Tenez : prenez donc le cycle que nous entretenons ici même depuis plusieurs mois autour des 10/18. N’avez-vous pas conscience que cette lente accumulation de titre et de couvertures pouvait être autre chose qu’une énumération vaguement « hype » - et à ce titre reprise par des blogs plus ou moins branchouilles – que, pour ceux qui exposent ces couvertures, il s’agit d’autre chose et bien plus qu’une collection, comme une sorte de génie qui s’incarne dans l’accumulation ? Car, mes p’tits gars, ce n’est pas la simple compilation de 10 couvertures dans un billet qui fait l’intérêt de cela mais bel et bien la lente accumulation de ces billets. De cette lenteur, de cette prudence volontaire, nous ressentons progressivement ce qu’est l’esprit du lieu, de la collection, comme si une trame reconstituée finissait de nous donner la fresque. Mais le tableau n’était pas complet sans la patience énorme, l’esprit de méticulosité qui s’est emparé d’une de nos lectrices qui, sur son propre blog, a entrepris la recension des couvertures, leurs dates d’impression, etc., de nos 10/18. A cette trame à laquelle je faisais allusion, voici désormais que nous obtenons une sorte de vibration contenue dans la liste elle-même, comme cette narcose hautement suggestive qui nous prend lors de longues énumérations, moment où l’esprit n’est plus aussi rationnel que la liste qu’on lui énumère pendant ce temps. Mais, une liste, est-ce bien rationnel ?
René Ehni
Bret Easton Ellis
Friedrich Engels
John Fante
John Flanders
Vertige de la liste, donc, vertige bâti sur du sable mouvant puisque la liste n’est pas close et que peut, par exemple, s’insérer un nom entre Engels et Fante et qu’il nous faudrait alors reconsidérer le télescopage qu’il procure.
Remercions ici Adria Cheno qui nous a donné ce travail sur son blog. Elle nous a autorisé à nous servir de celui-ci, mais nous allons patienter car d’autres billets sur le sujet sont en devenir et nous espérons qu’elle voudra bien compléter son labeur. En attendant, nous considérons cela comme une véritable œuvre onirique, cette série de chiffres, de dates, de noms comme un hommage aux énumérations botaniques de Verne, aux classements à la Perec, création ou l’on s’étourdit bien plus que dans la prose de nombre de tâcherons…
Finalement, c'est un peu comme l'image de la Vache qui rit et la perspective se mire en elle-même (peut-être pas jusqu'à l'infini ?), les couvertures deviennent ouvertures et tout se déroule en cadence.
RépondreSupprimerVous avez sans doute inventé un genre...
Compil-acteur...
RépondreSupprimer