La Pieuvre par neuf
troisième tentacule, troisième tronçon



Du Grand Hôtel des valises, un rebondissement d’expériences indivises.
Éd. Robert & Lydie Dutrou

Voir : Le Mystère de l'abeille, épisode 3

George entre en case.

Le 11 novembre 2009, jour de paix.
George est arrivé sur ce blog à peine un mois auparavant (au deuxième tentacule). Déjà on opine qu’il a l’œil à la pêche. À ce stade, j’ignore ses pratiques de fin limier. D’une petite anecdote qui a eu lieu dans sa boutique la veille, il va faire un torpilleur !
Il commente :
« Cher Tenancier, un éditeur-imprimeur que nous connaissons tous deux est passé me prendre hier La négresse blonde et m'a incidemment laissé entendre qu'il connaissait le fin mot de ce mystère…»
Rien de plus, mais… rien de moins. Illico, je comprends qui est cet imprimeur éditeur, c’est CLS, pardi !
George — en débarquant sur Feuilles d’automne — avait signifié en commentaire pour se présenter à notre cher Tenancier qu’ils avaient une connaissance en commun en la personne de Christian Laucou. Amusée, je ne réagissai pas.

George clôt son commentaire avec des points suspensifs qui n’auront de cesse de me laisser accroire que CLS a dévoilé le mystérieux expéditeur que je suis. Mince, ça n’était pas au programme, mais alors pas du tout du tout ! Je savais que CLS parcourait vaguement ce blog, mais comment imaginer un seul instant qu’il se rendrait chez un libraire qui s’appelle George Weaver, et qui lui raconterait qu’il passe beaucoup de temps à éclaircir un mystère sur Feuilles d’automne ! Nom d’un mimosa, la poisse… Si vous saviez comme je vous en ai voulu, cher George. Secrètement. Maudits points de suspension !
Le Tenancier vole à mon secours en s’évertuant à faire avouer à George ce que Christian Laucou aurait bien pu lui dire. George est très rassurant. Toutefois, un bon farceur se doit de s’assurer en permanence qu’il n’a que des hommes de confiance à ses côtés. Je vérifie.
« — Cher Christian,
M'aurez-vous « vendue » auprès de votre bouquiniste en achetant La
négresse blonde ?(!) Depuis le début, je sais que vous êtes mon seul « péril » éventuel.
— Absolument pas. J’ai simplement dit à G. que je savais qui c'était, sans préciser plus avant et en faisant une moue. Il n’a pas insisté. Mais il n'est pas plus bête qu’un autre (moi en l’occurrence), il lui suffisait de faire le recoupement entre les cartes postales des Dutrou et votre commentaire sur mon propre site au sujet de la Métairie. Vous vous êtes vendue vous même, Madame.
Cela dit, je dois vous préciser que cela fait deux ou trois jours que je ne suis pas allé sur le blog d’Yves et que je ne sais absolument pas ce qu’après ma visite George a bien pu y écrire pour vous dévoiler. »
Eh oui, CLS avait raison : fin octobre, j’avais laissé un commentaire sur son blog ; j’y avais évoqué ce fameux atelier d’arts graphiques la Métairie La Bruyère où j’avais acheté la fameuse carte qui constituera le socle de ce 3e tentacule.
George aurait donc lu mon commentaire sur le blog de CLS une dizaine de jours auparavant au cours de la visite de CLS à la librairie, George aurait abordé le Mystère avec CLS à la boutique en vue d’obtenir une information. Bref, George aurait établi le lien entre le Mystère et moi.
Le poisson était ferré, il n’avait plus qu’à griller.
Sauf que… George ne savait rien du tout en fait. Cherchez l’erreur !

ArD
(Illustration de Sabine Allard)

13 commentaires:

  1. Hum... Miam ! J'attends avec impatience la réponse de ce cher George. Savait-il quelque chose ou non ?

    Cela étant, que ce cher George investigua à l'époque n'a rien d'étonnant lorsqu'on connaît l'origine de son pseudo : le "vrai" George Weaver mène en effet une enquête pour le moins étonnante dans "La fille de nulle part" de l'immense Fred Brown...

    Otto Naumme

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  2. "Pour le moins étonnante", en effet…

    Tout comme il est parfaitement exact que je ne savais rien du tout, ArD : Christian, dans sa réponse à votre inquiétude, vous a parfaitement décrit ce qui s'est passé dans mon échoppe ce jour-là. J'avais assez vite orienté la conversation vers le Mystère, puisque je me doutais qu'il suivait un peu l'affaire, et il a aussitôt brisé là le dialogue en m'affirmant : "Je sais qui c'est". Je n'ai naturellement pas eu l'outrecuidance de pousser plus avant, d'autant que je n'étais pas du tout certain de la véracité de cette affirmation, vu la notoire propension du loustic à la farce. En même temps, le doute m'a effleuré : n'était-il pas tout simplement lui-même le ME ? Mais non, c'était impossible : je le savais beaucoup trop pris de tous côtés, il n'avait nullement le temps de concocter pareille savante énigme (ce que je me suis empressé de préciser, à l'époque)…
    Mais il n'y a pas d'erreur, en tout cas. Il se trouve tout simplement qu'étant moi-même fort pris par le Mystère (et quelques autres activités de moindre importance), je n'ai jamais eu connaissance de votre commentaire chez Fornax au sujet de la Métairie. Pas plus que quiconque des autres enquêteurs, semble-t-il…
    Et désolé pour ces maudits points de suspension qui vous ont tant fait transpirer : c'est un tic de rédaction, chez moi, comme vous avez amplement pu le constater depuis…

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  3. Otto Naumme,

    merci pour cette indication Weaverienne, lecture bien amusante !

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  4. L'erreur de CLS est la suivante, cher George : Il part du principe que je me suis trahie toute seule en signant un commentaire chez lui au sujet de la Métairie. Or si vous aviez vu ce commentaire signé ArD, il ne vous aurait pas fallu longtemps pour deviner que c'était moi le Mystérieux Expéditeur.

    ArD

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  5. Chère Adria, Fred Brown est un romancier qui n'est pas reconnu à sa juste valeur, celle d'un très grand. Il suffit de lire Blues, une sorte d'otto-biographie romancée, pour s'en rendre compte.
    Oui, cher George, je crois qu'aucun d'entre-nous n'avait vu ce commentaire au sujet de la Métairie. Et c'est tant mieux, le voile est ainsi resté bien plus longtemps posé sur le Mystère, pour notre plaisir. Et, parfois j'ai l'impression, les sueurs froides de notre chère ArD.

    Otto Naumme

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  6. Faut pas exagérer, Otto, Brown n'est tout de même pas un écrivain maudit !

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  7. Disons tout de même que la plupart des maisons d'éditions ou des collections qui ont tenté de l'éditer ou de le rééditer depuis le début des années 80 ont soit failli, soit cessé de s'entêter à publier un auteur qui n'intéressait pas grand-monde : Red Label, NéO, Clancier-Guénaud, Coda, pfuitt ! Et tant 10/18 (coll. "Nuits blêmes") que "Le cabinet noir" (aux Belles-Lettres) ont vite stoppé leur programme de rééditions du grand Fred. "Maudit", peut-être pas, mais tout de même fort peu suivi, dans l'ensemble…

    @ ArD : Nulle part il n'y a d'erreur, dans cette histoire : CLS a évidemment aussitôt fait le lien, moi non (pour notre plus grand bonheur), voilà tout ! Mieux eût valu écrire :"Il partait du principe que je m'étais trahie toute seule en signant un commentaire chez lui au sujet de la Métairie", ce qui était incidemment erroné — mais qui pouvait le savoir ?

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  8. Cher Tenancier, certes, Brown n'est pas "maudit", mais il est considéré (par ceux qui le connaissent) comme un écrivain "de genre", alors que, quand je parlais de "très grand", j'excluais cette "distinction". Et il est certainement peu connu dans le grand-public...
    Et ce cher George, qu'on peut soupçonner de bien connaître le sujet, abonde dans mon sens. On notera, du reste, l'intriguante démarche de Coda, qui a publié les volumes 2 et 3 des nouvelles de mister Brown, mais jamais le volume 1 ! (ou alors, il est introuvable, avez-vous des informations, cher George ?)

    Otto Naumme

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  9. Le volume 1 a bel et bien été publié (voyez ici) mais il est épuisé depuis belle lurette. Sept volumes étaient prévus au départ mais l'entreprise a tourné court après le troisième, faute d'acheteurs (sans doute d'ailleurs à cause d'un prix excessif, qui m'a en tout cas personnellement découragé).
    Et j'abonde, en effet, d'autant que Brown supprime souvent la frontière entre polar et fantastique (voir ce chef d'œuvre qu'est La nuit du Jabberwock, notamment). Ce que fera également par la suite Donald Westlake, avec des romans comme Smoke ou Trop humains

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  10. Ah, Donald Westlake... Mon auteur préféré, je crois bien (j'en suis même sûr !).
    Pour le volume 1, je n'étais plus sûr. Je sais que je l'avais cherché, en vain. Et c'est vrai que le prix de ces volumes était assez dissuasif...

    Otto Naumme

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  11. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  12. Dans un registre proche, il y a aussi Robert Sheckley, dont certaines nouvelles sont de purs bijoux.

    Chère ArD, je dois avouer ne pas bien saisir le sens de ce titre : "George entre en case". Je ne suis tout de même pas l'oncle Tom, ni un personnage de BD !

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  13. Je suis moins fan de Sheckley. Peut-être n'ai-je pas lu les bons titres...
    Quant au fait que vous ne soyez pas un personnage de BD, cher George, permettez-moi d'en douter !

    Otto Naumme

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Ah oui, au fait... Le Tenancier ne répondra plus aux commentaires anonymes. Prenez au moins un pseudo.

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