Vingt-cinq ans se sont écoulés. Je revois votre visage de vieux morse éploré, vos larmes, votre épuisement de n’avoir jamais été reconnu et lu de votre vivant. Faut-il que ce soit la mort qui consacre les auteurs tels que vous ? Oui, bien sûr. Et vous le saviez. Après sa mort, il arrive qu’on attende encore un siècle. Parfois plus. Pour vous ce sera moins. Je peux vous dire qu’une partie de votre œuvre a été publiée, commentée, annotée. Les lettres. Les inédits. Les fonds de tiroirs. Quantité de thèses et de livres ont été écrits sur vos ouvrages et sur votre vie. La mort a toujours gagné. C’est elle l’auteur des livres de ces écrivains maudits – je pense aussi à Louis Calaferte – qu’on méprisait de leur vivant. Lorsque la mort paraît, l’œuvre du défunt est applaudie à grands cris. On en parle en tout cas. Durant une semaine, le nom de l’auteur est sur toutes les lèvres. La mort est une convention de plus. Assez souvent, elle autorise une manière de consécration. Autant dire un passeport pour le néant. […] |
Françoise Lefèvre : Les larmes d’André Hardellet
Éditions du Rocher, 1998
J'ai encore son "Lourdes, lentes..." qui avait fait scandale lors de sa parution.
RépondreSupprimerAprès Mai 68, (et même un peu avant) certains se crurent tout permis !
Tout le monde est-il rentré dans le rang ?
Dominique, vous qui êtes un piéton parisien, n'avez-vous jamais rencontré ces passages mystérieux empruntés par André Hardellet ?
RépondreSupprimer… et célébrés plus tard par Jean-François Vilar ?
RépondreSupprimer(juste histoire de mettre mon grain de sel, car il me semble bien que l'ouvrage ici présenté trônait naguère dans mon antre…)
Ce ne sont pas les mêmes passages...
RépondreSupprimer(Et vous avez raison de mettre votre grain de sel, mon cher. Ce livre je l'avais eu dans les mains alors qu'il venait de paraître... votre antre est le paradis des saveurs perdues, un piège à nostalgiques).
Merci, Tenancier, c'est trop d'honneur !
RépondreSupprimerÀ propos des passages, j'ai sous les yeux Les Passages parisiens, de Krzysztof Rutkowski, paru aux regrettées éditions Exils. Vous connaissez ?
Faudrait que je le voaye !
RépondreSupprimerJ'ai ses oeuvres complètes qui avaient été publiées par l'Arpenteur en trois volumes remarquablement faits vers 92-93. Relecture régulière de l'étonnant "Parc des archers", pour ma part, un roman de fantastique politique à l'atmosphère unique.
RépondreSupprimerHélas, elles ne sont pas si complètes que cela - du reste le titre est "Œuvres", tout simplement - car il manque déjà Lady Long Solo. Histoire de format, je présume. Mais il est vrai que nous pouvons y retrouver pas mal de choses hors d'atteinte auparavant. (J'ai les mêmes à la maison !)
RépondreSupprimer@ Le Tenancier : j'avais écrit en 2006 un petit quelque chose sur les passages parisiens ici, mais hier j'ai emprunté une nouvelle fois celui de Lancre, peu connu (rue de Turbigo) dont je montrerai une ou deux photos demain sur mon blog fort secret.
RépondreSupprimerSi j'avais ce Hardellet sous la main, je verrais à quoi vous faites précisément allusion, mais mes livres étant tous alignés sur mes étagères, de manière assez foutraque, avec deux rangées, j'ignore toujours ce qu'il y a derrière ceux qui se présentent en première ligne !
@ George WF Weaver : Krzystof Rutkowski, sans doute à explorer !
Comme votre blog ne permet pas (c'est la deuxième fois que j'essaie en vain) de mettre des liens avec balise, je me permets de faire apparaître celui qui devait figurer sous le mot "ici" :
RépondreSupprimerhttp://remue.net/spip.php?article1952
Je me souviens parfaitement de ce travail remarquable, Dominique. Je veux dire, je me rappelle avoir consulté plusieurs fois à partir de 2008, ces images archivées sur remue net.
RépondreSupprimerOui, agréable promenade, Dominique, merci.
RépondreSupprimerPour mettre les liens, il faut s'amuser à écrire en html. Je vous confie que je ne le fais pas moi-même alors que j'en suis fort capable. On parvient quand même à ses fins et au bout du lien... ne vous en faites pas.
Je reviens à ma réflexion sur Lady Long Solo et de la réédition des œuvres à l'Arpenteur ... Bien sûr que cela y figure également... mais sans les images de Serge Bajan...
RépondreSupprimerEt à propos de ce roman - puis je dire que c'en est un - et des passages :
"- Un dernier mot : ne posez jamais de questions. regardez, prenez part, mais n'interrogez personne : vous détruiriez tout à la seconde. Chacune de ces portes s'ouvre sur un territoire différent de vos désirs ; en les franchissant, c'est votre moi profond, authentique que vous découvrirez, car vos désirs et vous ne font qu'un. Je vous laisse en face de votre chance, nous nous reverrons plus tard.
Farewell"
Voici un passage à double sens...
Tonnerre, je n'ai pas ces trois volumes à L'Arpenteur, seulement quelques originales chez Pauvert !
RépondreSupprimerEn revanche, je connais une librairie parisienne où l'on trouve encore quelques EO de Lady Long Solo : elle est éponyme et située rue Keller.
M'en fous !
RépondreSupprimerJe l'ai !
Comme il le laissait entendre ("avec balises"), Dominique a bel et bien codé son lien en HTML, Tenancier, et il fonctionne parfaitement (c'est le mot "ici").
RépondreSupprimerIl se trouve juste que vous avez paramétré votre blogue de telle sorte que la couleur des liens dans les commentaires est la même que celle du texte : rien ne permet de les repérer, sauf à passer le pointeur de la souris dessus.
Stern (cf lien D.H.) n'est plus...c'est l'impression que j'ai eu il y a un ou deux mois en passant devant (snif...)
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