Imaginons le paroxysme : un esprit désolé que la lèpre de la solitude dévore. Imaginons Prométhée en créature désolée, au visage rongé de l’intérieur. Imaginons cette pauvre créature qui lit Emerson, sans doute Poe, peut être Shelley. Imaginons-le, mordu par les acides du fantastique, désertant les souterrains mais fuyant toujours la lumière. Imaginons-le en fantôme d’un opéra en plein air, à errer, errer encore et toujours jusqu’au cœur du monde, à chercher le cœur du monde dans le cœur des récits et devenir la matière d’une histoire sombre, celle d’une pauvre, pauvre créature devenue la substance de ce récit : un fantôme, un monstre perdu dans une bibliothèque de dix mille livres mais dont aucun ne lui conte la nature de son pacte, son déroulement, sa finalité. C’est l’histoire d’un monstre qui meurt et qui cachait une passion, celle du livre. C’est l’histoire d’une créature qui disparaît sur la banquise, dans les feux, ou d’un pieu. C’est la fin du récit. Et nous sommes ses démiurges.
Prométhée
Imaginons le paroxysme : un esprit désolé que la lèpre de la solitude dévore. Imaginons Prométhée en créature désolée, au visage rongé de l’intérieur. Imaginons cette pauvre créature qui lit Emerson, sans doute Poe, peut être Shelley. Imaginons-le, mordu par les acides du fantastique, désertant les souterrains mais fuyant toujours la lumière. Imaginons-le en fantôme d’un opéra en plein air, à errer, errer encore et toujours jusqu’au cœur du monde, à chercher le cœur du monde dans le cœur des récits et devenir la matière d’une histoire sombre, celle d’une pauvre, pauvre créature devenue la substance de ce récit : un fantôme, un monstre perdu dans une bibliothèque de dix mille livres mais dont aucun ne lui conte la nature de son pacte, son déroulement, sa finalité. C’est l’histoire d’un monstre qui meurt et qui cachait une passion, celle du livre. C’est l’histoire d’une créature qui disparaît sur la banquise, dans les feux, ou d’un pieu. C’est la fin du récit. Et nous sommes ses démiurges.
7 commentaires:
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Bien cher Tenancier, je me suis permis de vous rendre un hommage de votre vivant (cliquez sur mes prénom et nom)...
RépondreSupprimerSinon, pensez-vous qu'on n'aurait le choix qu'entre Christ ou Prométhée ?
Non, cher Christophe, on a le choix de partir à la pêche.
RépondreSupprimerOuf, j'ai craint un insatnt que vous ne rendiez hommage à Mickael !
RépondreSupprimerArD
Merci Tenancier de nous ouvrir l'horizon avec la pêche. Pour ma part j'irai plutôt cueillir des framboises, faire de la dentelle, cueillir le guilledou, tous ces excellents passe-temps avant que le cric nous croque
RépondreSupprimerCourir le guilledou, relis-toi femme stupide!
RépondreSupprimerCueillir... courir... ce n'est pas de la soupe, c'est de l'errata.
RépondreSupprimerArD, en un sens je lui rends hommage. Cet être me touche d'une certaine manière, comme dans un film de Franju, "Les yeux sans visage", ou comme le pathétique d'Éléphant man. Les monstres les plus mémorables provoquent une sorte d'empathie. Celui-ci vérifie l'étymologie du mot : la "monstration", le dévoilement, la nudité décharnée sous le masque, l'effroi, la fragilité,le vide,la peur. Nous sommes rentré depuis un certain temps dans le futur. Depuis quand des créatures sillonnent le monde autour de nous avec cet étrange parfum morbide ?
RépondreSupprimerL'invasion a-t-elle commencée ?