Un grand événement en matière de littérature vient de se dérouler il y a peu en France. En effet un aréopage de spécialistes s'est réuni autour d'une bibliothèque d'importance moyenne - Cinq mille volumes, tout de même - et en a entrepris la recension méticuleuse. De ce décorticage vigilant, ces spécialistes ont tenté de déterminer, sans doute par la "génétique textuelle", si le propriétaire d'icelle a pu rédiger une certaine œuvre. Pour notre part, nous admirons cette large tentative de reconstitution, qui ne peut laisser indifférents les chercheurs en littérature et en paléographie, par ailleurs. Ou alors, ce serait vraiment désespérer du monde universitaire bien que ce groupe n'en soit pas issu. De ce chantier de recollement - sans doute pour les besoins de la démonstration - ces intellectuels ont extrait vingt-sept ouvrages susceptibles de jeter les bases dialectiques qui permirent la rédaction de ce fameux livre. Ne sous-estimons pas ce genre de travail qui dure déjà depuis plusieurs mois et qui a dû mobiliser nombre de ressources et de personnes, des moyens financiers en rapport et requérir des lectures attentives. Le tri ne fut certainement pas aisé, considérant la très grande confidentialité de ces textes, bien que nous n'ayons qu'une vision parcellaire de l'ensemble. Pour l'instant, nos chercheurs en sont sans doute encore au dépouillement des résultats. Pour les besoins de cette démonstration des capacités de déduction, de raisonnement et de ductilité de la cognition de ce groupe,
on a pris soin d'isoler l'auteur concerné afin qu'il n'influe pas sur le résultat de cette recherche.
Sans doute le convoquera-t-on un jour pour qu'il nous éclaire sur sa façon de composer un texte, le cheminement de sa pensée qui excite tant actuellement notre groupe de travail et, enfin, s'il peut réitérer l'expérience avec d'autres matériaux. Mais rien ne presse, aux dires des instances supérieures qui mirent en œuvre cette entreprise.
Il serait question à l'avenir - au jour des protocoles développés dans cette recherche - de savoir si à partir de la bibliothèque
(1) d'un mostrophiliste
(2) de luxe, on peut reconstituer
La Princesse de Clèves. Humblement et ne voulant pas me substituer à ces sourcilleux chercheurs, je me permets d'en douter.
Ce n'est pas assez moderne.
(1) - Nous avons conscience que le terme est audacieux, car ce n'est pas parce que l'on se fait photographier avec un drapeau devant des reliures que cela fait de n'importe qui un lecteur et a fortiori un écrivain. Du reste, ces rangées de livres ont l'air d'avoir été acquises "au mètre".
(2) - Alors que l'objet de la recherche actuelle est issu de l'ingéniosité d'un ferrovipathe (supposé).
Merci Yves.
RépondreSupprimerJustement, à propos de se faire photographier avec un drapeau devant des reliures acquises "au mètre" (France Loisirs pour penser moins), il n'est pas vain de noter que notre ferrovipathe (supposé), en tout cas de service, croupit derrière les barreaux depuis le 11 novembre dernier.
Le Parquet, qui travaille son inconscient (et la mémoire collective) comme on (se) tape un foot dans un terrain très vague, n'ignore certes pas que le Onze Novembre 1918 à 11 heures 11, en forêt de Compiègne, la sinistre affaire de la première grande boucherie fut juridiquement "tranchée" (si j'ose dire) dans un wagon métamorphosé en salon où l'on cause.
Quelque vingt ans plus tard, les bêtes humaines affecteront des milliers de wagons à un tout autre usage...
Aussi bien, de nos jours, on comprendra mieux pourquoi (et comment) quelque train retardé ne saurait être admis par le tutélaire poste d'aiguillage de la rue du faubourg Saint-Honoré ("Des rails ! Des rails !", aurait murmuré un parrain mexicain).
Seule certitude, ce matin : vous êtes plus que jamais sur la bonne voie.
(Toujours à ce propos, je viens de regarder mon calendrier à la date du 26 avril 2009 après JC...)
Cher Tenancier, vous connaissez mes opinions sur ce propos, je ne ferai donc qu'agréer votre fort bien tourné poulet.
RépondreSupprimerOtto Naumme (cela va sans dire...)
Action de pousser le gibier à l'intérieur d'une enceinte, le traquer, le dépister, puis investigation, enquête : « indaguer » est devenu un belgicisme.
RépondreSupprimerEt pourtant..., on a bien plus affaire à un daguet qu'à un coupable.
ArD