Vous avez pu lire au début de ce mois la première partie du colloque entre Otto et votre serviteur. En voici la suite...
Attention, tous ne sont pas comme ça. Il reste également des amateurs de librairie qui viennent discuter avec les vendeurs. Il reste encore des libraires qui savent lire et qui se mettent au courant de ce qu’il paraît. Mais la manifestation de ce fait devient rare. Quand cela arrive, une relation spéciale se développe, connaissant vos goûts, le bon pro saura aller dans votre sens mais également vous fera déraper parfois vers des choses que vous ne soupçonniez pas. En retour, le client fera de même. Je dois une partie de ma bibliothèque à toutes les personnes avec qui j’ai dialogué lors de l’exercice de mon travail. Détruisons un mythe : un bon libraire n’a pas le temps de lire pendant son travail. Trop occupé à autre chose. Mais il emporte du travail à la maison. Et il a de la mémoire. Celle-ci se bonifie avec le temps. Et il la met à votre disposition.
Il reste, Otto, que votre recherche de livres partait d’un autre type de prescription : le conseil amical, il est parfois difficile à satisfaire s’il concerne un livre épuisé…
Otto : certes, je suis et resterai toujours difficile à satisfaire, même par les mains calleuses d'un libraire qui a "pour mission de satisfaire des clients". Pour ce qui concerne l'aspect "dialogue", il y a du vrai dans ce que vous dites, l'on cherche – et pas seulement en librairie – à s'affranchir de cette horrible perte de temps que constitue l'échange d'idées avec l'impétrant qui a l'audace de vouloir réfléchir plutôt que de dégainer sa carte bancaire avec la grâce du pistolero de bande dessinée. Il est vrai que dans mes lointaines contrées, ce travers est, heureusement, moins marqué. L'on peut échanger des idées sur la littérature dans sa librairie préférée comme papoter de la pluie et du beau temps avec la caissière du supermarché sans se faire insulter par ceux qui vous suivent dans la queue. Mais, en ville, il faut aller vite. Et c'est aussi pour cela que vendeurs comme acquéreurs potentiels foncent à ce qu'ils considèrent comme l'essentiel. Et inclinent vers le pré mâché, voire le prédigéré. Que ce soient ces fameux papillons dont vous parlez (et effectivement d'une incommensurable vacuité) ou ces ouvrages "recommandés" au JT ou à une quelconque émission littéraire, ils sont, entre autres, la convergence vers le "fast book", qui conduira forcément à ce que l'acheteur s'affranchisse du libraire : pourquoi s'emm… à se déplacer alors qu'on obtient strictement le même non-service sur Internet ?
Ayant été moi-même libraire il y a fort longtemps et pendant un court laps de temps (j'emmenai du travail à la maison, comme vous dites, mais oubliais un peu souvent de le ramener… Mais ce n'est pas cela qui m'a amené à quitter l'établissement, je le précise…), j'ai vu une sorte de résumé de ces divers aspects : les petites dames très gentilles et très âgées qui se ruaient sur l'étal des Harleq… le jour de leur sortie, prenant les six nouveaux titres du mois sans même en lire la couverture, réflexe conditionné ; les fameuses et si vraies tables Apostrophe, avec leur public tout aussi pavlovien ; leur équivalent "nécro" : incroyable ce qu'un mort peut vendre mieux que de son vivant, surtout si c'est tout frais ; les amateurs qui viennent parce qu'ils savent qu'ils trouveront ce qui les intéresse et que vous pourrez leur donner des conseils.
En parlant de conseil, il est vrai que celui des amis n'est pas forcément le plus opportun, le risque n'étant pas nul qu'un ouvrage soit épuisé. Mais l'avantage de l'amitié, c'est que l'on peut prêter l'œuvre en question. Et qu'un peu de frustration n'est pas forcément mauvais pour le teint. Et, cher Tenancier, quelle autre source de conseil pourrait-on accréditer ?
Le Tenancier : Mon Otto, toute personne sachant lire est une source de conseil, bien sûr ! Je ne botte pas particulièrement en touche en vous annonçant cela. J’estime que le livre est encore le véhicule d’une certaine convivialité. Si un livre est épuisé, c’est là qu’interviennent plus efficacement les libraires d’occasion dont je fais partie et dont j’espère dire deux mots un peu plus tard.
Pour ce qui est du prescripteur spécialisé, il est évident que nombre de libraires de neuf ont renoncé à ce rôle par la force des choses ou par désillusion, comme nous venons de l’entrevoir. Il existe par ailleurs tout un réseau élaboré de promotion du livre… mais est-ce encore en rapport avec le fameux conseil que vous semblez tant solliciter ? Le Critique Littéraire fait partie de ce réseau. Comme le journalisme dont il fait partie, il est désormais difficile de faire la part de son indépendance et de la sujétion dont il peut être parfois victime, ou acteur consentant. Comment faire des critiques dans un journal qui fait partie d’un grand groupe de communication et qui englobe à la fois les secteurs de la presse et de l’édition ? Comment ne pas se poser la question de la mansuétude de rubriqueurs devant les merdes épouvantables qui paraissent à un rythme régulier dans l’édition française ? On passera sur les complicités et les renvois d’ascenseur systématiques qui ne défrayent même plus les chroniques (car ce style de dénonciation est tout aussi parfaitement intégré à cette même machinerie) pour se poser la question de l’enjeu économique de la publication d’un livre.
En effet, publier un « best-seller » est un enjeu industriel considérable.
Tout commence avec la commande du papier, son acheminement à l’imprimeur qui, lui, veille à ce que ses machines tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le livre, une fois imprimé, est acheminé dans les différents centres régionaux du distributeur. En amont de tout cela, alors que le livre est encore à l’état d’épreuve, l’éditeur, ou son diffuseur, envoi ses représentant vers tous les points de vente du livre pour engranger les « mises en place ». En réalité, il s’agit de faire parvenir un certain nombre d’ouvrages sur les points de vente le jour officiel de la parution avec un léger stock qui permettrait de faire le pont avec une éventuelle réimpression sans qu’il y ait réelle rupture. Comment, à partir de ces colossales manœuvres, les sommes investies, ne pas comprendre que l’éditeur ne fera pas tout pour que la promotion de son livre réussisse ? Et, à partir de ce constat, comment ne pas estimer que le critique littéraire est considéré comment un élément du plan de promotion de ce dit éditeur ? Le sont-ils tous ? Certes non. Vous avez le droit et même le devoir de vous interroger sur les raisons que la critique d’un journal féminin s’extasie sur le dernier Musso ou le dernier Marc Lévy, vous avez raison de ne pas être dupe du chroniqueur de ce newsmagazine qui entre en pâmoison à propos du récent BHL ou de "l’essai" d’Alain Minc. Leur point commun ? Pas besoin de lire ces critiques, on pourrait les écrire soi-même. Mais, dans un autre sens, les articles que je lis dans des journaux comme La Quinzaine Littéraire m’ont fait découvrir des choses considérables… C’est que l’on assiste désormais à une course à deux vitesse qui différencie certaines catégories de vendeurs de livres, d’éditeurs, d’écrivains (Les Annuels, comme j’appelle ces derniers : ceux qui sont tenus contractuellement à écrire un livre par an : Pennac et Picouly, par exemple… mais il y en a d’autres types) et puis les autres pour qui ses considérations sont inenvisageables, faute de moyens et également par goût. Parce qu’un éditeur de poésie ou de sciences humaines – par exemple - ne fait pas du livre-kleenex en général…
Je parlais de la mise en place des livres chez les libraires, entre autres. Il faut que je vous remémore une chose à propos de votre déconvenue dans cette librairie. Si vous ne trouvez pas forcément un endroit qui correspond à vos critères littéraires, il faut que vous vous rappeliez que le fonds d’une librairie de neuf contemporaine est la résultante d’un choix dont le libraire n’est presque plus du tout maître, fait qui renforce le phénomène promotionnel dont je vous parlais à l’instant.
Depuis très longtemps, une pratique a cours dans la librairie de neuf, pratique sollicitée par le libraire lui-même à l’origine. Il s’agit de l’Office.
A l’origine, le commerce de la libraire était relativement simple. Maître à bord, le libraire commandait ses livres en fonction de ses espérances de vente et de ses goûts, bref, de ceux qu’il estimait pouvoir défendre sans problèmes aucun. Seulement, beaucoup de nouveautés échappaient ainsi au professionnel, incapable d’investir dans le flot de nouveautés croissantes au sortir de la guerre. La solution résida dans un accord passé avec les distributeurs du livre. Tous les mois – ou dans un intervalle plus rapproché – le libraire recevrait d’office – d’où le nom – une certaine quantité de livres nouveaux selon une grille préétablie entre le libraire et le représentant. Avec le temps, ces grilles s’affinèrent, les conditions financières s’ajustèrent en fonction de la nature de la libraire, des livres, etc. Mais, cet arrangement n’a strictement rien à voir avec le dépôt. Cette dernière disposition permet au libraire de payer l’éditeur une fois que le livre a été vendu. Dans le système de l’Office, le libraire paye le colis qu’il vient de recevoir… Quel intérêt alors ?
Eh bien, vous avez la possibilité de retourner ces ouvrages en cas de mévente jusqu’à une échéance d’un an. Dans ce cas, ils ne vous sont pas remboursés mais crédités sur votre compte chez le distributeur ou l’éditeur. Ce système ingénieux avait tout pour plaire au départ… Seulement, les temps ont changé.
L’arrivée de l’édition-kleenex a accéléré la mise en place des offices avec des contenus dont la finalité est non de vendre des nouveautés mais de faire de la trésorerie au profit des producteurs du livre (Dans les colis, il y a eu souvent du n’importe quoi ! J’ai connu des libraires qui avaient un employé qui ne s’occupait que de confectionner les retours vers l’éditeur…) La masse financière immobilisée ne se dirige plus vers les petites structures, qui sont incapables de gérer le monstrueux mécanisme des offices (certains petits distributeurs ont sombré corps et bien face à un taux de retour phénoménal et des éditeurs incapables de faire face à celui-ci…) Enfin, le choix à la disposition de la clientèle de la librairie se standardise : 90% du fonds de la majorité des librairies – et c’est une évaluation optimiste – est issu de ce système des Offices. Cela veut dire que vous allez retrouver grosso modo les mêmes ouvrages partout. Cela veut dire que si un éditeur met le paquet sur un auteur dont il est assuré de la vente, vous retrouverez ce livre PARTOUT ! Cela veut dire encore que le libraire – parfois à son corps défendant – n’est plus qu’un élément impersonnel de ce dispositif de production du livre. Rien de plus. Certes, certains s’expriment sur d’autres ouvrages. Mais se sont souvent des nouveautés qui sont également inscrites dans la grille d’Office. En réalité, nombre de ces confrères sont enferrés dans un système dont il est extrêmement délicat de sortir. Ayant abandonné par ailleurs leur rôle de prescripteurs, comment peuvent-il s’abstraire de ce mécanisme pervers sans risquer la survie de leur entreprise ?
Il en résulte également que le libraire est de plus en plus vu comme un relais incommode de la distribution finale du livre. Internet est la panacée pour les grands groupes, en attendant la dématérialisation du livre. Ce que les thuriféraires de cette dématérialisation (quelqu’un comme François Bon, par exemple) n’ont pas l’air de percevoir, c’est que tout ceci n’est guère que l’illustration d’une doctrine économique post-industrielle et non une révolution technologique. Le libraire de neuf, certains critiques littéraires – je veux parler des vrais, cette fois-ci – appartiennent au vieux monde. C’est à eux de réagir et de créer les conditions de leur pérennité en prenant la tangente. En tout cas, il y a une sévère remise en question d’une certaine économie du livre à faire.
Et c’est urgent.
(A suivre)
Cher Tenancier, cher Otto,
RépondreSupprimerJ'ose m'immiscer avec la discrétion évaporée qui me caractérise en ce fort instructif colloque pour y glisser ceci que le premier et inépuisable des prescripteurs de lectures nouvelles est, me semble-t-il, le livre lui-même, parfois à son corps textuel défendant. Vous pardonnerez cette anecdote personnelle et fondatrice, qui me servira d'exemplum :
Je n'ai pas été un jeune lecteur. Ce n'est que vers l'âge de 14 ans, que j'ai vraiment commencé à lire, et ce, grâce à... B.-H.-L., eh oui, que j'avais vu dans l'émission "Bouillon de culture" (hum, je suis de la génération post-apostrophe) présenter son livre "Les aventures de la liberté". C'était peu avant les grandes vacances, et, sans doute l'avait-il bien "vendu", puisque je l'achetai puis le lus pendant l'été, assez intrigué par la théorie d'écrivains dont pour beaucoup je ne connaissais que très-vaguement les noms, et tout-à-fait agacé, sans vraiment savoir pourquoi, par son chapitre sur Breton et les surréalistes, y reniflant une persiflante mauvaise foi. C'est donc tout naturellement que, rentré d'Alicante, je me procurai NADJA et le MANIFESTE DU SURREALISME qui conditionnèrent mes goûts et partie de ma vie. Il y eut, tout aussi naturellement, à leur suite et sur leurs prescriptions (elles y sont nombreuses), toute l'oeuvre de Breton, les autres surréalistes de tous convois, les précurseurs. Je me souviens notamment avoir obtenu de mon libraire d'alors le SURMÂLE de Jarry dans la belle édition verte et blanche de Losfeld, les LETTRES DE GUERRE de Jacques Vaché, dans la collection "Le Désordre", de chez le même - et c'était pas rien que de les lire ainsi servis. Bref, le livre n'a cessé de faire office de passeur vers d'autres lectures.
Et les librairies dans tout cela ? Eh bien, je prise fort celles - et c'est là mon critère pour les choisir - qui n'escamotent pas dans un sous-casier à hauteur de chien ou dans un recoin où les plumeaux n'accèdent plus leur rayon poésie.
Quelque peu troublé par la photographie ci-dessus affichée nous offrant un savoureux Monsieur Naumme en sa version verso (au passage, la serviette quadrillée de bleu et de blanc négligemment jetée sur une chaise est du plus mauvais effet), je suis dans l'incapacité de vous faire part de mes propres "vues" (sur l'objet du colloque s'entend).
RépondreSupprimerCela étant, ô Tenancier, je m'engage à me formuler tout ça, sérieusement, dans ma p'tite tête à moi, avant de vous livrer les fruits de ma réflexion, sans doute en fin de semaine, en tout cas pas avant d'avoir honoré quelques rendez-vous d'ordre sanitaire. Toutefois, un avant-goût : il s'agira pour moi de (dé)montrer comment et pourquoi "libraire" et "vigneron" sont deux professions qui, ma foi (et mon foie), ne sont pas aussi dissemblables l'une de l'autre.
(Des nouvelles de notre baroque ArD ?)
SPiRitus, on vous excusera d'avoir lu du BHL à 14 ans. On aurait voulu que vous tombiez tout de même sur autre chose, de cette littérature qui vous donne des nuits blanches et des contorsions, à tenir la lampe de poche, le livre ouvert et tout cela à l'abri de la couverture et tout cela de la main gauche. Mon cher, je puis augurer sans crainte que vous avez eu une enfance malheureuse. Enfin, ce cheminement quelque peu tortueux vous a amené vers des choses bonnes et belles si elles ne sont pas libidinales, pour utiliser un terme en vogue il y a plus de trente ans...
RépondreSupprimerPour votre peine, vous serez de corvée pour nous commenter le rayon érotique de votre bibliothèque.
Otto version recto est intéressant. Mais vous ne le verrez point chez moi, mon cher Christophe, car nous avons le respect de notre public. À tout le moins espérons-nous un jour le présenter nu sur une peau de bête. Nous tenterons de le circonvenir. Il faut bien dire que la serviette n'est pas du meilleur effet. Notre ami Otto est moins un esthète qu'un gastronome exigeant et, dans cette perspective, mieux vaut avoir de solides serviettes lorsque l'on aborde forces terrines, pâtés, saucisses arrosés de quelques vins. Vous avez raison, ce n'est pas beau, mais c'est efficace.
ArD doit être en vacances ou bien elle travaille. Elles est donc soit ilienne soit ilote. Nous, tout tenancier que nous sommes, nous nous tenons sur la lisse de notre caboteur bloguesque et passons au large. Nous plissons les yeux mais ne voyons rien. Nous verrons bien tôt ou tard une bouteille à l'amer...
Cher Chr. B., le Baroque qualifie en joaillerie les formes irrégulières et les rondeurs imparfaites ; comme le cabochon, je suis parfois évidée par le dessous, mais toujours lisse en surface et transparente.
RépondreSupprimerVous plissez trop les yeux cher Tenancier, je suis bien là, sur la presqu'île du Mont Rose, fouettée par les vents et réchauffée par l'incendie, ébaubie par la conclusion de votre billet, plongée dans les méandres d'une réflexion dont j'ai peine à sortir.
Par votre approche du livre dématérialisé, vous me laissez entrevoir le sésame d'une dictature où les autodafés laisseraient place à la manoeuvre manipulatoire. L'hypothèse d'une dimension universelle et rapide me laisse pantoise et le cafard me guette.
ArD
Oh, cher Tenancier, comme vous y allez... vous me découvrez, alors que je voilais mon intimité d'un pudique commentaire, dans une position bien... délicate. Pour sûr, qu'il y eut des lectures adolescentes à couvert, mais elles n'en furent pas moins "prescrites" surréalistement. Savez-vous, puisqu'il vous faut plus de détails sur la genèse de ma bibliothèque, que mon premier Pléiade fut le tome I des Oeuvres Complètes de Sade ? On en déduira ce que l'on veut de la nature d'une libido qui fut confrontée, encore en sa formation, aux CENT VINGT JOURNEES DE SODOME... Mais je n'en dis pas plus, puisque vous m'engagez à vous livrer un commentaire de mon rayon "érotique".Châtiment auquel je me plierai bien volontiers (j'eusse dit "avec plaisir" si tel complément n'avait dû désorienter votre analyse de la libido sus-mentionnée - je n'ose imaginer le rictus freudien qui dut se dessiner sur votre visage en imaginant la chère ArD, en sadienne Juliette, "fouettée par les vents et réchauffée par l'incendie"). En échange, vous voudrez bien développer ce goût pour les nudités "sur peau de bête", qui vire à l'obsession.
RépondreSupprimerSPiRitus
SPiRitus, c'est l'art du libraire que de deviner les lectures à travers les omissions. Cette divination en creux est assez réjouissante parce qu'elle en dit plus que les lectures avouées spontanément. J'aime assez découvrir les bouts de bibliothèques dissimulés ça et là - le livre ou l'auteur qu'on n'ose pas avouer. Pour l'instant, de votre part, rien que de très avouable, en fait. On sent son normalien rompu à la lithérature. Mais je suis patient. Je finirai bien par savoir...
RépondreSupprimerPour la peau de bête, il faut expliquer. Vous êtes père depuis peu, mon pauvre. Avec cette fièreté inconsciente - cela doit avoir un rapport avec les hormones, cette abdication, cette insensibilité à la menace... - vous nous avez montré votre moutard, fort aimable et fort rigolard au demeurant. Du reste ce sourire avais quelque chose d'inquiétant. On connait les bébés comme des créatures malpropres et malveillantes ! J'avais émis l'idée, qu'une telle créature ne serait à son avantage que nue sur une peau de bête, arguant également que j'en avais été frustré et que j'allais de ce pas chez le photographe pour réparer cette lacune. Hélas, hélas, le gag n'est pas de moi. Il s'agit d'un journaliste - aux premiers temps du Canard Enchaîné, je crois - qui, baguenaudant sur les Champs Élysées entra chez un photographe et voulu se faire photographié en cet état au prétexte qu'on ne l'avait pas fait lorsqu'il était enfant. Je n'ai plus la source, j'ai relevé cet épisode dans un bouquin il y a presque 20 ans... Si vous avez des lueurs là-dessus, dites-le moi, j'aimerais bien retrouver l'ouvrage.
ArD est un personnage sadien, en effet, vous avez raison. On n'ose aller plus loin dans l'évocation de ces vents et de ces incendies, mais on lui donnerait des prolongements visuels surréalisants. Verrait-on ArD en gardienne de Phare revue par un Chirico par exemple ?
En tout cas, chère ArD, je suis plutôt le cheminement de notre cher Christophe qui, si je ne me trompe pas, évoquerait plutôt les richesses ineffables de certaint retables et autres autels à l'abri de modestes chapelles, dans les contrées Sud-Américaines. On reconnaît ainsi votre prodigalité sous des airs modestes. Bel hommage de sa part.
Enfin, cher Christophe, on a entamé une modeste pouteille de Côtes du Rhone en attendant d'avoir le plaisir de vous lire. Nous gardons le Bourgogne pour notre entrevue.
Bouteille, pas "pouteille". Du côté de Strasbourg on ne prononce pas comme ça...
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