Tous les ans c’est pareil, tous les ans on nous assène le chiffre de parutions nouvelles pour la rentrée littéraire et chaque fois on nous fait le coup de la pléthore de titres qui ne seront jamais lus et l’évaluation de ce qui sera primé ou non. Chaque fois, c’est la même chose, ce ronron assommant qui remplit les lignes sans faillir des pages « Livre » des magazines et des quotidiens pour un non-événement que l’on nomme « Rentrée Littéraire ». Tiens donc ? Vous vous êtes arrêté de lire, vous, en vacances ? Vous avez besoin d’un stimulus particulier pour lire quelque chose qui vous plaît ? Vous êtes des niais, des couillons, des crétins pour vous précipiter comme des lemmings aux devantures des libraires (devanture + librairie = cliché de saison, justement) pour acheter le dernier Durand-Dugenoux ? Vous êtes trop lâches pour vous avouer que ça ne sert à rien, ce que vous lisez, que ce qu’on vous balance depuis des années et que tout le monde vous vante n’est en définitive que du vent ? Que deviendriez-vous si vous aviez à choisir par vous-même ?
Ça vous arrive de vous faire plaisir quand vous lisez ?
En tout cas, si vous vous croyez à toutes ces fariboles, il faut absolument que vous sachiez une chose.
Je vous méprise.
Rentré(e) littéraire
25 commentaires:
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Ah... y'a pas vitrine !
RépondreSupprimerBah, s'il y en a qui se complaisent à adouber les diktats marquetinge...
RépondreSupprimerLe réflexe pavlovien a de beaux jours devant lui...
Je partage votre sentiment, très cher Tenancier.
Otto Naumme
Que voulez-vous, ô Tenancier, les humains sans jugeote adorent les messes laïques du Grand Marchand ainsi que les "faites ce que je dis". Après les cartables, les Nuits Blanches et la cascade de tous les prix, ils auront les vendanges et le beaujolais nouveau, puis ils passeront à la préparation des fêtes de Noël. Bref, béquilles et marronniers, comme chaque année.
RépondreSupprimerMoi, ce qui m'énerve, c'est quand on veut engager une conversation avec une de ces personnes qui ne lisent que les livres conseillés à la rentrée. Ils me parlent d'auteurs à succès qu'il faut, parait-il, absolument avoir lus et comme évidemment je ne les ai pas lus, la conversation tourne court, ce qui était prévisible. Mais le comble c'est que c'est moi qui ai l'air d'un béotien qui ne connaît rien en culture.
RépondreSupprimerCher Fleury, cela rappelle alors cette sortie courtelinesque : "Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet"...
RépondreSupprimerOtto Naumme
Succulent, Otto Naumme ! Brassens, en d'autres termes, avait dit lors d'une interview : Il ne me déplaît pas de déplaire à certains.
RépondreSupprimerToujours est-il que de cette «ventrée littéraire» (D.H.), un Chevillard(dans Le Monde du 8 sept.)fait ribote... douteuse à mon sens.
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ArD
Je dois dire que je vous suis assez mal, ArD...
RépondreSupprimerCette façon d'exercer sa critique littéraire en s'attaquant 36 fois au prénom de l'auteur me laisse perplexe : serait-ce une façon de briller sur la scène ?
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ArD
Nous n'avons pas pris connaissance de l'article, hélas...
RépondreSupprimerIci : là.
RépondreSupprimerArD
J'ai lu l'article, merci. Et je répondrai non : simplement, le critique insiste sur le nom biblique de l'auteur pour signifier tout simplement - à mots quelques peu couverts - que nous avons encore affaire, au vues du sujet, à de l'autofiction et que c'est bien emmerdant, ma foi.
RépondreSupprimerAh oui, et comme Chevillard tient un blog qui s'appelle l'autofictif, on est en pleine auto-dérision, en somme. Bien vu, Tenancier (!)
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ArD
Cela étant, autant je suis d'accord avec le critique sur le fait que l'auto-fiction, bref, quoi... ; autant il faudrait également qu'il se calmât sur ses supposées capacités littéraires, ses efforts en ce domaine tout comme ses "absences" nuisant sérieusement à sa crédibilité. Car oser écrire "La narratrice, fidèle aux exigences de sa religion, le repousse d'abord, malgré l'injonction de son propre désir, "le coeur bordé de larmes" (et non de nouilles, donc)", ça glace le sang tant, si un tel "pouet pouet" pourrait paraître pardonnable à un mirliton pris de quelques verres, il est tout à fait inacceptable sous la plume d'un critique littéraire publié sur un support tel que Le Monde.
RépondreSupprimerBref, 1 partout, balle au centre... (mais sans moi la suite du match...)
Otto Naumme
@ Otto Naumme :
RépondreSupprimerIl me semble (je me trompe peut-être) que cette phrase (de la critique) que vous citez "La narratrice, fidèle...", Chevillard l'a voulue de la même eau que la plupart (semble-t-il) des phrases du roman d'Eliette Abécassis.
De la même façon que le titre du blogue "L'auto-fictif", devenu titre du livre qui s'en est suivi (il y a aussi "L'auto-fictif père et fils") est de la dérision sur l'auto-fiction. Mais vous savez tout cela. L'ennui avec internet, comme il manque le regard, c'est qu'on n'entend pas toujours le 2e degré, la dérision (ou l'auto-dérision :)
Me semble-t-il.
@ Otto Naumme
RépondreSupprimerencore :)
"le coeur bordé de larmes" > c'est (écrit par) Abécassis citée par Chevillard.
(et non de nouilles, donc) > c'est (écrit par) Chevillard.
On est d'accord ? :)
Chère Michèle, probablement, je n'ai pas lu et n'ai pas la moindre envie de lire l'ouvrage de mademoiselle Abécassis.
RépondreSupprimerMaintenant, j'ai lu le travail de monsieur Chevillard à son sujet, et le "(et non de nouilles, donc)" reste pour moi du "pouet pouet" du plus mauvais aloi, peut-être parce que je ne suis pas sensible à l'humour pipi-caca dans le cadre de ces activités professionnelles que j'ai en commun avec ce monsieur (le journalisme - pas la critique littéraire, précisons).
On peut critiquer effectivement en moquant plus ou moins l'ouvrage critiqué (encore que...), faire ressortir des phrases médiocres (euphémisme), mais rajouter à cela une réplique du niveau bac à sable, je persiste à trouver cela déplacé - et peu professionnel.
Mais :-) quand même, hein ! ;-)
Otto Naumme
Là où je peux être d'accord avec vous, cher Otto Naumme, c'est sur le niveau de la chronique qui nous est donnée à lire. Chevillard n'est à mon sens pas un journaliste, ni un critique littéraire -mais je suis peut-être mal informée -. C'est un écrivain (-Les absences du capitaine Cook, Du Hérisson, Oreille rouge et Démolir Nisard- pour ceux que j'ai lus).
RépondreSupprimerQuant aux livres de madame Abécassis, je n'en ai pas lu.
Passez un bon après-midi, cher Otto Naumme :)
... comme un sentiment d'irréalité à être confronté à cette critique et par voie de conséquence au livre évoqué. Êtes-vous certains qu'il s'agit de littérature, tout cela ?
RépondreSupprimerJe procédais juste à un élargissement du sujet quant à la rentrée littéraire, histoire d'observer que certains s'y vautrent ou que l'on va chercher certains à la rescousse pour la plus-value qu'ils peuvent apporter à l'image marketing.
RépondreSupprimerChevillard est connu pour autre chose que sa critique littéraire, il dévie, voilà tout, et surtout ceux qui vont le chercher, voilà bien le drame qui nous rappelle un succulent billet de notre Tenancier sur la critique littéraire.
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ArD
Peut-être ajouter que peu d'écrivains (euphémisme) vivent de leur plume. Sais pas à combien d'exemplaires se vendent les romans de Chevillard, mais il faut bien faire manger Agathe :)
RépondreSupprimerJ'en connais même qui sont correcteurs dans des maisons prestigieuses et qui ont à "corriger" les tapuscrits de leurs confrères. C'est souvent douloureux, tant les univers sont aux antipodes.
Par son interrogation à propos du livre évoqué, le Tenancier ne fait que confirmer son interrogation : la rentrée littéraire, est-ce de la littérature. (?:)
En fait, tout cela vient surtout du fait que je ne connaissais pas ce monsieur Chevillard. Et, quand bien même, je n'aurai sans doute pas fait attention à sa signature avant d'avoir fini de lire sa chronique.
RépondreSupprimerPour dire que le côté "marketing" de son intervention m'est largement passé au-dessus de la tête. Il ne reste effectivement de tout cela qu'une interrogation : quel rapport avec la littérature ? (sachant que se poser la question est déjà une forme de réponse...)
Cela étant, aller chercher un écrivain pour critiquer une consoeur - et que celui-ci accepte, je trouve cela assez étonnant, pour ne pas dire plus. J'aurais comme une gêne à critiquer le travail de confrères... Mais je crois que cela n'a rien de rare, dans le milieu littéraire (même s'il n'est ici pas réellement question de littérature).
Otto Naumme
La rentrée littéraire ? Qui peut encore y croire ?
RépondreSupprimerLa seule annonce amusante que j’ai pu trouver chez un éditeur pour la rentrée littéraire 2011 se trouve dans le bulletin 489 de Gallimard p. 46, rubrique Folio SF :
Catherine Dufour
L’accroissement mathématique
du plaisir
Édition augmentée
Ah, c'est le charme discret de certaines notices de catalogue !
RépondreSupprimerEt pour répondre à votre question - dont je subodore que ce n'en n'est pas vraiment une - ceux qui croient à la rentrée littéraire sont quelques éditeurs, journalistes, libraires et gogos. Mais tout le monde fatigue.
Et, du reste, on ne sait toujours pas quand a eu lieu la précédente sortie littéraire - sans laquelle il ne pourrait y avoir de Rentrée...
RépondreSupprimerOtto Naumme