Ainsi, avant que de voir des choses enchanteresses telles que les richesses de l'architecture arabo-andalouse, les toiles de Zurbarán, Ribéra, Murillo et même également de Memling, Van der Weyden, Bouts, Botticelli et d'autres encore, le Tenancier, donc, dut faire escale dans l'indicible. Il dut même y revenir à la fin de son séjour, comme deux parenthèses maléfiques autour d'un séjour comblé. Cela prit la forme d'un hôtel doté d'une cantine à la place d'un restaurant où des meutes multinationales étalaient leur muflerie braillarde autour de nappes à la propreté approximative et devant des plats à la saveur aussi absente que l'intelligence un jour de campagne électorale. Nous eûmes ainsi l'occasion de mesurer la progression de l'obésité chez les enfants européens et pûmes également contempler que, du côté de la veulerie, la sottise et le mauvais goût, la mondialisation était également en marche.
Mais le Tenancier n'est point ici pour revendiquer. Il est heureux. Il aime les Espagnols, il rêve encore de ce qu'il a vu et se désole de la comparaison avec l'endroit où il vit. Il veut repartir tout de suite et ressentir de nouveau les émois de ce voyage.
Ce bref séjour dans cette vallée de larmes que fut cet hôtel fut l'occasion de découvrir que cet endroit recelait une bibliothèque. Que l'on se rassure : le libraire de cette « station balnéaire » ne fut guère sollicité pour la garnir. Il y a une raison à cela : il semble bien que ce métier-là n'ait jamais existé dans ce coin dévolu à l'abrutissement généralisé par 42° à l'ombre. On se risquera sans peine à parier que les livres présents furent le produit de la collecte des ouvrages oubliés dans les cell... les chambres par les occupants. On trouvera quelques clichés ci-dessous. Par charité, l'on a uniquement mis en évidence les livres en langue française. On pense la liste exhaustive.
On évitera de mentionner le nom de l'hôtel et la ville où il se situe car il faudrait alors considérer cela comme une grave insulte aux andalous.
Le reste se passe de commentaires...
Vous ne dites pas tout, cher Tenancier. Avouez donc : lequel de ces chefs-d'oeuvre avez-vous enfoui, dans votre valise, sous vos serviettes de bain et vos marcels ?
RépondreSupprimerCher Tenancier, votre retour d'outre-Pyrénées me comble de joie, savez-vous.
RépondreSupprimerCela étant, puisse l'amitié "virtuelle" (pour l'instant) et "croissante" que je nourris à votre endroit ne pas m'éloigner d'un "parler vrai" - après tout, comme vous le savez, l'exigence n'attend pas le nombre des années... !
Aussi, je vous trouve bien gentil avec votre Abeille (merci renouvelé pour la découverte) et avec votre Conrad, mais, entre nous, ça va cinq minutes vos histoires...
En effet, jamais un mot, chez vous, à l'égard de l'énorme Gérard de Villiers, de l'inénarrable Guy des Cars, du prophétique Bernard-Henri Lévy, sans parler, n'est-ce pas, des considérables Christiane Collange, Christian Jacq, Marc Lévy, et même Max Gallo et Régis Debray (tiens, que foutent-ils ici ces deux-là ?)...
Ces manquements à la déontologie du métier et de la passion qui sont vôtres, que dis-je ces lacunes impardonnables, sollicitent en moi le désir de vous faire ce cadeau, ô Tenancier, à savoir l'offrande sur un plateau d'argent de cette fugurance dû au génial De Villiers (je parle évidemment de Gégé, pas du fou dans le puits)... Voici :
"Je n'écris pas comme la Comtesse de Ségur. " (sic) "J'ai besoin d'une histoire forte, qui implique de la politique, de la violence. Je fais de la géopolitique appliquée, si l'on peut dire." (sic bis)
(Extraits d'un entretien accordé à Yves Couprie le 7 mars 2005, en ligne sur www.routard.com)
Ah oui, j'allais oublier : après le commentaire très bien senti (comme toujours) de SPiRitus, je me demande ce que le camarade Otto Naume va bien pouvoir nous dégoter - vous me manquez Otto...
Cher SPiRitus, si j'avais été obligé de choisir, cela aurait été sûrement l'un des deux Fleuve Noir, parce que l'on y trouve parfois de bons auteurs populaires... Bon, Paul Kenny, ce n'est pas le top-moumoute de ce que j'aime. Donc je prendrais le François Chabrey pour faire connaissance. Cela répond accessoirement à notre ami Christophe. Je possède une bonne quantité d'ouvrages de ce genre dans ma bibliothèque, outre les San-A. Mais il faut dire que ces auteurs-là n'avaient point d'autres prétentions que de nous en donner pour notre argent, ambition fort honorable dans cette foire aux tartufferies littéraires. Alors, un de ces jours, je vous ferai un truc sur G.-J. Arnaud où sur la personne dont j'ai l'outrecuidance de me considérer comme un de ses amis : André Ruellan, alias Kurt Steiner... Mais, pour André, ce ne sera pas uniquement lié à la littérature dite populaire. On y reviendra un de ces jours, promis.
RépondreSupprimerPour les productions déprimantes et estivales ("sur la plage, les pavés"...) je ne me sens réellement pas le courage, pas plus que la prose des hommes politiques. Cher Christophe, ce serait me faire grande violence que d'exiger de ma part un commentaire sur les éditions consternantes, enfin sur leur contenu. Il y aura tout de même à dire sur l'apparence de ces machins.
Moi, je l'aime bien, ce gros facho de Gégé. On dirait que le nom commande, parfois... Et j'ai souvent eu, dans ma carrière de libraire de neuf, des leçons de géopolitique bien senties de la part des lecteurs de SAS ! On ne s'étonne plus, après, pourquoi le système électoral existe dans le monde et qu'il est florissant, puisqu'il y a tant de gogos prêts à croire n'importe quoi. C'est plus économique qu'un coup d'état. Suffit de dire n'importe quoi avec conviction.
Otto est en vacances. Vous allez le retrouver tout de même dans la suite de notre colloque qui se fait tout de même attendre, il est vrai.
Enfin, si mes pas se portent à Strasbourg un de ces quat', nous irons trinquer "Aux Armes de Strasbourg", pour l'amitié, et un peu de nostalgie pour ma part, face à la statue de Gutenberg.
Tenancier, vous avez d'excellentes références... Et sachez que je vous invite d'ores et déjà à pousser jusqu'à la maison : soyez sans crainte, la féline des lieux est très à cheval sur la literie en plus d'être une excellente maîtresse-queux (on dit comme ça ?)...
RépondreSupprimerVous papotez entre hommes de SAS et autres séries noires, mais je suis sûre que dans votre bibliothèque il y avait aussi des ouvrages de la collection Harlequin qui mériteraient commentaire ! Soyez donc pas machos ! ;-)
RépondreSupprimerBoufre non, je n'ai point de Harlequin bien que j'y ai plongé le nez dedans.
RépondreSupprimerPour l'anecdote, madame de K, je vous signale que les ouvrages de Delly se vendent toujours, à ma grande surprise.
Je sens que l'on me réclame quelques propos sur toutes ces littératures. Vais y réfléchir.
Cher Christophe, je retiens l'invitation. Je dois encore avoir une ou deux bouteilles de chez Henri Lhéritier, je les apporterai avec moi.
Messieurs, Madame de K,
RépondreSupprimerje ne veux dire que le plaisir infini que je prends à vous lire...délicieux...