Han Ryner est mort
Alain Nadaud arrête
Mais le Tenancier porte encore beau, ma foi...

Tout cela fait assez miroir mais c’est comme ça : A l’occasion de la publication d’un billet sur quelques ouvrages d’Alain Nadaud, j’avais remarqué la chose suivante dans l’un de mes commentaires :
« Ajoutons, pour le curieux, et pas si anecdotiquement, que Nadaud fut l'auteur d'un roman dont je n'ai retrouvé le thème que deux fois, antérieurement. En effet, le thème de L'envers du temps ne se retrouve que dans le roman de de Philip K. Dick, A rebrousse-temps et la fantaisie d'Albert Robida : L'horloge des siècles.
Certes on pourrait adjoindre également L'étrange histoire de Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald à cette courte liste, mais là ce n'est qu'une seule personne qui rajeunit alors que dans les précédents récits, c'est bien le temps et l'Histoire qui repartent à l'envers... Quelqu'un connaît-il encore un (bon) texte sur ce sujet ? »
A cela, me répondait C. Arnoult :
« Dans deux contes des Voyages de Psychodore (1903), Han Ryner imagine un peuple entier (les "Rétrogrades") qui vit à rebours : les cendres contenues dans une urne sont versées sur un bûcher qu'on enflamme ; quand le brasier s'éteint, un vieillard en sort, qui va rajeunir jusqu'à sa disparition dans le ventre d'une femme...
C'est peut-être une situation intermédiaire entre L'étrange histoire de Benjamin Button et les trois autres romans. »
Il joint désormais le geste à la parole en diffusant ce conte sur son blog consacré à Han Ryner. Le Tenancier vous recommande d’aller y jeter un coup d’œil, bon sang !
Nous attendons, par ailleurs, le témoignage plus étayé du sieur Weaver au sujet d’un texte de Daniel Joubert sur cette thématique.
Comme on a de la suite dans les idées, on vous communique également la couverture suivante :


29 commentaires:

  1. Lu le Nadaud : verdict positif.
    http://lediteursingulier.blogspot.com/2011/05/decrire-jarrete-alain-nadaud.html

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  2. Ah, cher Éditeur Singulier, je vois que nous allons déborder le cadre de la secte pour ce qui concerne le cercle des lecteurs de Nadaud. Enfin, veillons tout de même à ne point trop nous commettre...

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  3. Grâces vous soient rendues, pour ce Nadaud-là que je ne connaissais pas.

    Cher Tenancier, je vais essayer de retrouver le texte de D. J. pour le scanner : je communiquerai le lien. Mais cela va prendre un peu de temps, je n'y ai pas accès pour le moment.

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  4. George, allez donc sur le blogue que ASingularMan donne en lien (et qui est le sien, ce me semble) où il fait une recension de l'ouvrage...

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  5. George, ce Nadaud vient juste de sortir. L'auteur est passé chez Veinstein le 30 mars dernier : Allez voir dans votre boîte à pandore (!)

    ArD

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  6. Mais j'y suis allé, Tenancier, que croyez-vous ?
    Ce "vous" de mon allusion aux mémoires de l'autre Nadeau était collectif, et non de politesse : vous-même, et ASingularMan, dont c'est effectivement le blogue.

    Merci pour l'info, ArD : cela fait quelque temps que je n'ai plus trop l'occasion d'écouter France Culture le soir.

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  7. Exact G., le Tenancier méritant un «vous» majestatif, il eût dû repérer l'absence de majuscule initiale et ne pas vous écrire une injonction, car vous... n'aimez pas ça apparemment (!).

    ArD

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  8. Les injonctions, peut-être pas, mais j'accepte volontiers conseils et recommandations. Je m'étonne seulement que le Tenancier ait pu songer que je n'avais pas suivi celle d'ASM. "Vous de majesté" : merci, c'est le terme que je cherchais tout à l'heure.

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  9. Ah, ArD, ah, George, j'aime le vouvoiement, il est souvent la bonne distance, celle de l'imagination dans différents commerces.

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  10. ... quoique le tutoiement est parfois plus chaleureux.

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  11. Oh, et puis faites ce que vous voulez, après tout !

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  12. Mais c'est bien le cas, voyons !
    Nous sommes d'ailleurs en mai, pas en avril…

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  13. La trop grande libéralité mène à l'intempérance, George.

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  14. Se découvrir trop rapidement ne tient qu'à un fil.

    ArD

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  15. "Qui livre son mystère meurt sans joie".

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  16. "Ivre, son clystère mimeur… cent joies !"

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  17. Kil' livre - sans mystère - Meursault, joie !

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  18. J'heurte qui remet (moisson) six cents livres…

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  19. Oula ! Que voilà nos chers amis partis en vrille ! Amusant...
    Il va falloir que je trouve le temps de lire le conte de ce cher Ryner. Et ce Nadaud, ce titre j'aime.

    Otto Naumme

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  20. Je viens de tomber, au détour d'un carton de poches SF à mettre en vente, sur un autre roman qui explore le même thème : Jonathan à perte de temps, premier roman de Vincent Goffart (Bibliothèque Marabout n°512, 1975).

    Prière d'insérer au deuxième plat :

    — Luke, te souviens-tu d'avoir eu un fils ?
    — Un fils ? Je ne sais pas, répondit l'enfant.

    Sur Arval, les êtres naissent d'un seul coup à l'état adulte pour s'acheminer ensuite doucement vers une vieillesse de plus en plus jeune.
    Sur le thème du temps inversé, un roman de science-fiction spéculative qui révèle un écrivain de très grande classe.


    On remarquera deux aberrations de la part du rédacteur de cette notice, outre l'absence de guillemets dans le dialogue : d'une part l'emploi de cet amphigouri, "science-fiction spéculative", et d'autre part le fait que dans le roman c'est de la planète Arvel qu'il s'agit.

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  21. Réservez-moi donc ce roman, voulez-vous, Djorge ?
    "Science-fiction spéculative" vous semble peut-être pléonastique mais ce n'est simplement que la traduction maladroite de Speculative Fiction terme anglo-saxon qui recouvrait les tentatives de quelques auteurs d'éclater les cadres et les structures du récit traditionnel du genre et que l'apparition régressive de Star Wars compromit presque définitivement aux yeux de des lecteurs potentiels de SF (je ne parle pas des fans qui sont des connards mais des personnes capables d'apprécier la littérature pour ce qu'elle est). C'était à l'époque un gage, sinon de qualité, du moins d'une tentative d'expérimentation littéraire. Souvenez-vous, mon cher Djorge, de Priest, Brunner, Watson, etc., la plupart anglais et, quelque part héritier directs de Wells (si si, je vous assure ! mais je suis trop charrette dans tous les postes de mon existence pour revenir sur des thèmes et thèses que j'abordais dans le passé, époque où j'avais moins de ventre, plus de cœur, bref plus de cœur au ventre pour aborder la dialectique de la littérature spéculative du milieu des années 70 et malgré les crétins abyssaux qui ont flingué un genre intéressant à coup de pavés de 890 pages et de sabres laser...

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  22. Il y eut également en France un "noyau" d'expérimentation littéraire en SF, autour du collectif créé par Emmanuel Jouanne, Antoine Volodine, Jean-Pierre Vernay et d'autres - que vous connaissez bien, du reste, cher Tenancier (ce mouvement, je parle).
    Cela étant, cher Tenancier, il faut bien avouer qu'il n'a pas vraiment mené à grand-chose...

    Quant à la "Bibliothèque Marabout", n'était-elle pas spécialisée en littérature "jeunesse" (sans que cela soit péjoratif) ?

    Otto Naumme

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  23. Nope, mon cher Otto, c'était une série dans cette collection mais pas destinée aux enfants.
    Par ailleurs "l'école" française à laquelle vous faites allusion survient au milieu des années 80 et a un lien on ne peut plus lâche avec la précédente.

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  24. Oui, c'est vrai que cette "école" française arriva après la précédente (sans avoir été directement influencé par elle, j'ai eu l'impression).
    Quant au Marabout, dont acte... J'avoue ne connaître ni l'ouvrage ni son auteur...

    Otto Naumme

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  25. Moi non plus... Je crois qu'il est l'auteur d'un livre unique, celui que nous cite George. Du moins, c'est ce que me dit Le Rayon SF.
    La Bibliothèque Marabout se distinguait, je crois, par le dossier qui se trouvait en fin de volume.
    Je signale d'ailleurs qu'il existe un ouvrage qui retrace l'histoire de la collection :
    Jacques Dieux : 50 ans de culture Marabout, 1949-1999 - Nostalgia éditions, 1999

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  26. Je vous l'ai mis de côté, cher Tenancier. Pas de dossier en fin de ce volume-ci, je crois que c'était surtout dans les Marabout "Fantastique" et "Géant".
    Ayant lu jadis mes Goimard, Versins et autres Sadoul, je connais bien sûr le terme de Speculative Fiction, mais c'est justement cette traduction que je trouve plus que maladroite : aberrante, pléonastique.

    Cher Otto, Marabout est surtout connu en France pour les Bob Morane, mais la production de cette estimable maison était loin de se limiter à la littérature jeunesse ("Marabout Junior" et "Marabout Mademoiselle"). La collection SF, dirigée par Baronian, était d'excellente facture,tout comme la collection "Fantastique" ainsi que peu auparavant les "Marabout Géant".
    Et la maison d'édition est également célèbre pour sa collection "Flash", petits guides pratiques aux couvertures typiquement 60's.

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  27. Cher George, je sais, j'ai en rayon quelques Doc Savage (une bonne quinzaine) ainsi que des livres (bios et "reportages") de la collection Marabout Service sur le sport automobile (une de mes passions d'enfant...).
    Et c'est vrai qu'il y eut grand nombre de bien bonnes choses publiées par ce drôle d'oiseau...

    Otto Naumme

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