Le Tenancier a un passé, on s’en doute. Ainsi, il ne s’est pas toujours fait appeler « Le Tenancier », faute de tenir boutique. Toutefois, il avait une autre appellation seyante et dont l’origine était fort honorable. Cela remonte à une vingtaine d’années dans une librairie où il tenait le poste de vendeur. Comme cela arrive souvent, il se fait toujours une relation privilégiée entre les vendeurs et les clients, les premiers finissant par connaître les goûts et les préférences des seconds. Il y avait également quelques clients par correspondance ou par téléphone comme cette dame que le Tenancier ne vit jamais, veuve d’un ancien Président du Conseil de la IVe, femme de grande culture et sans doute quelque peu austère – chose que l’on pressentait de par le choix des ouvrages qu’elle commandait et également par l’extrême tenue de ses propos. Il y eut tout de même le jour du premier contact téléphonique où cette correspondante se sentit le besoin d’identifier son interlocuteur, voué par la suite à quelques années d’échanges par ce biais.
[…] « Mais comment puis-je vous retrouver ?
- Oh, Madame, ce n’est guère compliqué, nous ne sommes que deux.
- Bien mais je voudrais tout de même avoir votre nom.
- Yves Letort, Madame.
- Très bien, alors, Monsieur Yves, je vous demanderai la prochaine fois… »
Ce qu’elle fit. C’est ainsi que Monsieur Yves naquit, d’abord connu sous cette appellation par son employeur et quelques clients qui passaient par là. La réputation de Monsieur Yves déborda du cadre de la librairie. Il fut fin prêt à conquérir le monde, adoubé qu’il était par les mânes de la IVe République…
On retrouvera ici Monsieur Yves de temps en temps, lorsque le Tenancier se sentira le besoin de s’absenter un peu, comme aujourd’hui. En effet, Le Tenancier est retourné dans la région toulousaine pour compléter le colloque commencé au début du mois de juillet en compagnie d’Otto. On le retrouvera très bientôt.
Monsieur Yves
Mon amical salut à Otto.
RépondreSupprimerAh oui, je trouve que Monsieur Yves ça fait Tenancier.
Il faut croire, cher Christophe, à la fatalité. Je ne vois pas d'autres explications.
RépondreSupprimerBien le bonjour, cher Chr. Borhen.
RépondreSupprimerEt je vous le confirme, Monsieur Yves lui va bien mieux au teint que Madame Irma (il s'appellerait Abdul et se révèlerait mauvais devin que l'on dirait qu'il s'agit d'un cheikh sans prévisions. Mais ce serait un tantinet tiré par les cheveux, n'est-ce pas ?)
Otto Naumme