Je dis pour toi manières...

 
On ne résiste pas au plaisir d’inciter les lecteurs de ce présent blog à se reporter à cette intéressante page qui explore de façon détaillée et argumentée un certain imaginaire colonial et post-colonial. Il est évident à mes yeux qu’après un tel travail, on ne puit lire Tintin au Congo qu’avec un œil critique et sagace, ce qui vaut mieux, à tout prendre, que de jeter le livre au feu, comme le désireraient certains. Nous préférons l’intelligence aux autodafés.
On critiquera sans doute mon point de vue, mais j’estime qu’il est assez rare de trouver des propos de bonne qualité sur les paralittératures, l’indulgence vis-à-vis de ces domaines autorise parfois bien des médiocrités. Ce n’est pas le cas du travail d’Alessandro Costantini.
On aimerait que ce genre de texte parvienne à nos yeux un peu plus souvent…
Merci.

5 commentaires:

  1. L'une des choses qui m'interpelle, par rapport à ces BDs du début du XXe siècle (ou autres ouvrages littéraires), c'est le peu de cas que l'on fait aujourd'hui (et peut-être à l'époque, qu'en sais-je, je n'ai pas vraiment étudié la chose) des immenses divergences linguistiques qui existaient un peu partout en France - où les "patois" étaient bien souvent la seule langue parlée par bon nombre de personnes, qui n'avaient qu'une idée bien abstraite de ce qu'était le "français".
    Bien sûr, il n'y avait pas la même connotation "colonialiste" à souligner (même ne parlant qu'un patois occitan, un gersois restait un gersois, département français parmi d'autres). Et il n'est surtout pas question de "glorifier" une quelconque inclinaison colonialisto-racisto-suprémaciste, mais il me semble qu'analyser quelques BDs de l'époque (et là, je ne parle pas du fort intéressant article de M. Costantini, mais des réactions épidermiques que l'on peut si souvent lire) sans tenir compte de l'environnement culturel de l'époque est à peu près aussi absurde que de vouloir mesurer les capacités pulmonaires d'un humain au milieu du "vide" (qui ne l'est pas) intersidéral - ou de vouloir mesurer les performances d'accélération d'une automobile en apesanteur : tout est question d'environnement (pas au sens écolo du terme). Pas pour dire que c'était "bien", cette période où anti-sémitisme, sentiment de supériorité de la "race blanche" et autres conneries majuscules prédominaient. Mais j'ai toujours du mal avec le "bouh, salauds de chez Banania" ou les "sale raciste de Hergé". Qui l'était peut-être, par ailleurs, je n'en sais rien (et je m'en fous éperdument). L'époque était ainsi, aussi regrettable soit-il (et en se posant mille et mille questions sur le fait qu'il y ait réellement eu une évolution depuis lors...).
    Alors oui, on pourrait stigmatiser "l'esprit" qui régnait en ces temps, mais ne s'arrêter qu'à la BD ou à quelques oeuvres, je trouve ça regrettable. Et surtout erroné.
    (ce qui n'empêche que, sur le fond, et vous le savez bien, cher Tenancier, nous sommes tout à fait d'accord)

    Otto Naumme

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  2. Je pense, mon cher Otto, que les historiens et les critiques ont déjà abordé le sujet de "l'immigration intérieure" et que, du reste, elle s'exprime souvent sur les non-dits des sujets de ces études, à savoir le parler régional, son absence étant, bien sûr, un élément à charge.
    Pour ce qui concerne l'abstraction du contexte historique, c'est la raison pour laquelle j'ai voulu saluer le travail de M. Costantini. Nous avons tous constaté par ailleurs que la critique sans contexte historique invalidait grandement les postulats émis par les censeurs putatifs. Dans le cas de cet article, je crois qu'il fallait bien en délimiter les contours, le circonscrire à un mode de narration - la BD - sous peine d'éparpillement. Cela dit, je sais de source sure que l'auteur explore également d'autres littératures sur le même sujet.
    Pour revenir au sujet du langage, une autre langue fort usitée a souvent été représentée dans la littérature et constitue presque une langue "régionale", laquelle a été fort étudiée par ailleurs : il s'agit de l'argot...

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  3. Nous sommes d'accord, cher Tenancier.
    Cela étant, pour moi, l'argot n'est pas une langue "régionale", mais bien "sociale", le louchebem en étant l'exemple le plus flagrant (mais loin d'être le seul...).
    Pour en revenir à "l'immigration intérieure", il est vrai que la Bécassine - arrivant en droite ligne de sa Bretagne natale si je ne m'abuse - et parlant directement français a du faire sourire nombre de bretons arrivant à Montparnasse sans connaître deux mots de notre langue nationale...

    Otto Naumme

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  4. De toute façon, l'argot n'est pas une langue, c'est de la poésie.

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  5. Moi 'ien comp'end'e : pou'quoi des g'os billets comme ça ?

    Li Tenancier, li b'ai'e comme un âne ?

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