"C'est bien dommage car la majorité de vos collègues font des efforts très significatifs ; dans ces conditions, dois-je comprendre que vous vendez ce livre à prix coûtant si je me rends à votre librairie ?"
Madame,
Si certains de mes confrères font des remises si avantageuses, c'est qu'ils ont déjà intégré le prix remisé dans leur marge. Ce n'est pas mon cas. C'est plus sain et cela fait gagner du temps à tout le monde. En réalité, je ne fais que très rarement des remises, hormis celles destinées aux confères, et celles-ci ne dépassent jamais les 10%, comme il est d'usage dans le métier. J'ai coutume d'observer une politique de prix conforme à mes estimations, sinon je me serais tourné vers la vente par enchères en lignes ou publiques. En vous expédiant l'ouvrage franco de port, je vous concédais une remise qui avoisinait celle que je pratique envers les professionnels. J'espère que vous estimerez l'effort à sa juste valeur. Alors, certes, il est bien dommage que je ne fasse pas d'effort supplémentaire, mais il serait encore plus dommage que je m'amuse à jouer les marchands de tapis. Peu d'appétences pour le palabre et surtout une certaine fatigue à songer qu'un bien culturel comme le livre soit soumis au perpétuel diktat du marchandage. Non que je répugne à mon métier de commerçant : je le fais avec un grand plaisir en achetant et en revendant des ouvrages que j'ai pris soin de choisir et de marquer. Seulement, je suis libraire.
Pas autre chose.
Je vous prie, Madame, d'accepter mes sincères salutations.
Yves Letort - Feuilles d'automne
Bonjour jtm, votre nouvelle habillage aux couleurs d'antan est apaisant à l'ouverture. (mais pourquoi avoir changé la technique de saisie des commentaires ?..suis à nouveau remisé dans ce faux anonymat)
RépondreSupprimerVotre lettre est malheureusement bonne mais vous savez sûrement que les demandeurs (et euses..est-ce pire ?) de RRR (rabais-remises-ristournes) sont souvent les plus riches de vos clients. Oui, le commerce est une grand malheur. Faudra vérifier s'il ne fait pas partie des sept plaies, ou des douze, à moins que je confonde avec la permis de conduire.
Phil
Eh oui, difficile de faire des remises lorsqu'on veut gérer son stock...
RépondreSupprimerPlus prosaïquement, voilà où nous mène ce brave monde où la "bonne affaire" devient le seul leitmotiv : ne cherchez surtout pas la qualité, seuls les - 10% comptent.
"C'est parce qu'on a pas de sous", me répondez-vous ? Eh bien révoltez-vous contre ceux qui vous spolient, mais n'essayez pas de faire crever les autres pour vous même crever moins vite.
Finalement, le monde ne change guère : 1 % "d'élites", 99% qui s'entredéchirent pour les épluchures de pommes de terre. Pourquoi se remettre en question ? Pourquoi changer quelque chose à cet état de fait ?
Bon, vu l'étincelant optimisme de ces réflexions, j'vais m'faire une p'tite tisane, moi...
Otto Naumme
Oui, Phil, je regrette également l'ancienne méthode de mise en ligne des commentaires. Je vais essayer d'y revenir, mais un défaut inhérent à cette mise en page m'en a empêché jusqu'à maintenant...
RépondreSupprimerNous verrons.
Phil et Otto, vous ne me donnez point une bonne image de l'humanité... mais je vous donne raison à tous deux !
Juste de passage pour signaler que j'ai réussi à vous remettre la rédaction des commentaire d'aplomb. Ouf.
RépondreSupprimerPfff, à quoi ça sert de se décarcasser à faire des jeux de mots subtils si personne les remarque... Trop subtils ?
RépondreSupprimerParce que les remises et la gestion de stock, ah ah... Non ? Bon...
Otto Naumme
Je voudrais rassurer les lecteurs de ce blog. Otto Naumme est un garçon charmant, intelligent, parfois spirituel, sensible, bon vivant, bref : humain.
RépondreSupprimerMais pas son humour.
Moi aussi, j'aime bien marchander comme ça qu'est dit plus haut. Pas les livres, ça j'm'en fous. Je paye quand je peux. J'achète pas quand je ne peux pas.
RépondreSupprimerNon, c'est quand je vais à l'hôtel... J'y vais avec mon oreiller (c'est mieux pour faire la queue). Quand j'arrive au gars à la réception, je lui explique mon cas... Comme de bien entendu, il ne m'écoute pas... dans ce cas-là, c'est lui qui s'en fout ! Il me file un ticket sans lever les yeux et je me remets à attendre. Au départ assis avec l'oreiller sous le cul, à l'arrivée allongé avec l'oreiller sous la tête.
Oui, ben la dernière fois que j'y suis allé, à l'hôtel des impôts, je les ai eu mes 10 %. Euh, 10 % en plus, j'avais laissé passer la date limite.
CLS, j'apprécie votre petit mot, mais une erreur s'est glissée au début. En effet, il faut lire : "Pas les livres, ça je m'en fous. Je paye quand je le peux. J'achète quand je ne peux pas" - Nuance, vous avez laissé traîner une négation dans la dernière phrase.
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