A bien regarder, du reste, le livre n’est pas si déshonorant et raconte d’une façon plutôt divertissante les frasques de Bonnie & Clyde, Baby Face Nelson, la chasse de Dillinger par les G-men, l’inévitable Al Capone, etc.
Je n’ai jamais demandé comment ce livre a pu atterrir dans sa bibliothèque et quels sont ses sentiments vis-à-vis de celui-ci. Mais, en somme, la confrontation avec Krishnamurti et Romain Rolland me paraît baroque et néanmoins apaisante pour l’étranger de passage devant cette bibliothèque.
Il va de soi que l’usage de cet ouvrage se pare d’évidence. On pourrait même l’affubler de l’étiquette « d’utilitaire » tant sa destination et son usage vont de pair : la lecture dans les toilettes. Ainsi, le visiteur peu concerné par le contenu de la bibliothèque de ma sœur peut toujours vaincre cette angoisse de la solitude des édicules en compagnie de ce petit ouvrage ni passionnant ni tout à fait nul. On peut déclarer, du reste, qu’à ce stade, l’ouvrage est providentiel, car comment envisager cette brève claustration en compagnie d’un traité de bouddhisme zen ou de « Jean-Christophe », de Romain Rolland, ces lectures ne s’accommodant que peu d’une approche fugace.
En libraire avisé, on recommandera donc à ses lecteurs l’obtention de ce type d’ouvrage : chronique de la pègre, petites histoires amoureuses de la Grande Histoire, biographies de starlettes… On évitera cependant les chroniques autour de la Seconde Guerre Mondiale et autres écrits de cette nature graveleuse, ainsi que les écrits exaltant les vertus militaires, ceux-ci risquant de provoquer quelques troubles guère propices, même dans les édicules destinés à les recevoir. L’hôte soucieux du bien-être de ses invités ferait bien d’y songer.
Certes, nombre de personnes ont déjà prévu une bibliothèque spéciale à cet endroit. Mais il faut songer que le sujet principal de ce billet est ma sœur. Or, celle-ci semble avoir adopté le point de vue d’Henry Miller – autre auteur favori - à propos de la lecture dans les toilettes. On lui saura donc gré de faire preuve d’une certaine tolérance – même si son expression en est inconsciente, vis-à-vis des personnes de passage en passant par-dessus sa réprobation.
J'aurais désiré que vous citassiez les textes, mais vous avez craint sans doute d'effaroucher les gens du monde. Je suis en peine de savoir comment vous vous tirerez du graveleux de votre sujet (Mérimée, Lettres F. Michel, 1851, p. 29).
RépondreSupprimerJe trouve ce tableau fort bien tourné. Particulièrement ingénieux, ce dispositif spéculaire (désolé, je suis d'une ignorance crasse en histoire de l'art).
RépondreSupprimerEn plus, on aperçoit cette Histoire de la Pègre aux États-Unis sur le rayonnage, à gauche…
Sinon, je pense également qu'il faut « faire preuve d’une certaine tolérance […] vis-à-vis des personnes de passage en passant »…
Hé, c'est qu'elle se débrouille encore bien, notre môman, pour ses 90 ans...
RépondreSupprimerVotre soeur aussi, dites-donc, elle ne perd pas la main ! Moi, je planque le Club des 5 et Jo et Zette (sous la pile de Talon, mon ami de toujours).
RépondreSupprimerAu fait, je laisse, George. Cela ne me choque pas trop.
RépondreSupprimerOui, elle est très bien, la môman du Tenancier. Sa soeur aussi, par ailleurs.
RépondreSupprimerPour le reste, je préfère journaux ou BD en ces lieux solitaires, on n'a jamais le temps d'y finir un livre. Même un ouvrage de gare. Du reste, on risque d'y attendre assez longtemps un train...
Otto Naumme
… mais il y passe souvent des arrière-trains.
RépondreSupprimerEt puisqu'on parlait de miroir, CW, vos initiales inversées font de vous la commentatrice la plus appropriée pour ce billet.
RépondreSupprimerTttt, George, une personne vexée par jour, s'il vous plaît. J'ai rempli mon quota aujourd'hui.
RépondreSupprimerOh là là, mais qu'est-ce que vous avez tous à être si susceptibles ? (bon, je peux parler, avec ma parano galopante…)
RépondreSupprimerMes excuses, Conchita : j'espère que vous ne verrez nulle offense à cette malice.
Allons, allons, notre amie CW a le sens de l'humour.
RépondreSupprimerAlleluia, en relisant un commentaire de CW, je viens de percuter que Jo & Zette, ça fait Josette.
RépondreSupprimerOn est bien avancés, hein ?
Otto Naumme
Mon pauvre Otto, vous avez au moins soixante ans de retard !
RépondreSupprimerÀ force de manier son bas, on ne répond plus de rien… (tiens, Destination New York, ça c'est un beau titre pour un parano !)
Et mon arrière-train, au fait, il ne vous a rien inspiré ?
On sait qu'il siffla trois fois en des temps pionniers. Ne provoquez pas Otto, il est comme moi un amateur du site Nanarland...
RépondreSupprimerOh, à propos de Josette, cher Otto, je me dois de vous recommander cet album-ci, de fort belle toilette.
RépondreSupprimerComme quoi, hein!, de la sœur à la gloriette, la chasse peut être fixe.
RépondreSupprimerArD
Cher George, votre arrière-train m'a inspiré, d'une certaine façon. Et sans entrer dans les détails ("ah, vous appelez ça comme ça ?").
RépondreSupprimerPour Josette, je me doute bien que j'ai quelque retard, c'était justement l'objet de ma précédente confusion (que j'aurai pu taire mais, comme vous le savez, seules les grandes douleurs sont muettes).
Sinon, je connaissais Schlingo, mais pas cet album en particulier. Faudra que j'essaye de trouver ça...
Chère ArD, je me contenterai de vous saluer, n'ayant pas, à mon grand désespoir, saisi le sel de votre dernière intervention. On pourrait dire que cette chasse me laisse à court...
Otto Naumme
Weaver, je vous laisse l'entière responsabilité de vos propos, ma vieille arthrose cervicale m'empêchant d'en juger la pertinence. Qui plus est j'ai passé l'âge de grimper sur les tabourets pour essayer d'entrevoir la partie charnue de mon individu, mon miroir ayant perdu depuis des lustres son tain de jeune fille. Et rassurez-vous, je ne suis absolument pas susceptible
RépondreSupprimerOtto, en faisant une recherche sur l'«édicule» du Tenancier, je découvris que gloriette en était synonyme. La chasse fixe m'a toujours inspirée en matière de composition et décomposition.
RépondreSupprimerVotre dévouée lanterne,
ArD
Sic transit "gloriette" mundi, si je puis dire.
RépondreSupprimerIl paraît qu'en Écosse, le chat laid de Ness est cité.
RépondreSupprimerRien à voir (encore que…), mais puisque nous parlions naguère de SF, cher Tenancier, connaissez vous l'extraordinaire interview d'Alphonse Brutsche (pseudonyme de Jean-Pierre Andrevon) par Nikita Phekté (idem), qui clôt le n°88 de Galaxie (septembre 1971) ?
RépondreSupprimerBrutsche s'efforce de terminer presque chacune de ses réponses par une évocation phonétique tarabiscotée de son véritable patronyme :
… de géants pleurant très fort !
… en me promenant à Longchamp hier en travaux.
…ceux qui préparent leur revanche y perdront.
… Il se perd en fredons.
… J'espère en Druillet.
… Robespierre, Harpagon.
… j'opère en graveur.
… un repaire de barbons.
… exigeant, par contre, un fond.
… sachant plaire aux tendrons.
… ils tremblèrent, ils vendront.
etc.
C'est complètement déjanté, et pourtant il dit des choses fort intéressantes !
Je m'en souviens vaguement.
RépondreSupprimerAndrevon souffre d'une image un peu négative à cause de son omniprésence, à une époque. Dommage, c'est quelqu'un d'intéressant.