A ce titre, la redécouverte du Catalogue des Ressources est un bon indice de ce changement profond. S’il est désormais commun d’imprimer un texte en grande quantité, ou de le rendre disponible à un large lectorat, grâce à l’informatique, il n’en n’était pas de même en 1976, époque où le recours à un duplicateur offset ou à alcool se révélait un investissement que ne pouvait se permettre que les plus motivés (400 à 900 francs de 1976, au dire du Catalogue, pour un duplicateur à alcool). Naturellement, ce procédé limité et guère satisfaisant n’était qu’une entrée de gamme pour des productions plus ambitieuses qui pousseraient à utiliser des duplicateurs à stencils (Roneo ou Gestetner) voire à faire appel à des imprimeurs pour s'exprimer...
Voici d’ailleurs un tarif donné par le Catalogue pour quelques travaux d’impression par une petite imprimerie :
(Pour indice, le SMIC était à peu près de 1510 F. pour cette année 1976)
Composition
9 F. les 1 000 signes
Tract
5 000 ex. — 21X27 — Recto / Verso : 200 F.
20 000 ex. — 21X27 — Recto / Verso : 1 100 F.
100 000 ex. — 21X27 — Recto / Verso : 2 400 F.
Journaux
27X38
8 pages — 1000 ex. : 800 F.
12 pages — 3000 ex. : 1950 F.
12 pages — 5000 ex. — 2 couleurs : 800 F.
Affiches
60X80
1 000 ex. — 1 couleur : 500 F.
5 000 ex. — 1 couleur : 1600 F.
10 000 ex. — 2 couleurs : 3 100 F.
Brochures
19X13,5
(Couverture 100g couleur)
1 000 ex. 32 pages : 900 F.
On relève toutefois la profusion de publications alternatives en France à cette époque et même de leur vivacité. Sans doute l’acharnement à s’exprimer par des moyens forcément coûteux avait préservé une certaine contre-culture de sa banalisation. Tout cela nécessite un plus long développement. On se demande ici si l’on ne devrait pas continuer cet inventaire des circuits d’information plus avant à l’aide de ce catalogue… et déduire que, d’une certaine manière, « c’était mieux avant », comme le dit la môman de votre Tenancier.
On va voir cela.
Le Catalogue des Ressources – 2
2e édition
Éditions Librairie Alternatives & Parallèles, 1976
Moué, ce que j'aimais beaucoup dans le duplicateur à alcool, c'était l'odeur... On pouvait sniffer du texte (!)
RépondreSupprimerBertrand, nous avons vécu la même chose. D'ailleurs c'est une odeur que l'on pouvait retrouver sur les feuillets distribuées par les profs et aussi sur les tracts. Enfin, votre serviteur a également travaillé sur une offset de bureau de marque Ronéo, avec son encre grasse et son bruit qui est encore dans mon oreille. Mais là, c'était pour imprimer un catalogue, on trouve la trace de cet épisode dans le blog...
RépondreSupprimerAh, les offsets, ça me rappelle aussi des choses. Je crois même que l'une de celles que j'ai vu passer à une certaine époque doit encore prendre un bain de pieds quelque part dans la Seine. On ne s'étendra pas plus.
RépondreSupprimerMais l'époque était drôle, d'un certain côté...
Otto Naumme