Lignes à voleur, s. f. pl. Lignes composées d'une syllabe ou d'un mot de trois ou quatre lettres qu'il était possible de faire entrer dans la ligne précédente en espaçant moins large. Les lignes à voleurs, sont faciles à reconnaître, et elles n'échappent guère à l'oeil d'un correcteur exercé, qui les casse d'ordinaire impitoyablement. Les lignes étant comptées pleines, on conçoit l'intérêt du compositeur à n'avoir qu'un mot à mettre dans une ligne. Toutefois c'est le fait d'ouvriers peu soigneux. |
La nuance avec la ligne creuse est plaisamment délicate.
RépondreSupprimerArD
Éclairez-nous donc, ArD...
RépondreSupprimerAh, l'art de la typographie et son délicieux vocabulaire...
RépondreSupprimerOtto Naumme
La dernière ligne d'un paragraphe est souvent dite «creuse», car elle ne remplit pas pleinement la justification. Si le blanc résident est inférieur au carré de la force du corps, le cadratin, on est bien embêté, car ça fait avaricieux, parce que l'œil se trouve perturbé du non-alignement sur la droite. Dans ce cas, on introduit du blanc dans la dernière ligne pour l'étirer et la rendre pleine. Mais dans une composition en alinéas, un paragraphe qui se termine par une ligne pleine c'est moche, alors on intervient sur tout le paragraphe et on jette du blanc ou l'on procède à des coupures de mot judicieuses à fin d'obtenir une ligne dite «creuse», avec le risque de ruiner le gris typographique.
RépondreSupprimerDans le cas de «la ligne à voleurs», pour raison lucrative, le typo jetait du blanc sur une dernière ligne presque pleine pour forcer le passage à la ligne suivante,si bien que d'une ligne presque pleine, il passait à une ligne très très creuse. Une belle ligne creuse se constitue d'environ un tiers au moins de la ligne qui la précède.
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ArD
On vit dans le luxe, ici.
RépondreSupprimerMerci.