A propos des brochures à la chinoise, toussa...
— Première partie qui sera peut être suivie d'une deuxième si votre Tenancier est bien luné.


L’autre jour, à propos d’une petite notule sur un texte de Bertrand Redonnet, j’avais évoqué la mise en page de l’ouvrage en évoquant le fait que ce type de brochure « à la chinoise » épargnait d’imposer la page, envoyant accessoirement le lecteur qui n’y connaît que pouic (c’est à dire presque autant que le Tenancier, mais il fait des efforts, lui...) de chercher l'endroit dans notre blogue où cela avait déjà été évoqué. Comme il sait que son public est composé d’une majeure partie de feignasses quand ce ne sont pas des adeptes de la vermotisation ou de l’assaut verbal un peu euh.. outré (n’est-ce pas, Bertrand ?), votre Tenancier a pensé qu’il pourrait peut être éclairer la lanterne de certains à peu de frais. Éclairer la lanterne de loin, c’est comme soulager la vessie de la même distance, c’est spectaculaire et les deux concepts copulent d’ailleurs depuis un bail. Alors, qui sommes-nous pour négliger la douce publicité d’un Barnum pédagogique et sans doute un peu aquatique, mmhhh ? Sortons nos parapluies et faisons dans la nuance, cela vous changera.

Pour expliquer un peu comment fonctionne une brochure à la chinoise, il faut revenir à la conception habituelle de celles que l’on rencontre communément dans notre coin. La plupart de nos brochures sont imposées. Cela signifie qu’on a imprimé plusieurs pages sur une même feuille et qu’on a disposé celles-ci de telle manière qu’une fois la feuille repliée, les pages se suivent dans leur ordre logique. Pour illustrer la chose, rien de plus simple, il nous suffit de nous emparer d’une feuille A4 et de lui faire subir quelques manipulations.

(Cliquez sur les photos si vous êtes miro)

Inscrivons les chiffres reproduits sur les deux clichés ci-contre sur une feuille recto verso.
(Recto)
(Verso)
Les flèches en dessous indiquent le sens du texte, rabattons la feuille de manière à ce qu’apparaissent ces deux numéros. Sachez que, par cette manipulation, vous avez transformé un in-plano en in-folio, ce n’est déjà pas si mal. (Bon, d'accord, c'est pas dans le bon sens pour un in-folio et gnagnagna...)
Repliez encore le bousin pour ne plus voir que le chiffre 1, la pliure se trouvant au côté gauche.
Voilà, vous avez conçu un cahier in-4° dont toutes les pages se suivent. pour le vérifier, il suffit de couper la partie supérieure de votre cahier avec un coupe-papier et de vérifier la succession des pages.
Voici la succession des pages
(Suite)
(Suite)
(Suite)
(Suite)

L’imposition est donc le procédé qui consiste à placer ces pages. Désormais, les imprimeurs les manipulent sous forme de fichier PDF grâce à des logiciels dédiés à cette tâche. Elle peut se faire automatiquement dès lors qu’on a rentré quelques paramètres, comme leur nombre par feuille, le décalage éventuel de ces pages dû à leur quantité assemblée dans ce cahier, etc. L’avantage de rassembler plusieurs pages sur une gigantesque feuille est évident : il permet d’imprimer plus de textes plus rapidement que le recours à l’impression de petits formats à brocher immédiatement. On va voir que pour les petites quantités et les impressions artisanales, cette imposition n’est pas nécessaire. Nous y reviendrons. Pour l’instant, il faut maintenir ces feuillets ensemble. Ces cahiers sont donc cousus ou agrafés  dans leur pli. Pour vérifier, pas besoin de vous faire une photo, il vous suffit de regarder dans votre bibliothèque.


La suite plus tard... si le Tenancier est de bonne humeur.

19 commentaires:

  1. Bertrand Redonnet10 avril, 2014 08:09

    "qui sommes nous"
    "Sortons nos parapluie"
    "La plupart de nos brochures sont imposée"
    "celles-ci de telles manière"
    "On va voir que pour les petites quantité "

    Finalement, et de très loin, je préfère les étiquettes légèrement de travers et l'assaut verbal outré

    RépondreSupprimer
  2. Vous avez raison, Bertrand. Rédigé tard dans la soirée d'hier, c'est ma seule excuse. Je corrige.

    RépondreSupprimer
  3. ...Et puis, au fait, Bertrand, vous savez fort bien que j'aime votre texte et ce que vous écrivez en général. J'ai peut être touché un point sensible en faisant allusion à la façon dont se présentait ce livre. Eh bien je ne m'en excuserai pas. Je n'ai pas dit que cet ouvrage était totalement merdique, je réserve ça à la fabrication de ce que l'on voit dans les librairies actuellement. Voyez-vous, des gens comme Christian Laucou ou d'autres m'ont donné l'habitude de voir des choses soignées dès lors qu'il s'agit de vendre et de présenter à un public de connaisseurs. Le livre en soi est honnête, c'est cette putain d'étiquette qui cloche et j'ai bien le droit de le signifier.
    Il me vient ici à l'esprit que votre ressentiment vient du manquement à une parole que j'ai eu le tort de vous donner en privé : celle de parler de votre CD qui représentait un investissement considérable pour vous sans doute. J'y ai manqué, plus par lacunes personnelles qu'autre chose et aussi parce que je n'ai pas ressenti l'enthousiasme que j'ai à vous lire. Faut-il vous le dire en face ? Vous êtes meilleur écrivain que chanteur et je sais que je vais continuer de vous suivre de toute façon pour vos prochaines publications. Que votre disque ne me plaise pas ne veut pas dire que je ne lui souhaite pas du succès. Seulement, sans moi, chacun ses limites et ses insuffisances le chant ou le pluriel à un heure du matin, les manquements à la parole et les vitupérations sodomites (pourquoi pas, hein, c'est affaire de consentement, tout ça...). Je vous aime bien Bertrand, je vous adore, même quand vous poussez un peu le bouchon. Mais i faut que je vous le dise : tapez sur moi, je m'en fous mais ne le faites pas pour les gens que j'aime comme George. Pour ne pas l'avoir compris à propos d'une autre personne, le sieur Christian, que j'aime toujours d'ailleurs, a disparu de mes écrans. Bref, droit au cœur si vous voulez mais épargnez mes amis.

    RépondreSupprimer
  4. « Bref, droit au cœur si vous voulez mais épargnez mes amis. »
    In cauda venenum. Je vous en remercie beaucoup. Car il se trouve que Stéphane Beau est un de mes amis, un ami que j’aime beaucoup pour l’heure, qui fait des choses, qui se cherche, qui doute et qui, surtout, est un homme courageux…
    Mon ressentiment à votre égard, que je souhaite passager, ne vient que de là. Et non pas du fait que vous ne vous soyez pas fait l’écho de mon CD, ce que je comprends parfaitement, ce qui est légitime (surtout, en fait, que du CD je m’en bats l’œil comme de ma première chemise, de son avenir, de son succès, et tout et tout et tout, c’était un simple amusement de velléitaire). Et puis, ce n’est pas parce que l’on dit à un copain qu’on va faire ça, qu’on le fait forcément. Il y a la vie, la survie, les emmerds, le temps, l’envie qui a changé, que sais-je encore ? Je suis bien placé pour le savoir. Je ne tiendrai donc jamais rigueur à un copain d’avoir eu d’autres priorités que de suivre comme dogme ce qu’il avait dit qu’il ferait, un jour, comme ça, dans une conversation.

    En revanche, l’écriture me tient beaucoup à cœur. Et votre billet sur mon livre, je l’ai ressenti nauséeux, mauvais, atrabilaire même. Et ça, non ! Désolé, ça ne passe pas vite.
    Je sais : vous faites montre en la matière d’un certain perfectionnisme, mais de, grâce, permettez à ceux qui essaient de faire quelque chose de positif, de commettre quelques erreurs, sans y aller de vos diatribes !
    C’est cette espèce d’intégrisme, à la limite délateur, qui m’insupporte, surtout quand c’est un de mes livres qui est en jeu.
    Alors, oui j’y suis allé un peu fort avec votre ami. Je ne m’en excuserai point ? Ce n’est pas le genre de la maison. Pourquoi ? Parce que vous comme moi, quand on est blessé, on supporte mal qu’un troisième larron vienne ricaner par calembour interposé sur votre blessure. En ces cas-là, la réaction est épidermique, spontanée.
    Vous le savez aussi bien que moi.
    Moi aussi, je vous aime bien, Tenancier, pas de panique…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Houlà !
      Je viens seulement de bénéficier d'un peu de temps pour lire ces commentaires et de prendre la mesure de ma bévue, à vermotiser ainsi sur une blessure dont je n'avais aucune idée. D'où mon étonnement en réponse à votre réaction.
      Mais pas de souci, nolens volens, les insultes déplacées je m'en bats l'œil, comme vous dites : je suis rien moins que susceptible et je déteste les quiproquos.
      Par contre, si on me frappe physiquement, j'ai du répondant à revendre.

      Supprimer
    2. George, êtes-vous sûr que cette réponse soit à sa bonne place ?

      Supprimer
    3. Ben il me semble, oui, puisque c'est en lisant tout à l'heure le commentaire ci-dessus que j'ai compris les raisons de la virulence langagière de Bertrand l'autre jour, alors que ce qui m'avait surtout déplu dans sa réplique c'était qu'elle rédupliquait la mienne, juste auparavant.

      Supprimer
    4. Ah oui, au fait. Vous savez quoi, j'occulte assez rapidement ce genre d'épisode, c'est pour ça.
      Quant à l'affrontement physique, George, préférez-lui la rencontre au canon de 75 à l'instar d'Alphonse Allais.

      Supprimer
    5. Ou plutôt au canon de 12,5°, non ?
      Le gorgeon, c'est encore le meilleur moyen, le plus habile, de faire passer les mauvaises humeurs.
      Puis bon, cela prouve que nous sommes tous encore un tantinet passionnés, c'est quand même rassurant.

      Otto Naumme (qui ne sait plus très bien quelle heure il est, entre 10 et 19 heures...)

      Supprimer
  5. Mon cher Bertrand, comment dois-je vous le dire ? J'aime Guste Bertin et je vous prie de bien vouloir excuser ce billet qui vous a paru sous un bien mauvais jour, bien éloigné en tout cas de ce que je voulais signifier.
    Pour pouf, on recommence ?

    RépondreSupprimer
  6. Tenancier, votre astigmatisme vous joue de mauvais tours. Relisez donc la Dame de Pique et dorénavant ne faites plus autant confiance à votre vision (!)

    __
    ArD

    RépondreSupprimer
  7. Ça se voit que le blogue est un peu déserté ces derniers jours, pas un Otto ou un George pour sauter sur l'occasion pour vermotiser sur les corrections visuelles. Tout fout le camp.

    RépondreSupprimer
  8. La garde meurt mais ne se rend pas !

    C'est juste que, voyez-vous, cher Tenancier, votre susceptibilité erratique mais atrabilaire en décourage plus d'un.

    Mais ne vous inquiétez pas, on veille au grain…

    RépondreSupprimer
  9. Où donc avez-vous vu que je faisais preuve ici de susceptibilité.
    Ben merdalors !

    RépondreSupprimer
  10. Ah oui, c'est vrai, la mémoire est labile !

    Tiens, jetez donc un coup d'œil au bas de ce beau blogue, à gauche :

    Le Tenancier :
    Tenancier d'une librairie d'occasion. C'est un garçon sensible et ombrageux, il faut donc lui parler gentiment sinon il se met à ne plus rien comprendre et à faire sa lippe. Et, croyez-moi, ce n'est pas beau à voir.

    RépondreSupprimer
  11. "Sensible et ombrageux " c'est de la fierté. Je ne suis pas Tenancier Le Hutin, ma parole.

    RépondreSupprimer
  12. À la réflexion, c'est bien normal qu'ils suent, ces p'tits bleus…

    RépondreSupprimer
  13. Eh bien j'ignorais que la reliure dite «à la chinoise» était corrélée au mode de non-imposition que vous illustrez, on l'a bien noté !, sur fond rouge.
    J'attends la suite avec plaisir.

    ArD

    RépondreSupprimer
  14. À lire enfin ce billet sur l'imposition, cher Tenancier, je ne comprends pas que vous vous fassiez ainsi suer le burnous.
    Dans mon souvenir des premiers temps de la PAO, au début des années 90, on procédait beaucoup plus simplement pour savoir où caler les rectos et les versos : on prenait une feuille que l'on pliait en in-8°, in-douze, in-seize ou que sais-je, suivant la pagination finale désirée, et ensuite on numérotait les pages dans l'ordre.
    Il suffisait ensuite de déplier la feuille pour comprendre clairement comment devait se faire l'impression.
    Je crois que ça s'appelait une "poupée", ce bidule qui servait à respecter le chemin de fer.

    RépondreSupprimer

Les propos et opinions demeurent la propriété des personnes ayant rédigé les commentaires ainsi que les billets. Le Tenancier de ce blog ne saurait les réutiliser sans la permission de ces dites personnes. Les commentaires sont modérés a posteriori, cela signifie que le Tenancier se réserve la possibilité de supprimer des propos qui seraient hors des sujets de ce blog, ou ayant un contenu contraire à l'éthique ou à la "netiquette". Enfin, le Tenancier, après toutes ces raisons, ne peut que se montrer solidaire des propos qu'il a publiés. C'est bien fait pour lui.
Ah oui, au fait... Le Tenancier ne répondra plus aux commentaires anonymes. Prenez au moins un pseudo.

Donc, pensez à signer vos commentaires, merci !

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.