On a volontairement retiré des répliques d’autres personnes qui n’apportaient rien de plus, changé les noms en pseudos, élagué ma dernière réplique et laissé les éventuelles coquilles. Ce qui suit est ce qui reste de ce que j’ai pu sauvegarder. L’échange — si l’on peut dire — continue, mais je n’ai pas eu la possibilité de le conserver. Mais après tout, je vous épargne les dérives scatologiques de mon interlocuteur. Qu’il ne me remercie pas. J’épargne seulement mes lecteurs…
La Libraire : Vous me faites un prix? Non madame. Les affaires reprennent. » La libraire : L'artiste : Le Tenancier : L'artiste : Le Tenancier : L'artiste : Le Tenancier : L'artiste : (*) : C'est Le Tenancier qui souligne... Le Tenancier : Monsieur L'Artiste vous êtes un lavedu. J’aurais pu utiliser un autre terme qui aurait signifié que je vous prends également pour un mal comprenant ce qui serait plutôt une excuse parce que cela relèverait alors d’un état pathologique, surtout dans les Alpes à ce qu’il paraît. J'ai des doutes, de toute façon. Je vous rassure tout de suite, si j’ai pris des précautions oratoires, c’était surtout en égard à la libraire dont je sais la délicatesse et surtout la peine quotidienne dans l’exercice de son travail, surtout lorsque l’on découvre que ses clients – et même des gens qui la fréquentent sur ce réseau – considèrent comme normal de réclamer après les prix marqués par ma consœur. Ma conversation privée avec elle me délie un peu de ce respect. Qu’elle me pardonne toutefois. Vous voici ainsi rassuré, je ne vous demandais pas pardon d’un supposée brutalité de mes propos car je sais que des gens comme vous ne voient que ce qu’ils ont envie de contempler. J’espère que cela ne vous donne pas le vertige. Vous avez cru bon de vous répandre un peu plus après que vous ayez sans doute découvert que vous aviez dit une connerie. Le problème avec des gens comme vous c’est que c’est toujours après. Ainsi donc dans votre, euh … « prolongement », vous me rappelez que les livres sont écrits par d’autres que moi. Tiens donc ? Et qu’est-ce que cela prouve ? Que je n’écris pas les livres que je vends ? J’espère au moins que vous ne fabriquez pas tout ce que vous consommez et achetez au rabais. Ensuite, vous m’accusez de mépriser le sport au prétexte que je trouvais votre métaphore pauvre et quelque peu téléphonée. Je vous mets en garde : si je parle de « téléphoné », n’allez surtout pas croire que j’approuve les suicides à France Télécom, on ne sait jamais, avec des flèches comme vous… Je vous confirme, je me moque un peu des anabolisés surpayés, c’est pas mon truc (mais j’ai été en club de basket dans ma folle jeunesse et il m’arrive de marcher 40 km). Mais là n’était pas la question. Votre réponse était inepte, approximative et procédait seulement du détournement, précisément pour éviter le cœur du problème, le fait que vous approuviez que l’on puisse tout marchander. Est-ce parce qu’on vous aurait négocié votre salaire et que vous n’avez su dire non ? C’est assez commun de supposer chez autrui les faiblesses que l’on cèle à son entourage. Ma posture hautaine est très relative, je tiens tout spécialement à vous rassurer sur ce propos, ce n’est qu’une question de perspective tout empreinte de relativité. En somme cela n’a tenu qu’à vous. Encore fallait-il en être capable. Pour ma part, me mettre à votre niveau augurait plus qu’un abaissement, surtout à la lueur de votre diatribe sur la pauvreté et des suppositions que vous portiez à mon endroit. Car enfin, Monsieur L'Artiste, mon petit monsieur l'artiste, inférer que je sois le bras armé de la répression au prétexte que je ne suis pas d’accord avec vous résume la teneur de l’agencement malheureux de vos quelques mots. Ainsi, refusant un rabais, je suis du clan des salauds, des ordures qui considèrent les pauvres comme des pue de la gueule et qui doit certainement battre sa femme, c’est sûr ! Au début je me suis fait des effarouchement de petits marquis, je me suis convoqué et je m’étais juré de ne pas aller plus loin qu’un constat un peu amène sur votre compte. Mais, là : non. Ce n’est plus trop possible, la conclusion s’impose, vous êtes un con de la plus belle eau, un carat exceptionnel, une pièce de collection, un moment de grâce dans la muséographie du genre. Bref vous êtes Le Con. Je crains fort que l’on bouscule la classification Dewey à cause de votre cas. Je vais vous confier un truc, monsieur l'artiste, je fais des remises, à des clients fidèles, à des gens dont je sais qu’ils ne roulent pas sur l’or. Aux autres, je dis non. Et vous savez pourquoi, mon pauvre monsieur l'artiste ? Parce que je ne gagne pas suffisamment ma vie. J’ai ma librairie et je n’ai pas de quoi bouffer à la fin du mois. (C’est peut être pour ça que je bats ma femme, pour qu’elle me file à becqueter !) Et aussi parce que je ne méprise pas ce que je vends, eh oui ! Et je ne suis pas le seul, figurez-vous, j’ai des noms, des gens qui tentent de s’en sortir face à des personnes qui ont fait un sport de tout négocier, face à des lou ravis qui viennent vous donner des leçons sur la pauvreté en prenant les prétextes les plus débiles. Je vous confirme les dires de la libraire, ce ne sont jamais les plus pauvres qui demandent un rabais, presque jamais. [...] Pardonnez-moi alors de parler comme un libraire qui a pratiquement trente-quatre ans d’expérience derrière-lui et qui n’a pas un liard devant lui, qui n’a pas de plan de retraite et vous savez quoi ? Qui ne regrette rien. Procurez-vous le texte du Bibliophile Jacob sur « Les amateurs de vieux livres ». Vous n’y êtes pas, moi j’y suis. J’en crèverai, mais pas repus, et je m’en fous parce que j’aurais au moins réussi à dire merde à un ou deux nécessiteux de l’intelligence de votre genre et que j’aurai eu encore plus de joies et de convivialités, avec des personnes comme la libraire, tenez. Pour continuer encore un peu, figurez-vous que j’achète des livres pour les revendre. Cela a l’air exotique pour vous, à tel point que vous soupçonnez quiconque pratiquant ce commerce de malhonnêteté puisque, soi-disant, ces pauvres que vous semblez tant aimer sont contraints de nous vendre leurs ouvrages à vil prix. Là si je n’avais pas rigolé si fort, j’aurai écrasé une larme, bien qu’on soit loin d’Eugène Sue. Vous auriez dû, mon petit monsieur l'artiste ajouter que nous mettions également le droit de cuissage sur la cadette de cette famille de pauvres dans nos conditions d’achat. Maintenant, venez donc m’apprendre mon boulot, que je rigole un coup. Permettez, si cela se fait, que je rameute les copains. Avec un de votre espèce c’est pas tous les jours (vous savez… la classification Dewey ?). Notez encore une chose et puis je boucle : je ne me lamente ni de ma condition ni des charges auxquelles je suis assujetti. J’aimerais même en payer nettement plus, cela signifierait que la libraire ne se porte pas trop mal. En tout cas, je fais ce qui me plaît et j’en suis heureux. Mais de tout cela je doute fort que vous puissiez l’assimiler. Pas par les voies naturelles je pense. Sans doute vous faudra-t-il le remède de Diafoirus pour que cela parvienne à votre compréhension, tant il est vrai que les voies des mal comprenant sont bien mystérieuses… |
Un homme qui se rabaisse à négocier le prix de ses chaussures au lieu de prendre de la hauteur en les volant, est un homme qui a entamé son déclin.
RépondreSupprimerSurtout, on se demande si le lavedu en question (terme fort approprié) procède de même avec son fournisseur d'accès à Internet, sa compagnie d'électricité, son vendeur de téléphone portable et toutes ces sortes de petites choses.
RépondreSupprimerIl est vrai qu'il est teeeeellement plus simple d'être "fort" avec les "faibles" et faible avec les "forts"...
Si ce n'était faire injure à ces bestioles, je qualifierais ce genre de personnage de "rat". Mais un rat n'est jamais médiocre.
Otto Naumme
@ Bertrand : Magnifique!
RépondreSupprimerComme je l'écrivais quelque part voici un mois en marge de cet échange :
RépondreSupprimerPuissions-nous [la Libraire, le Tenancier et moi-même] gagner de quoi survivre en vendant cher de bons livres (achetés à vil prix à des souffreteux à l'agonie) à des gens charmants, opulents, et ravis de leurs acquisitions inespérées !
En effet, cela nous permettrait de payer quelques traites de la Jaguar en retard.
RépondreSupprimerEt qui donc est en retard, cher Tenancier ? Les traites ou la jaguar ?
RépondreSupprimerSi ce sont les traites, ce sont des traites maltraitées et si c'est la jaguar, alors vous vous êtes fait rouler. Ce qui est un comble quand on achète un truc censé rouler.
La Jag' est une voiture peu fiable, cher Tenancier, qui tombe souvent en panne — d'où le retard, sans doute.
RépondreSupprimerSi vous le voulez, je puis vous envoyer le chauffeur-mécanicien de ma Rolls pour des conseils avisés en matière de parc automobile…
Mais nous en discuterons plus à l'aise au club, si vous préférez.
Ah... les mamelles de la jaguar : tout un poème à traire !
RépondreSupprimerArD
D'abord, qu'on se le dise, je n'ai pas mon permis de conduire. C'est ma compagne revêtant son cuir blanc emprunté à Emma Peel qui conduit notre carrosse lorsque nous nous déplaçons dans notre pied à terre en Sologne. Je vous rassure, George, la Jag sert uniquement pour nos rallyes. Pour le quotidien, nous sommes très satisfaits de notre Bentley Arnage, mieux suspendue et plus sport qu'une Rolls, quoi.
RépondreSupprimerRappelez-moi, j'ai oublié: quelle est la date de notre prochaine chasse à courre? (que je vole quelques clients pour régler le champagne)
RépondreSupprimerBéatrice
Béatrice, c'est triste à dire, mais les palefreniers sont en grève. Non seulement ça sent le purin, mais ça revendique !
RépondreSupprimerOui, mes braves : hélas, y'a pus rin !
RépondreSupprimerPis encore : le salaud de bouquiniste revend Dick !
RépondreSupprimerY'a pus rin, ça j'aime. Tout le langage vernaculaire de mon lointain Poitou.
RépondreSupprimerAllez, bonne journée, salauds de riches !
Cher Bertrand, vous vous souvenez sans doute de cette merveille de Jean Tardieu qu'est La môme Néant…
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