Les Mémoires de Nonnon Batisse


Les mémoires de Nonnon Batisse

Paris, Chez la plupart des libraires, 1888.

In-8 (11.5cm x 19cm), 520p. Broché, dos cossu, euh cousu.

Bon état malgré la couverture un peu défraîchie.

Tiré à 12 exemplaires sur vergé d’Arches.


Contient aussi : Inscriptions traduites de Sobriquets, prénoms et noms de famille patois d'un village vosgien (Uriménil, près d'Épinal) par Nicolas Haillant recueillies dans la ville de Gérardmer (Vosges) et aux environs, par le Dr. Vanony-Bey (8 pages). Nouvelle note sur un cachet inédit d'oculiste romain (Sex. Gunterivillus Vittellius, (13 pages). Scènes de chasse sur des vases lorrains inédits, par C. Houillon (10 pages). Les inscriptions métriques de la Vôge romaine, par Léon Vernier (12 pages).

Quelques illustrations n&b in-texte.


Extrait : « faisait pas ben clair, était tôt. Je lui avais laissé son bol de chicorée, comme tous les matins et j’suis partie arranger les bêtes. Quand j’suis revenue d’avoir arrangé les bêtes… le bol était froid ! Nonnon Batisse aussi ! Il était môrt ! Môrt tout seul, sans bruit, en s’cachant presque. Avec cette fierté de montagnard Vosgien, habitué à tout faire tout seul… même mourir. Il aurait eu nonante-huit ans ».


Il s’agit de la réédition d’une œuvre inclassable : Les mémoires de Nonnon Batisse, dont le dernier exemplaire a été retrouvé le 30 février dernier sous le pied d’un lit, par Claude, son arrière-petit-fils, alors qu’il cherchait un manuscrit que jamais il ne trouva.

Les traces de cet ouvrage, perdues entre le quadrilatère Richelieu, le triangle d’or du XIIIe et les 70 tonnes de papier nécessaires à l'édition des 70 volumes des œuvres complètes de Voltaire commandées par Beaumarchais aux papeteries d’Arches, surgissent en 1914, au col de la Chipotte, alors que la puissante Allemagne monte vers Epinal dans le but d’annexer l’imagerie, dans les mains d’Antoine Boussac, fils de Marcel, monté en lignes avec les casaque bleues (toques grises).

Il semble que l’ouvrage ait suscité nombre de bisbilles avec un certain Charles Nusse dans les années 50, une bête querelle à propos de cahiers piqués, brochés ou à reliure intégrale, de copies perforées, répertoires et agendas, en passant par des papiers bureautiques. Un dossier qui a défrayé les chroniques départementales sous le nom de « l’affaire Colomb » et qui a vu témoigner à la barre nombre d’astro-numéro-tenanciers, soucieux de rétablir la vérité : entre 1492 et 1942, il y avait de fortes chances pour que les écrits de Batisse, fils de Germaine Elloire et de Prosper Manant, qui grandit à l’ombre des sapins, finisse sur les pentes glacées de La Bresse, petit village situé aux confins du canton de Saulxures sur Moselotte, près Cornimont, Thiéfosse et Ventron.

345 Fausses

(Payables en pièces de 10 centimes 1815BB

frappées durant le siège de Strasbourg).



(Notice rédigée par Moons)



Oyez oyez ! Ceci est le 500e billet du blog et je suis particulièrement heureux qu'il revienne à un de ses collaborateurs occasionnels, comme un symbole de ce que j'ai toujours voulu ce que cet endroit soit : une cour de récréations entre amis.

16 commentaires:

  1. On félicitera vivement Moons pour sa très amusante et très réaliste notice.

    Et l'on se dit qu'il va falloir s'y mettre...

    Otto Naumme

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  2. Vous la féliciterez ? Mais quand, cher Otto ?

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  3. La maîtresse est rouge de confusion. La maîtresse va peut-être changer de métier !
    Bon anniversaire à toutes les coquecigrues...

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  4. Ah oui, très joli ! On enrage de ne pas trouver cet exemplaire chez les plus fins libraires, malgré une centaine de coups de fils donnés immédiatement la couverture et la description dégustées.

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  5. … finisse, maîtresse, z'êtes sûre ?
    Félicitations, en tout cas : y'a pas à dire, c'est impeccable !
    Seule chose qui m'intrigue : ces fameuses pièces de 10 centimes 1815BB…

    Et sinon, ça peut paraître un peu couillon, mais… trouve-t-on sur e-Bay les prix pratiqués pour les permanentes dans le Maine-et-Loire ?

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  6. Rhoooo, Georges ! Finît, c'est français. Finisse, c'est Vôgepatte !

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  7. Je compatis à ta déception, Dominique. D'autant que "chez tous les libraires" pouvait laisser accroire que. Ah, ces libraires ! Enfin bref.

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  8. « Li braire comme un âne », lit-on dans Tintin au Congo
    Mais le prix de ces permanentes angevines ?
    Et ces pièces de 10 centimes 1815BB ?

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  9. Ouille, la c....
    Bon , pour le "finissent", George, ça me coûtera quelques permanentes à votre salon de coiffure, payables en fausses, évidemment !

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  10. Les béni-nonnons sont toujours des brochets cossus pleins de billevesées ; rappelons qu'ils survécurent au blocus de Strasbourg.

    L'on vous rend grâce de cet hommage que vous rendez tacitement à Jean-Baptiste Bichelberger qui, grâce à son ingéniosité qui consistait fabriquer des cahiers lignés Clairefontaine, permit d'assouvir la frénésie de grammaire métrique voltairienne du célèbre Léon Vernier que vous citez par ailleurs.

    L'influence de l'Est vous aura été favorable, Moons, vous êtes habile !

    ArD

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  11. "le dernier exemplaire a été retrouvé le 30 février dernier sous le pied d’un lit, par Claude, son arrière-petit-fils"...
    après cette lecture
    plus un lit n'a de pied par 20 km à la ronde d'ici

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  12. M'sieur George, les pièces de 10 centimes 1815BB ont bel et bien été frappées. Rien ne dit si elles étaient consentantes.
    Ma chère ArD, à Marseille, il y a Raimu et les sardines qui bouchent les ports. A Gérardmer, nous avons Claude Vanony, le lac et les canards (qui ne bouchent pas la vue).
    M'sieur JEA, je suis très sincèrement désolée : je vous fais parvenir d'autres cales. Laissez vos coordonnées au Tenancier, qui transmettra.

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  13. Chère Moons, j'agrée avec vous, les canards ne bouchent que rarement la vue. En revanche, il arrive qu'ils en bouchent un coin. Voire deux.

    Otto Naumme

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  14. bonjour tenancier. je suis passé vous souhaiter bonne anniversaire mais il me semble que ma bougie fut soufflée avant d'être allumée. oui, c'était le premier avril..
    l'occasion m'est donc donnée de reformuler, car vous savez bien que tout commentateur occasionnel de blog ne peut souffrir de ne point voir afficher sa bafouille en toutes lettres, même virtuelles. syndrome du manuscrit inexistant, sans doute.
    en vrac: "Vanoni" est aujourd'hui un vosgien bien vivant qui humorise les fin de soirée choucroute dans les salles polyvalentes de la ligne bleue des Vosges. On l'appelle "le" Vanoni, reste d'article germanique, sans doute. sa prose est épaisse et ne semble guère inspirée de l'érudition de son aïeul du texte proposé au-dessus. En vosgien, que je ne suis pas en les traversant, on dit "non-non" et pas "no-non" ni "no-nonne", comme certains de l'intérieur (dit-on en alsace) pourraient l'imaginer.
    500 billets, c'est bien et c'est rare (autant que celui en euros, disais-je dans mon message). Voilà, je ne souhaiterai pas une troisième fois bon anniversaire; ça ferait trop "tontons flingueurs".

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  15. Voilà Moons, vous établissez à peu près les seuls liens véridiques entre nos notices et leur situation géographique, parce que... pour le reste, hein, on ne vous fait pas le coup de la grammaire métrique à vous !

    ArD

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  16. Cher Phil, c'est toujours avec beaucoup de plaisir que je vous retrouve ici. je vous remercie pour vos souhaits !
    A tout le monde : on me pardonnera cette petite absence du blog. Il est des moments où on n'a pas le cœur à ce que l'on voudrait faire.

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