Pour la troisième fois dans cette série, nous accueillons Dominique Hasselmann qui m'a grillé sur une idée : celle de représenter en exercice d'admiration un auteur de la collection. Ce n'est pas Robert Littell que j'avais pour ma part décidé de représenter, je puis donc envisager l'avenir avec sérénité. Ces 10/18 là sont assez récent par rapport à ceux que nous avons l'habitude de représenter, mais pourquoi pas ? Si je ne me trompe, Christian Bourgois était encore à la barre lorsque ces titres furent publiés. Par ailleurs, on ne fera pas la fine bouche devant cet auteur, surtout si l'on aime l'espionnage ! Signalons le parti pris des couvertures qui n'est pas sans rappeler l'œuvre de Roy Lichtenstein. Peut être ne suis-je d'ailleurs pas en train de me tromper sur l'illustrateur. Enfin, signalons à l'assistance la grande fidélité de Dominique et remercions-le chaleureusement pour sa troisième contribution à la liste des 10/18 sur ce blog. On voit, accessoirement, que la participation à ce jeu n'est pas obligatoirement un one shot, on en aura bientôt des preuves supplémentaires...
La Boucle n° 1541 janvier 1983 |
Le Cercle d'Octobre n° 1727 septembre 1985 |
Mère Russie n° 1728 septembre 1985 |
Le Transfuge n° 1900 janvier 1988 |
L'amateur n° 1901 décembre 1987 |
Coup de barre n° 1902 février 1988 |
Une deuxième apparition du n° 1727 "Le Cercle Octobre", la première fût réalisée par Pop9 dans la (13e partie).
RépondreSupprimerEncore une nouvelle manière (t'aime à tic) de se régaler...Youpi !
Merci d'avoir repris cet envoi.
RépondreSupprimerQuelques précisions : Robert Littell est le père du plus célèbre que lui Jonathan Littell ("Les Bienveillantes", prix Goncourt et prix de l'Académie française 2006).
A propos des six 10 x 18 ci-dessus, on s'aperçoit, quand on les reprend en main, que la traduction a été faite pour les numéros 1, 2 et 6 par Mélissa et Jean-Patrick Manchette (indiqué fautivement comme "Jean-Pierre" sur la quatrième de couverture du numéro 6...).
Le maître du polar français s'intéressait aussi à l'espionnage...
Les numéros 3 ("Le Transfuge") et 4 ("Mère Russie") ont été traduits par Mélissa Manchette toute seule.
Le numéro 5 ("L'Amateur") a été traduit par Claude Gilbert.
Le dernier livre paru de Robert Littell est "L'Hirondelle avant l'orage" (BakerStreet, mars 2009), l'histoire revisitée du grand poète anti-stalinien Ossip Mandelstam.
"Poète anti-stalinien"...
RépondreSupprimerJe ne sais pas pourquoi, ces deux termes accolés me laissent rêveur. Pas que j'ai un amour profond pour le stalinisme, je trouve ce genre de carne un peu trop dure à mâcher à mon goût. Mais j'ai du mal à concevoir le "mariage" de l'anti-stalinisme et de la poèsie.
Mais, après tout, pourquoi pas...
Otto Naumme
@ Otto Naumme :
RépondreSupprimer"Printemps 1934. Dans une Russie soumise à la terreur stalinienne, le poète Ossip Mandelstam, au péril de sa liberté, de son art et même de sa vie, compose un violent réquisitoire contre le maître du Kremlin, sous la forme d'une épigramme qui circule clandestinement jusqu'à ce que Staline en apprenne l'existence.
Par les voix alternées du poète et de ses proches - sa femme Nadejda, son amie intime la poétesse Anna Akhmatova et l'écrivain Boris Pasternak, futur auteur du "Docteur Jivago" -, "L'Hirondelle avant l'orage" raconte le douloureux périple de Mandelstam qui subira arrestation, torture et exil, pour avoir osé dire la vérité.
Robert Littell, souvent considéré comme l'un des maîtres contemporains du roman d'espionnage, dévoile dans ce livre poétique un autre versant de son immense talent.
S'inspirant de la tragique destinée du grand poète russe, avec cet art qui lui est si particulier d'entremêler fiction et Histoire, il nous offre ici une méditation d'une force rare sur l'artiste face au pouvoir. A travers le récit de l'étrange fascination entre le poète et le dictateur, ce roman rend hommage à l'incroyable acte de défi de Mandelstam et explore toute la complexité de l'engagement de l'écrivain."
(Quatrième de couverture du livre cité en dernier.)
Otto, vous me surprenez de vous voir broncher devant la notion de "poésie engagée"... La poésie de Mandelstam est très belle. Du reste, il a été abondamment publié en France...
RépondreSupprimerOn vous engage à y jeter un œil. Un poète français fut aussi un antistalinien militant à une époque où ce n'était pas si courant, tout de même : Armand Robin. Vous pouvez trouver ces auteurs dans des collections accessibles.
Pour la "quatrième de couverture" de Dominique, je m'aperçois qu'on ne me lit pas. J'entérine tristement le terme, alors...
Hé oui, c'est le deuxième plat. Mais on peut aussi dire "prière d'insérer", ça fait moins technique.
RépondreSupprimerEn France, Robin ne fut pas le seul poète anti-stalinien : il y a aussi eu Benjamin Péret et la plupart des surréalistes qui n'ont pas emboîté le pas à Aragon (d'après la rencontre avec Elsa, évidemment, car "Moscou-la gâteuse", tout de même, c'était pas rien…)
Dans mon souvenir, la traduction du Transfuge est catastrophique (truffée d'anglicismes, notamment). Mais le livre est une merveille de virtuosité, avec sa construction en miroir, bien qu'il ne s'y passe presque rien.
Mais, mon cher Georgio, le "prière d'insérer" n'est-il justement pas ce papillon que l'on insère dans les livres et dont le contenu, s'il résume le livre et le pedigree de l'auteur, est également l'incitation au journaliste récipiendaire d'insérer ce dit contenu dans ses comptes-rendus de lecture ? Le prière d'insérer étant alors la béquille du récipiendaire de Services de Presse qui pousserait par trop sa flemme à négliger l'effort colossal qui consiste à ouvrir l'ouvrage et, ô audace, à le lire ? Élément crucial du SP, le voici donc rencogné au rôle d'auxiliaire de marketing sur le 2nd plat de couverture.
RépondreSupprimerVanitas vinatatum...
Ah mais, cher Tenancier, ce n'est pas la notion de "poésie engagée" qui me faisait ciller ! Bien sûr qu'il y a toujours eu des poètes militant pour une (juste) cause. Mais vous me permettrez de ne pas forcément faire de "engagé" un synonyme de "anti-stalinien".
RépondreSupprimerCertes, comme le montre la citation rapportée par Dominique, dans le cas d'Ossip Mandelstam, les deux sont intimement liés (ce qui est tout à son honneur et démontre le courage qui devait animer cet homme).
Mais, dans ma réflexion, cela allait plutôt dans le sens de la comparaison entre "poète romantique" (ou "poète surréaliste") et "poète anti-stalinien", si vous voyez ce que je veux dire. Pour être plus clair, autant je pense qu'un poète a pu bâtir son oeuvre autour du romantisme (ou du surréalisme), autant je ne pense pas que ce soit le cas autour de l'anti-stalinisme. On peut être anti-stalinien et poète, cela ne pose guère de problème (sauf en URSS à l'époque, bien entendu) mais l'on ne bâtit pas toute son oeuvre à partir d'épigrammes anti-staliniens (du reste, il en suffisait visiblement d'un pour prendre un aller simple pour le goulag...).
Quant à la "quatrième de couverture" (si chère aux journalistes - et encore plus aux commerciaux qui se chargent de la louer au plus offrant), il y a effectivement de quoi en faire tout un plat, si j'ose dire...
Quant au "prière d'insérer", je ne peux qu'agréer, c'est la "muse" du critique littéraire feignant...
Otto Naumme
Tiens, ce serait bien de se pencher sur la petite histoire du prière d'insérer (pourquoi ce masculin, d'ailleurs ?) : son apparition en feuillet volant durant l'entre-deux-guerres, je crois (due d'abord peut-être à Bernard Grasset, inventeur du marquetingue éditorial ?) puis son intégration ultérieure sur le deuxième plat, jusqu'alors muet ou présentant un bref catalogue de l'éditeur…
RépondreSupprimerTenancier, vous vous y collez ?
J'avoue - et je le fais publiquement - que j'ai repris l'expression commune de "quatrième de couverture" sans songer à la critique que Le Tenancier en avait faite en son temps.
RépondreSupprimerJe demande donc l'indulgence du tribunal réuni en l'espèce et j'ose espérer que mon séjour en camp de concentration mentale ne sera pas d'une durée qui dépasse celles connues pour le vrai Goulag.
Ne vous inquiétez pas, Dominique : pour le Goulag, on fous fournira une quatrième couverture, en plus des trois réglementaires.
RépondreSupprimerMais somme toute, ça paraît logique, d'en venir à discuter de couverture à propos de romans d'espionnage…
George, comme ça, vous envoyez les autres au casse-pipe après avoir initié la chose ? Seriez pas un peu sarkozyste, vous ?
RépondreSupprimerBon, on verra ça, pour les prières d'insérer...
http://www.lexpress.fr/culture/livre/gerard-genette_806821.html
RépondreSupprimeret un clin d'oeil : http://www.presences.online.fr/sitemorel/site/presentelelivreinserer.html
RépondreSupprimeret puis :
RépondreSupprimerhttp://feuillesd-automne.blogspot.com/2008/12/un-papillon-jaune.html
Concernant le genre de «prière d'insérer», l'usage est dit flottant (cf. Girodet, et comme souvent dans le doute, on emploie le masculin. La locution «prière de » apparaît en 1813, et «prière d'insérer» date de 1935.
RépondreSupprimer—
George n'aura pas besoin de moi pour vous retourner le compliment cher Tenancier, parce que... dans le genre j'initie, je sollicite et je râle parce que ça ne vient pas, vous n'êtes pas mauvais, mauvais (!)
ArD
J'ai dit quelque chose moi ?
RépondreSupprimerQu'est-ce que vous êtes de mauvaise foi, ArD !
En tout cas, Adria, en donnant les références ci-dessus, me dispense totalement de m'en occuper. Bonne archiviste, Adria, mais médiocre vendeuse, sauf l'amitié que je lui porte...
Merci, merci Tenancier, car en mauvaise foi, vous êtes mon maître.
RépondreSupprimer—
Dans le lien d'Adria, ravie d'avoir trouvé un prière d'insérer sur un vieil ami (Pierre Lieutaghi) du même coin que Morel, alors forcément...
ArD
Faut bien essayer d'être bon quelque part.
RépondreSupprimerSarkozyste, moi ?
RépondreSupprimerÇa r'cause hystérique, par ici !
Bon, allez, je retourne à mes Fred Deux, moi, na !
Cher Tenancier,
RépondreSupprimerl'angle de Genette et les images de Morel ne vous dispensent pas d'un savant billet...que nous attendons avec gourmandise.
Vos préoccupations mercantiles ( et toc!) vous gâchent-elles les mailles du filet ?
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerTout me gâche dès qu'il s'agit de fournir un effort, Adria.
RépondreSupprimer