J’avançai et parcourai ébaudi huit mètres d’économie politique. J’avisai ensuite les philosophes et leurs commentateurs, qui revêtaient un mur entier, depuis les écoles pré-socratiques jusqu’aux écoles néo-pessimistes...Sur ces étagères trônaient plus de deux mille systèmes, qui se contredisaient tous les uns les autres.(...)
Plus loin étincelait, habillée de claires reliures, l’aimable bibliothèque des poètes comme pour reposer l’esprit éprouvé par cette accumulation de science positive. Jacinto avait installé auprès d’un coin confortable, avec un divan, une table de citronnier, plus brillante qu’un émail délicat, couverte de cigares, de cigarettes orientales de tabatières du XVIIIe siècle. Sur un coffre en bois poli vous attendait, comme oublié, un compotier d’abricots confits venus du Japon.
Eça de Queiroz - 202 Champs Elysées
Ce texte a été communiqué par un commentateur anonyme prénommé Dominique. Dans l'impossibilité de le remercier directement, je le fais ici.
Hello, le commentateur anonyme est une commentatrice pour être plus juste, en lisant votre billet je n'ai pu résister à proposer cet extrait, Huysmans et De Queiroz sont proches me semble t-il
RépondreSupprimerChère commentatrice, alors, merci. Cela m'a donné envie d'aller jeter un coup d'oeil dans ce livre que j'avais vu passer à l'époque de sa parution. C'est vrai, il y a un petit air de famille entre les deux textes...
RépondreSupprimerÀ mon tour je remercie Dominique. Ce texte est un pur joyau.
RépondreSupprimer(Dites, ô Tenancier, sans vouloir faire du Otto Naumme à deux balles, je trouve que, ces temps-ci, votre plume dégorge pas mal - pour mon plus grand plaisir)
Cher Chr. Borhen, vous savez ce que c'est, tant qu'on peut on le fait...
RépondreSupprimerAutrement, je ne fournis pas de bulletin d'adhésion au F.U.I.C.T. Adressez vous à Otto ou encore à son Père Joseph, si je puis dire : ArD.
Ce brave homme a un petit air de Lorrain, au retour d'une visite aux halles (les anciennes, bien sûr..). L'abus de fruits confits, sans doute.
RépondreSupprimer... ou un air de Valéry coquin.
RépondreSupprimerTrès "Belle Époque", en tout cas !
cela dit, c'est évident que l'atmosphère d'une bibliothèque est aussi importante que celle d'un bon libraire: il faut donner envie d'y revenir.
RépondreSupprimerMais viens juste de relire que ce sont les fruits confits qui viennent du Japon...et non le compotier, comme j'ai cru lire trop vite. Voilà bien le signe annonciateur de la décadence.
La décadence par le fruit confit ! Phil vous me bluffez.
RépondreSupprimeroui tenancier...de la reliure de bluff !
RépondreSupprimerUn compotier en porcelaine ming, remplis de fruits confits bien de "chez nous", n'émet pas les mêmes ondes décomposantes.
A déconseiller lorsque l'on a un livre dans les mains, tout de même.
RépondreSupprimerJe frémis au commentaire que pourrait faire Otto sur ma dernière remarque...
Oui, notre Libraire donne bien envie de passer à table, porcelaine Ming ou pas, d'autant que les fruits confits sont au Japon, confits dans le... sel !
RépondreSupprimerArD
Décidément, il suffit que je m'absente pour qu'on me gausse, à ce que je peux lire...
RépondreSupprimerSachez, cher Chr. Borhen, que je ne suis jamais à deux balles, je coûte bien plus cher !
Quant à vous, Tenancier, vous devriez savoir que je ne m'attaque jamais à un libraire les mains occupés par sa matière professionnelle. Aux innocents les mains pleines, non ?
Cela étant, les bulletins d'adhésion au F.U.I.C.T. sont bien évidemment à me demander par courrier, le temps que je pense à l'écrire ainsi que le réglement interne de cette auguste organisation.
Sur ce, je retourne à mes occupations rémunérées et vous laisse à vos fruits confits dans le sel, berk !
Otto Naumme
Je confirme à retardement que je ne suis pas l'auteur de cet envoi, et je le regrette.
RépondreSupprimerMes mails sont toujours signés et je n'utilise jamais de pseudo sur Internet (sauf dans un cas que les initiés du Chasse-clou comprendront).
Le lecteur, qu'il fut sadien ou non, aura corrigé de lui-même.
RépondreSupprimerEt s'il est masochien, il se sera corrigé de lui-même.
RépondreSupprimerOtto Naumme