Le guillemet a longtemps pallié l’absence d’italique ; ce temps est révolu et le recours à l’un ou à l’autre est bien distinct, désormais. Qu’on se le dise, le guillemet modifie le signifié, tandis que l’italique se fiche du signifié ! Le guillemet est subjectif et l’italique est objectif. Le guillemet cite, plaisante, distancie le signifiant du signifié, il minore, il « péjore » ; l’italique renforce. Bref, on ne guillemette pas des italiques : Les chevronnés ne font pas bon ménage avec les inclinés !
À la lecture d’un texte, l’intention que l’on prête aux guillemets à l’écrit disparaît, alors qu’ils affublent de plus en plus le discours.
Ce mésemploi d’ordre abusif aurait – aussi – dérivé dans la langue orale ?, dans ces phrases où, incidemment, on spécifie qu’un mot, une expression, sont à considérer « entre guillemets » ? Le locuteur veut exprimer une nuance et à défaut d’employer le mot qui convient, laisse son interlocuteur dans l’embarras du choix, le désarroi. Les tenants et les aboutissants résident dans la non-implication du locuteur qui relève à mon avis plus du syndrome que du symptôme si l’on ajoute la gestuelle imitant les guillemets avec les trois doigts de la pince palmaire pour dire que l’expression est à prendre avec des pincettes. On peut y voir une appropriation du langage : le locuteur signale qu’il emploie une expression dans une acception infléchie, personnelle voire ironique, à ne pas prendre au sens premier.
N’y a-t-il pas lieu de corréler un affaiblissement de la panoplie du vocabulaire à cet affadissement qui veut que l’on indique à son interlocuteur quels termes sont employés au sens premier et lesquels sont employés dans un sens second, en faisant appel à l’appareil figuratif ? En va-t-il de la villosité du langage au détriment de sa précision ?
Bref, grâce à ce pare-étincelles que devient le guillemet, je module, je dulcifie, je lénifie, je réfrène, je… maintiens mes distances, comme sur la route.
Le parfum est à la tempérance dans cette nouvelle ère de « tolérance » : ici, guillemets impératifs de distanciation par rapport au sens premier du mot tolérance. Soyons indulgents, car… pour tolérer, encore faut-il avoir le pouvoir de faire appliquer la loi et donc celui d’interdire.
À quand le particularisme qui nous vaudra la mention orale d’entre virgula, « entre petites verges » ? Ben oui, entre virgules, quoi ! Après tout, un mauvais écrivain n’est-il pas un pisse-copie ?
Je répondrai juste : "madame, la tolérance, il y a des "maisons" pour cela !"
RépondreSupprimerOtto Naumme
Entre parenthèses : pourrait-on dire, sans intention particulière, que la virgule nous apostrophe ?... Point d'interrogation et points de suspension. Cela dit, et dans le respect de la veuve, de l'orphelin et de l'espace insécable, il eût été moins poétique de traduire par "entre deux branches" ou "deux petits rameaux".
RépondreSupprimerNotons par ailleurs que, dans les milieux journalistiques, associer guillemets et italiques est des plus naturel lorsqu'il s'agit de faire ressortir les citations d'une personne interviewée.
RépondreSupprimerMais il est bien connu que les journalistes ne font jamais rien comme tout le monde. On les a à l'oeil.
Otto Naumme
Oui, c'est « grâce à » la presse que bien des individus ne disinguent plus bien les usages respectifs du guillemet et de l'italique puisque la presse les fusionne. C'est la marche typographique de la presse, soit, mais expliquer à l'individu lambda que la presse n'est pa LA référence, relève presque du défi.
RépondreSupprimerArD
Rien ne vaut un bon Jouette.
RépondreSupprimerSi on veut, mais ce n'est pas un Jouette qui empêchera cette dérive orale et gestuelle à laquelle se rapporte mon propos, bien plus qu'aux bons et mauvais usages du guillemet.
RépondreSupprimerArD
Certes, mais c'est quand même jouette de pouvoir disposer de pères et de repères. Pour le reste, prenons nos prochains tels qu'ils sont, non tels qu'ils devraient être (euh… pardon, je m'égare).
RépondreSupprimerAh la la, voilà que notre chère ArD va aussi s'y mettre à dire que c'est la faute des journalistes ! Décidément, cette corporation a le dos large...
RépondreSupprimerOtto Naumme
On ne prête qu'aux riches.
RépondreSupprimerCela étant, il existe tout de même un cas où l'emploi des italiques est "autorisé" entre des guillemets : lorsqu'on cite un texte dans un autre idiome.
RépondreSupprimerLa manie qu'ont les journalistes de mettre systématiquement en italiques toutes les citations est, me semble-t-il, due au fait que celles-ci fourmillent dans les articles : c'est afin que les citations, si longues soient-elles, sautent aux yeux du lecteur, de sorte que ce dernier les différencie aisément des propos du journaliste. Que je sache, il y a encore des correcteurs dans les grands journaux : ils ont dû en débattre.
Peut-être faudrait-il en toucher un mot à Langue sauce piquante.
En fait, non, ils semblerait qu'il n'y ait pas eu de débat. Je tombe chez eux sur cette page, où la chose est considérée comme acquise.
RépondreSupprimerAh, j'oubliais : en-dehors du Jouette, il y a le merveilleux Orthotypographie de Jean-Pierre Lacroux. Tiens, je vais aller voir ce qu'il en dit.
Je me permets de faire un aparté en signalant à l'assistance la grande qualité de l'illustration que nous devons à Sabine Allard. Elle avait déjà illustré la première intervention d'ArD et on ne peut qu'inciter le lecteur à visiter son site (le lien est en bas du billet).
RépondreSupprimerCe n'est pas une manie de journalistes, c'est une « marche typograhique » que la presse impose aux journalistes, probablement pour des raisons de visibilité vous avez raison.
RépondreSupprimerNon seulement, cet italique guillemtté lourdaud permet de différencier, mais en plus il « saute aux yeux » comme vous dites. Il incomberait aux journalistes de râler, car leur journal renforce ainsi plus les propos rapportés que le propos même du journaliste !
ArD
Lacroux est très très sévère sur le surbalisage ; en aucun cas, il est adepte du cumul de plusieurs signes graphiques. Guillemetter un italique, en gros, revient à renforcer le sens tout en se distanciant du propos : c'est une prouesse !
RépondreSupprimerArD
Hé bien, cela ne manque pas d'intérêt pour les vétilleux dans mon genre : c'est ici et là.
RépondreSupprimer(Tiens, plus aucun problème de copier-coller, en ce moment).
Mais voyons, chère ArD, où voyez-vous que les journalistes râlassent, de nos jours ? À mon sens, ils courbent bien trop l'échine pour s'aviser de pouvoir le faire.
RépondreSupprimerTenancier, vous avez raison : le travail de Sabine Allard (All ArD) est de grande qualité.
Chez Lacroux, j'aime bien la citation d'Henri Fournier (1903).
RépondreSupprimerCitez la, George, on vous fait grâce des italiques.
RépondreSupprimerj'ai lu ça chez Christophe où je ne peux plus répondre donc vous réponds ici :
RépondreSupprimer"En 1941 fut tourné "Pension Jonas", fil de Pierre Caron avec Pierre Larquey et, je crois Julien Carette. Cela raconte l'histoire d'un clochard qui élit domicile sous la carcasse de la baleine du muséum...
C'est le seul film à notre connaissance qui fut censuré durant l'Occupation pour un motif raisonné et vraisemblable.
Il le fut pour "Imbécilité".
Cela devrait vous plaire. "
cela m'a beaucoup plu quand je l'ai revu ; vous pouvez passer parler ciné chez moi , j'y suis sérieux ( ciné-chiner ) ; c'est vous Anonymous ? dans ce cas , merci pour Proust ! passez sans honte chez moi , j'ai quand même obtenu quelques diplômes avant de devenir con con , croyez moi :-)
Merci de rester dans le sujet de ce blog. Ce qui se raconte chez Christophe Borhen doit y rester.
RépondreSupprimerA la naissance des quotidiens grand format — tabloïd — fin du 19e siècle, la presse a effectivement décidé d’utiliser cette forme d’écriture pour attirer l’œil du lecteur sur les citations qui étaient à l’origine de l’information reprise par le journaliste. Un autre procédé consistait à passer la citation en gras (il semblerait que Ouest France ai conservé ce mode d’écriture).
RépondreSupprimerA ma connaissance, il n’existe pas de règle absolue de typographie. Il en existe plusieurs et toutes adaptées aux besoins de confort des lecteurs concernés. Ainsi le livre n’applique pas les mêmes règles que la presse — dont je suis issue — et pour cause : le livre et le quotidien voire le magazine ne se pratique pas de la même façon.
En presse, la rapidité de lecture impose un repérage immédiat du centre d’intérêt. L’analyse du journaliste vient ensuite.
Je ne saurais trop vous faire remarquer que l’ital entre guilles est moins laid que le texte en gras ou en couleur et surtout moins vulgaire.
Cela étant dit, on sait que chacun prêche toujours pour sa paroisse et que l’on ne mettra jamais tout le monde d’accord !
PS : je viens de commander le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale.
Perdita de Los Jojo
Houlà, c'est donc ici, le dernier salon où l'on cause ?
RépondreSupprimerVoici la citation (mais je vous signale qu'il suffisait de cliquer sur le deuxième lien de 18:43) :
« L’italique est au romain ce que l’exception est à la règle […]. Il arrive que des auteurs, attachant à certains mots une importance particulière, […] pensent, en les soulignant, les recommander à l’attention spéciale du lecteur. Cet expédient n’est quelquefois qu’un stratagème maladroit fait pour trahir la prétention qui l’a suggéré […]. »
Henri FOURNIER, Traité de la typographie, 4e éd. revue et augmentée par Arthur Viot, Garnier, Paris, 1903 ; réédition en fac-similé : Ressouvenances, Cœuvres- et-Valsery (France), 1997.
Au fait, à propos de l'emploi des italiques et des liens HTML à l'intérieur des commentaires, je m'étais fendu d'une petite explication à ce sujet dans ce billet. S'il y en a que cela intéresse, c'est au début du dernier tiers des commentaires, vers le cinquantième (les autres n'ont aucun rapport, pas la peine de les lire).
George, si je vous incite à transcrire les citations, c'est que cela permet de lire les commentaires dans leur continuité. Rien ne s'oppose en revanche que vous y donniez un lien, en même temps, pour que l'on s'y redirige pour le contexte de la citation ou pour tout autre raison, si l'envie nous en prend. Simplement, la lecture papillonante d'un lien à un autre ne tente pas tout le monde et je pense au confort de ceux qui lisent nos commentaires.
RépondreSupprimerIl est tout de même un aspect du billet qui m'interroge. ArD nous dit que le guillemet a pallié le défaut d'italique pendant longtemps. Cela me semble un peu curieux : quand donc est née l'italique, comment faisait-on les citations dans les manuscrits, les incunables ?
Mais mon cher, d'une part il n'y avait pas grand-monde à citer, à l'époque ; et d'autre part, nul n'avait les ouvrages sous la main : on citait les auteurs de l'Antiquité de mémoire, et tout le monde se fichait que la retrancription fût exacte ou non.
RépondreSupprimerNon, je dis cela mais je n'en sais rien, et la question ne manque pas d'intérêt (j'ai lu quelque chose à propos de l'histoire des italiques, je ne sais plus où). Allez, je dois fermer la boutique, on verra ça demain.
ArD prie son lectorat d'excuser son manque de précision. Elle souhaitait se garder de trop entrer dans les détails, souhaitant axer son billet sur la dérive orale de l'usage des guillemets qui sont non seulement gesticulés mais carrément énoncés en tant qu'expression modératrice.
RépondreSupprimerEn aucun cas je ne souhaitais procéder à une étude de l'usage différentiel et circonstancié de l'italique et des guillemets. Et encoremoins procéder à une étude comparative de ce que l'on nomme marches typographiques que se mijotent des journaux, des maisons d'édition ou tout épistolier. Les codes typographiques ne sont en rien absolus, un peu comme le vaccin anti-grippe finalement. Si on croit aux préconisation des codes typo, on se mijote sa propre sauce et en avant ! Je rappelle que ces divers code ont le bon goût de prendre en compte les deux grandes caractéristiques de la composition d'un texte : sa visibilité et sa lisibilité. Le gras, gros italique guillemetté, on peut le qualifier de vulgaire, si l'on veut, mais il est avant tout tellement ostensible qu'il écrase le texte; dans un tel cas, le metteur en pages favorise la visibilité au détriment d'une des variables essentielles d'un texte : sa lisibilité.
ArD
Je signifiais donc, de façon approximative, que le guillemet avait pallié l'absence de l'italique à l'époque de la machine à écrire, mais comme je ne l'ai pas précisé, ça ne pouvait pas se deviner.
ArD
Il semble que le tic langagier qui consiste à ponctuer les phrases avec les doigts soit en perte de vitesse. Je me rappelle avoir vu souvent Otto le faire à une époque. Moins maintenant.
RépondreSupprimerSerait-aussi le signe que la précaution oratoire n'est plus de mise ? Dans l'état actuel de notre société, ce type de distanciation serait-il devenu le signe d'une faiblesse dialectique ? Tout se crispe autour de nous, le front du refus ne saurait se contenter de guillemets.
Tenancier, peut-être qu'Otto, quand il crochetait ses propos avec les doigts, revenait de voyages dans les pays anglo-saxons.
RépondreSupprimerEst-ce qu'Otto fait partie de ceux qui parlent au présent et qui disent « à mettre au conditionnel» ?, vous savez cette sorte de tic qui veut qu'on demande à son interlocuteur de conjuguer à notre place ?
Otto, décidément, est un mythe par ici ;-)
ArD
Je ne connais pas les goût anglais d'Otto, désolé.
RépondreSupprimerQuand au fait qu'il soit un mythe, je ne crois pas qu'il veuille un billard.
Enfin le fameux "au conditionnel" que vous évoquez vient certainement du journal télévisé ou l'on use et abuse de ce genre d'expression.
Et reprenant, comme d'habitude, la balle aux multiples rebonds : ah, que oui, ces illustrations !
RépondreSupprimerQuant aux goûts anglais d'Otto (Naumme depuis belle lurette, je pense) : l'avaleur, n'est-ce pas, etc. Sans points de suspension.
Oui, C. Watson, je suis un Naumme... (et je l'ai déjà faite, celle-là...).
RépondreSupprimerEtonnant de voir à quel point on parle de ma modeste personne alors que je n'interviens même pas en ces lieux. Mais bon, ce sont effectivement des perversions anglo-saxonnes qui me poussaient, par un mimétisme puéril, à manuellement guillemetter à une certaine époque (ben oui, je l'avoue, je regardais Friends et il y a même un moment où j'ai trouvé ça drôle).
Pour le reste, chère ArD, non, je ne "mets pas au conditionnel" (vous voyez comme j'utilise bien les guillemets ?), je préfère conjuguer moi-même avec mes petits poings (et points de suspension).
Quant à mon éducation anglaise, il semblerait qu'une partie importante de son contenu soit dans le viseur de certains élus aussi larges d'esprit que pourvus d'intelligence. Dommage.
Pour en revenir au sujet, oui, chère ArD, le guille pour remplacer l'ital sur les machines à écrire, bien vu ! De même, en manuscrit (ceci dit, j'écris tellement comme un cochon que gras, ital ou autre, chez moi, c'est tout pareil, incompréhensible...).
Otto Naumme
Otto, vous êtes le personnage phare de ce blog staring system !
RépondreSupprimerMerci, chère Chèvre, mais vous seriez bien la première à penser que je suis une lumière...
RépondreSupprimerOtto Naumme
Je partage l'analyse d'Otto Naumme et celle de George WF Weaver.
RépondreSupprimerDans tous les journaux ou presque, les citations sont mises à la fois entre guillemets et en italiques : question de visibilité qui met en valeur les propos reproduits.
Dans les livres, les citations sont, la plupart du temps, placées entre guillemets que j'appellerai "Citroën". Elles n'interrompent pas ainsi de manière brutale la lecture du texte, que l'on peut autoriser pour un article de presse.
C'est pourquoi, puisqu'il y a des correcteurs sourcilleux au "Monde" ou dans d'autres organes de presse, le premier cas ne semble pas aller à l'encontre d'une règle qui serait générale et qui voudrait bannir - selon ArD, grande prêtresse du typographiquement correct - le mariage ou le concubinage "guillemets + italiques".
L'emploi de l'italique seul est évidemment un délice : il permet de souligner le sens (pourquoi Le Tenancier dit-il que "l'italique se fiche du signifié", alors qu'il le met au contraire en valeur, le dédouble ou le débusque sous son apparence ? - voire de l'enrichir.
André Breton, Julien Gracq, notamment (comme dirait Otto), sont, en ce sens, des maîtres incontestables de l'italique... à la française !
Cher D.H., loin de moi cette effroyable idée qui consiste à bannir le guillemts + italique : ce faisant, elle introduirait un épouvantail entre toutes les composantes subjectives qui servent à composer la création, l'imaginaire, le ressenti, et j'en passe ! La majorité des commentateurs s'engouffre dans le distingo guillemets—italiques : s'arrêtent-ils de lire dès le second paragraphe ou est-ce donc le fait que ce distingo guillemets—italiques les émeut ? Dès le troisième paragraphe, je prends un virage très net pour attaquer dans le lard le problème de l'emploi abusif des guillemets et je laisse l'italique derrière moi.
RépondreSupprimerRemettre en question les choix de composition des grands journaux voudrait que je prenne mes pincettes d'horloger puisque, bien évidemment, si ces choix existent en tant que marche typographique, on peut échafauder l'hypothèse que celle-ci a été réfléchie en intégrant des critères propres à la presse : la présentation en colonnes, la densité, le papier (couleur, qualité), etc.
Ma glose s'arrête à affirmer que l'on applique des choix typographiques, soit en fonction de ce que l'on trouve dans des codes typo qui ont été bien pensés, soit en fonction d'une marche typographique qui n'est rien d'autre qu'une transformation ou une adaptation des règles à un milieu, un support ou un lectorat particulier : c'est ce que fait la presse, c'est ce que font les maisons d'édition en braille.
J'ai abordé l'italique de façon approximative et secondaire, pour rappeler une confusion fréquente qu'on observe à l'écrit quand on cherche à souligner quelque chose. J'ai écrit qu'elle se fiche du signifié pour la distinguer des guillemets qui, eux, modifient le sens du mot qu'ils cernent.
Une fois cette possible confusion laissée de côté, l'italique est délicieuse, oui, puisque sa connotation ressortit à l'intime : au secret, à la douleur, au sentiment,...
ArD
Cher Dominique Hasselmann, je me demande bien où vous avez pu voir l'assertion que vous me prêtez.
RépondreSupprimerComme tout Tenancier qui se respecte, je guette les protagonistes tel un Raminagrobis, prêt à tendre une patte vengeresse à qui passe à sa portée, laissant ainsi une griffure en forme de chevrons.
On a raison de se tenir au large.
Vous voyez, cher Dominique, il ne faut rien prêter au Tenancier, il vous le rend ensuite en bien piètre état, à force de jouer au minou griffu. Difficile à croire, mais il faut l'admettre, le Tenancier est bonne patte...
RépondreSupprimerOtto Naumme
bravooooo, Otto !
RépondreSupprimerChère ArD, quelle brillante sortie (exclamation pléonastique) !
RépondreSupprimerJe dois cependant vous dire que le lecteur que je suis, et en l'espèce un lecteur qui souvent officie à voix haute, lorsqu'il rencontre un mot frappé d'italique - un mot hors citation, j'entends - change de ton, plus justement de tessiture, en même temps qu'il charge ledit mot d'une "mission" propre à conférer à la phrase même, voire au paragraphe, voire au chapitre, un sens nouveau. Aussi bien, plus qu'un procédé typographique, l'italique est alors un véritable signe de ponctuation, mais bien plus encore : il modifie le signifié.
Cher Otto, je relis votre premier commentaire : " Je répondrai juste : "madame, la tolérance, il y a des "maisons" pour cela !" "
Or, vous avez choisi d'encadrer de guillemets le substantif maison, donc "maison". Venant de vous, je me demande s'il ne s'agit pas, en creux, d'une évocation de la noble profession de tenancier (ici, point de majuscule). En outre, vous avez bien fait de ne pas mettre Claudel entre parenthèses (Paul, pas l'autre zouave).
Cher Tenancier, puis-je passer commande auprès de vous afin que vous passiez commande auprès d'ArD pour qu'elle nous gratifie d'une note bien troussée sur l'emploi des parenthèses et des tirets ?
(Qu'est-ce que je les aime ces "Feuilles d'automne" ! Contrairement aux cantonniers du coin, je ne suis pas prêt de les ramasser, je préfère les regarder.)
Oui, Chr. B., à l'oral l'italique affecte la tessiture, alors que les guillemets n'appellent pas un changement de tonalité. Nous entrons dans le vif du propos, merci !
RépondreSupprimerLes guillemets permettent de passer d'une acception d'un mot à une autre, de son sens propre à son sens figuré par exemple. En ce sens, ils modifient le signifié. La maison au sens propre a un toit et quatre murs, tandis que les guillemets d'Otto peuvent transformer la maison en lupanar !
À l'oral, Otto n'aurait pas besoin de dire «maison entre guillemets» et nous comprendrions parfaitement qu'il se réfère à un sens figuré.
Pour finir, je maintiens que l'italique ne modifie pas le signifié, il le nuance.
--
Les parenthèses et les tirets : effectivement, cela mérite une notule bien troussée, car il en va de la même subtilité que celle qui affecte de confusion le sujet de ma pénétration dans ce blog.
*-*-*
Otto... Auriez-vous une faveur à quérir auprès du Tenancier pour vous disposer dans de telles grâces à son endroit ?
ArD
Cher Chr., vous avez raison, ces Feuilles d'automne sont bien agréables, on y rencontre de fort sympathiques personnes, vous en faites partie. Pour le reste, votre remarque sur les cantonniers me remet en mémoire cette subtile saillie émise par l'immense René Goscinny dans un épisode d'Iznogoud que je relisais justement hier, évoquant un certain Bétcehpourlavi, cantonnier de son état...
RépondreSupprimerQuant à vous, très chère ArD, merci de si bien exploiter mes citations pour illustrer - à merveille dois-je dire - votre propos, parfaitement lumineux. En ce qui concerne notre vénéré Tenancier, je n'attends aucune faveur de sa part. Je sais qu'il est juste. Ferme mais juste. C'est ce qui fait sa grandeur.
Otto Naumme
N'empêche que « Pars en thèse les premiers, Messieurs les Anglais ! », outre que cela aurait témoigné d'une évidente méconnaissance des règles d'accord de la conjugaison, ça l'aurait fichu mal.
RépondreSupprimerEt s'il avait imité des guillemets à « Tirez » (les premiers)?! Il aurait eu l'air malin Lord Hay avec son sens figuré, hein !
RépondreSupprimerArD