Mais qui est donc cet écrivain ?
La baignade d'un écrivain
Mais qui est donc cet écrivain ?
52 commentaires:
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Nicolas ou Donatien, mais cela semble trop facile...
RépondreSupprimerNi l'un ni l'autre...
RépondreSupprimerEuh, en tout cas, ce n'est pas Jacques Chirac, puisque l'impétrant(pé) s'est baigné dans la Seine.
RépondreSupprimerJ'aurai bien vu un auteur anglais, sinon, pour le flegme de la sortie. Mais lequel...
Otto Naumme
Mon cher otto, je puis vous dire que c'était un auteur français. L'époque permettait ce genre de trait, qui est le véritable esprit français, piqué par la suite par les angliches.
RépondreSupprimerSerait-ce un encyclopédiste, genre Diderot ou d'Alembert ?
RépondreSupprimerEn tout cas, celui qui rapporte l'anecdote n'est pas un grand styliste, à en juger par la proximité guère heureuse des verbes "verser" et "renverser".
Ce n'est pas un encyclopédiste. A ma connaissance il n'y a pas participé. L'auteur de ces lignes n'a pas eu la main heureuse pour cette anecdote il est vrai. Le reste de son livre est cependant extrêmement intéressant.
RépondreSupprimerJe suis plutôt ravi que l'on ne trouve pas tout de suite. Ça change !
« L'auteur de ces lignes n'a pas eu la main heureuse pour cette anecdote... »
RépondreSupprimerMalgré l'absence de gants, l'auteur, aura-t-il eu la main plus heureuse avec la dame ?
ArD
On ne sait...
RépondreSupprimerCe n'est donc pas le baron d'Holbach.
RépondreSupprimerMais peut-être serait-ce la faute à cet écrivain si on tombe dans le ruisseau (à défaut de la Seine)…
À la réflexion, la vivacité de l'esprit fait plutôt penser à Piron.
RépondreSupprimerMais en 1751, il avait 62 ans, ce qui semble un peu âgé pour faire ses ablutions dans la Seine…
Non, ce n'est pas Voltaire, qui a d'ailleurs participé à l'Encyclopédie. Il va vous falloir chercher dans moins célèbre que Diderot, Voltaire, Rousseau, d'Alembert et plus vous orienter vers le bonheur de vivre mais aussi vers le commentaire sur les "Grands".
RépondreSupprimer(Je suis vraiment trop aimable de vous dire tout cela...)
Ah non, Voltaire, il fait tomber par terre, pas dans le ruisseau…
RépondreSupprimerBon, cette histoire de bonheur de vivre m'évoque le sensualisme et donc Condillac, mais apparemment celui-ci était à Berlin en 1951.
Et pour ce qui est du commentaire sur les "Grands", je ne vois pas du tout à quoi vous faites allusion…
Serait-ce pour égarer le cœur et l'esprit, cette devinette ?
RépondreSupprimerOu faut-il s'orienter vers Boyer d'Argens ou Fougeret de Monbron ?
RépondreSupprimeret Vivant Denon ?
RépondreSupprimerPas Boyeer d'Argens
RépondreSupprimerPas Fougeret de Monbron
Ni Vivant Denon
Le libertinage n'est cependant pas étranger au personnage plus qu'à l'écrivain, bien qu'il écrivit quelques petites choses.
Fougeret de Monbron a une certaine parenté avec Restif de La Bretonne, par Margot la Ravaudeuse pour la toile de fond. Je dois d'ailleurs à George d'avoir découvert, du même, Le canapé couleur de feu dont le thème a été utilisé, fort curieusement, par Rempo Edogawa dans une de ses nouvelles (où Claudel figure anonymement) Mais que toutes ces considérations ne vous égarent pas. Mon auteur avait de l'esprit — j'en ai peu — mais pas mal de caractère — j'en ai parfois trop.
Pour vous aider, et puisque nous évoquions les encyclopédistes, nous dirons qu'il eut fallu dissocier l'individu de l'homme de lettres dans ses rapports avec ceux-ci.
Un personnage ambivalent, somme toute...
Je vous laisse jusqu'à ce soir pour deviner. Ce sera peut être la première fois que vous ne trouvez pas.
RépondreSupprimerAllons, Tenancier, pas tant d'impatience : laissez-nous un peu de temps, pour une fois que nous nageons (pas dans la Seine, certes) !
RépondreSupprimerD'autant que pour l'instant, ni SPiRitus ni Grégory n'ont mis leur grain de sel dans cette affaire…
Et puis vos indices ne font que nous embrouiller davantage : ce serait donc un libertin de mœurs mais qui n'aurait que fort peu écrit, et qui aurait fréquenté les Encyclopédistes sans pourtant participer à leur projet ? Bigre !
Vous nous égarez encore avec cette histoire de caractère qui fait songer à La Bruyère, mais c'était un siècle avant…
Adria, il était impossible qu'il s'agisse de Vivant Denon : j'y avais également songé, m'avisant que le texte du présent billet provenait peut-être bu bouquin de Sollers (hem, pardon, Tenancier !) mais en 1751 Denon n'avait que trois ou quatre ans…
Bon, je propose six noms :
RépondreSupprimerCharles Pinot Duclos
Godard d'Aucour
La Morlière
Voisenon
François-Antoine Chevrier
Claude-Joseph Dorat
À moins qu'il ne s'agisse d'un dramaturge, genre Beaumarchais ?
D'accord, mais lequel proposez-vous ? Je n'ai pas demandé un "panel représentatif" d'écrivains...
RépondreSupprimerAh, Tenancier, mettez-y donc un peu du vôtre si vous voulez qu'on cesse de patauger dans la scène : l'écrivain en question se trouve-t-il, oui ou non, dans la liste que j'ai proposée ?
RépondreSupprimerDans l'émission Des Papous dans la tête, le jeu intitulé "Diagnostic littéraire à l'aveugle" est tout de même moins sévère : à la fin, trois noms sont proposés par la personne qui a choisi le texte dont il faut deviner l'auteur…
Le texte proviendrait-il de l'ouvrage de Jean-Claude Hauc, Aventuriers et libertins à l'époque des Lumières, cher Tenancier ?
RépondreSupprimerAh ah ah !
RépondreSupprimerEt vous voulez maintenant qu'on vous facilite la vie après m'avoir dit en privé qu'il ne fallait pas que je sois si pressé ? Vous un drôle de coco, George !
Balancer une liste en espérant très fort que l'impétrant (comme dit Otto) y soit n'est pas très sport ! Je parie que vous avez dressé la liste en ne regardant même pas si ça collait avec mes déclarations précédentes !
Allez, je vous redonne une indication : puisqu'il nageait, il devait être familier avec le poisson, ou presque.
Pour répondre à votre question de la source, c'est non.
RépondreSupprimerDétrompez-vous, Tenancier : j'ai dressé ma liste à partir de l'anthologie de Raymond Trousson en tenant scrupuleusement compte de vos faméliques indices !
RépondreSupprimerUn rapport avec le poisson ("ou presque" : sic !) ? Ce ne peut pourtant être Rouget de l'Isle, né en 1760…
Mais si je vous donne des indices supplémentaires, vous allez me dire que j'ai rendu la chose trop facile.
RépondreSupprimerVendez-vous le livre de Hauc, ou bien fait-il partie de votre bibliothèque ? Votre liste est intéressante.
Pour les indices, ils ne sont pas si faméliques, vous exagérez. Rien ne vous empêche, non plus de poser des questions...
Hélas non, je n'ai pas le Hauc — ni en vente, ni dans ma bibliothèque. Mais si je le vois passer, c'est dans celle-ci qu'il échouera d'abord, évidemment !
RépondreSupprimerPour en revenir à votre histoire de "presque familier des poissons", faut-il en conclure que l'écrivain en question n'est autre que Claude-Joseph Dorat, dont le patronyme évoque la daurade ?
Auquel cas on pourrait faire une comptine au sujet de sa rencontre mouillée avec cette jeune fille évanouie :
Elle dort, ado,
Et l' Dorat, d'eau,
L'adora tôt :
Eldorado !
Si j'ai bien compris, le texte que vous soumettez à notre sagacité parvient d'un article de revue littéraire, non d'une grosse biographie, mmmh ?
"provient", pardon, et non "parvient" !
RépondreSupprimerNon Georges, cela ne vient pas d'une revue mais d'un livre dont le titre est un peu analogue à celui du Hauc.
RépondreSupprimerOn apprécie votre comptine, mais ce n'est pas Dorat.
Dès le départ, notre auteur a mérité un coup de chapeau (et là, j'en dis vraiment trop !)
C'est pas pour noyer le poisson mais j'en ai mar[r]e d'être le seul à travailler du chapeau.
RépondreSupprimerD'autant qu'à propos de mares ce n'est apparemment pas Marivaux non plus…
Vous en avez marre, mais vous étiez plutôt marle avec votre liste...
RépondreSupprimerj'apprends « marle » au passage, tiens !
RépondreSupprimerArD
Chevrier ?
RépondreSupprimerAh voici qu'ArD se réveille et qu'un anonyme met son grain de sel. (Anonyme, il faut signer, bon sang ! Lisez ce qui est marqué en haut à droite de la zone des commentaires...)
RépondreSupprimerDans ce cas, je prolonge le délai jusqu'à demain après-midi pour donner la soluce, d'autant que George n'est pas chaud, il grille littéralement.
Zut, l'anonyme, c'était moi, nom d'une pipe en bois absorbée à recopier vos caractères inouïtes contre l'espionite !
RépondreSupprimerNous avons affaire à un George-grillet en somme:-)
ArD
Ce n'est pas contre l'espionnite, ma chère ArD mais contre les vendeurs de montres en toc et de pilules bleues.
RépondreSupprimerCe n'est pas Chevrier.
Mais George, on peut ne pas être vintage...
RépondreSupprimerL'extrait, c'est du Émile Henriot camouflé par le Tenancier. Et le libertin, c'est...
RépondreSupprimerEn tout cas, les moeurs de ce siècle méritaient considération, n'est-ce pas, cher Tenancier ?
RépondreSupprimerOtto Naumme
C'est extrait de Un homme imaginatif de je ne sais plus qui.
RépondreSupprimerArD
Tiens ! Ça se réveille !
RépondreSupprimerC'est un académicien.
RépondreSupprimerMontesquieu, bien sûr !
RépondreSupprimer__
ArD
Selon Montesquieu, il était agréable à lire et faisait penser.
RépondreSupprimerCe n'est pas Montesquieu, mais comme le dit Grégory — que l'on aime à retrouver ici — et ce même Montesquieu il est agréable à lire.
RépondreSupprimerIl était effectivement à l'Académie.
Allez, je vous donne la réponse, vous la subodoriez d'ailleurs et George le faisait figurer dans sa liste. Une petite visite sur la biographie de ces auteurs aurait pu lui donner la réponse.
RépondreSupprimerIl s'agit donc de Charles Pinot Duclos (1704 - 1772). l'anecdote a été copiée dans l'ouvrage de Jean-Noël Vuarnet : Le Joli Temps — Philosophes et artistes sous la régence et Louis XV, 1715 - 1774 (1990)
L'allusion au poisson était évidemment en rapport avec la Pompadour dont il était un protégé. Pour le reste, vous trouverez ici et là sa biographie. Auteur attachant pour quelques petits textes libertins que j'ai eu sous les yeux il y pas mal de temps...
Rendez hommage à la pugnacité et la ténacité de George, tout de même. Il a bien défriché le terrain !
"Défriché le terrain" ?!
RépondreSupprimerJe l'avais mis en tête de liste, cher Tenancier !
C'est décidément vous le méchant !
Et puis quel rapport entre la Pompadour et le poisson ? L'affaire des pois[s]ons, peut-être, mmmh… ?
En tout cas, félicitations à Grégory, qui d'évidence a illico trouvé !
Oui, hommage à George.
RépondreSupprimerJ'avais pensé, au départ, à La Mettrie. Puis, me rendant compte qu'il était mort cette même année 1751 à Postdam, me suis rendu compte que ça ne collait pas.
Ce sur quoi, épris de l'envie de savoir, n'ai pas pu résister à taper quelques mots dans Google books. "excusez-moi, je n'ai pas mes gants" ne donnant rien, j'ai osé "excusez-moi, je n'ai pas DE gants", imaginant que le Tenancier avait pu transformer.
Et voyez ce que je trouve. C'est tiré de l'introduction d'Emile Henriot à l'édition de Histoire de Madame de Selve de Duclos (Grasset, 1911) :
« Un jour qu'il se baignait dans le [sic] Seine, une voiture versa sur la rive ; il accourt, aperçoit une jeune dame fort élégante renversée dans l'herbe, il la relève, et s'apercevant qu'il était tout nu et ruisselant : " Madame, dit-il, excusez moi, je n'ai pas de gants." »
repris, par le même Henriot, dans Les Livres du second rayon (E. Chamontin, 1926) par :
« Il se baignait un jour en Seine, une voiture verse sur la rive, il accourt, aperçoit une jeune élégante renversée dans l'herbe, la relève, et s'apercevant qu'il était nu et ruisselant : « Madame, excusez- moi, je n'ai pas de gants. » »
Admirez le camouflage !
Un petit tour par la biographie m'éclairait sur les quelques indices laissés par le Tenancier : ses rapports avec les encyclopédistes, les "commentaires sur les grands"...
et "Dès le départ, notre auteur a mérité un coup de chapeau", digne d'une définition cruciverbiste (il était fils de chapelier).
Ah ce qu'on s'amuse !
Félicitations, décidément, Grégory : vous êtes bien plus fin limier que moi et méritez vraiment le titre de Sherlock Holmes (qui portait lui aussi un drôle de chapeau) de ce blogue, presque à l'égal de SPiRitus !
RépondreSupprimerMoi aussi j'avais songé à La Mettrie, égaré par les indications circonvenantes du Tenancier, avant de m'apercevoir que la chose était en effet impossible, faute de lieu et de date.
Mais je maintiens que Henriot écrivait comme un pied, à un point renversant : il est curieux que Vuarnet l'ait repris tel quel !
Ah la la, George ! Allusion au Poisson en rapport avec le vrai nom de la Pompadour ! Et comme je vous le disais plus haut, ce n'est pas un "panel" d'auteur de l'époque mais un nom que je voulais. Vous aviez juste, mais vous n'avez pas regardé dans la biographie de chacun de ces personnages. Vous auriez trouvé d'autant plus rapidement que, oui, c'était le premier de la liste.
RépondreSupprimerJe suis tellement méchant avec vous que j'ai dit que vous étiez en train de "griller", tellement vous étiez proche...
« l'anecdote a été copiée dans l'ouvrage de Jean-Noël Vuarnet »
RépondreSupprimerJe ne comprends pas : Vuarnet cite-t-il Henriot dans une autre version ? les modifications sont-elles du Tenancier ? Vuarnet n'indique-t-il pas ses sources, est-ce un plagiat ?
Ce que pensait Montesquieu de Duclos, j'aime bien :
« Vous avez bien de l'esprit, mon cher Duclos, et dites de bien belles choses. On dira que La Bruyère et vous, connaissiez bien votre siècle, que vous êtes plus philosophe que lui, et que votre siècle est plus philosophe que le sien. Quoi qu'il en soit, vous êtes agréable à lire et vous faites penser. »
Cette petite énigme m'aura également appris les circonstances de la mort de La Mettrie, qui aurait mérité le prix Darwin. Frédéric le Grand, vachard, à sa soeur :
« Nous avons perdu le pauvre La Mettrie. Il est mort pour une plaisanterie, en mangeant tout un pâté de faisan; après avoir gagné une terrible indigestion, il s'est avisé de se faire saigner, pour prouver aux médecins allemands qu'on pouvait saigner dans une indigestion. Cela lui a mal réussi; il a pris une fièvre violente qui, dégénérée en fièvre putride, l'a emporté.a Il est regretté de tous ceux qui l'ont connu. Il était gai, bon diable, bon médecin, et très-mauvais auteur; mais, en ne lisant pas ses livres, il y avait moyen d'en être très-content. »
Grégory, je sais que je suis peut être inattentif, plus sensible au bleu du ciel qu'au tableau noir, mais je n'ai pas fait d'erreur dans la transcription.
RépondreSupprimerVuarnet ne cite pas sa source, et il n'est pas établi de bibliographie dans cet ouvrage. Il est clair que le procédé en devient malhonnête.