Et l’expéditeur est très bien renseigné… car la seule identité figurant sur l'enveloppe est "Mouton à lunettes". Suit un nom de lieu-dit qui aurait pu être celui d'une résidence d'immeubles, mais non, ici il y avait 3 maisons où cet envoi pouvait être distribué.
Il fallait le savoir pour oser ce libellé ; comme pour écrire George Weaver sans "s"….
En passant et parce que cela me plait bien, ce serait dans Rabelais que l'on trouve la première occurrence de tarau, dérivé de tara : « perte de valeur que subit une marchandise; déduction, action de défalquer », évocation directe de l'activité de nos libraires d'occasion.
George a reçu du rose, alors que mon enveloppe est à fond jaune, exactement assortie à son contenu.
Les Jeanne sont sur la carte du Pape, logique puisque notre Poste ou ce qu'il en reste, s'associe au Vatican pour éditer ce timbre, mais gardons à l'esprit que Jeanne d'Arc est le nom d'un porte-hélicoptère, si, si !
En restant dans la thématique guerrière imagée par les châteaux forts des envois précédents, nous voici avec 2 épées de plus dans le registre du Tarot, ce qui me fait une belle jambe, dont acte.
Apparaît ensuite Le Cercle des pataphysiciens aux éditions Mille et une nuits, 2008, n° 544, avec non pas un cercle mais une spirale en couverture.
Et retiens qu'il s'agit de la science des solutions imaginaires, ce qu'ici nous mettons en pratique avec exemplarité, voire acharnement, dans ces énigmes.
Pataphysique, tarot… je me souviens de conférences au parfum de clandestinité bien que librement ouvertes, menées brillamment par Arrabal dans un sous-sol parisien. En abusant de l'assonance, voilà qui introduirait Bohumil Hrabal...
Mon exemplaire a été personnalisé : une petite planche coquine de Got collée au contreplat.
Mirbeau et son Jardin des supplices me tendent une perche que je ne prendrai pas : la piste Jarry-Ubu-Vollard-Rodin ; il faudrait trop bien me connaître !
Notons que Got passe son temps à persécuter les moutons via son Baron noir; Jeanne, au secours !
Bon. On dirait des enfants déguisés en adultes.
Le décor est celui du studio du photographe.
"Narcisse embrassant sa sœur : mais c'est un fantôme !"
On dirait un adulte contrefaisant un enfant. Bon.
De l'importance du nombril, pataphysiquement parlant, à Narcisse il n'y a qu'un pas !
Sinistre personnage que ce Pesquet… l'Histoire est en train d'effacer son souvenir.
Les étiquettes sont jaunies, datent d'avant les imprimantes personnelles.
Auriez-vous fait imprimer les coordonnées de vos correspondants ? Non, bien sûr; au mieux, on avait son propre papier à en-tête.
Alors, s'envoyer une carte à soi-même ? Elle n'est pas affranchie.
Voilà qui révèle un bri-colleur susceptible d'avoir récupéré des vieux papiers.
En prime, un point d'interrogation rouge, toujours au bic.
Alors, après l'hypnotisée, l'écorchée ?
Au dos : Le lit veut le rêve, l'y vît (ou l'y vêt ?) heureux hère : le livre ère.
Le livre hère : le libraire ?
L'écriture est comparable à celle de la carte, avec ses grands espaces autour des ponctuations, mais toute autre que celles des cartes d'Adria et d'Otto.
Réponse tout à trac : "On sait que l'expéditeur écrit comme un pied".
Hum, troublant, non ? Bien sûr, c'est signé ArD !
On sait qu'elle est bien informée, et dans mon cas, elle remplit la condition énoncée au début de ce billet…
Comme notre Tenancier, je soupçonne un lecteur fidèle mais silencieux, accompagné de quelques complicités.
Et après tout, qui a dit que le jeu consistait à dévoiler l'identité de l'expéditeur ?
Mouton à Lunettes
____________________
Commençons en douceur :
RépondreSupprimerAndré Gidouille.
Le Tenancier a volontairement retardé la parution de ce billet. Le rapprochement des envois ne permet pas une réflexion en profondeur. Il semble d'ailleurs que cet expéditeur là ait ralenti le rythme de lui-même à moins qu'il ait fait le tour de récipiendaires possibles, du moins de ceux dont il possédait l'adresse. Par ailleurs, il semble qu'il se soit imposé la règle de ne faire qu'une lettre par récipiendaire ce qui va limiter forcément le nombre de billets à venir, à moins qu'il ne contrevienne à ce semblant de règle. Du reste, y en a-t-il une et cet expéditeur se dévoilera-t-il ?
RépondreSupprimerUn avertissement à celui-ci : qu'il fasse bien attention de respecter les lecteurs de ses énigmes en ne les égarant point trop.
A part ça, il pleut moins, vous avez remarqué ?
Effectivement, cet envoi nous égare de plus en plus…
RépondreSupprimerNon seulement j'ai du mal à saisir sa cohérence interne, mais rares sont les éléments qui le rattachent aux autres envois ou aux commentaires du précédent Mystère :
— l'enveloppe aux motifs de lames de tarots, naturellement (et merci à MàL de faire remarquer que le papier illustré existe en différentes couleurs : je croyais qu'il s'agissait d'un défaut, sur mon propre envoi);
— l'alexandrin "Narcisse embrassant sa sœur : mais c'est un fantôme !", qui rappelle le thème jusqu'ici dominant de la psyché et du miroir;
— le thème du livre sur l'inscription au verso de la jambe écorchée, qui rappelle l'envoi reçu par Adria (à ce sujet, je crois qu'il faut lire "vêt" : regardez la différence entre les "e" et les "i") ;
— et peut-être la légende de la carte postale ("Tu n'iras pas trop fort !"), qui à moi me rappelle le "Ils sont très forts !" dans l'échange de correspondance privé entre ArD et le Tenancier (voir La Pieuvre par neuf, 3/1). Mais on peut aussi y voir une allusion grivoise…
Maintenant, cet envoi-ci nous mène à de tout autres pistes.
La ‘Pataphysique, d'abord (le substantif requiert une apostrophe, chère MàL), qui fait une entrée en force avec l'anthologie publiée chez 1001 Nuits mais aussi dès l'enveloppe puisque :
Arcane du Pape mis en évidence + timbre "Cité du Vatican" + Jeanne d'Arc => La papesse Jeanne, roman d’Emmanuel Rhoïdès traduit du grec par Alfred Jarry, le créateur de Faustroll et de la ‘Pataphysique.
Cela dit, la papesse Jeanne était également connue sous le nom de "papesse du diable", et l'on sait que la figure du diable n'a pas peu compté dans le Mystère de l'Abeille (tant dans les timbres que dans les commentaires : SPiRitus a qualifié à maintes reprises le ME, ArD, de "diablesse")…
Robert Pesquet : que fichtre vient-il faire par ici ? J'ignorais tout de ce sinistre individu, qui n'était certes pas Robert le Magnifique (n'est-ce pas, ArD ?) et dont je doute qu'il ait habité à l'adresse mentionnée, mais la seule chose qui pourrait le rapprocher de la figure du MEbis, c'est qu'il s'est caché durant nombre d'années pour échapper à 20 ans de prison.
Bon, j'apprends qu'il était menuisier de profession : vous travaillez le bois, MàL ?
Deux remarques, pour finir :
— Sur l'inscription au verso de "la jambe", les deux premiers "L" sont en script, comme dans la calligraphie d'ArD au verso des cartes du mystère de l'Abeille, et contrairement aux trois suivants, qui s'accordent mieux avec l'écriture des autres lettres.
— La fin de cette même inscription dit : "le livre ère", alors que l'orthographe "le livre erre" serait bien mieux venue (ou alors il faudrait un trait d'union : "le livre-ère", mais ça ferait moins sens). Cela me rappelle l'étourderie légendaire de notre facétieuse ArD (qui ne serait pas votre sœur, par hasard, MàL ? — je songe à la carte postale)…
Curieusement, j'entends dans cette phrase beaucoup d'assonances des initiales de mon véritable nom…
Et au fait, Mouton à Lunettes, pourquoi ne nous avez-vous pas présenté le dessin de Got collé sur le contreplat ?
Merci en tout cas pour cet émoustillant compte rendu !
@ Grégory :
RépondreSupprimer"André Gide" ? Ouille !
Chère MàL, la figure reproduite au premier plat de l'ouvrage que vous avez reçu est une spirale parce que c'est l'emblème de la gidouille, qui est le sceptre du père Ubu.
RépondreSupprimerMaintenant, il est vrai que la Confrérie de Ceux Qui Tirent les Ficelles — savoir, les enquêteurs du mystère de l'Abeille et de son présent Miroir — peut être envisagée comme une sorte de cercle…
Un détail : je ne saisis pas le sens de votre phrase :
"Mirbeau et son Jardin des supplices me tendent une perche que je ne prendrai pas : la piste Jarry-Ubu-Vollard-Rodin ; il faudrait trop bien me connaître !"
Ni d'ailleurs pourquoi vous parlez de "nombril" : à cause du motif de la gidouille ?
Tiens, vous avez fait une apostrophe dans le mauvais sens pour Pataphysique, cher George...
RépondreSupprimer__
ArD
Mais non, personne ne donne de double sens à ses écrits, n'est-ce pas chère ArD ?
RépondreSupprimerOtto Naumme
Oui, ArD, c'est ’Pataphysique, mais allez donc y voir quelque chose, avec ces pieds de mouche de gueulette au milieu de ce timbre-poste qui sert de surface de rédaction !
RépondreSupprimerEt puis vous remarquerez que c'est une apostrophe en miroir…
À bien relire l'amusante inscription qui figure au verso de "la jambe", on peut la considérer comme un alexandrin tridécasyllabique.
Si donc l'on reprend la suite des alexandrins dispersés au fil des nouveaux envois mystérieux, on obtient ceci :
Et
tourne la
PSYCHÉ
que
Je se
joue de
L’AUTRE
…
Bris de l'ancien miroir où
vit un souvenir…
Oh désuet soupir que
Narcisse enveloppe !
IAN VS AU SCRABBLE POSE UN RESSEMBLANT ” GOYAVE ”
— DERRIÈRE UNE GLACE SANS TAIN — COMBIEN RIGIDE !
Narcisse embrassant sa sœur : mais c'est un fantôme !
Le lit veut le rêve, l'y vêt, heureux hère : le livre erre
Pas plus tard qu'hier, je me disais moi aussi que mon facteur avait bien du mérite en glissant dans ma boîte aux lettres sans nom, un courrier adressé à Fleur de lotus.
RépondreSupprimerHum, joli billet qui part un peu en pétards : on dirait que son heureuse récipiendaire est un peu perdue.
Je relève quelques petits choses curieuses : Mouton ne prend pas la perche Jarry &c. via Mirbeau. On infère que Jarry, ça la connaît. Or comment jarryer sans pataphysique ?
Puis, Mouton occulte la planchette de Got. Quand on sait combien elle l'affectionne. (Voir un de nos billets communs sur le Roret factice... Euh.. Mais c'est que votre serviteuse en a produit des choses à double sens!)
Je vois dans la jambe plutôt un rébus de style contrepétrique. M'étonne que George soit resté en bas de la pente. En guise de sollicitude, nous relevons l'absence d'un détail surprenant qui aurait pourrait nous aider : un marque-page, c'est fait pour marquer une page, non ? Mouton... vos lunettes, s'il vous plait !
__
ArD
Félicitations, George, pour avoir fait le lien avec La Papesse Jeanne. J'ajouterais, aux couleurs de l'envoi, Le Moutardier du Pape, "opérette-bouffe" de Jarry avec la Papesse Jeanne encore.
RépondreSupprimerMais la gidouille, c'est surtout le ventre d'Ubu. Son sceptre, ce serait plutôt le "balai innommable". Peut-être que sous le signe du Pape, vous avez confondu avec le bâton d'évêque à la crosse légèrement gidouillée.
Ça se complexifie, en effet, et si le réseau d'indices se densifie, ce n'est pas au profit de la lumière à faire sur cette histoire. Et, Mouton n'arrange pas les choses en omettant de divulguer certaines pièces de son envoi, comme la planche de Got et - merci ArD de mettre les doigts sur les verres des moutonesques lunettes - la page que marquait le marque-page unijambiste. On se rappelle que le bouquin d'Uzanne reçu par Adrià était truffé de deux signets qui ne semblaient pas être mis là au hasard, signalant à son/notre attention les réflexions portant sur la disparition du livre-papier (débat qui a eu sa place en ces lieux). Mais, peut-être que Mouton, simplement, n'a pas trouvé utile de préciser la chose parce que le marque-page ne marquait aucune page en particulier et se trouvait tout bonnement glissé entre la couverture et la garde ou à un tout autre endroit peu signifiant.
RépondreSupprimerGeorge rappelle, nous évitant de tout relire, les liens qui rattachent cet envoi aux précédents. Finalement, on s'aperçoit que le squelette des envois est le même : une enveloppe arcanesque, un livre, une carte avec inscription brodant autour de la thématique du miroir/reflet/Narcisse, avec peut-être un sous-thème qui serait l'objet-livre. On se rend compte aussi que nombre de bouquins renvoient à une époque située entre la fin-de-siècle et l'avant-première guerre mondiale : les tracts du Tenancier (avec Mirbeau, notamment), le Uzanne d'Adrià, le Urien de George (et l'hypothétique référence à Gide), le 'Pataphysique de Mouton. Seul, Arcane 17 semble ne pas entrer dans cette catégorie, mais on sait Breton amateur de certains poètes et écrivains du XIXe siècle. L'apparition de Jarry fait d'ailleurs peut-être le lien entre les littératures finiséculaire et surréaliste. Par ailleurs, la mention que George fait de Faustroll me rappelle que le personnage de Jarry dresse la liste de ses "livres pairs". N'y aurait-il pas quelque chose de cet ordre-là qui se dessinerait à travers tous ces envois ?
En ce qui concerne le "destinataire" fictif : le papier utilisé pour l'adresse ne semble pas de première jeunesse et ressemble à celui utilisé sur la carte de George ; or le triste personnage au nom de "Robert Pesquet" qu'on trouve sur internet a l'air moins âgé que le papier. Ne serait-ce pas plutôt quelque homonyme ? Après recherche, je n'ai rien trouvé, sinon ceci : "Pesquer" en occitan signifie "pêcher" au sens propre ; et, au sens figuré plus utilisé que le premier, "attraper quelqu'un" (ex. : "Je t'ai pesqué !" = Je t'ai eu, pris la main dans le sac).
Autre remarque : la gidouille est le "ventre" d'Ubu, et non le sceptre (plutôt représenté par le bâton à phynances). La spirale renvoie aussi à une sorte de figure hypnotisante (voir les rotoreliefs de Duchamp, par exemple), et donc à l'hypnotisée de George.
Quant à la "belle jambe", elle me fait penser à quelque partie d'une planche anatomique telle qu'on peut la trouver dans l'encyclopédie Diderot-d'Alembert. De là à en déduire quelque chose...
Une petite précision technique, SPiRitus, le papier "Pesquet" n'est peut être pas si vieux mais a vieilli prématurément parce que c'est sans doute fait à partir de pulpe, comme le papier journal de l'époque - et encore maintenant.
RépondreSupprimerContent de rendre service au moins pour cela.
Certes, cher Tenancier, mais je possède des numéros du Figaro des années 40 qui me paraissent moins jaunis que les coupures adornant l'envoi de Mouton. Toutefois, en ce domaine, votre expertise prévaudra toujours sur mes impressions.
RépondreSupprimerJe n'avais pas lu le commentaire de Grégory au moment d'écrire le mien, sinon j'aurais bien évidemment éviter la gidouillante redondance.
Le Figaro des années 40 bénéficiait d'une certaine mansuétude des autorités occupantes qui matérialisait sous forme de fournitures de papier. *** C'est faux et je m'en excuse, puisque le journal a été censuré par les occupants en 42. Il faudrait savoir de quelle années vous possédez des numéros, mon cher SPiRitus. Si c'est à partir de 44, c'est explicable également par la censure dont le journal a précisément été victime *** Sans doute le journal, à l'instar de Gallimard, avait également un stock de papier d'avance, le "flux tendu" étant une logique somme toute récente. A la libération, les conditions changent mais le papier demeure une denrée rare, malgré l'explosion de l'édition et de la presse. Cela va perdurer pas mal de temps et quelques journaux vont continuer d'imprimer sur du mauvais papier, l'édition populaire également, de même que certains titres de grands éditeurs.
RépondreSupprimerEnfin, au-delà de l'aspect historique, il y a les conditions de conservations de ces papiers. Celui où la pulpe de bois prédomine a tendance à s'oxyder, à se détériorer, phénomènes qui s'exacerbent dans un milieu humide ou insolé, etc. Je crois que c'est chercher la petite bête.
Mais au-delà de cette constatation à propos du papier, il faudrait par ailleurs identifier la typo, qui ne me paraît pas appartenir à de la presse. Mouton à Lunettes pourrait-elle nous renseigner ?
Quelle police ?
Quel corps ?
Peut-on la comparer à celle qui est utilisée pour la carte postale de Prévert ?
Pour le reste, je continuerai à me taire, considérant que ces départs dans tous les sens gâchent le plaisir des miens.
Peut-être n'avons-nous justement pas assez creusé cet éparpillement épistolaire qui multiplie les destinataires plutôt que de se concentrer sur une victime unique comme ce fut le cas lors du premier Mystère. Le ME a choisi ses "victimes" parmi les acteurs (à divers titres) du Mystère de l'Abeille. Le premier à avoir reçu qqch de lui, c'était vous, cher Tenancier. Ne seriez-vous pas la pièce maîtresse du jeu ? Le pape, l'ubu roi ? Quels rôles joueraient alors les autres ? Et pourquoi ni ArD, ni Moons, ni moi, ni qui d'autre ?, n'a encore rien reçu ? On sait, par exemple, qu'ArD ne joua pas le moindre des rôles dans le premier Mystère. Il serait donc logique qu'elle reçût ou reçoive quelque hommage de son copycat. A moins que... Mais non, ne révélons pas le fond de notre pensée encore.
RépondreSupprimer[En fait, je possède un n° du Figaro qui date de septembre 44.]
Je pense que l'envoi qui m'était destiné était de pure courtoisie. L'important se situe dans l'un ou plusieurs des autres envois.
RépondreSupprimerJe signale également que, renseignements pris auprès de mon guichetier favori, la série des châteaux en timbre est très récente, il y a donc un phénomène d'opportunité qui a pu se greffer sur ces envois qui peut brouiller les pistes ou du moins les infléchir.
RépondreSupprimerGeorge : mais oui, j'ai oublié l'apostrophe et la photo de la planche de Got !
RépondreSupprimerEt omis de préciser que cet envoi est arrivé à un moment où j'étais déjà bien débordée...
Non, je ne travaille pas le bois ou alors seulement sous forme de papier ;-)
Pesquet renvoie à une histoire de subterfuge, et Gregory nous trouvera peut-être un lien entre Observatoire et 'Pataphysique ?
Quant à l'emplacement du marque-page, comme SPiRitus l'a justement supposé, j'ai décidé qu'il allait encore plus nous embrouiller, voilà !
Mouton à lunettes.
Cher Tenancier, la police des étiquettes ressemble bien à du Century Schoolbook, très répandu dans la presse depuis le début du XXe.
RépondreSupprimerEn condensé pour le nom, comme vous aimez !
Mouton à lunettes.
Pour Pesquet, cher Tenancier, je trouve un libraire. Actuellement, sis à Malaunay, on pourrait imaginer que le père ou le grand-père était libraire à Paris, 20e.Vous saurez mieux exploiter cette piste que moi, grâce à un vieil annuaire des libraires parisiens.
RépondreSupprimer__
Quant à la piste de l'Observatoire et de la 'Pataphysique, à part Alain Rey qui affirme souvent que le Robert est un observatoire (plutôt qu'un conservatoire), ce qui nous ramènerait à Robert (mais lequel ?), je ne comprends pas bien l'hypothèse de Mouton à lunettes.
__
ArD
Chère ArD, il ne vous aura pas échappé
RépondreSupprimerque l'Observatoire n'est qu'une affaire de lunettes... pour le reste, nous sommes bien dans les solutions imaginaires !
Le premier Mystère consistait à tirer les ficelles, celui-ci incite aux sacs de nœuds. ;-)
Mouton à lunettes
Il n'empêche, cher Mouton, vous qui passez si rapidement sur la page marquée, C'est à se demander si Arrabal vous fait une belle jambe ? Arrabal, connu pour son côté sordide, son côté cannibale, voire son penchant pour le sadisme. Et le Jardin des supplices ne doit pas figurer très loin de son Jardin des délices.
RépondreSupprimer__
ArD
Démon est l'anagramme de monde.
RépondreSupprimerJe suis aussi cette ombre que je suis et que je fuis : Ombre d'une ombre, dansant sur les murs croulants de hasards [...]
Le contraire du problème est le poème
etc., etc.
Julien Torma
Comme c'est drôle : cet après-midi, je feuilletais ce si beau livre : le Grabuge (Julien Torma)!
RépondreSupprimer__
ArD
Après Arrabal, Julien Torma... On n'a peut-être trop vite conclu de l'envoi reçu par Mouton que le MEbis souhaitait poser son empreinte sur Jarry. Le livre s'intitule Le Cercle des pataphysiciens, c'est peut-être dans la liste des satrapes et autres membres de l'ordre de la grande gidouille qu'il faut chercher.
RépondreSupprimerEn tout cas,
RépondreSupprimer"Le lit veut le rêve, l'y vêt heureux hère : le livre ère",
sorte d'anagramme syllabique,
ça fait très Brisset-Roussel-Torma
Nageant dans le plus noir des abymes, je ne saurais être d'une quelconque utilité à la résolution de cette énigme... (parce que je ne vois aucune solution, n'imaginez pas d'autre cause !)
RépondreSupprimerEn revanche, en vous lisant, toujours avec grand plaisir, je n'ai pu manquer de sourire à "la police des étiquettes" mentionnée par cette chère Mouton à lunettes. Je l'imagine en filiale de la police de la pensée...
Quant à la planche de Got, amusante (même si je ne la trouve pas très ressemblante de son travail habituel), c'est surtout l'énorme faute de français qui y figure qui m'a sauté aux yeux.
Otto Naumme
Effectivement, cher Otto, cette faute ferait presque mentir la signature, d'autant que Got a d'ordinaire un trait beaucoup plus gras dans certaines parties du dessin : serait-ce un faux ?
RépondreSupprimerMes excuses à Grégory et à SPiRitus (que je m'empresse de féliciter pour son hypothèse à propos de Pesquet !) pour la confusion entre le symbole et le sceptre, à propos de la gidouille.
ArD, comme contrepéteries possibles j'entends des mots comme "lèvres", "veule", "rives", "ivre", ce qui nous ramène un peu à Rimbaud, mais je vous rappelle que ce n'est pas moi qui ai reçu cet envoi-là (et j'entends surtout beaucoup "Yves")…
Et désolé, j'étais coupé de ce monde-ci depuis samedi.
"Ça patine", vient de remarquer malicieusement SPiRitus en commentaire du billet "Big Sur".
RépondreSupprimerSans les pertinentes remarques de celle qui signe "Mouton à lunettes", je ne crois pas que j'aurais compris l'une des raisons du timbre "Jeanne d'Arc" ni le choix de Got (enfin, comme signature de la planche collée au contreplat, car cela semble une pâle imitation), effectivement célèbre pour son Baron Noir scénarisé par Pétillon.
Jeanne d'Arc fut d'abord bergère, en effet, et les moutons ont beaucoup d'importance dans Le Baron Noir. Cet envoi est donc ciblé : le choix de certains de ses éléments est expressément établi en fonction du destinataire (et au passage, je remercie le MEbis d'avoir préféré Got, qui a toujours fait mes délices mais s'est toujours lui-même fait trop rare, à F'Murr, dont Le génie des alpages aurait tout aussi bien convenu mais m'a toujours ennuyé à mourir).
Sans en faire une loi générale, il me semble que l'on peut tout de même en déduire que les précédents envois étaient également ciblés, du moins dans l'esprit du MEbis, en fonction de ce que chacun des destinataires a laissé entrevoir de lui-même sur le présent blogue.
Je n'ai pas encore repris les compte rendus des précédents envois dans cet esprit, mais la piste ne me paraît pas mauvaise : si l'on parvient à établir ce que le MEbis imagine de chacun de nous, on pourra peut-être esquisser son portrait en creux…
Pour ce qui me concerne, en tout cas, il est certain que le MEbis me connaît fort peu, à m'imaginer ainsi conquérant (je me sais d'ailleurs plus con qu'errant…) et fort…
Que d'hypothèses fragiles !
RépondreSupprimerIl m'était venu à l'esprit que le fragment "D'UNE HYPNOTHISÉE" collé au verso de la carte postale que j'ai reçue provenait peut-être de cette métagraphie réalisée par Debord après le suicide de Jacqueline Harpmann (dite "Kaki", et qui a inspiré Modiano pour Dans le café de la jeunesse perdue), métagraphie que j'avais mentionnée sur ce billet, mais en fait non, pas du tout !
Vous savez, Dgeorge, en vous laissant soliloquer ainsi, on se dit que vous finirez bien par vous trahir...
RépondreSupprimerMouif… Je vous signale, cher Tenancier, que votre étrange position de retrait, depuis le début de ce nouveau Mystère, laisse fortement présager une complicité sans doute encore plus accrue que lors du précédent…
RépondreSupprimer"Soliloquer", dites-vous ?
Est-ce ma faute, si personne céans ne rebondit ?
Et même s'il est sot, li loquet, cela empêchera-t-il d'ouvrir tout grand la porte de la vérité ? Ou du moins d'apercevoir quelque indice à travers le trou de la serrure ?
Chère ArD, je relis votre tentaculaire tentative vers Arrabal ("sadique", dites-vous, ce qui nous ramène à l'étonnante échappée du Tenancier l'autre jour : "Surréaliste, mais pas sadien" — tiens donc !).
Or, si l'art rabat le "b" en miroir, on obtient un "d", et donc, pour faire vite, Arrabal devient dans la présente psyché (avec les éléments contrepétiques qui s'imposent, suivant votre propre suggestion) :
La ArD, ah !
Bien sûr.
RépondreSupprimerC'est moi.
Soliloquons de nouveau (mais est-elle seule, l'île aux cons ?) :
RépondreSupprimerj'ignore qui se cache derrière le pseudonyme "Julien Torma", mais je précise que c'est la soi-disant photographie de celui-ci qui orne mon profil Fesse-Bouc (un truc immonde que je n'utilise plus depuis belle lurette…)
Mais non, chacun sait ici que ce n'est pas vous, Tenancier, et vous avez beau jeu de persifler ainsi !
RépondreSupprimerEn revanche, on soupçonne fort que dans cette histoire vous êtes mouillé jusqu'à la racine des cheveux (clairsemés, il est vrai, mais ça vous va bien…)
Merci.
RépondreSupprimerDe NA[r]DA !
RépondreSupprimerhttp://lexomaniaque.blogspot.fr/search/label/Julien%20Torma
RépondreSupprimerLa mariée mise à nu...
Parce que ses Vélib' atterrent, même ?
RépondreSupprimerOn s'amuse bien par ici, dites donc !
À (Mont)mort, Torma !
RépondreSupprimerhttp://rigaut.blogspot.fr/2006/08/laffaire-torma.html
« MOI, JE ME DEGUISE
EN HOMME
POUR N'ÊTRE RIEN. »
=> Torma s'est déguisé en mystification.
Soli loci.
Celle qui signe duchampiemment "La mariée mise à nu…" se sentirait-elle démasquée ?
RépondreSupprimerEn tout cas, l'évocation de Torma, figure majeure du cercle des Pataphysiciens, nous ramène aux mystifications littéraires, dont l'esprit n'est guère éloigné du jeu qui nous occupe présentement. L'affaire Torma n'est d'ailleurs toujours pas élucidée, malgré les efforts de Michel Corvin et de Jean Wirtz.
Ce dernier relevait dans son Journal :
« 30 sept. Belle dé-finition de la fiction par Torma, à propos de Faustroll :
"Il a l'air d'être naturel et n'est pas naturel. [...] Sa navigation n'existe même pas. Ces personnages ni leurs aventures ne sont réels. On le voit dans la mort et la résurrection de Bosse-de-Nage. Mais ils ne sont pas imaginaires non plus au sens où le sont les héros de romans et de contes fantastiques. Car pour ces derniers on suppose au moins provisoirement et si extravagante que soit cette hypothèse, qu'ils pourraient sans trop d'invraisemblance, exister." [Lettre à René Daumal, du 20 oct. 1929, in Dossiers du Collège de 'Pataphysique n° 8, p. 50-52] »
Ne pourrait-on dire la même chose (ou le contraire, tout aussi bien) du MEbis ?
Désolé pour le chevauchement de commentaires, Grégory : nous nous sommes fait à peu près la même réflexion au même moment, dirait-on !
RépondreSupprimer(et merci pour le lien, j'y vais voir de ce pas)
Cher Grégory, je reviens de votre mot de 2006 à Jean-Luc Bitton.
RépondreSupprimerJe ne connais pas ce Jeandillou (dont j'aimerais bien avoir la référence), mais à cause de Béhar j'ai lu voici bien longtemps l'étude de Michel Corvin (toujours disponible chez Nizet, me semble-t-il), qui n'est pas si inintéressante que cela.
Corvin mène une enquête tatillonne sur les faits : il vérifie soigneusement les maigres données biographiques fournis par le Collège au sujet de Torma : lieu et année de naissance (en questionnant l'état-civil), véracité du séjour mortel à Vent (en écrivant à l'auberge, toujours en activité en 1971 et qui avait conservé ses registres des années 30 : pas de trace de Torma), analyse graphologique des rares envois de Torma, etc.
Mais le plus mystérieux, dans cette affaire, c'est que si les écrits anthumes semblent réellement avoir été publiés dans les années vingt (j'en ai eu entre les mains), les stocks de livres n'ont été exhumés de la cave du libraire Jean Laize (ou Laude ? je ne sais plus) que juste avant la révélation de Torma par le Collège, après la Libération : nul exemplaire ne semble avoir circulé auparavant, excepté ceux qui comportent des dédicaces…
Ça me rappelle ce film de Bernard Rapp avec Terence Stamp et Daniel Mesguisch, Tiré à part…
Relisant le premier commentaire de SPiRitus à propos de ce billet, je relève deux remarques sur lesquelles il me semble en effet important d'insister, car elles établissent des liens sans doute volontaires entre les différents envois de cette deuxième saison :
RépondreSupprimer« L'apparition de Jarry fait d'ailleurs peut-être le lien entre les littératures finiséculaire et surréaliste » : je ne vois en effet pour ma part pas d'autre lien entre les fin-de-siècle, le surréalisme et la 'Pataphysique.
« La spirale renvoie aussi à une sorte de figure hypnotisante (voir les rotoreliefs de Duchamp, par exemple), et donc à l'hypnotisée de George. » Et n'oublions pas la "vague de rêves" surréaliste déjà évoquée, où Desnos, notamment, parlait d'or en état quasi-hypnotique.
Relisant les commentaires en pied de ce billet, deux retiennent mon attention, l'un de George - natürlich - concernant les éventuelles contrepèteries entendues dans l'inscription au dos de la "belle jambe", où il "entend surtout : yves" ; l'autre de Grégory, dont aucune intervention ne paraît anodine ou à-côté - je dis ça je dis rien - ouvrant le cercle des pataphysiciens au trio Brisset-Torma-Roussel.
RépondreSupprimerBrisset, dans ce trio, m'apparaît comme une piste non négligeable. On sait que le prince des penseurs avait basé son système linguistique sur les correspondances entre les idées et les retours de sons. L'idée est définie et développée par une série d'opérations phonétiques sur le langage et les mots, dans sa Grammaire Logique. Exemple :
La queue :
(...) Les queues réelles causaient des querelles.
Tu ma queue uses, tu m'accuses
La queue use à sillon, l'accusation.
Qui sexe queue use, sa queue use etc.
Il me semble que l'inscription Le lit veut le rêve, l'y vêt, heureux hère : le livre ère fonctionne assez bien sur ce modèle. Voici comment on pourrait la lire (merci à George en passant) :
"Le lit veut le rêve" : Le l'Yves le rêve
"l'y vêt, heureux hère" : l'Yves est heureux, (il) erre
"le livre ère" : le libraire.
Et donc, la phrase : "Le l'Yves le rêve, l'Yves est heureux, (il) erre : le libraire." Soit une inscription qui désignerait ad nominem notre Tenancier.
Par ailleurs, un récent commentaire de George - décidément ! - en pied du Quiz 16e du nom, donnait une réponse amusante visant à identifier le "libraire" : "C'est Robert Pesquet, libraire à Ménilmontant au XIXème siècle !" Notre George aurait-il donc trouvé un homonyme de ce sinistre personnage, et un homonyme qui exerçât la profession de notre Tenancier ?
Que mettrait alors en évidence l'envoi de Mouton ? que le Tenancier est au centre du Mystèrebis (qu'on en déduise pas que je le soupçonne plus que d'autres, n'est-ce pas ?) ? ou que le métier de libraire y joue un rôle de premier plan ?
Bien évidemment, Breton ne serait pas pour autant évacué : Brisset apparaissant en bonne place dans l'Anthologie de l'Humour Noir...
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RépondreSupprimerIl me semble d'ailleurs que c'est grâce à ce fameux redécouvreur qu'était Breton que Brisset a depuis ressurgi, pour notre plus grand bonheur (et je rappelle qu'on en parlait voici déjà quelques mois, à propos de je ne sais plus quoi, lorsque l'ami Otto a avoué sa complète ignorance de ce merveilleux fou littéraire — tout comme il avait déclenché le précédent Mystère en déclarant incidemment son ignorance de Jacques Abeille…)
RépondreSupprimer« Grégory, dont aucune intervention ne paraît anodine ou à-côté », précisez-vous, cher SPiRitus : c'est tout à fait vrai, mais de la sorte il ne fait que vous concurrencer (je dis ça, je dis rien…) : j'adhère entièrement à votre lecture de l'alexandrin brissetien inscrit au verso de "la jambe".
Maintenant, pourquoi le MEbis a-t-il choisi précisément une jambe pour supporter cette inscription, voilà bien ce que nous sommes en peine d'élucider ! MàL y lit surtout que ça lui "fait une belle jambe", mais peut-être faut-il songer à la traduction du mot "jambe" dans d'autres langues ? Ou bien aux jambes des caractères typographiques ? Ou encore, à suivre Otto, aux jambes (hon !) de Bayonne ?
Bien des hypothèses sont encore possibles, que nous hasardons en l'air comme une bonne partie de jambes…
Dans le trio Brisset-Roussel-Torma, je ne vois pas bien ce que vient faire Raymond Roussel, dont les procédés diffèrent radicalement (même à prendre en compte les bandes du vieux billard, etc.)
Enfin, je suis au regret de devoir avouer que ma réponse pesquetienne dolée dans le Quiz n°16 n'était qu'une boutade, appuyée cependant par une suggestion d'ArD ici-même, un peu plus haut.
Maintenant, pourquoi cette adresse, "64 Bd de Ménilmontant", où je ne trouve aujourd'hui guère qu'un bar, et comment les polices de caractères (ArD en parlait aussi tout récemment, rappelez-vous…) peuvent-elles si bien correspondre ?
Bref, on progresse, mine de rien, mais on nage (comme Bosse-de…) plus que jamais…
Ah, dites, chère MàL, quand donc vous livrerez-nous la page marquée et nous direz-vous si ArD est ou non votre sœur, dans quelque sens que cela puisse s'entendre ?
Cher George, j'opine à vos réflexions sur Torma.
RépondreSupprimerQuant à Jean-François Jeandillou, je faisais référence à son livre Supercheries littéraires. La vie et l’œuvre des auteurs supposés (Usher; 1989). Au sommaire, le nom de Julien Torma est le seul à apparaître entre crochets, comme cas à part dans les supercheries puisque celle-ci n'est pas prouvée et puisque, de plus, Jeandillou pense que si elle est, elle n'est qu'à moitié. Il en parle aussi dans Esthétique de la mystification. Tactique et stratégie littéraires. (Éditions de Minuit; 1994). Je conseille vivement la lecture de ces deux ouvrages.
Corvin, que je n'ai pas lu, s'il a de la méthode, me paraît en arriver à de très mauvaises conclusions. Surtout, je trouve ça bien ridicule, et peut-être même vulgaire, de consacrer une thèse à démonter la mystification Torma. L’œuvre de ce dernier mérite mieux que ça. Ceci dit, quels que soient les qualités et les intentions du travail de Corvin ('core vain ?), il y a tout de même quelque chose de formidable : c'est que la mystification fut si réussie qu'elle donna lieu à une thèse...
Parmi les pataphysiciens, beaucoup d'éléments semblent désigner, pas l'un des moindres, Emmanuel Peillet, as de la pseudonymie et faussaire de génie. Henri Thomas a même vendu la mèche. Le biographe de Peillet, Ruy Launoir, ne révèle rien en ce sens...
Pour ce qui concerne Roussel :
RépondreSupprimerSi "le" procédé (bien plus vaste que ce que Roussel en a révélé : voir notamment Annie Le Brun (encore elle !), et surtout Jean Ferry et Philippe G. Kerbellec), diffère bien sûr de l’œuvre brissetienne, on ne peut nier qu'il repose lui aussi sur des "combinaisons phoniques" tenant très souvent de la forme holorime, comme chez Brisset et Torma. Parmi les très nombreux exemples, citons des plus connus : le prétendant de la demoiselle devenant prêtre et reître en dents ; le fort pantalon rouge devenant forban talon rouge ; J'ai du bon tabac devenant jade tube onde aubade, etc. Notons que Roussel, comme notre MEbis fait aussi dans l'à-peu-près (comme Marcel Duchamp, dont il a déjà été question et qu'influença aussi bien Roussel que Brisset).
Dans sa très belle introduction à Jean Ferry, « Fronton virage », Breton fait d'ailleurs le lien entre Brisset et Roussel (et Allais).
Ce qui me semble également proche de Roussel dans cette phrase du MEbis, et plus largement dans le Mystère, c'est le côté rébus, énigme, chasse au trésor, procédé hermétique... J'ai été poussé, comme le faisait Roussel, à consulter le dictionnaire et je note que, selon le TLF, hère c'est aussi un « jeu de cartes qui se joue entre plusieurs personnes qu'on appelle aussi l'As qui court ou la Bête noire »
Au fait, Raymond Roussel avait pour emblème l'étoile et, comme le Tenancier, admirait Verne.
Merci pour ces informations, ces précisions et le lien vers l'entretien avec Henri Thomas (texte dont j'ignorais l'existence), cher Grégory : votre érudition me laisse pantois !
RépondreSupprimerMichel Corvin a réalisé son travail (assez vulgairement "policier", en effet) dans le cadre d'une thèse, certes, mais l'ouvrage n'est guère épais (beaucoup moins que celui de Tolstoï…) : une soixantaine de pages, 80 à tout casser. J'imagine que ce devait être une "petite" thèse, un travail complémentaire comme il fallait en fournir à l'époque pour obtenir son doctorat.
Emmanuel Peillet, donc… Ouiquipédia n'en dit pas grand-chose.
Je savais que Sandomir et Latis étaient les pseudonymes d'un seul et même écrivain, mais j'ignorais lequel : merci encore !
Mais concernant Torma, même si Peillet fut l'instigateur de la mystification, il me semble qu'il s'agit d'une création collective (qui relève du génie), tout du moins pour les textes "posthumes" abondamment fournis avec abnégation par le Collège.
Sylvain Goudemare ne serait pas le dernier à pouvoir nous renseigner sur la question, ce me semble.
J'ignorais que Ruy Launoir avait consacré une biographie à Peillet : de lui (dont je persiste à croire qu'il s'agit d'un pseudonyme), je ne connaissais jusqu'ici que Clés pour la 'Pataphysique, déniché par bonheur sur une brocante voici quinze ans.
Enfin, merci d'avoir rectifié mon erreur à propos de Roussel : je l'ai lu voici trop longtemps pour me souvenir de cet aspect de son œuvre.
Et j'ai tout oublié de "Fronton-virage", préface recueillie dans La clé des champs (encore un 10/18, d'ailleurs, entre autres !), si je ne m'abuse…