Fine lame, le ME taraude George…

Ou bien :
— « Tarot, tarot, tarot…
— Ferme ta g… », répondit l’écho [de Narcisse, évidemment…]


Adonc, en arrivant ce vendredi 27 juillet devant ma boutique, je comprends aussitôt que mon tour est venu, après le Tenancier, Adria et Otto, de bénéficier des faveurs de la réincarnation du Mystérieux Expéditeur : une belle enveloppe aux motifs tarotesques désormais bien connus m'attendait, sagement posée entre la grille et la porte d'entrée.
Otto a reçu tellement d'envois mystérieux qu'il ne s'en étonne plus guère, mais pour ma part j'ai été fort émoustillé de découvrir cette nouvelle énigme adossée à mon huis, quasiment un an pile-poil après la précédente !
L'enveloppe est constituée d'un pliage (et non d'un réassemblage) de la persistante feuille aux motifs de lames de tarots entremêlées, et son verso met cette fois (comme dans le château des Comtes) en valeur l'arcane XI, La Force (ce qui ne me sied guère, mais après tout ce ME-là ne me connaît peut-être pas plus que la précédente…) :


Incidemment, il m’est venu à l’esprit que cette deuxième série d’envois insiste fortement sur un aspect somme toute marginal du Mystère de l’Abeille : le thème du tarot n’y apparaissait alors que de manière adventice, via les faux timbres que la téméraire ArD s’ingéniait à confectionner, tandis que désormais ce motif semble prédominer puisqu’il enveloppe tous les envois, qu’il sert de marque-pages dans celui reçu par Adria, et même d’objet principal dans celui reçu par Otto
Comme je l'ai annoncé lors d'un commentaire vendredi dernier, le cachet de la Poste fait foi (toujours comme dans le château des Comtes) que cet envoi a été expédié le 25 juillet à Castelnau-d'Estrétefonds, à 20 km au nord-ouest de Toulouse :


Les deux timbres qui oblitèrent l'enveloppe sont tout à fait officiels, issus de la même série d'où provient « Le château d’If » (et si…, se demanderont les anglophones…) qui affranchit l’envoi reçu par le Tenancier ainsi que « Le château des Comtes de Foix » apposé sur celui d’Otto.
À gauche, le château Guillaume-le-Conquérant, sans doute en référence à mon deuxième prénom, Wilhelm (même si je ne me sens pas plus l'âme d'un conquérant que d'un détenteur de Force…) et à droite, hé, hé, un « Château du Taureau » (dans la baie de Morlaix, bien évidemment, puisque nous avons été nombreux à mordre à l'hameçon) qui évoque immédiatement certain bovidé plonk&replonkesque, symbole du précédent Mystère, qu'il fallait prendre par les cornes et que SPiRitus terrassa peu après… :


Le verso de l'enveloppe présente l'entrelacs habituel des différentes lames, la partie supérieure de l'une d'elles étant masquée par le rabat cachetant l'ensemble…


Mais surprise, lorsque l'on décachette celui-ci (scellé au moyen d'un adhésif de type Scotch Magic)…


on découvre que sur cette arcane — la première, celle du Bateleur — le visage est remplacé par un collage : une tête féminine, soigneusement découpée sur une reproduction de gravure du XVIIIe ou du XIXe siècle, et qui à moi ne m'évoque rien de particulier. Tout ce que je comprends par là, c'est que puisque le bateleur est un joueur, un jongleur, un prestidigitateur, le Mystérieux Expéditeur bis, qui ne l'est pas moins, semble par ce collage se désigner comme une personne du sexe — ce que le contenu de l'enveloppe incite d'ailleurs également à penser, comme on va le voir.


À l'intérieur de l'envoi, un objet qui ne surprendra personne dans ces contrées-ci, savoir… un livre !
Un petit in-8° d'une trentaine de pages, plutôt une plaquette, donc, mais joliment manufacturée puisque constituée de quatre cahiers cousus et collés. Un texte assez coquin d'Emmanuelle Urien, Vénus Atlantica, titre directement inspiré d’Anaïs Nin et publié, hé, hé… dans la collection « La porte à côté » des éditions de l'Atelier in-8, qui héberge également le texte fondateur de notre premier Mystère, Séraphine la kimboiseuse, colporté par l’ami Otto voici près de trois ans !


Concernant le texte lui-même, je n'y décèle quasiment rien qui puisse fournir un indice à propos de la résolution de ce mystère-ci. Il y a bien une vague évocation bibliomane dans l’allusion mallarméenne à la fin du prière d’insérer au quatrième plat, mais à quoi cela nous mène-t-il ?
C'est l'histoire d'une obsession nabokovienne étalée entre 1990 et 2016, celle d'un agent de police d'abord mal marié, pour les naïades qui pullulent sur les plages de Biarritz durant ses congés estivaux. Cela dit, il y a entre le début et la fin du récit une sorte de circularité (une dialectique, plutôt — serait-ce une référence aux initiales hégéliennes de mon triple prénom ?) qui n'est pas sans faire songer au redoublement du Mystère qui nous occupe présentement…
En outre, le ME bis a choisi cette fois comme auteur une femme, ce qui n'est peut-être pas anodin…


Mais venons-en à ce qui constitue sans doute le must (la clé ?) de cet envoi.
En ouvrant le livre, j'ai découvert, serrée entre le contreplat et la page de garde, une carte postale déjà étonnante en elle-même, mais de surcroît considérablement modifiée.
Le recto représente une photo de Doisneau, un amusant cliché (que j'avoue n'avoir jamais vu auparavant) où la tête de Jacques Prévert, saisi en légère contre-plongée, vient masquer le « O » de l'enseigne qui se trouve derrière lui, de sorte qu'on ne peut s'empêcher de lire, en énormes lettres publicitaires, MERDE. Belle critique, en 1955, de la société de consommation qui ne faisait alors que poindre, en même temps qu'un tout aussi bel hommage au poète que Michaux refusait de voir publié chez Gallimard, consterné par sa « vulgarité »…
Sur cette carte, deux collages : en haut, découpé je ne sais où (peut-être dans la reproduction d'une publication surréaliste, ou bien une sur celle d’une métagraphie de Guy Debord ?), un bandeau où s'inscrit en capitales « D'UNE HYPNOTISÉE » ; et en bas à droite, masquant sans doute le chien que Prévert tenait en laisse au moment du cliché, la photo découpée d'une jeune femme nue (l'hypnotisée en question ?) dont on n'aperçoit que le torse (mais le collage respecte fort bien les lois de la perspective) — photo dont on comprendra l'origine en lisant le verso de cette carte postale…

Et voici justement, il était temps, le verso de la carte :


Cet Album de Documents Artistiques d'après nature est proche du sous-titre d'un ouvrage de photographies coquines (pour l'époque !) intitulé Le Nu Esthétique, publié en 1902 par Émile Bayard et préfacé par le peintre-pompier Jean-Léon Gérôme : voir ici. Je n'ai pas cet album sous les yeux ni ne l'ai d'ailleurs jamais eu entre les mains, mais je mettrais ma main au feu que la photographie collée au recto provient précisément de ce livre-là (en tout cas ce n'est certes pas l'image de notre Mystérieuse Expéditrice hypnotisée)…

Et voici, me semble-t-il, qui nous fournit le lien avec tous les précédents envois récents du ME bis (hormis celui reçu par Adria, sauf à considérer que les timbres locomoteurs visaient effectivement à évoquer Mirbeau, comme j’avais osé le suggérer), savoir : Les Âmes d'Atala.

Cette fort estimable et presque bénévole maison d'édition, qui s'intéresse à parts à peu près égales à la littérature fin-de-siècle (« finiséculaire », voire « finissante », selon certaines acceptions récemment attestées) et au mouvement punk (mais pas que…) a récemment publié un magnifique album de photographies intitulé SANG FROID, à tendance furieusement féministe et d'où provient la carte postale reçue dernièrement par Otto.
Mais Les Âmes d'Atala viennent également de sortir un cinquième et ultime numéro de la splendide revue AMER, entièrement consacré à la photographie, au ton duquel s'apparente fort bien (quoique sans doute en beaucoup plus mièvre) l'ouvrage susdit, Le Nu Esthétique.
Il se trouve qu'un certain Ian Geay collabore de façon très active à la revue AMER, et ce depuis le début. Le dernier numéro s'ouvre d'ailleurs, après un hommage à Bruno Leclercq, sur un bel article de sa main consacré aux photographies de Pierre Louÿs, Arpège se réalise.

Au verso de la carte postale que j'ai reçue, la première phrase manuscrite, au feutre-bille vert, dit ceci:
« IAN VS AU SCRABBLE POSE UN RESSEMBLANT " GOYAVE "», ce qui forme presque un alexandrin (sauf que je ne sais pas trop comment prononcer ce "Vs" que j'interprète comme versus, « contre » — mais contre qui ?), et en mélangeant comme au Scrabble les lettres du mot « GOYAVE », plutôt que se soumettre à un impossible et stupide « Go, Yahvé ! », on obtient « VOYAGE » mais surtout : « GEAY VO », qui contient le patronyme du contributeur en question (lequel n'aime pas trop qu'on étale son nom sur la place publique, crois-je savoir…)
« VO » peut fort bien signifier « version originale », ledit Ian ayant des ascendances autres que françaises, mais le rapport avec « Vs » ?

Plus bas, un quatrième alexandrin (plutôt tridécasyllabique, faut-il préciser), après ceux reçus par le Tenancier, Adria et Otto, et toujours dans le thème du reflet possible (celui du premier ME ?) :
— DERRIÈRE UNE GLACE SANS TAIN — COMBIEN RIGIDE !
Ce « rigide » m'évoque, allez savoir pourquoi, une métaphore sexuelle, mais l'on sait aussi que les miroirs sont inflexibles…

Adoncques, si l'on reconstitue — comme Otto a commencé à le faire dans son propre compte rendu — la suite des alexandrins qui parsèment les quatre premiers envois (dans l’attente de ce que « Mouton à Lunettes » voudra bien nous dévoiler), cela donne ceci :

Et
tourne la
PSYCHÉ
que
Je se
joue de
L’AUTRE


Bris de l'ancien miroir où
vit un souvenir…

Oh désuet soupir que
Narcisse enveloppe !

IAN VS AU SCRABBLE POSE UN RESSEMBLANT ” GOYAVE ”
— DERRIÈRE UNE GLACE SANS TAIN — COMBIEN RIGIDE !

À vous de jouer, les amis : ça commence à trop faire pour moi, et j’attends les échos de ce Narcisse-là…

George Weaver

55 commentaires:

  1. Si je me souviens bien, le château du Taureau n'est pas très loin de la demeure de Saint-Pol Roux. Mais, je dis ça, je dis rien...

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  2. Après recherche internétique, à près de 90 kms (par route), mon cher Tenancier. A noter que ledit château du taureau fut réédifié par Vauban, qui laissa aussi son empreinte à Camaret-sur-mer - vous savez, la fameuse Tour. Voilà qui relie encore l'envoi à Saint-Pol-Roux. Ou à la Bretagne. Et je suis moins (André) Breton que vous... Je dis ça, je dis rien...

    L'essentiel, maintenant : le MEbis semble avoir davantage soigné et complexifié cet envoi-ci, et George en tire des analyses réjouissantes. L'heure tardive m'empêche de commenter et réfléchir plus - ce que je ne manquerai pas de faire demain, après relectures - mais que notre George soit d'ores et déjà remercié pour cet autre beau billet.

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  3. Oh, mais soyez d'ores et déjà remercié, cher SPiRitus, pour vos stimulantes réflexions à venir (et peut-être aussi, qui sait, pour vos envois passés ?)

    Tenancier, je vous sais fort gré d'avoir trouvé une police qui permette d'accentuer les petites capitales : grand merci !

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  4. Ah, mais en revanche je vous en veux de ne pas mettre en évidence tous les liens qui parsèment mon billet, et que je me suis échiné à récolter !

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  5. Superbe billet cher George! J'eusse aimé en récolter un aussi étoffé. SPiRitus (c'est bien ça qu'il faut dire ?) a bien de la chance..

    Vs pour versus, alors que nous observons trois capitales : I. V. S. ? Hum !

    Je vais laisser Otto un peu travailler du chapeau, et repasser.

    ArD

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  6. Suis-je donc censé détenir la clé de ce Mystère bis sous le couvre-chef qui ne me quitte pratiquement jamais, tout comme Estienne en son temps ? (la comparaison s'arrêtant là, bien évidemment)

    Pour le moment, j'avoue ne pas arriver à voir comment faire coïncider tous ces éléments. Et me demande, par ailleurs, où sont, et en quel nombre, les fausses pistes dans tout cela. N'oublions pas que notre précédente (et unique, bien sûr !) ME s'était ingéniée à nous faire courir sur des chemins sans issue ; pourquoi n'en serait-il de même dans cette deuxième "saison" ?

    Cela étant, Vénus Atlantica, Bayonne (pas loin de Biarritz, hein ?),

    Et je pense que c'est du côté de cette histoire de Ian et de Scrabble que doit se trouver la clé (mais sur quoi donne la porte qui y correspond ?). Reste à déterminer comment. Et là, j'avoue sécher...

    Otto Naumme

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  7. Le Tenancier rectifiera pour les liens. Il a eu quelques soucis avec la mise en page et il avait négligé cet aspect. On interviendra dessus d'ici ce soir...

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  8. Bon, essayons-nous à quelques remarques un peu désordonnées. La complexité de l'envoi rend, en effet, difficile la réunification des indices en une théorie éclairante.

    1° Les tarots : George a rappelé qu'ils avaient surgi dans les derniers moments du ME, servant de timbres à l'habile ArD. Cela m'avait, à l'époque, conforté dans mes soupçons, ce tarot-là étant qualifié "de Marseille". Ici, l'exhibition ostentatoire des lames servant carrément d'enveloppe et rattachant certainement cette nouvelle série d'envois à ceux dits du "Mystère de l'Abeille", aurait tendance, au contraire, à éloigner mes soupçons d'ArD dont la signature - consciente ou inconsciente - fut toujours discrète. Une question me vient, encore à trancher : le tarot est-il alors un indice essentiel ou sert-il de fausse piste ? Le fait qu'Otto ait reçu - seul parmi les destinataires - un ouvrage dont le titre fait une référence explicite à l'un des arcanes majeurs du tarot de Marseille nous ferait plutôt pencher vers la première hypothèse. Arcane 17 ne serait-il pas la clé de tout cela ?
    2° Les timbres : Outre la double présence de châteaux, notons, après George, qu'ils dénotent d'une certaine puissance/force. George remarque que le choix porté sur Guillaume le Conquérant renvoie certainement à son deuxième prénom Wilhelm dont l'initiale, soit dit en passant, est absente de l'adresse. Le MEbis aurait-il désigné George comme son principal ou plus dangereux adversaire, lui reconnaissant des qualités que George semble ne pas vouloir se reconnaître ? D'ailleurs, en plus du symbole de puissance que réalise le taureau, il n'est pas impossible, comme le note à nouveau le destinataire de l'envoi, que le deuxième timbre soit un nouveau clin d’œil au précédent Mystère.
    3°Le code ROC : Castelnau-d'Estrétefonds nous rapproche d'Otto. Certes. Mais si le MEbis prend modèle sur ArD, nous ne devons sans doute pas tirer de conclusions hâtives sur les lieux d'où furent postés les envois.
    4° Le bateleur féminisé : la page wikipedia consacrée au premier arcane majeur du tarot de Marseille donne des indications intéressantes. Ne le définit-elle pas comme "le maître du jeu" décidant "dans ses tours de ce qui va se passer à l'insu des humains et, s'il le veut, de qui va perdre ou gagner" ? Ne signale-t-elle pas que la forme de son chapeau rappelle un huit couché, "symbole d'un éternel recommencement" ? Le personnage a été féminisé à l'aide d'un visage de femme collé. Là encore, dévoilement d'identité ou masque ? Notons que l'envoi de George est particulièrement féminin - ou féminisé. (suite plus bas)

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  9. 4° (suite) : Femme ou homme, ou femme et homme, être au double visage, le MEbis semble s'identifier au bateleur, véritable "maître du jeu".
    Vénus Atlantica : Voilà un titre très féminin - et latin - qu'on pourrait traduire : "la Vénus de l'Atlantique" ou quelque chose comme "Vénus sortie des eaux de l'Atlantique" ; titre qu'explique ce que résume George de l'histoire : le héros fréquentant les plages de Biarritz. Je m'étonne que George ou notre Tenancier n'ait pas remarqué que cela nous rapprochait encore du Béarn, et qu'Otto n'ait pas ajouté : "plus encore de Bayonne". Je dis ça, je dis rien... D'autant que "L'Atelier in-8" est sis près de Pau, comme il avait été dit déjà lors du premier Mystère qu'un autre petit volume des mêmes éditions avait inauguré. Autre clin d’œil probable au modèle initial et qui prouve que le MEbis est un familier du premier Mystère, s'amusant à relier le nouveau à l'ancien. L'auteur du livre est une femme, Emmanuelle Urien (Emmanuelle, ou rien ?). Comme George, signalons-le et passons. Ajoutons, sans que cela paraisse décisif, que l'ouvrage paraît de saison.
    6°La carte postale (recto) : Là encore, forte présence féminine, rajoutée par collage, avec le buste du nu féminin et le bandeau supérieur dont l'inscription pourrait servir de signature du/de la destinataire : "d'une hypnotisée à George". Ce dernier souligne que la prise de vue réalisée par Doisneau fait en sorte que la tête de Prévert masque le "O" de l'enseigne, laissant apparaître un MERDE capital et central, MERODE étant le nom initial du magasin. MERODE. Comme Cléo de Mérode ? Il s'agirait alors d'entrer dans la danse... Un autre élément textuel du cliché original a retenu mon attention, aidé sans doute par l'inscription du verso et le billet de George. On voit, inscrit sur un store entre le bandeau supérieur et l'enseigne, le mot "VOYAGE". Et nous voici avec le "VOYAGE D'UNE HYPNOTISÉE".
    6°bis La carte postale (verso) : Sur l'élément collé, je ne vois rien à ajouter au commentaire et aux déductions de George. Quant à l'inscription manuscrite, ArD fait une remarque intéressante sur les trois capitales qui apparaissent : I.V.S, mais je ne veux pas ici l'empêcher de procéder à un développement qui lui revient, à moins qu'Otto, d'ici là, ait suffisamment travaillé du chapeau. En ce qui me concerne, j'ai d'abord pensé, comme George, que "Vs" signifiait simplement "Versus" renouant avec la thématique du combat : on aurait donc un Ian versus George. Puis, mon esprit rattachant ce Versus au Vénus du titre du livre, j'en ai retrouvé mon latin, voyant dans ce "V" initial un "U" et lisant désormais "Us" (le pronom personnel objet anglais"), bref un collectif "Nous". Et de là, "Ian Vs" devenait "Ian Us" ou "Ianus" ou bien encore, le /I/ et le /J/ étant la même lettre en latin classique, "Janus". Et voici le dieu bifrons ! celui dont les deux visages sont tournés vers le passé et l'avenir ! Et il faudrait alors lire l'inscription : "Janus pose au Scrabble un ressemblant "Goyave"..." (suite plus bas)

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  10. 6°bis La carte postale (verso) : Le cliché de Doisneau, comme nous l'avons vu, semble imposer "Voyage" pour l'anagramme du "ressemblant Goyave", et George, déjà, en avait fait l'hypothèse. Mais les déductions et les conclusions de ce dernier ne sont pas pour nous déplaire non plus... En ce qui concerne le deuxième alexandrin, je me contenterai de signaler que la Glace sans tain répercute la thématique du "miroir" récurrente dans tous les envois, et que c'est le titre du premier chapitre des Champs magnétiques de Soupault et... Breton (tiens donc !). Par ailleurs, le principe de la "glace sans tain" qui permet de voir sans être vu par un qui ne voit que lui, de voir, finalement, dans l'apparence du miroir, un autre que soi, joue sur le double principe d'identité et d'altérité. Ce dispositif qu'on trouve dans les salles d'interrogatoire des séries policières et mis en place ici constitue-t-il un indice parlant ? Les destinataires seraient-ils des "suspects" observés sans qu'ils le sachent par un "maître du jeu" invisible. Et nous quitterions alors les dix petits nègres pour le crime de l'orient express : tous victimes, parce que tous coupables !

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  11. Cher Tenancier, merci d'avoir retravaillé l'aspect des liens (vous avez oublié les "target=_blank", mais peu importe). Et bravo pour votre rapprochement avec Saint-Pol Roux : je n'avais pas pensé à rechercher la localisation géographique de ces châteaux…

    Chère ArD, vous me voyez désolé : je n'ai fait, tout comme dans ma relation de votre envoi de l'an dernier, que tenter de décrire le plus fidèlement possible les différents objets, tout en faisant part des réflexions qu'ils suscitaient en moi.
    Mais je ne trouve pas, pour ma part, que ce compte rendu-là soit plus étoffé que le précédent !
    Et en ce qui concerne "I. V. S.", j'ai beau travailler du chapeau, cela ne m'évoque rien du tout…

    Bravo, cher Otto, d'avoir souligné la proximité géographique de Biarritz et de Bayonne : je n'y avais pas du tout songé ! L'hypothèse que cela suggère me paraît néanmoins peu probable, contrairement à vous : je suis bien placé pour savoir que les bouquinistes sont gens hélas trop occupés pour trouver le temps de s'adonner à pareilles facéties…

    Cher SPiRitus, "très fort" n'est finalement pas le terme qui convient pour vous décrire : vous êtes tout bonnement époustouflant !
    J'agrée évidemment à la totalité de vos remarques, et suis même assez inquiet de ne pas m'en être fait certaines qui sautaient pourtant aux yeux !
    Je n'avais pas pensé au fait que le taureau est un symbole de force, obnubilé que j'étais par le rapport à la première saison du Mystère.
    Je n'avais pas non plus prêté attention au fait que "Mérode" était un magasin d'articles de voyage.
    Mais surtout, je vous félicite d'avoir lu "JANUS" dans "IAN VS", ce qui nous renvoie derechef au précédent Mystère, lors duquel il fut beaucoup question, à certain moment, du Janus bifrons…
    Tout comme je vous sais hautement gré d'avoir rappelé une chose qui m'était sortie de l'esprit, à savoir que "Glace sans tain" est le titre du chapitre initial des Champs magnétiques, ce qui accrédite en effet l'hypothèse émise par le Tenancier (et renforcée par l'envoi reçu par Otto) d'une importance notable de Breton dans cette affaire. Maintenant, considérer que le ME s'avouerait par là breton ou d'origine bretonne (ce qui est le cas de certains d'entre nous — n'est-ce pas, Tenancier ?), c'est un pas que j'hésiterais peut-être à franchir…
    Et je ne comprends pas bien pourquoi vous insistez sur l'éventualité d'une responsabilité collective, qui à moi me semble impossible…

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  12. Hem, désolé, cher Tenancier, encore une petite rectification s'il vous plaît, due cette fois à mon étourderie…

    Au troisième paragraphe, on lit :
    "L'enveloppe est constituée d'un pliage (et non d'un réassemblage) de la persistante feuille aux motifs de lames de tarots entremêlées, et son verso…"
    C'est évidemment "recto", et non "verso", qu'il faut lire !

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  13. Quelques réflexions vite fait en passant :
    - Voyage. Urien => Voyage d'Urien (sacré jeu de mot !), voir cet autre André, Gide ( http://www.kb.nl/bc/koopman/1926-1930/c44-fr.html ) et voir "rigide" (Combien rit Gide ?)...
    - la typo d' "Album de Documents Artistiques d'après nature" ne serait-elle pas de Georges Peignot, voire de George (sans s) Auriol ?
    - Arcane 17 d'André Breton se termine sur le commentaire de deux inscriptions (de Breton et de Nerval) où le mot "geai" transpose la lettre G

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  14. Votre sagacité me laisse complètement baba, cher Grégory !
    "Urien" me disait bien quelque chose, mais je ne voyais pas clairement quoi (alors que j'ai le livre en rayon !)
    Vu que le MEbis est certainement au fait de mon désastreux penchant pour les calembours, votre lecture "… combien rit Gide !" me paraît hautement probable…

    Breton et Gide, donc.
    Deux écrivains contemporains entre eux mais que pas grand-chose ne semble rapprocher, sinon la phrase notoire de Breton sur "l'acte surréaliste le plus simple" et le personnage de Lafcadio dans Les caves du Vatican — roman où, notons-le, il est question du Pape, arcane du tarot et sobriquet infligé à Breton, comme le rappelait le Tenancier lors de son compte rendu…

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  15. @ Grégory : excellente déduction ! comment n'y ai-je pas pensé ? Le Voyage d'Urien, Gide... bravo aussi pour le commentaire reliant Arcane 17 à l'envoi de George !
    @ George : l'idée d'une responsabilité collective n'est qu'une hypothèse. D'ailleurs, en me relisant, je m'aperçois qu'il aurait plutôt fallu écrire, concernant Le crime de l'orient express : "Tous coupables, parce que tous victimes" !

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  16. À bien y réfléchir, le paquet de coïncidences que Grégory vient de superbement débusquer me paraît tout de même un peu trop serré pour ne pas nous égarer sur de fausses pistes.

    Que le MEbis ait relevé les inscriptions finales d'Arcane 17 comprenant le mot "geai" et établi la correspondance avec le patronyme de notre ami Ian Geay, la chose me semble possible…

    En revanche, je ne vois pas comment il (ou elle) aurait pu influer sur la publication d'une demoiselle Urien à l'Atelier in-8 dans l'intention d'associer ultérieurement André Gide au Mystère de l'Abeille !

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  17. Cher SPiRitus, ma lecture de l'ouvrage remonte à quelque 35 ans, mais il me semble bien que dans Le crime de l'Orient-Express, si tous sont coupables, il n'y a cependant qu'une seule victime…

    Si l'on reprend, comme vous-même le fîtes fort judicieusement à un moment de la première saison, les indices qui sont présentement en notre possession, voici vers quoi tente de nous orienter le MEbis :

    — le tarot de Marseille
    — des sortes de crabes marins orientaux
    — le sud-ouest de la France
    — le thème principal, véritable fil conducteur, du miroir, du reflet, voire des faux-semblants
    — Les Âmes d'Atala et notamment Ian Geay, ainsi que la photographie érotique de la Belle Époque
    — Arthur Rimbaud, André Breton (on se souviendra que les séances de "rêves éveillés" où Desnos excellait n'étaient pas sans rapport avec une forme d'hypnotisme) et peut-être André Gide. Pour Uzanne et Prévert, je doute : l'ouvrage d'Uzanne reçu par Adria semble plutôt évoquer le thème du livre électronique souvent abordé sur le présent blogue.

    J'oublie sans doute quelque chose, mais quoi ?

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  18. Cher SPiRitus, ma lecture de l'ouvrage remonte à quelque 35 ans, mais il me semble bien que dans Le crime de l'Orient-Express, si tous sont coupables, il n'y a cependant qu'une seule victime…

    Si l'on reprend, comme vous-même le fîtes fort judicieusement à un moment de la première saison, les indices qui sont présentement en notre possession, voici vers quoi tente de nous orienter le MEbis :

    — le tarot de Marseille
    — des sortes de crabes marins orientaux
    — le sud-ouest de la France
    — le thème principal, véritable fil conducteur, du miroir, du reflet, voire des faux-semblants
    — Les Âmes d'Atala et notamment Ian Geay, ainsi que la photographie érotique de la Belle Époque
    — Arthur Rimbaud, André Breton (on se souviendra que les séances de "rêves éveillés" où Desnos excellait n'étaient pas sans rapport avec une forme d'hypnotisme) et peut-être André Gide. Pour Uzanne et Prévert, je doute : l'ouvrage d'Uzanne reçu par Adria semble plutôt évoquer le thème du livre électronique souvent abordé sur le présent blogue.

    J'oublie sans doute quelque chose, mais quoi ?

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  19. À la suite de l'éclairant rappel de Grégory, j'ai relu la fin d'Arcane 17 (ou plutôt d'Ajours, texte "enté" sur le précédent).

    Juste après qu'il a relaté sa conversation avec Jacques Hérold à propos de l'identification du geai au "G" dans la dédicace qu'il lui avait faite sur un exemplaire de l'Ode à Charles Fourier, et après que Hérold lui a dit son étonnement d'avoir justement vu la veille pareille association sur un portrait de Nerval reproduit en frontispice de l'ouvrage de Jean Richer, Gérard de Nerval et les doctrines ésotériques, Breton embraye sur le fameux "JE est un autre" de la Lettre du voyant

    Cet ouvrage de Breton, Arcane 17, récemment reçu par Otto, établit donc très certainement un lien avec l'envoi reçu par le Tenancier (dont le verso de la carte évoque cette phrase de Rimbaud) ainsi qu'avec celui que j'ai moi-même reçu : Geay, geai, G (tiens, c'est d'ailleurs l'initiale de mon premier prénom !)

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  20. Il ne me semble pas que les tarots soient une piste pour nous égarer. L'omniprésence du Pape et du Bateleur ont une fonction symbolique précise. Si l'on peut s'interroger sur le Bateleur et l'effet d'inversement du miroir - un miroir "magique" ? - produit sur cette arcane (ce qui est masculin devient féminin...), on peut sans doute inférer que le Pape fait référence clairement à Breton... Pape du Surréalisme. Ici, je me pose la question, et je rends hommage à SPiRitus qui dans le premier billet consacré à ce que je reçus, fit la remarque que cette figure avait de l'importance alors que je n'y avais à priori pas pris garde, intuition ou habileté qui me mena directement à Breton comme on sait.
    Il faudrait revoir ces envois à la lueur d'un certaine poétique des éléments. Dissocier ce qui est aérien de ce qui est liquide, percevoir également ces voies intimes qui sinuent jusqu'à nous : routes par lesquelles s'acheminent les lettres mystérieuses, ou écrits qui parviennent par de volatils éthers... Que dit-on qui ne puisse être compris, qu'insinue-t-on qui ne voudrait être entendu ? Qu'on pardonne ici que je ne veuille pas me soumettre à la déduction ou au raisonnement, vous le faites tous si bien.

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  21. Bien qu'il ne s'agit pas de tarots à proprement parler, peut-être faudrait-il tout de même aller voir du côté du Jeu de Marseille, dessiné par les surréalistes en 1940-1941…

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  22. Reprenant à nouveau Arcane 17, je constate que l'avant-dernière phrase d'Ajours cite Esclarmonde de Foix, ce qu'il faut peut-être mettre en rapport avec le timbre du "Château des comtes de Foix" oblitérant l'envoi reçu par Otto, qui contenait ce livre, précisément…

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  23. Dans mon souvenir, cher George, la victime du Crime de l'orient express est poignardée par des passagers d'origine diverse qui avaient en commun d'avoir été, d'une manière ou d'une autre, victimes de leur victime qui apparaît in fine comme le seul véritable coupable de l'histoire. D'où mon : "tous coupables parce que tous victimes".

    Tout semble donc ramener à Arcane 17, dont il faut peut-être rappeler qu'il fut écrit par Breton au Canada, en 1944, après sa rencontre avec Élisa, et qu'il est un livre dédié à la femme aimée. Elle y a apparaît, dès les premières pages, dans "sa pâleur d'étoile", s'identifiant donc à la lame exhibée dans le titre, et représentant "L’ÉTOILE". La femme - faudrait-il dans le Mystère qui nous occupe chercher la femme ? - agenouillée, déverse dans la rivière l'eau d'une carafe qui semble remonter dans la carafe qu'elle tient de l'autre main, comme par un effet magique de vases communicants. Elle pourrait ainsi renvoyer au signe du verseau.

    Le titre du livre de Breton prolonge l'intérêt qui s'est manifesté de façon aiguë à Marseille en 1940-1941, à la Villa Air-Bel, où il s'était réfugié en compagnie d'autres surréalistes dans l'attente de pouvoir quitter la France, et qui a donné lieu à la réalisation du jeu de Marseille. La sombre période traversée semble avoir induit le recours à la tradition et à sa nécessaire actualisation. Il est à noter que l'étoile devient, avec la flamme, la serrure et la roue, un des quatre symboles remplaçant le bâton, la coupe, l'épée et le denier du tarot marseillais. Sous le signe de l'étoile, les surréalistes inscrivent Freud, mage de rêve, Lautréamont, génie de rêve, et Alice, sirène de rêve. L'étoile symbolise donc le rêve (un lien avec notre hypnotisée ?). Est-il besoin de commenter l'importance de Freud et de la méthode psychanalytique (jeu de mots, association d'idées, lapsus, etc.) dans l'élaboration et la résolution du premier (et peut-être du second) Mystère ? Quant à Alice (tiens, encore un personnage féminin), n'est-elle pas celle qui passe à travers le miroir ? Pour Lautréamont, c'est à creuser...

    Notre Tenancier a sans doute raison, il y aurait à reprendre les différents envois et à voir quels éléments peuvent les relier les uns aux autres.

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  24. Au fait et à propos :

    Bris de l'ancien miroir où
    vit un souvenir…

    Oh désuet soupir que
    Narcisse enveloppe !

    Le Tenancier se demande si, à force d'interpréter on ne finit pas par s'égarer.

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  25. Vous pensez à certain éditeur souvent évoqué ici, Tenancier ? Si c'est le cas, va falloir attendre l'avis de Bertrand…

    Cher SPiRitus, toutes mes excuses au sujet du roman d'Agatha Christie : je n'avais pas songé à cet aspect antérieur de l'affaire…
    Mais surtout, félicitations pour vos nouveaux développements, même si je vous rappelle que le Jeu de Marseille (j'en donnais ci-dessus un lien vers plus de précisions) n'est pas un jeu de tarots ésotérique mais la réactualisation surréaliste d'un jeu de cartes ordinaire.

    "Pour Lautréamont, c'est à creuser", écrivez-vous. Mais si "JE est un autre" et que "L'autre est amont", nous faut-il creuser en amont, c'est-à-dire chercher des indices dans le Mystère de l'Abeille ?
    J'en frémis d'avance…

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  26. Il n'empêche, cher George, que ce jeu de Marseille surréaliste témoigne des préoccupations de Breton, à cette époque, et qui iront croissantes au point d'impliquer le surréalisme d'après-guerre et de provoquer de nombreuses dissidences, je veux dire le souci de définir de nouveaux mythes modernes capables de réorienter l'individu. Le remplacement de la symbolique traditionnelle des cartes à jouer par une symbolique riche de sens, qui ne sacrifie aucune des grandes valeurs surréalistes (Amour, Révolte, Désir, Liberté, Poésie), va incontestablement dans ce sens. D'une certaine manière, tout comme le tarot de Marseille, les cartes surréalistes révèlent l'homme à lui-même et lui ouvrent un avenir.

    Puis, le jeu de Marseille fut une réalisation collective. Je dis ça, je dis rien...

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  27. Pfff... Et Saint-Pol-Roux qui est né à Marseille, en plus ! On n'est pas dans l'amer !

    Les cartes surréalistes révèlent l'homme à lui-même et lui ouvrent un avenir, dites-vous, SPiRitus. Devrions-nous voir là les arcanes du désir de l'expéditeur dans la trans figuration du bateleur en bateleuse par l'opération magique de la baguette ?
    Mmmh.
    __
    ArD

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  28. Vous savez bien, chère ArD, que la femme est l'avenir de l'homme.

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  29. Je viens de lire toutes vos déductions avec un plaisir non feint. Cela étant, je ne sais si elles nous amènent vers la solution de ce Mystère. Mais je gage que nous finirons par trouver (surtout certains plus doués que moi pour ce genre de jeu).
    Une chose me vient à l'esprit : notre cher George a reçu un Envoi à son "nom de guerre" et non à son véritable patronyme, au contraire des autres récipiendaires. Etait-ce déjà le cas lors du ME original, cher George ? Je ne m'en souviens pas.
    Peut-être cela pourrait-il nous donner une piste : quelqu'un qui connaîtrait le nom de certains de nous mais pas celui de ce cher George ?

    Otto Naumme

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  30. Non, cher Otto : lors du précédent envoi l'enveloppe ne comportait pas d'autre nom que celui de la librairie.
    Mais cela ne nous avance guère, à mon sens : puisque le MEbis a réussi lui (ou elle) aussi à obtenir nos adresses (allez savoir comment…), il me semble évident qu'il connaît également nos véritables noms.

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  31. Merci de cette précision, cher George, mais elle laisse à penser que, justement, notre ME bis ne connaît pas votre véritable nom, au contraire de celui des autres impétrants (et trentes et quarantes...)

    Otto Naumme
    (très triste de la mort de son ami RCW, fuck the death)

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  32. Condoléances à vous et au Tenancier, cher Otto.
    Désolé : j'ignorais ce triste événement.
    Et dire que RCW était intervenu, bien malgré lui, dans le Mystère de l'Abeille

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  33. Et si, pour se distraire un peu, on tentait de reprendre les choses le plus simplement possible ?

    Apparemment, notre MEbis tente de signifier quelque chose par la disposition des lames au recto des enveloppes. En même temps, réassemblage ou non, il (ou elle, je le précise une fois pour toutes) est contraint par les motifs du papier d'origine, où les lames superposées masquent certains noms. Mais il semblerait qu'il ait usé des différentes possibilités spatiales de timbrage pour mettre en valeur certains arcanes…

    — Sur le premier envoi, on l'a déjà remarqué, c'est le Pape qui prédomine.
    On s'est vite souvenu que Breton était désigné comme le pape du surréalisme, et l'on a d'ailleurs vu depuis l'envoi reçu par Otto qu'André Breton avait sans doute fort à voir avec la résolution possible de ce nouveau jeu. Mais l'on peut également songer que notre cher Tenancier est une sorte de pape de ce blogue, et se souvenir qu'il n'a jamais caché ses ascendances bretonnes (notamment dans son auto-représentation en Piquefouille…)

    — Dans les deuxième et troisième envois, respectivement reçus par Adria et Otto, la seule lame dont on peut lire le nom complet est encore celle du Pape, mais disposé cette fois dans l'autre sens, texte à la verticale.
    Je ne sais trop qu'en déduire, sauf à envisager Otto comme le pape du Mystère de l'Abeille, puisque c'est lui qui en a suscité l'imagination chez la machiavélique ArD (prenez bien sûr ce terme comme un compliment, chère amie) et qui en a été le principal destinataire.
    Pour Adria, je ne vois pas, à moins de l'imaginer se désigner par-là elle-même discrètement comme la papesse (l'instigatrice, cette fois) de ce nouveau Mystère…

    — À considérer le recto du présent quatrième envoi, il semblerait que le MEbis m'associe à la Force, comme moi-même et SPiRitus l'avons constaté sans bien comprendre pourquoi. Si l'un des chers commentateurs qui fréquentent le présent blogue devait être associé à cet arcane-là, ce serait bien plutôt justement SPiRitus, qui a notamment dénoué haut-la-main le Mystère de l'Abeille !
    Cela dit, rappelons-nous les récriminations d'ArD envers le Tenancier, signalées dans je ne sais plus quel tentacule de La Pieuvre par 9 (le deuxième, je crois) : elle lui reprochait de m'avoir "convoqué" et m'associait à SPiRitus dans son exclamation : "Ils sont très forts !"
    Mais en réfléchissant plus avant sur le verso du présent envoi, avec ce visage féminin collé sur celui du Bateleur, je me demande s'il ne s'agirait pas tout simplement d'un rappel supplémentaire du Mystère de l'Abeille : plutôt que de se désigner lui-même comme membre du beau sexe, le MEbis rappellerait simplement que le véritable Mystérieux Expéditeur était une femme…
    Attendons de voir si ArD va elle aussi recevoir un envoi du MEbis, où le recto la désignerait principalement comme Bateleur…
    (Cela dit, comme nous l'avons déjà remarqué au cours de ce billet et de ses commentaires, nombre d'éléments du présent envoi insistent sur une certaine féminité…)
    C'est cette thématique du miroir (totalement absente du Mystère précédent) qui m'incite à penser que le MEbis agit comme un reflet (pas forcément pâle, que nenni !) du véritable ME qu'a été ArD. Maintenant, reflet dans l'espace ou dans le temps, allez donc savoir ! Mais du coup, j'interprète l'alexandrin reçu par le Tenancier :
    Et
    tourne la
    PSYCHÉ
    que
    JE se
    joue de
    L’AUTRE

    comme signifiant :
    "Et retournons le miroir, que JE (le MEbis) prenne L'AUTRE (ArD, la véritable ME) au piège des propres rets qu'elle avait tissés !"
    Dans le miroir du signifiant "ArD", en palindrome, je lis "DrA" : il manque un A et un I pour faire "ADrIA", et nous voilà dans de beaux draps !

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  34. Le premier envoi de ce nouveau mystère, au Tenancier qui était jusque-là le seul à n'avoir rien reçu, fut expédié à Avon, qui est l'anagramme et même le palindrome de Nova...

    Tout indique que le MEbis est habité de surréalisme : dans les thèmes (le Jeu de Marseille, Rimbaud, Breton, la femme, le miroir, l'hypnotisme, les châteaux...) et dans les manières (le mystère, le jeu, le collage, les phrases énigmatiques, peut-être automatiques, le délire d'interprétations qu'il provoque...). Cela, combiné au fait que les envois proviennent de Pau (ou même de la région toulousaine), est pour moi signé. Trop, sans doute.

    Qui est ce MEbis ? Cela ne revient-il pas, pour parodier Breton, à demander qui il hante ?

    La question des châteaux.
    Dans « Limite non frontière du surréalisme » (in La Clé des champs), Breton écrit :
    « [...] y a-t-il des lieux prédestinés à l'accomplissement de la forme particulière de médiumnité qui se manifeste en pareil cas [abandon au rêve et usage de l'écriture automatique] ? Oui, il doit exister des observatoires du ciel intérieur. Je veux dire des observatoires tout faits, dans le monde extérieur naturellement. Ce serait, pourrait-on dire, du point de vue surréaliste la question des châteaux ».
    Sur l'importance des châteaux dans le surréalisme et chez Breton en particulier, voir Michel Carouges, André Breton et les données fondamentales du surréalisme (chapitre « L'appel aux puissances de ténèbres »). Les châteaux sont partout dans son oeuvre, jusque par certaines photographies de Nadja et de L'Amour fou (avec notamment un château étoilé...).
    Ah, au fait, Urien est l'anagramme de Ruine !

    On peut aussi se dire qu'il n'y a pas forcément à y chercher du sens : après tout, le MEbis ne fait qu'utiliser les timbres d'un des deux carnets émis en juin sur les châteaux de France. Mais choisir le Château d'If pour le Tenancier est bien vu (Yvain ou le chevalier au loin (ce n'est pas une faute de frappe), au loin pour l'expéditeur, mais près le roi Arthur ; ça marche aussi avec le lion, autre surnom de Breton), et le Château des comtes de Foix pour Otto me paraît d'une certaine logique. Quel château aura reçu Mouton à lunettes parmi ceux listés sur la page du lien ci-dessus ?

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  35. SPiRitus faisait remarquer que le château du Taureau avait été réédifié par Vauban. J'avais tout de suite pensé à Vauban dont on reconnaît bien le style sur le timbre. Avec le "Merde" de la carte postale, cela donne "Merde à Vauban" que chantait Ferré, l'un des rares chanteurs qui séduisit Breton... et homonyme d'une des victimes du MEbis.

    Au sujet du crabe : pour l'émission commune France-Hong Kong, en mai, chacun des deux pays a choisi une peinture classique et une sculpture contemporaine. Hong Kong a choisi, pour la sculpture, ce crabe de l'artiste Yee Cheung, et pour la peinture, une toile représentant... un château, d'un peintre inconnu. Le verra-t-on ?

    "Pacific 231" : c'est aussi une oeuvre d'Arthur Honegger.

    La question des appâts.
    « Il n'est encore que de savoir s'orienter dans le dédale. Le délire d'interprétation ne commence qu'où l'homme mal préparé prend peur dans cette forêt d'indices. Mais je soutiens que l'attention se ferait plutôt briser les poignets que de se prêter une seconde, pour un être, à ce à quoi le désir de cet être reste extérieur.
    Ce qui me séduit dans une telle manière de voir, c'est qu'à perte de vue elle est recréatrice de désir. Comment ne pas espérer faire surgir à volonté la bête aux yeux de prodiges, comment supporter l'idée que, parfois pour longtemps, elle ne peut être forcée dans sa retraite ? C'est toute la question des appâts. Ainsi, pour faire apparaître une femme, me suis-je vu ouvrir une porte, la fermer, la rouvrir, - quand j'avais constaté que c'était insuffisant glisser une lame dans un livre choisi au hasard, après avoir postulé que telle ligne de la page de gauche ou de droite devait me renseigner d'une manière plus ou moins indirecte sur ses dispositions, me confirmer sa venue imminente ou sa non-venue - puis recommencer à déplacer les objets, chercher les uns par rapport aux autres à leur faire occuper des positions insolites, etc. [...] »

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  36. Une autre personne liée profondément au Surréalisme a évoqué les châteaux, il s'agit d'Annie Le Brun, dont les Châteaux de la subversions demeure un livre de référence... Essayiste et poète du reste fort apprécié par SPiRitus. Peut être avons-nous rétrécit notre champ d'investigation à tort. Nous le cherchons parmi les protagonistes de la "première saison" (selon les termes de George) or il se pourrait fort bien que nous ayons affaire à un agent dormant (terme ô combien surréaliste, en passant...). Dans ce cas, j'aurais bien un candidat !

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  37. C'est tout à fait possible, Tenancier, mais je ne vois pas bien qui aurait pu suivre attentivement le Mystère de l'Abeille sans y plonger assez vite la tête la première.
    Ni qui, une fois l'affaire classée, se serait cogné les billets et les centaines de commentaires pour en échafauder une séquelle...

    Grégory, vous n'y allez pas par les quatre chemins du dos de la cuillère !
    Je suis tellement pris de vertige qu'il faut que j'aille réfléchir à tête reposée...

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  38. Mais rien n'empêche qu'il se soit cogné tout cela au fur et à mesure et à l'époque. Comme tout blog qui se respecte, nous avons une frange de lecteurs qui ne s'exprime jamais et qui n'en pense pas moins. De là à penser que l'un d'eux ait enfin opéré, alors qu'il avait accès à nombre de renseignements sur nous (confrère, abonné à Facebook, etc.), ce n'est pas inimaginable.

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  39. Pas inimaginable, certes, mais tout de même fort peu probable, vous en conviendrez…

    Mais attendons (assez impatiemment, pour ma part…) de voir ce qu'à reçu Mouton à Lunettes…

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  40. Je relis votre dernier commentaire en deux parties, cher Grégory, et je reste confondu devant les correspondances que vous établissez, qui nous ramènent toutes peu ou prou à Breton.
    Mais je me demande pourquoi, dans la dernière citation que vous donnez, issue de L'Amour fou, vous omettez la phrase qui suit immédiatement, et qui me semble assez éclairante si l'on admet que le MEbis est une femme :
    « Cette femme ne venait pas toujours mais alors il me semble que cela m'aidait à comprendre pourquoi elle ne viendrait pas, il me semble que j'acceptais mieux qu'elle ne vînt pas. »

    Concernant les anagrammes Avon-Nova (donc "étoile", donc Breton) et Urien-Ruine, c'est tout à fait astucieux mais je pense que vous surinterprétez : tant de coïncidences et de minutie confinent selon moi à l'impossible !

    De même que le rapprochement entre Vauban (via le timbre du Château du Taureau) et le "MERDE" de la carte postale pour aboutir à la chanson de Ferré (et l'homonymie en question) : c'est extrêmement judicieux, mais Vauban n'est tout de même pas directement présent sur l'envoi (mais il est vrai que c'est SPiRitus qui nous a orienté vers Vauban : si c'est lui le MEbis, cela ferait sens, en effet)…

    Si j'ai bien compris, vous suggérez que le MEbis tendrait à nous présenter ce nouveau Mystère comme une geste arthurienne, une sorte de nouvelle quête du Graal…
    Je ne connais pas l'œuvre de Honegger, mais là encore il me semble qu'il ne s'agit que d'une coïncidence.

    Félicitations en tout cas pour votre insistance sur la question des Châteaux, effectivement dominante dans l'œuvre de Breton, et pour être tombé sur cette émission philatélique commune France-Hong Kong qui mène en creux au château Douglas !

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  41. Pour Gregory, tout indique que le M.E. bis serait imprégné de surréalisme. Dans quelle mesure n'est-ce pas une fausse piste, quand tant d'indices pourraient aussi bien nous ramener au symbolisme. Le château de Guillaume-le-Conquérant a été laissé de côté : Pourtant, Guillaume n'est-il pas le fils de Robert le Magnifique (passons sur Robert, voulez-vous ?). Le Voyage d'Urien ne nous ramène-il pas aussi à l'auteur du Traité du Narcisse, tandis qu'avec la lame du pape nous pourrions trouver refuge aux Caves du Vatican ? C'est bien Rimbaud qui ici nous hante et nous nargue avec sa Narcisse et sa possible hypnotysée sans train arrière combien frigide : quand on connaît la relation de Gide avec sa cousine Madeleine, voilà qui ne fait pas un pli !
    Ah Gregory, les bretonneries et les surréalisteries semblent bien vous habiter, vous aussi. Au fait, pourquoi restiez-vous muet le temps du Mystère original ?

    __
    ArD

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  42. Je lis de passionnants débats ici, qui doivent sans doute faire le régal du (ou de la, comme nombre le subodorent) M. E. bis.

    J'ai un peu de mal actuellement à tout saisir, et je pense que le récit de Mouton à lunettes (qui n'intervient plus, du reste) sur l'Envoi qu'il a reçu nous aidera peut-être à y voir plus clair.

    D'ici là, chère ArD, je vous demanderai de pardonner mes errances intellectuelles mais j'avoue ne pas comprendre ce bout de phrase : " sa Narcisse et sa possible hypnotysée sans train arrière combien frigide"
    Pouvez-vous éclairer ma lanterne ?

    Otto Naumme

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  43. Effectivement, cher Georges, la phrase qui suit dans L'Amour fou est bonne à relever. Je m'étais arrêté là parce que ma citation était déjà bien assez longue. Mes points de suspension entre crochets sont là pour indiquer qu'on peut lire la suite, et même jusqu'à la fin du chapitre où se trouve la définition de la beauté convulsive : cette énigme n'est-elle pas aussi « érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle » ?
    Je m'étais également abstenu de parler de la formule rimbaldienne à la fin du commentaire sur G/geai dans Arcane 17, me doutant bien que quelqu'un en parlerait. Mais, à ce sujet, il n'a encore été fait aucun rapprochement entre le « Je suis l'autre » de Nerval dont parle Breton et le « Je se joue de l'autre » du MEbis : tous deux travestissements de la fameuse phrase, tout comme les derniers mots d'Ajours (Arcane 17) - « Ma seule étoile vit... » - sont le retournement (très ducassien) du vers de geai rare. Cela me fait penser que les soupirs dont il est question au verse-eau de la carte postale Sang froid sont peut-être, autant que ceux de Narcisse, celui de la sainte, comme dans le poème de Nerval. Je suppose que la sainte de l'énigme a aussi de quoi se morfondre. Au fait, le MEbis n'est-il pas Prince(sse) d'Aquitaine ?

    Toutes les conditions sont réunies pour que se manifeste le hasard objectif - dans cette attente de nouveaux signes, de révélations.
    Et je m'étonne, cher Georges, qu'il vous faille absolument de la vraisemblance. Le MEbis est-il, sera-t-il même ressemblant ? Je n'exclue pas qu'il soit un fantôme, d'autant qu'on se demande qui il hante.
    J'ai relevé quelques coïncidences : faut-il pour qu'elles existent sans qu'elles soient d'emblée privées de toute signification que le MEbis les ait consciemment voulues ?

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  44. ArD, vos remarques sont les bienvenues et ne sont pas incompatibles avec les miennes. Après tout, surréalisterie et symbolarderie sont peut-être les deux mamelles de l'énigme. Saint-Pol-Roux - qui avait un manoir - était bien « surréaliste dans le symbole » (et le saint bol, c'est le graal).
    Je ne sais pas pourquoi j'étais resté muet pendant le Mystère de l'Abeille mais j'avais bien suivi et je crois me souvenir que j'avais deviné assez tôt qui était le ME. Peut-être était-ce le manque de temps, la crainte de s'y enfoncer et d'entrer en confrérie.

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  45. Pardon pour tous les s à George.
    N'oublions pas la romantiquerie.
    Le château étoilé de Breton est construit en pierre philosophale.

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  46. Chère ArD, j'avais déjà signalé plus haut, après l'éclairante dislocation par Grégory de "rigide" en "rit Gide", que le pape figurait dans Les caves du Vatican. En revanche, je n'avais pas songé au fait que Gide était également l'auteur du Traité du Narcisse : bravo pour ce nouveau rapprochement (qui nous emmêle encore plus) !
    Maintenant, je ne comprends pas bien comment de Gide vous retournez à Rimbaud, pas plus que le segment de phrase signalé par Otto…
    Et quand vous dites : "passons sur Robert, voulez-vous ?", j'imagine que vous faites allusion au Petit Robert qui aurait pu vous démasquer lors de la première saison…

    "J'ai un peu de mal actuellement à tout saisir", écrivez-vous, cher Otto : rassurez-vous, vous n'êtes pas le seul !

    Cher Grégory, ne vous en faites pas pour les "s" intempestifs : toutes vos remarques sont tellement bienvenues que cela n'importe guère !
    La question de la malicieuse ArD tendait à vous désigner comme un de ces possibles agents dormants évoqués ci-dessus par le Tenancier, me semble-t-il…
    "Faut-il pour que [les coïncidences] existent sans qu'elles soient d'emblée privées de toute signification que le MEbis les ait consciemment voulues ?", demandez-vous. Bien sûr que non, et la vraisemblance m'importe assez peu, au fond : ce qui nous amuse tous ici, je crois, c'est le foisonnement d'égarements possibles que suscite cette énigme, et auquel vous ne participez pas peu…
    Vous m'épatez par exemple avec votre "saint bol" arthurien, et je m'aperçois que je n'avais jamais remarqué la proximité phonétique entre "Saint-Pol" et "symbole" !
    Mais je ne comprends pas pourquoi vous parlez de retournement "très ducassien" : pourriez-vous développer ?
    En attendant, envisager le/la MEbis comme Prince[sse] d'Aquitaine me semble très fécond, d'autant que la Tour abolie nous ramène derechef aux châteaux et aux ruines !
    Je dis ça, je d'Urien…

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  47. Mais Grégory, vous ne pouviez qu'avoir rapidement des doutes sur moi lors du Mystère original. J'avais commandé un livre chez Cynthia 3000, un livre pour un destinataire dont j'avais requis qu'il fût livré anonymement. Le principe avait dû vous alerter. Sans le savoir vous fûtes mis à l'épreuve, car il y a les bons et les moins bons éditeurs dans ce genre de complicité.

    J'ai l'inspiration assez fantaisiste, cher George. Narcisse... eh bien Rimbaud, non, ça ne va pas ?
    Jeu d'Urien, jeu de vilain.

    ArD

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  48. C'est juste, ArD. Et je connaissais votre adresse.

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  49. Surréaliste mais peu sadien. Je commence à y voir un peu plus clair.

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  50. Gaspe ! Pour moi c'est plutôt un miroir obscur, comme dans la collection NéO dont chaque volume s'ouvrait sur cette exergue de Howard Fast :
    « Je vivais en un monde où tout était normal, ordinaire, stable. Mais quand on présentait devant ce monde un genre particulier de miroir l'image n'était plus normale, ni ordinaire, ni stable. »

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  51. J'ai oublié de répondre à George : par retournement ducassien, je veux parler de ces détournements des pensées de quelques Grandes-Têtes-Molles dans les Poésies d'Isidore Ducasse qui s'amuse à prendre les phrases des autres et à en inverser les termes.

    Qu'est-ce qui n'est pas sadien, Tenancier ?

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  52. Inverser les termes, je m'exprime mal : je veux dire corriger, en remplaçant les mots par des antonymes, ou des affirmations par des négations...

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  53. En auriez-vous trop dit, Tenancier, avec ce "peu sadien" qui semble en effet venu comme un cheveu sur la soupe ?…

    Grégory, merci pour la précision : je comprends maintenant à quel procédé vous faisiez allusion.
    Mais je ne crois pas que les auteurs détournés (ou plutôt, "retournés") dans Poésies II (Vauvenargues, Pascal, La Rochefoucauld, Dante, Shakespeare…) fassent partie des Grandes-Têtes-Molles dénoncées à la fin de Poésies I, qui sont surtout des Romantiques…

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  54. Tiens donc !
    Puisque le Tenancier a mis les adjas, je me suis mis à lire systématiquement, dans l'ordre de publication, les billets de l'excellent blogue Locus Solus.

    Et voici que je tombe à l'instant sur celui-ci :

    Hommage de Willy à Cléo de Mérode :

    « Que deviendrait ton nom, Mérode, sans son o ?
    Le mot qu’un général a dit à Waterloo. »

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Ah oui, au fait... Le Tenancier ne répondra plus aux commentaires anonymes. Prenez au moins un pseudo.

Donc, pensez à signer vos commentaires, merci !

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