Il y a peu, j'ai reçu comme pas mal de professionnels qui vendent leurs livres sur PriceMinister, l'annonce d'instauration de frais fixes d'un montant de 20 € par mois. On passera sur les détails et les justifications extrêmement ridicules et alambiquées pour justifier cette ponction. On notera simplement qu'après avoir vanté à qui voulait l'entendre les bienfaits de l'autoentreprise, cette même société allait pénaliser des personnes en état de précarité. Mais doit-on s'étonner qu'une société comme celle-ci décide de s'assurer un revenu fixe sur les comptes les moins rentables ? Cette boîte fait son métier de "boîte", un point c'est tout. Et croire qu'une "boîte" ait des préoccupations sociales donnerait seulement des raisons pour que l'on vérifie votre état mental.
Je tournais tout de même dans mon esprit un billet furieusement torché lorsque je tombais par hasard sur le blog de Jean-Luc Tafforeau, par l'entremise d'un article qu'il cite également, ci-dessous. Après l'avoir lu, j'ai convenu que le Tenancier n'avait nul besoin de se casser le tronc. Tout y était ou peu s'en faut. Alors, avec l'accord de son auteur, le voici
in extenso. Vous pouvez également le retrouver
sur son blog et y ajouter des encouragements et des commentaires. Il les mérite.
PriceMinister : bingo… et merci ! M. Kosciusko-Morizet fête le dixième anniversaire de PriceMinister, dont il est le fondateur. Son site est devenu le numéro 1 du commerce électronique en France. Soyons justes : l'auteur de ces lignes a toujours apprécié la qualité de PriceMinister, son efficacité et, en particulier, l'absence de charges fixes et de frais de mise en vente. Dès l'automne 2003, j'y ouvrais une boutique d'occasion, où de nombreux livres, cassettes vidéo VHS (eh oui !) et CD audio ont trouvé preneurs. Fin 2006, “mes” éditions AO y ont créé un compte dit “professionnel”. La différence avec une boutique de particulier est qu'elle autorise la vente de produits neufs, ainsi que d'autres fonctions comme le calcul des éléments de facturation. Toutes les entreprises ont été petites un jour Ironiquement, le livre de souvenirs que publie ces jours-ci M. Kosciusko-Morizet s'intitule Toutes les entreprises ont été petites un jour. C'est exactement ce que je lui écrivais dans un courrier du 7 mai dernier, dont voici la citation intégrale : Cher Monsieur Kosciusko-Morizet, C’est au fondateur de PriceMinister que je me permets de m’adresser. La force de PriceMinister est sa simplicité, son efficacité et l’absence de toute charge fixe. Contrairement à vos concurrents, vous avez su vous démarquer de la sorte. Prenez garde à ne pas casser ce qui fait votre succès !
Je m’explique. Vendeur « particulier » d’occasions depuis 2003, j’ai créé en 2009 une minuscule start-up, les éditions AO. Rien à voir avec votre start-up devenue une référence, même si je rêverais d’un tel succès ! Les éditions AO impriment leurs livres en petites quantités et profitent du web pour les diffuser. Ma boutique « professionnelle » me donnait toute satisfaction avec une commission de 15% et aucun abonnement fixe. J’avais étudié Amazon et Alapage, tous facturaient environ 20 € par mois. Et voici que vous accomplissez un virage à 180° ! Facturation d’un abonnement de 20 € HT dès la première vente. Le problème est que, le plus souvent, je ne vends qu’un ou deux livres par mois, au prix moyen d’une dizaine d’euros. Le calcul est vite fait ! Certes, j’espère une croissance de mes ventes, mais ce n’est pas encore le cas. Je vous en conjure, que PriceMinister conserve sa spécificité ! Il ne devrait pas être difficile de trouver une formule plus juste. Autant 20 € ne représentent rien pour une boutique qui vend 1000 € par mois, autant, dans mon cas, c’est rédhibitoire ! Espérant que ma « bouteille à la mer » sera recueillie et son message lu, je vous prie de recevoir, Monsieur Kosciusko-Morizet, mes plus cordiales salutations. Je n'ai reçu aucune réponse à ce courrier. Je suppose qu'il s'est noyé dans l'océan des missives reçues par le P-DG. En revanche, j'ai pu échanger par mail et recevoir un appel téléphonique d'une chargée de clientèle, qui n'a malheureusement pu remédier à cette décision unilatérale mal calibrée. Relevons – et apprécions – qu'au moins il existe encore des êtres humains derrière la boutique virtuelle, et qu'ils soient autorisés à prendre le temps de s'occuper des demandes de leurs clients, aussi “minuscules” soient-ils ! Oui, en effet, comme le dit le P-DG, “toutes les entreprises ont été petites un jour”. Dommage de les “flinguer” avec des charges fixes qui compromettent leur démarrage ! Sans nul doute, PriceMinister a compté le nombre de vendeurs professionnels dans sa base de données, sorti la calculette et multiplié par 20 euros et par 12 mois. Bingo ! Oui, mais PriceMinister n'est pas un casino – à moins qu'il n'ait décidé d'en ouvrir un… en ligne ! ANNEXE Pour être exact et précis, ma (défunte) boutique professionnelle a encaissé depuis le 1er janvier, 266 euros, nets de la commission PriceMinister de 15%. Une moyenne de quelque 53 euros mensuels. Si les frais forfaitaires de 20 euros avaient été appliqués sur cette période, j'aurais dû amputer les 266 euros de 100 euros, soit près de 40%, venant s'ajouter aux 15%. Total : 55% Là, est-ce moi qui “exagère”… ou bien ? |
Ajoutons encore une chose : il est certain que pour ma part j'aurais pu tout à fait continuer à vendre mes livres par cet intermédiaire, mon chiffre d'affaire me le permettait aisément. Mais il y avait ici une aubaine pour lier mon éthique à mes propres intérêts, d'une part et le fait que, désormais, il était plus intéressant de quitter ce site qui n'est après tout qu'un bazar, fait qui pourrait à la longue porter préjudice à mon métier de libraire.
J'avoue ne guère être surpris de voir des voix s'élever contre les pratiques de PriceMinister. Pour avoir, en tant que modeste vendeur de quelques bricoles qui m'encombraient, pu tâter de leurs méthodes des plus cavalières, je n'ai pas une très haute opinion de cette gargotte et suis content de voir que je ne suis pas le seul à leur faire la pub qu'ils méritent. Le mépris des vendeurs doit parfois trouver son juste retour...
RépondreSupprimerOtto Naumme
Je voudrais préciser tout de même que pour ma part mes relations furent toujours normales avec cette boîte, et même souvent cordiales avec les salariés avec lesquels j'ai pu être en contact.
RépondreSupprimerJe pense, Otto, que vous avez été en présence d'indélicats, ce qui peut parfois arriver ici et là...
Cher Tenancier, je n'entrerai pas dans les détails, cela n'a guère à faire ici, mais c'était en l'occurrence un peu plus qu'une simple indélicatesse. Mais peu importe.
RépondreSupprimerTant mieux si vous avez eu des relations cordiales avec eux. Cela prouve déjà que vous n'avez pas eu de démêlés avec un acheteur pas très honnête... Bref.
Otto Naumme