe n'exclus pas que ce Mystère tourne autour d'une caleçonnade à tiroirs, auquel cas cette bibliophilie (aussi petite soit-elle !)aurait un fil d'Abeille. les compte-rendus de lectures d'Otto sont bien trop menus pour étayer cette hypothèse. Et d'ailleurs, Otto, lit-il véritablement ces livres debout-embout?
RépondreSupprimerArD
On se le demande...
RépondreSupprimerL'Otto, qui est passablement débordé et vous prie donc d'excuser ses absences, lit les ouvrages reçus, il vous le confirme. Pour le Jean Raine, je l'avoue, ce n'est encore que parcellaire. Mais je m'attache à finir l'oeuvre dès que possible.
RépondreSupprimerQuant à la brièveté de mes compte-rendus de lecture, certes, mais je ne savais pas qu'il m'était demandé d'en faire de plus détaillés.
Quant au lien entre Séraphine et Raine, peut-être. Mais il me semble bien que la première, à tout le moins, ne portait pas de culotte aux moments les plus importants de l'ouvrage.
Pour le reste, je suis toujours plongé dans un océan de perplexité (ah le beau cliché que voilà...), voyant de moins en moins la clé de l'énigme...
Otto Naumme