Le Magnifique et le Justicier

Le libraire, et peu importe son champ d’activité, est souvent amené à travailler avec des bibliographies, listes parfois fort longues, desséchantes et néanmoins indispensables. Il est nécessaire d’être précis dans un descriptif, raison pour laquelle, jamais assuré de ce qu’il sait, un professionnel idéal se doit de mettre le nez dans les sources.
Pourtant, ce recours n’est qu’une facette du métier. Outre ses lectures, ses souvenirs et ses bibliographies, il doit également alimenter ses connaissances par le truchement des sources «secondaires», qui ne le sont point tant au bout du compte.
Ainsi, les biographies, les revues littéraires et les bulletins d’associations littéraires sont autant de pièces utiles pour aider le libraire dans ses recherches autour des livres qu’il veut mettre en vente. Pour autant, on s’éloigne de l’austérité de la recherche bibliographique pure. Des idées s’agitent, l’ombre des acteurs du temps passé s’esquisse au coin du regard, tout cela aide à une compréhension plus intime d’un auteur, d’une époque, d’un courant littéraire et, ainsi, à une expression plus subtile et plus maîtrisée des notices bibliographiques rédigées sur les catalogues ou pour la vente sur internet.

Il y a peu, je vous faisais part de l’existence du blog autour de Saint-Pol-Roux et d’un bulletin dont le numéro 3 ne devrait pas tarder à paraître. Je me suis abonné. Pourtant, je n’ai pas une admiration éperdue pour ce poète que j’estime grandement malgré tout. Je n’ai pas de Saint-Pol-Roux dans ma bibliothèque personnelle. J’en ai toutefois lu. Alors pourquoi m’être abonné ? La raison en est simple, la plupart des bulletins littéraires, ne se préoccupent pas uniquement de l’auteur ou du courant traité. Ainsi, les deux premiers numéros traitent de la réception du «Reposoir de la Procession» et de «La Dame à la Faulx». Outre que ces dossiers me permettent de mieux comprendre l’œuvre de Saint-Pol-Roux, ils constituent un panorama de la réception critique d’un poète à la fin du dix-neuvième siècle. Ainsi, cette approche critique permet de resituer «idéologiquement» les revues littéraires et leurs critiques et alimenter un panorama de la vie culturelle de l’époque, riche et foisonnante.
Cette exploration par le petit bout de la lorgnette permet ainsi au libraire de continuer à alimenter ses connaissances et, point si incidemment que cela, d’éprouver une curiosité accrue envers Saint-Pol-Roux. Ce qui est mon cas.



Il semble bien que quelques ouvrages de Saint-Pol-Roux, Le Magnifique, finissent par rejoindre les rayons de ma bibliothèque personnelle (1).
Pour commander ces bulletins, la meilleure chose à faire est de consulter le site Les Féeries Intérieures. On en trouvera également dans le fonds de la librairie.
Rappelons ici également la parution de :

Cahiers Octave Mirbeau, n° 16, mars 2009, 376 pages

PREMIÈRE PARTIE : ÉTUDES

Pierre MICHEL : « Octave Mirbeau et les personnages reparaissants »

• Yannick LEMARIÉ : « L’Abbé Jules : de la révolte des fils aux zigzags de la filiation »

• Fabienne MASSIANI- LEBAHAR : « Les états mystiques dans l’œuvre d’Octave Mirbeau »

• Robert ZIEGLER : « Le chien, le perroquet et l’homme, dans Le Journal d’une femme de chambre ».

• Claude HERZFELD : « Mirbeau et Fromentin chez les “peintres du Nord” »

• Christian LIMOUSIN : « En visitant les expos avec Mirbeau »

• Arnaud VAREILLE : « Le “mentir-vrai” de la chronique mirbellienne »

• Samuel LAIR : « Quelques observations sur les rapports entre Octave Mirbeau et Gustave Geffroy, à travers leur correspondance »

Sonia ANTON : « Style, poétique et genèse : propositions de lecture de la Correspondance générale d’Octave Mirbeau »

• Antigone SAMIOU : « La Réception de Mirbeau en Grèce »

• Jean-Claude DELAUNEY : « Mirbeau bibliophile, ou des clés pour la bibliothèque d’Octave »

• Jean-Claude DELAUNEY : « Tableau synoptique des livres constituant la bibliothèque d'Octave Mirbeau »

DEUXIÈME PARTIE : DOCUMENTS

• Tristan JORDAN : « La Comédie-Française a-t-elle accueilli Alice Regnault ? »

• Steve MURPHY : « Octave Mirbeau et un vers inédit de Rimbaud »

• Pierre MICHEL : « Deux contes inconnus de Mirbeau traduits du tchèque »

- Octave Mirbeau : « Le Petit nid d'amour »

- Octave Mirbeau : « Pour l’éternité... »

• Pierre MICHEL : « Un texte inconnu de Mirbeau en espagnol »

- Octave Mirbeau : « Deux hommes honorables »

• Pierre MICHEL : « Les romans de Mirbeau vus par l’Opus Dei »

• Pierre MICHEL et Christian LIMOUSIN : « Octave Mirbeau et Paul Signac – Une lettre inédite de Signac à Mirbeau »

• Pierre MICHEL : « Mirbeau et le paiement de l’amende de Zola pour J’accuse »

- Octave Mirbeau : lettre inédite à Ernest Vaughan

• Pierre MICHEL : « Octave Mirbeau et le néo-malthusianisme »

- Octave Mirbeau : « Consultation »

- Octave Mirbeau : « Brouardel et Boisleux »

- Octave Mirbeau : « Dépopulation »
• Pierre MICHEL : « Mirbeau vu par Aleister Crowley »
- Aleister Crowley : « Octave Mirbeau »
• Mathieu SCHNEIDER : « Contre la Russie, pour l’Allemagne – Un article inédit d'Octave Mirbeau paru dans la presse autrichienne »
- Octave Mirbeau : « De l’alliance franco-russe »

TROISIÈME PARTIE BIBLIOGRAPHIE

1. Œuvres d’Octave Mirbeau. :

Correspondance générale, tome III (1895-1902), par Samuel Lair.

Correspondance Octave Mirbeau – Jules Huret, par Samuel Lair.

2. Études sur Octave Mirbeau :

• Samuel Lair, Octave Mirbeau l’iconoclaste, par Claude Herzfeld

• Claude Herzfeld, Octave Mirbeau – Aspects de la vie et de l’œuvre, par Pierre Michel

• Claude Herzfeld, Octave Mirbeau – “Le Calvaire” – Étude du roman, par Pierre Michel

Éléonore Reverzy et Guy Ducrey (éd.), Voyage à travers l’Europe, autour de “La 628-E8” d’Octave Mirbeau, par Pierre Michel

3. Notes de lecture :

• Wieslaw Malinowski (éd.), La Pologne et les Polonais dans la littérature française (XIVe – XIXe siècles), par Pierre Michel

Saulo Neiva (dir.), Déclin et confins de l’épopée au XIXe siècle : sur le « vieillir » d’une forme poétique, par Arnaud Vareille

• Claude Herzfeld, Flaubert – Les problèmes de la jeunesse selon “L’Éducation sentimentale”, les écrits de jeunesse et les romans de formation, et Flaubert – “L’Éducation sentimentale” – Minutie et intensité, par Bernard Garreau

• Auguste Villiers de l’Isle-Adam, Tableau de Paris sous la Commune, par Laurent Zaïche

• Éléonore Reverzy commente “Nana”, d’Émile Zola, par Pierre Michel

Cahiers naturalistes, par Yannick Lemarié

Huysmans et les romans de la conversion, par Samuel Lair

• Guy de Maupassant, Chroniques, par Pierre Michel

• Guy Ducrey (éd.), Victorien Sardou, par Philippe Baron

• Hélène Laplace-Claverie et alii (éd.), Le Théâtre français du XIXe siècle, par Philippe Baron

• Andrea Mariani (éd.), Riscritture dell’Eden – Il giardino nell’immaginazione letteraria : da Oriente a Occidente, par Pierre Michel

Carmela Covato (éd.), Metamorfosi dell’identità. Per una storia delle pedagogie narrate, par Fernando Cipriani

• Bertrand Marquer, Les Romans de la Salpêtrière – Réception d’une scénographie clinique : Jean-Martin Charcot dans l’imaginaire fin-de-siècle, par Céline Grenaud

• Alain (Georges) Leduc, Résolument moderne – Gauguin céramiste, par Pierre Michel

• Véronique Nora-Milin et alii, Eugène Carrière (1849-1906) – Catalogue raisonné de l'œuvre peint, par Sylvie Le Gratiet

Edmond et Jules de Goncourt, L'Art du XVIIIe siècle, par Christian Limousin

Jean Lorrain, Chroniques d'art, par Christian Limousin

• Dominique Bona, Camille et Paul, La Passion Claudel, par Michel Brethenoux

• Caroline Granier, Les Briseurs de formules – Les écrivains anarchistes à la fin du XIXe siècle, par Caroline Granier

• Michel Ragon, Dictionnaire de l’Anarchie, par Clémence Arnoult

• Philippe Oriol, Histoire de l’affaire Dreyfus, tome I, par Pierre Michel

Marguerite Audoux, Douce Lumière, par Bernard Garreau

David Van Reybrouck, Le Fléau, par Maxime Benoît-Jeannin

• Jelena Novakovic et alii (éd.), Le Surréalisme en son temps et aujourd’hui, par Milica Vinaver-Ković

Alain (Georges) Leduc, Roger Vailland (1907-1965). Un homme encombrant, par Élisabeth Legros

• Carmen Boustani et alii (éd.), La Mutation du masculin et du patriarcat aujourd’hui, par Carmen Boustani

• Claude Herzfeld, Jean Rouaud et “Le Trésor des humbles”, par Samuel Lair

Marc Bressant, La Dernière conférence, par Alain Gendrault

4. Bibliographie mirbellienne, par Pierre Michel

Nouvelles diverses.

Mirbeau au théâtre – Mirbeau sur Internet – Le Jardin des supplices, opéra virtuel – Lettres inédites de Mirbeau à Hervieu – Staline et Mirbeau – René Ghil, Mirbeau et Saint-Pol-Roux – Mirbeau, les médecins et Arsène Lupin – Business is business au cinéma en 1915 – Rues Octave Mirbeau – Ramuz, Rey-Millet... et Mirbeau – Les Éditions du Boucher – Marcel Schwob – Jules Renard – Saint-Pol-Roux – Carrière et Besnard Le Grognard, Amer et L’Œil bleu Sophia

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Pour en savoir plus, c'est .
En ce qui concerne Mirbeau, le seul souci consiste à terminer ce que je possède déja...

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(1) - Rappelons que « ma » bibliothèque « personnelle » n’est en aucun cas un pléonasme pour le libraire. Il en possède au moins trois : personnelle, professionnelle (les références) et celle de la librairie. Il y a quelquefois des allées et venues entre celles-ci.

3 commentaires:

  1. Mais que fait donc en bas d'article la trogne du bon Laurent ?

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  2. Aaaaahhh ! Enfin quelqu'un qui a remarqué ! Je continue à tendre mes filets, pour voir...

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  3. C'est au moment de choisir un portrait de Mirbeau, que je suis tombé sur celui de Tailhade étiqueté sous le nom du susnommé. Inattention, puis malice : j'ai laissé le portrait tel quel pour voir si quelqu'un réagirait. CBP s'est manifesté. Brisons là et remettons un portrait de Mirbeau.
    Vous savez ce que c'est, les plaisanterie les plus courtes, etc.

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