Le Mystérieux Expéditeur défouraille à tout-va !

La sibylline salve tirée par ArD lors de sa deuxième notice imaginaire a des répercussions décidément prolifiques : voici que le Mystérieux Expéditeur se déchaîne, après quasiment un an d’inactivité — du moins en ce qui concerne le Mystère de l’Abeille.
Nous savons que l’ami Otto vient de recevoir un douzième envoi, et voici que moi-même, qu’aperçois-je coincé sous la porte, sur le seuil de mon échoppe, au moment de l’ouvrir enfin ce mardi 12 juillet avec plus d’une heure de retard ? Le coin d’une enveloppe verte qui tranche singulièrement avec les mornes lettres habituelles (factures, avis de recommandé, mises en demeures, papillons d’huissiers). J’ouvre la porte, saisis l’énigmatique enveloppe… battement de cœur et forte émotion : je reconnais aussitôt une des graphies qui m’est très familière, déjà aperçue sur certaines images fournies ici-même par ce cher Otto au cours de cette saga du Mystère : dans le deuxième épisode, au verso de la carte postale de la Fabuloserie dite Ramona Mirador, ainsi que sur l’enveloppe de l’envoi de l’épisode 5 .
Et vrai de vrai, effectivement, une fois le bestiau dépiauté (de la belle ouvrage soignée et minutieuse, cela va sans dire), il s’avère que le Mystérieux Expéditeur s’est mis pour la première fois à diversifier les destinataires de ses malicieux envois. Pourquoi cela ? Peut-être en réaction à l’interrogation d’Otto dans un commentaire de La réponse..., le 7 juillet à 08h41— interrogation elle-même consécutive à une intéressante question d’ArD (tiens, tiens… SpiRitus ?) la veille — : « Oui, effectivement, chère ArD, vous soulevez une intéressante question : pourquoi moi et seulement moi ? » Mais je ne puis moi-même du coup que redoubler cette question : pourquoi moi ? Moi qui ignorais jusqu’à l’existence de ce vénérable blogue au moment des prémices du Mystère, moi qui n’ai rejoint la cohorte des vaillants enquêteurs qu’au moment du deuxième épisode… Ai-je même seulement avoué ici un jour n’avoir jamais rien lu non plus de Jacques Abeille, quoique le connaissant de nom ? Je ne m’en souviens pas. Alors, pourquoi la boussole du ME s’est-elle arrêtée sur ma pomme, tandis que SPiRitus aurait été un sujet autrement plus éminent ? Nouveau mystère… J’ai pensé un instant que le ME avait procédé à un envoi multiple, adressé à tous les membres de la confrérie que lui-même a nommée, grâce aux bons soins de Plonk et Replonk, « Ceux qui tirent les ficelles », mais apparemment il n’en est rien…
Bref, je ne vais pas vous faire languir plus longtemps au sujet du contenu de cet envoi, très lié à la récente actualité de certaine équation qui nous a plus ou moins retourné les méninges la semaine passée (7 + 1 = 8), mais il me semble bien que parmi les estimables contributeurs qui fréquentent ce salon aux fauteuils de velours, il n’y en a que huit qui connaissent l’adresse de la bouquinerie que tient le soi-disant George WF Weaver : le Tenancier, ArD, Otto Naumme, SpiRitus, Adria Cheno, Moons, moi-même (évidemment) et… certaine personne très familière du Tenancier, qui pourtant ne commente jamais ici-même, allez savoir pourquoi.
Voici donc en quoi consistait l’envoi que j’ai découvert ce 12 juillet (mais — détail malheureux qu’ignore sans doute le Mystérieux Expéditeur —je ne dispose pas de boîte aux lettres : la concierge glisse tant bien que mal mon courrier entre la porte de l’établissement et le seuil, ce qui occasionne parfois quelques avanies étant donné l’étroitesse de l’interstice. Il se trouve qu’en outre de fortes pluies étaient tombées le matin, à cause de quoi certains endroits de l’envoi s’en sont hélas trouvés maculés) :
— Une enveloppe verte format 30,6 cm x 22,8 cm (environ), à rabat normalement fermé par une simple attache parisienne mais que notre ME avait pris soin de fortement coller en deux larges endroits, ce qui fait que j’ai commis quelques dégâts en tentant de séparer au cutter le rabat du verso de ladite enveloppe. Au recto, outre l’adresse de mon échoppe, très joliment calligraphiée à la plume dans cette écriture cursive que nous lui connaissons désormais et qui n’est pas sa manière naturelle, plusieurs éléments sont collés.
D’une part, bien entendu, un moyen d’affranchissement (le comble pour nous qui le sommes moins que rien, « affranchis », dans cette affaire !) : deux timbres, donc, très soigneusement choisis puisque tous deux ont trait à l’art d’écrire. D’abord, dessinée par un certain Galeron, une enveloppe anthropomorphe au sourire radieux qui écrit elle-même la lettre qu’elle s’apprête sans doute à s’enfourner dans le gosier, puis un pupitre sur lequel on voit le Petit Nicolas (sagement studieux) et le Bouillon (furieusement concentré) s’appliquer de concert à « faire cent lignes ». Mais de ces deux timbres, nouveau mystère de la Poste, seul celui du dessus est oblitéré…
Et d’autre part, un assez discret ruban de papier gommé gris-rose sur lequel est inscrit au crayon gras en capitales, d’une tout autre écriture que celle de l’adresse : « NE PAS PLIER ».
Cette enveloppe a été expédiée samedi 9 juillet, et le code ROC du cachet de la Poste, 42255A, correspond, tiens, tiens… à « Marseille, vallée de l’Huveaune ».


— À l’intérieur de cette enveloppe, une sorte de chemise constituée de deux feuilles d’assez fort papier, genre Canson, format 21 cm x 16,3 cm, reliées par un fil de laine verte glissé dans deux trous poinçonnés de part et d’autre de la hauteur et dont les extrémités sont serties dans deux petites barrettes métalliques qui assurent la liaison de l’ensemble. La deuxième feuille est en réalité plus haute d’environ 4 cm, mais a été repliée en haut et en bas de 2 cm de manière à bloquer le contenu de ladite « chemise ».

Sur le premier plat de cet objet artisanal s’aperçoit, outre le fil de laine verte à gauche, le mot « GEORGE », très joliment calligraphié en gothique à l’encre de Chine (sans doute la même qui a servi à écrire l’adresse sur l’enveloppe) et orné d’une magnifique lettrine tracée au fusain brunâtre rehaussé d’orange qui dessine un énorme « G » en même temps qu’un « 8 »… L’alignement impeccable des petites capitales qui suivent cette lettrine est dû à un discret trait horizontal de crayon à papier qui a été effacé une fois les lettres tracées.


— À l’intérieur de cette « chemise », insérée dans l’objet (peut-être) principal que je décrirai plus tard, une carte postale éditée par les désormais notoires Plonk & Replonk.
Au recto de cette carte, l’habituelle photo retouchée représentant cette fois une assemblée de huit individus vêtus de costumes verts et pour la plupart coiffés de chapeaux, perchés sur les branches d’un arbre effeuillé. Ils semblent attendre avec un soupçon d’indifférence le départ du bovidé qui les menace paisiblement, couché au pied de l’arbre face à eux.
Au verso, ce message du ME en forme de supplique, impeccablement calligraphié sans sérif à l’encre brune (comme toujours lorsqu’il ou elle s’exprime « directement ») :
« Au secours,
déplonkez-moi, faites quelque chose,
prenez-le par les cornes ! »
Très bienvenu, le hasard objectif de la rencontre de cette carte postale plonk&replonkesque et du Mystérieux Expéditeur sur la table à dissection du Mystère de l’Abeille ! Car il permet cette phrase furieusement polysémique, qui signifie à la fois une sorte de phylactère pouvant être attribué à l’un des personnages perchés dans l’arbre, une supplique de n’importe lequel des enquêteurs (donc tous) qui s’attellent ici-même depuis des dizaines de mois à la résolution de ce Mystère, mais aussi, tout simplement, un appel au secours du ME lui-même, qui n’en peut plus de n’être pas démasqué malgré la foultitude d’indices qu’il a fournis !


— Cette carte postale était insérée dans un micro-livre auto-édité datant de 2005, un simple in-folio courant (une feuille A4 pliée en deux, donc quatre pages A5) dont le premier plat porte, sans nom d’auteur, sous la reproduction d’une photographie représentant une fenêtre — stores baissés — surplombant un radiateur en fonte, le titre Petites infamies (toujours), avec dessous une citation du Petit Robert de 1990 : « Modifier en dérangeant ou en détournant », qui est (bien que cela n’y soit pas précisé), un extrait du deuxième sens du verbe « pervertir » selon ce dictionnaire. [Notons au passage qu’ArD réclamait récemment un Petit Robert…]
Petites infamies, ce titre ne m’évoquait jusqu’ici que Carmen Posadas, mais vérifications faites, ce texte-ci est dû à une certaine (comme disait Otto Naumme à propos d’Otto Ganz) Denise Le Querrec, et selon la Toile il ne semble disponible, hé, hé… qu’au cipM, le centre de poésie contemporaine sis à la Vieille-Charité à Marseille, et seulement dans sa deuxième édition, qui date de 2006. En jonglant un peu avec ce titre, on obtient assez vite Petites amies (fin), par exemple, comme la sentence finale marquant la fin d’une liaison collective…
Je vous laisse lire le texte à tête reposée.
Pour ma part, quelles que soient ses qualités — et je trouve qu’il n’en manque pas — je n’y retiens, en ce qui nous concerne, que deux passages : « je dormirai » et « pas de lecture ». Sans parler du fait que le ME semble par cet envoi s’avouer membre du sexe, et peut-être marseillaise — mais allez donc savoir, avec ce manipulateur de première qui ne cesse de rebondir sur nos commentaires pour mieux brouiller les pistes…



Une chose est certaine, au sein de tout cet embrouillamini : moi qui pense depuis des années que le meilleur usage possible d’un blogue est de s’attacher à construire une intelligence collective, ce Mystère érudit, malicieux et prolifique nous en aura pour une fois donné l’occasion. Grâces en soient rendues au Mystérieux Expéditeur !

46 commentaires:

  1. Ola, qui me hèle à cette heure ?
    Sherlock.

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  2. Une nuée d'étourdis...
    On s'amuse bien.
    Et l'Otto lambine...

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  3. L'Otto stoppe ? Hum, louche !
    Sherlock

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  4. Le docteur légiste.18 juillet, 2011 23:07

    L'Otto psy.

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  5. L'Otto prompt.
    L'Otto joue.
    L'Otto lit.

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  6. Si ça continue, cette Otto-fiction risque de boucher l'entrée du Port.

    ArD

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  7. L'Otto http://fr.wikipedia.org/wiki/Rhino

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  8. Ô Grand Octopus qui palpe les glaces amères du Septentrion, étends tes tentacules languides, tes lancinantes ventouses en marques sinusoïdales en autant d'arcanes justicières, étends la lumière de ton regard vers nous !
    Nous attendons le Jugement !
    Méfions-nous du Kraken et des abysses. Le Grand Huit Céphalopode veille.

    H.H.

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  9. Bon, je vois que l'on s'amuse bien ici...
    C'est tout ce que ça vous inspire ?
    La prochaine fois (s'il y en a une), je ne dirai rien à personne, na !

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  10. Mais c'est un merlin qu'il vous faut pour dépiauter ce bestiau cornu !

    Ce Mystère est un révélateur de talentueuses plumes de compte-rendeurs.


    ArD

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  11. Pas tant que ça, chère ArD : j'aurais dû écrire "maintenir" plutôt que "bloquer", par exemple, et le mot "prolifique" prolifère un peu trop.

    Le merlin est fourni au verso de la carte : suffit de faire passer cet enchanteur de l'autre côté en invoquant les mânes d'Alfred Kubin.

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  12. Ah pardon, je n'ai pas réagi au commentaire plein d'octets de H.H. (qui n'est sans doute pas Humbert Humbert) : on peut prendre son pied avec ces phalles aux podes, mais il faudrait se calmar, euh ! je veux dire se calmer...

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  13. Tiens, c'est vrai, au fait, le poulpe a huit tentacules, si je me souviens bien. Si HH n'est pas le Mystérieux Expéditeur, voici au moins une personne qui a pensé à cette particularité...

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  14. Tenancier, allons allons, Octo pousse

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  15. Si c'est un alcaloïde, l'Otto phage.

    Pour ma part, j'avoue avoir du mal à trouver les allusions textuelles dans cet embrouillamini, pour citer le terme de George. Le Mystérieux Expéditeur n'agit pas à l'aveugle, c'est sûr et a eu le temps de bien observer la psychologie de chacun de nous. Il était certes assez facile de surfer au début sur l'ignorance d'Otto sur Jacques Abeille, mais il faut bien noter que le cumul des informations laissées ça et là par Otto dans ses commentaires (et peut être ailleurs ?) a eu sans doute pour effet de donner des armes et un argumentaires pour que le Mystérieux Expéditeur corse un peu la chose. C'est qu'il semble que la difficulté ne le rebute pas et que son intellect ne répugne pas non plus à se confronter aux autres, même les plus aiguisés comme celui de SPiRitus ou bien celui de George.
    Franchement, je me montre tout de même déçu. Non qu'il l'envoie à ma propre personne - je dirais même que mon honneur est ainsi sauf de ne pas avoir eu à démontrer mes faibles capacités déductives - non qu'il l'expédie à George, qui, au rebours de votre serviteur fait montre d'une forte ductilité de la pensée... mais bel et bien parce que SPiRitus ne semble pas avoir reçu quoi que ce soit (à moins d'une manœuvre ou d'une ruse, ce qui, après tout...) Or, c'est tout de même lui qui fait état d'accusations formelles et qui semble tenir beaucoup à ses déductions. Que ce soit un défi, une provocation ou l'affirmation d'une conviction, le Mystérieux Expéditeur ne devait pas laisser cela en suspens... et pourtant : rien.
    Est-ce de la peur ?
    Pourtant, je trouve que puisque le Mystère s'étend, on était en droit de voir d'autres lecteurs de ce blog recevoir quelque chose. Or, à part Otto et George, rien.
    Je voulais également signaler la chose suivante : puisque je connais les deux récipiendaires, j'ai eu l'occasion de voir réellement ces envois et je peux certifier qu'ils sont apparentés matériellement. Je veux dire par là que l'on sent que cela a été fait par la même personne, ce que les scans et les photographies ne permettent pas de ressentir parois.

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  16. Ah et puis au fait, George, vous évoquiez l'aspect surréaliste de cette aventure. Pour ma part, je lui trouve plutôt un aspect panique, aussi bien au sens mythologique que celui énoncé par Topor, Jodorowski et Arrabal : cette joyeuse confusion, très féconde et fécondante...

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  17. Vous avez tout à fait raison, cher Tenancier ! Je trouve parfaitement vexant de n'avoir rien reçu du ME. Est-ce pour cette raison que ce dernier envoi ne m'inspire guère de commentaire décisif ? A peine relèverai-je l'origine marseillaise de cet envoi-là, qui ne peut que conforter mes hypothèses précédentes, et, dans le texte de la plaquette, le retour de cette relation conflictuelle à la cigarette, déjà glosée dans un commentaire malheureusement disparu.

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  18. Vous avez raison cher SPiRitus, je m'étonne que vous n'ayez rien reçu.
    Il faut dire que les facéties de notre M.E. sont susceptibles de connaître quelque avanie sur leur parcours postal quand on y songe : prenez pour exemple, ces faux timbres, n'est-ce pas là une effronterie qui pourrait lui valoir un retour à l'expéditeur ?

    Ce M.E., qui ne se cacherait plus désormais, nous «enfumerait» donc ?
    Un effronté... assez sûr de lui en somme ?
    Plus que le texte (d'une poésie toute relative), son titre pourrait interroger sur le degré de conscience de notre M.E.

    Sur l'origine marseillaise de cet envoi, avouons que l'idéal serait que je me justifie pour ne pas donner l'impression que je me débine.

    ArD

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  19. Tonnerre ! Ductile, moi ?!
    Vous me prenez pour le roseau pensant de Pascal, cher ami !
    Et je vous trouve un peu trop modeste à propos de vos propres capacités…

    Concernant le côté Panique, je suis assez d'accord, quoique tout ceci soit éminemment maîtrisé de la part du ME, qui tire les ficelles des pauvres marionnettes à quoi son jeu nous réduit… Mais je maintiens tout de même la qualificatif "surréaliste", pour ma part : l'ensemble des envois s'apparente ainsi un peu à un cadavre exquis, assemblé par un seul maître d'œuvre mais enrichi du feu de nos commentaires.

    SPiRitus, je suis affreusement déçu : moi qui espérais tant de vos lumières au sujet de cet envoi !
    Pour ce qui regarde le commentaire mystérieusement disparu, peut-être que quelqu'un parmi cette assemblée en aurait conservé une trace dans sa messagerie (ce n'est malheureusement pas mon cas) et pourrait le recopier en-dessous dudit billet en précisant les date et heure d'origine…

    ArD, je ne comprends pas ce qui vous empêche de réaliser votre idéal : le spleen ?
    Ni pourquoi vous parlez de "faux timbres" : ceux que j'ai sous les yeux me paraissent tout à fait authentiques.
    Ni ce que signifie "son titre pourrait interroger sur le degré de conscience de notre M.E.", même si vous avez sans doute raison d'insister sur le titre.

    Je note d'ailleurs un détail, à propos de la citation : elle décrit assez bien la pratique du ME, qui détourne de leur usage premier textes, objets et images afin de les rendre signifiants au sein du Mystère, en même temps qu'elle est un clin d'œil au côté bénignement pervers du ME…

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  20. Le spleen... Voilà, c'est ça !

    ArD

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  21. Oui, enfin c'est beau, de l'air, mais ça crée des courants, voire des factions, puis des tensions, etc.…

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  22. George, pour le faux timbre, ArD voulait certainement parler de celui qui figure sur le dernier envoi à Otto et qui figure l'arcane du Diable sur le tarot de... Marseille. Je me serais plutôt attendu à y voir l'arcane VIII, Le Jugement.
    Pan, comme le Diable, égare souvent celui qui cherche. Devons-nous croire cette insinuation marseillaise ?

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  23. En fait non, ce tarot est divinatoire, pas forcément de Marseille, sauf par association d'idées (apprécié des surréalistes, de même que le tarot)

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  24. Ah, si je peux me permettre, le terme "surréaliste" fut utilisé par le M. E. lui-même dans son avant-dernier envoi, rendu célèbre par la société secrète de Ceux Qui Tirent les Ficelles : "Les Editions "Les Pieds de mouches de Gueulette" vous remercient de toutes vos contributions (450) agrémentées de celles des tireurs de ficelles. Elles auront, avec enchantement et pour notre ravissement, fait le lit du canular surréaliste qui a pris son envol grâce à Jacques Abeille dans le salon des Feuilles d'Automne, salon aux fauteuils de velours".

    Pour ce qui concerne ces tarots, cher Tenancier, ils pourraient effectivement ne pas être de Marseille, mais cela ressemble quand même effectivement aux tarots de cette bien bonne ville...

    Pour le reste, je suis partagé entre une forme de jalousie (je ne suis plus l'unique récipiendaire des Mystérieux Envois) et le plaisir de voir que l'énigme s'épaissit avec l'envoi qu'a reçu ce cher George.
    Même s'il est clair que le M. E. nous enjoint de bien vouloir prendre le taureau par les cornes et nous concentrer, peut-être, sur les cartes de Plonk & Replonk pour trouver la solution du Mystère.

    Encore que je me pose la question : existe-t-il une solution au Mystère ? N'oublions pas que le M. E. parle de "canular surréaliste" et non de "Mystère"... Et que rien n'implique qu'il y ait forcément une clé à un canular...

    Cela étant, maintenant que je suis (au moins en partie) revenu d'occupations aussi peu réjouissantes que preneuses, je me mets de ce pas à la relation du dernier Envoi que j'ai reçu du M. E., Envoi qui sera sans doute une dernière. Le Tenancier se fera un plaisir, je n'en doute pas, de publier cela dès qu'il aura reçu ma production...

    Otto Naumme

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  25. Si vous êtes gentil, Otto, seulement si vous êtes gentil...
    Comme l'on vous sait un peu féru en la matière, n'y aurait-il pas une signification cachée dans cette arcane-là (Le Diable) qui nous aurait échappée ? Je trouve que vous êtes passé un peu vite sur ce sujet. Ne vous récriez pas sur l'attribution de vos connaissances, nous vous avons déjà vu à l’œuvre ici même il y a pas mal de temps à propos de cartes que j'avais trouvées dans plusieurs livres (Cherchez donc tous un peu, cela vous fera redécouvrir des billets oubliés !) A ce propos, je n'ai toujours pas trouvé l'amour avec un barbu blond.

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  26. Ah oui, je me rappelle cette amusante digression sur le barbu blond, c'était fort divertissant.
    Quant au Diable, il peut avoir plusieurs significations et je me demande bien laquelle peut être la bonne, en l'occurrence. Je vois aujourd'hui une spécialiste de ce genre de choses, je lui demanderai son avis...

    Otto Naumme

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  27. Vous aurez deux billets à entoiler, cher Tenancier. Le pli du ME m'est finalement parvenu avec grand retard. Il fut posté tout de même le 7 juillet ! A suivre, donc...

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  28. Gaspature ! Que de rebondissements !

    Mais même s'il ne faut pas confondre "canular" et "Mystère", cher Otto, il y a tout de même une petite énigme — savoir : l'identité du responsable de ces délicieux et térébrants envois…

    Concernant la massilianité ou non de la lame de tarot, vous semblez avoir oublié ce que disait SPiRitus en commentaire de La réponse… :

    « le timbre : il représente l'arcane XV du tarot, LE DIABLE. Il présente, malgré d'importantes similitudes, de non moins importantes différences avec le tarot marseillais. Il convoque trois couleurs : le rouge, le blanc, noir, quand les lames classiques mêlent blanc, rouge, bleu, jaune et chair. Le timbre est donc chromatiquement moins complexe — constatons que ce sont les couleurs mêmes de l'échiquier et des pièces d'échec. Le rouge, couleur infernale, ne déçoit pas ici la tradition. Autre différence, anatomique celle-là : la poitrine opulente et philatélique, quand la marseillaise paraît bandée et moins lolobrigidesque… »

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  29. Il sera question d'une autre lame de tarot bientôt...

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  30. Bon sang, quel suce-pensée insoutenable !

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  31. George, vous me faites rire ! J'ai l'impression d'être dans une BD de l'école belge, avec vos exclamations !

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  32. Or donc, cher SPiRitus, vous aussi avez donc reçu un Mystérieux Envoi ???
    Mais qui donc en ce bas monde (ou bas quartier, tout dépend de quel point de vue l'on se place) est donc susceptible de connaître nos réels patronymes et adresses, à ce cher George, à vous et à moi-même ? Voilà qui, ajouté à la relation de cet Envoi que vous ne manquerez pas de nous faire (j'ai hâte de la lire !), devrait nous permettre de très sérieusement resserrer l'éventail des "coupables" potentiels !

    Pour ce qui concerne la lame du Diable et ses couleurs, il ne faut pas oublier que ces tarots divinatoires ne sont pas une spécificité marseillaise et que l'on trouve ces jeux sous de multiples déclinaisons, cet art divinatoire ayant inspiré de fort nombreux artistes de par le monde. Une personne chère de mon entourage possède une collection de plus de deux cents jeux de tarots divinatoires où, je peux vous l'assurer, le Diable prend un grand nombre de couleurs différentes. Et la réflexion est la même en ce qui concerne les formes masculines ou féminines de la "Bête"...

    Otto Naumme

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  33. SPiRitus devrait, je l'espère, nous dénouer quelques bonnes ficelles autour tu Jeu de Marseille, Victor Brauner (que nous avons déjà entraperçu dans le Mystère) et l'Huveaune (rapporté par George).

    ArD

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  34. Da, da, cher Otto, nous avons reçu un Mystérieux Envoi, qui sera le seul sans doute. Quant à savoir qui connaît nos trois adresses, peu importe, nous savons qu'il n'y a, en ce bas-monde, aucun secret qui ne s'évente... Ce qui suppose que le ME bénéficia/bénéficie d'un complice, ce complice le fût-il malgré lui.

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  35. Hé bien, nous patientons, cher SPiRitus, tandis qu'ArD continue de se débiner
    En quoi l'Huveaune serait-elle signifiante, nom d'un pipeau ?!

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  36. Ah, et au fait, Tenancier, je vous rappelle que c'est vous-même qui vous êtes incorporé dans une BD — certes plus italo-française que belge, mais tout de même… — : Spécial Zembla et Piquedouille, vous vous souvenez ?

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  37. «C'est pas du pipeau !», comme l'écrivait Stéphanie de Warchouf à Otto !
    Près de l'Huveaune, de célèbres demeures abritèrent quelque grands noms du surréalisme pendant la guerre.

    Je ne me débine pas pour deux sous, j'avance... La question de savoir comment le M.E. s'est procuré les adresses n'a, à mon sens, aucune incidence sur un tel déploiement de facettes.

    ArD

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  38. D'ailleurs, je recherche encore des Zembla...

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  39. Il me zemblait bien, auzi…

    ArD, merci pour cette information sur la vallée : je vais aller voir cela. Mais je trouve que vous vous débinez quand même, par rapport à votre idéal de l'autre jour…

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  40. Cher George, n'oubliez pas que notre subtile ArD connaît son Boutmy sur le bout des doigts, et que "débiner", sous ses phalanges, n'a probablement pas le sens que nous lui donnerions communément. L'usage de l'italique dans son commentaire nous le signale. Débiner, c'est "dénigrer, dire du mal de quelqu'un" (n'est-ce pas Tenancier ?). La phrase : "Sur l'origine marseillaise de cet envoi, avouons que l'idéal serait que je me justifie pour ne pas donner l'impression que je me débine." se traduirait donc : "Sur l'origine marseillaise de cet envoi, avouons que l'idéal serait que je me justifie pour ne pas donner l'impression que je me dénigre."

    Notre ArD a le génie du double sens et des chausse-trappes. Ça me rappelle quelqu'un...

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  41. Permettez-moi, cher SPiRitus de vous inciter chaleureusement à chercher un autre sens de «débiner».

    ArD

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  42. Et pour chercher un sens à "débiner", nul doute qu'il faille creuser.

    Otto Naumme

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  43. Nous sommes des têtes de pioche, cher Otto : ArD avait raison, nom d'une binette !

    DÉBINER :
    B.− P. ext., pop. [L'obj. désigne une chose] Dévoiler le secret de quelque chose. Débiner le truc :
    2. Mais le truc est débiné, ma chère! Un héros maintenant, nous savons ce que c'est! C'est un grotesque en zinc, avec un casque de zinc, un fusil en zinc, une capote et une culotte de zinc, des molletières de zinc, ...
    Bernanos, Un Mauvais rêve, 1948, p. 959.
    Prononc. : [debine], (je) débine [debin]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1790 intrans. « passer aux aveux, cesser de se défendre »

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