Il ne manquerait plus qu’ils viennent toucher à nos superbes illustrés anciens ! Mais, on ne vous rassurera pas, chers lecteurs, en vous déclarant qu’ils ont déjà essayé. Ne voilà-t-il pas qu’un de ces êtres répugnants a prétendu vouloir jeter son dévolu sur Le Buffon des Enfants, de Lorioux au prétexte confondant de gratuité qu’on y mentionnait le mot « enfant ». Devant cette casuistique de bac à sable, nous avons rétorqué que Buffon y était également mentionné et que nous ne nous sentons pas tenus d’accueillir tous les descendants de ce coco-là pour complaire à une éthérique lubie ou un l’on ne sait quel droit qui a bien dû être aboli. Parce que, arrêtez-moi si je me trompe, Buffon, c’est bien Ancien Régime et Compagnie, non ?
On s'est retenu d’appuyer la réplique par quelques taloches. On ne sait pourquoi, certains parents semblent tenir à leur clone-en-moins-bien. Ceux-là se froissent dès que l'on marque une preuve d'attention ordinaire à leur descendance, songeant peut-être que l'on saura convertir ces brutes à coups de mignardises. Espoir béât. Remarquez, ces créatures pernicieuses déteignent sur les adultes. Il suffit de faire une station sur les bancs qui entourent les terrains de jeux pour se rendre compte de cette régression. Qui peut tenir longtemps devant les prudhomismes puériculteurs de ces chaisières ? Et attention si vous vous mettez à parler de choses intelligentes… On sent bien qu’en haut du toboggan on vous guette du coin de l’œil ! Tout à coup on se dit que tout peut arriver, du genre Le Village des Damnés ou L’Invasion des Profanateurs de Sépultures. Quelque chose de terrible et d’angoissant. Alors on rentre précipitamment et l’on rouvre le bouquin de Lorioux et on regarde.
Et l’on respire un peu, on a mis le verrou.
Lorioux est l’un des illustrateurs appréciés du Tenancier. Il tomba sur cet exemplaire à la librairie où il travaillait comme salarié. Un client qui le recherchait ne s’était pas manifesté. Il l’ouvrit par une sorte de curiosité désœuvrée, il le rouvre désormais par passion.
Le Tenancier rigole.
Le pire, c'est qu'une bonne partie de ces gluants devient des adultes gras et vulgaires.
RépondreSupprimerEn somme, le lardon précède le porc...
Otto Naumme
Très cher Otto Naumme, si vous me relisez bien - et vous savez faire, n'est-ce pas ? -, je n'ai pas tout à fait dit que vous étiez à deux balles. Cela étant, je vous le concède, c'était hier.
RépondreSupprimerRespectueusement vôtre.
Ö Tenancier, soudain ce mot de Léautaud me revient en mémoire qui réagissait après avoir accusé réception d'un faire-part de naissance : "Lorsque l'enfant paraît, je mets mon chapeau et je m'en vais."
Chr. Borhen, ne vous mettez pas martel en tête, Otto était grognon. Vous avez très bien vu la chose, c'était hier.
RépondreSupprimerJ'adore Léautaud.
Me serais-je appelée Otto, hier, j'aurais ratissé les deux balles, histoire de les décharger de leur encre. Mieux, je les aurais démontées et remontées avec mon pied-de-chèvre, sachant qu'elle doivent toujours être démontées en fin de journée.
RépondreSupprimerTenancier. Asseoir l'enfant sur une chaise percée, un bavoir en guise de jugulaire, et... avoir la paix !
ArD
Oui, cher Chr. Borhen, ne m'en veuillez point, hier était un mauvais jour et mes tentatives de saillies humoristiques bien misérables, comme vous avez pu vous en rendre compte.
RépondreSupprimerMoi, j'ai mis du temps à apprécier Léautaud ; je ne l'ai même trouvé intéressant que sur le tard (et on peut pas dire que ça aille en s'arrangeant...).
Otto Naumme
Buffon est resté d'ancien régime jusque sur le fil du rasoir mais son fils en a perdu la tête.
RépondreSupprimerNon, il ne sera pas dit que le fils a payé pour les enfantillages adultérés du père.
Coïncidence, ce matin, à très exactement 8h55, j'ai reçu le courrier électronique suivant :
RépondreSupprimer"POUR LES PETITS ET LES GRANDS ENFANTS ET POUR TOUS CEUX QUI ONT SU GARDER UNE AME D'ENFANT"
Cela provient d'un auteur de contes pour enfants qui tient un blog. Je lui ai immédiatement transmis l'adresse de ce billet.
Curieux... pas de réponse !
Pourtant il est mignon le Tenancier en effigie, ça lui faisait quel âge ? Sinon WC Fields, je me souviens du partage du sandwich avec un de ses rejetons. Il pliait la tranche de jambon en deux et offrait au mouflet la motié sans. Jolie mentalité tenancier. Je comprends cependant que vous preniez garde de confier l'ouvrage ci exposé. Trop génial, comme ils disent les rejetons
RépondreSupprimerMais, Zoe, à cet âge-là, je savais tenir ma place, avec mes pulls vert-sapin qui grattaient, mes culottes courtes en grosse flanelle grise qui grattaient, mon urticaire qui grattait... les pompes qui devenaient trop petites et la confiture qui passait par les trous du pain. J'obéissais, moi, je la ramenais pas ! J'étais sage comme mon image.
RépondreSupprimerD'après une info confidentielle, non encore publiée par Le Chasse-clou, le président de la République sortirait aujourd'hui même (il vient d'avoir deux ans) un livre en librairie qui devrait faire un tabac - après accord de Madame Bachelot.
RépondreSupprimerSon titre : Pour quelques Louis de plus.
Son auteur (pseudonyme) : Bouffon
Son éditeur : Le Cabinet d'aisance.
Vous faites du hors-piste, Dominique Hasselmann. Mais l'on ne saurait trop vous en blâmer étant donné que les pistes noires sont étroitement surveillées.
RépondreSupprimerÔ Tenancier, je ne voudrais pas saper votre week-end armisticiel (cf Dictionnaire des Epithètes), mais il me plairait bien que vous fassiez les poches du sieur Buffon, le Grand, le Vrai, que je considère, savez-vous, comme l'un des plus grands écrivains du 18ème siècle. Bien sûr, il est quelque peu casse-couilles avec toutes ses bestioles, mais enfin, outre sa prose réellement bien troussée, le bourguignon n'en demeure pas moins "génial amateur" (euphémisme) de classements, glossaires, listes, etc - ce qui, convenons-en, n'est pas pour déplaire à l'indécrottable maniaque compulsif que je devine en votre auguste personnage, sauf à établir la confusion avec CLS.
RépondreSupprimerEnfin, c'est vous qui voyez.
En outre, j'ai déjà eu grande joie à pénétrer sa Grande Forge(à Bubu), sise à Montbard - un pur bonheur.
À ce propos, non loin de là, sur la route nationale qui relie Montbard à Saulieu, une certaine Lucienne fait dans la douzaine d'escargots de Bourgogne et le jambon persillé à la morvandelle dont vous m'en direz des nouvelles (adresse à éviter si toutefois vous buffonez avec des ami(e)s sensibles à l'haleine aillée).
Respectueusement vôtre.
J'avais lu des bouts de Buffon il y a longtemps. Je vais voir si je peux trouver quelque chose à lire...
RépondreSupprimerJe retiens l'adresse également.
Merci, Chr. Bohren
Il est vrai que Buffon est un auteur au poil. Quant à pénetrer sa Grande Forge, un je ne sais quoi me retient...
RépondreSupprimerEn revanche, la douzaine de Bourgogne, ça, j'aurais mauvaise grâce à passer mon tour.
L'adresse semble effectivement alléchante.
Otto Naumme
J'ai bien l'impression que nous sommes à la veille de créer des rencontres gastronomiques et - un peu - bibliophiliques...
RépondreSupprimerIl y a quinze jours, j'ai vendu un Don Quichotte de la collection Je raconte (Nelson, 1934).
RépondreSupprimerhttp://nelson.blogourt.fr/230099/Liste-des-volumes-de-la-collection-Nelson-Je-raconte/
Mon acheteur avait huit ans.
Voilà ce que l'on doit redouter : des enfants avec un pouvoir d'achat !
RépondreSupprimerexcusez mon retard : restent beaucoup plus que des miettes , merci ; à souvent !
RépondreSupprimer"Voilà ce que l'on doit redouter : des enfants avec un pouvoir d'achat !"
RépondreSupprimerPour avoir discuté avec ses parents (qui m'ont aussi acheté mon livre), des gens "ordinaires", il avait surtout un pouvoir, autreement plus puissant, de curiosité.
PS Ne vous retournez pas, mais il y a un enfant, en noir et blanc, là, sur le côté en haut, qui marche derrière vous en songeant. Ou devant ?
C'est la curiosité qui fait mettre les doigts dans la prise.
RépondreSupprimerTant mieux.
Cet enfant-là est mort, si l'on en croit ce que nous racontent le Vaisseau de Thésée et le renouvèlement cellulaire...