14 novembre. L’affaire est entendue, mon Maître n’est qu’un tigre de papier, alors que le félin de la maison, c’est moi. Il se prend pour un libraire qui aurait une conscience. Mes camarades de gamelle et moi-même en rions encore. Ces humains vivent d’illusion. Tout est illusion et mensonge dans leur monde. Regardez donc mon Maître qui se croit encore spirituel et élégant alors qu’il use ses pauvres bésicles devant un écran à feuilleter des livres malodorants, son ventre commençant à couler doucement sur ses jambes maigrelettes. Nous le tolérons encore ici car il peut être encore utile à notre Parti, c’est un idiot utile. Le Parti sait se rendre charitable en laissant errer ces pauvres âmes entre les murs de leur existence. Et puis mon Maître fait moins de mal qu’il ne le croit. Mais moi, tout Président Miaow que je suis, je sais bien que ces illusions peuvent aller plus loin. J’ai vu mon Maître se laisser abuser par quelqu’un qui écrivait assez bien. Mais nous les chats savons qu’il ne faut jamais se laisser abuser par une plume. Et cette plume là a usé du mensonge en lui faisant croire qu’il avait un manuscrit chez un éditeur, qu’il allait bientôt y être embauché, que l’amitié qu’on faisait mine de lui prodiguer était un retour conséquent de sa propre existence. Mon Maître est bien naïf de prendre pour argent comptant ce qu’on lui raconte. Mais il croit lui-même qu’on le prend au sérieux lorsqu’il raconte qu’il est libraire. Allons donc ! Mais là où mon Maître n’est que naïf, l’autre humain est une pure saloperie qui soutire du pognon et des sentiments à autrui sous couvert de littérature. Nous, les chats du Parti, nous avons déjà souvent vu les ravages que les fantasmes des lettres génèrent : âpreté, mensonge, dissimulation, lâcheté… à croire que ces humains ont déjà fréquenté la Bande des Cat ! Mais, foi de Président Miaow, je sens que mon Maître s’est senti sali et déshonoré. Fort heureusement nous avions veillé au grain et le dommage ne fut que minime. Nous allons quand même et peut être devoir le renvoyer en rééducation. Notre Parti a été informé que mon Maître ne fut qu’une victime extrêmement mineure. Tant mieux, car nous avons encore besoin de temps pour achever la période transitoire qui mène à la Révolution. Quant à l’autre humain, il se révèle comme notre ennemi de classe : jouant de l’amour, de la confiance et de l’amitié, il fait partie de la clique des révisionnistes bourgeois qui puent de l’haleine et de l’âme. Pas digne de nous autres, chats révolutionnaires. |
Je crois que le parti Miaow va me reformater itou, hahahaha ! (Il serait temps, mon disque dur a presque fondu, dans c't'histoire...)
RépondreSupprimerSophie K., le Parti a décidé de faire un comité de soutien...
RépondreSupprimerBon ... j'avais un pseudo et j'ignore ce qu'en a fait le virtuel puisque je ne dicerne pas sous quoi mon commentaire apparaîtra ... peut-être.
RépondreSupprimerJe voulais juste dire au Tenancier qu'il avait sur sa cheminée une sculpture en bois que j'ai aussi.
Sorcière.
Sorcière, chaque jour nous réserve une découverte !
RépondreSupprimerAu Tenancier : Je vous en remercie tous.
RépondreSupprimerCorrection, Tenancier : après lecture de cette inélégante allusion aux "Malheurs de Sophie" chez la Maîtresse que nous connaissons, je ne remercie que vous. Je ns suis désormais plus d'humeur à subir la moindre hypocrisie de la part de qui que ce soit, ni les poignards plantés dans le dos (je n'ai pas la vocation de hérisson, ni celle de paillasson). Désormais, le moindre coup bas sera rendu haut et clair.
RépondreSupprimerBien à vous.
Je suis atterrée
RépondreSupprimerSophie, beaucoup de lecteurs de ce blogs ne peuvent savoir vraiment de quoi nous parlons réellement et sur le fait que l'histoire racontée plus haut a eu des conséquences plus graves qu'une bête tromperie sur la qualité de la marchandise. N'en disons pas plus ici car si le personnage fut public, ses côtés les plus sombres se déroulent dans la sphère privée. On enjoint donc tous ici à respecter une certaine limite énoncée implicitement par le billet : ce dont nous ne parlons pas ne doit pas être évoqué, ce dont nous faisons allusion doit être pris avec mesure. Nous avons déjà de quoi mépriser cette personne avec ce que nous savons.
RépondreSupprimerEt, Zoé, même à partir de ce qui est raconté dans ce billet, il y a de quoi être atterré, effectivement...
D'accord avec vous, cher Tenancier.
RépondreSupprimerZoë : oui, atterrant est le mot juste.
Ah, je ne saisissais pas tous les tenants et les aboutissants de ce billet mais nonobstant sa face ésotérique, j'étais très admirative de la tournure de votre billet, Le Tenancier !
RépondreSupprimerLa teneur de votre dernier commentaire me permets donc de vous faire part de cette admiration de lectrice des " Feuilles"
Valérie
Merci Valérie.
RépondreSupprimerOù l'on observe qu'à deux minuscules traits près, le «formulaire d'adhésion» et le «billet d'amour» s'écrivent de la même et contiennent tous deux l'idéogramme «livre».
RépondreSupprimerArD
De l'avantage de connaître les idéogrammes !
RépondreSupprimerJ'avais un doute, je ne l'ai plus. En tout cas, je me suis toujours gardé de louanger un talent que je ne lui voyais pas à ce point-là.
RépondreSupprimermon chien aussi, il est assez intéressant de voir que le doute était un sentiment partagé par nombre de ses lecteurs assidus. Le Tenancier n'a rien vu venir, mais sans doute parce qu'il n'était qu'une lecteur épisodique et somme toute d'assez fraîche date. En tout cas, le mot de Zoé est juste, c'est atterrant car, si l'on sait que le net favorise sans doute les petits mensonges et les arrangements avec la réalité, ici on va très loin. Je pense que nous devrions continuer de nous tenir au courant au cas où cette personne aurait des velléités de recommencer. Et, bien sûr, en écrivant cela je ne pense pas vraiment à ses travaux d'écriture mais des agissements qui en découlent...
RépondreSupprimerLà bas je n'avais pas tout lu, loin de là.
RépondreSupprimerJ'avais plus ou moins compris, mais évidemment pas cela.
Et ça ne m'intéressait pas trop, faute de temps.
Du coup, je me sens comme au début du livre II de Lucrèce, bien malgré moi.
Mais il est agréable de se sentir utile à son insu, ne serait-ce que par le biais d'un livre de citations doré sur tranche…
Le Président Miaow reviendra à coup sûr dans quelques temps pour nous dispenser sa sagesse révolutionnaire, j'en suis certain...
RépondreSupprimerIl est bien connu que Miaow sait tout, du reste.
RépondreSupprimer(oui, je sais, je n'étais pas censé sortir de ma réserve vermotienne, mais que voulez-vous, lorsque l'on a rien à dire sur un sujet, pour diverses raisons, on se rattrape comme on peut...).
Otto Naumme
Il y a bien une autre option, Otto, mais je crois que c'est bien difficile pour vous...
RépondreSupprimerA laquelle pensez-vous, très cher Tenancier ?
RépondreSupprimerVous savez que la difficulté m'émoustille !
Otto Naumme
Rester dans votre "réserve vermotienne" ?
RépondreSupprimerMais on sait que c'est trop difficile, alors...
Pfff. Puisque c'est comme ça, je boude.
RépondreSupprimerOtto Naumme
Je n'ose y croire...
RépondreSupprimerVoilà une vérité révélée et qui nous laisse pantois.
RépondreSupprimerJ'avais cerné le personnage comme versatile et parfois caractériel. Je lui découvre de pires qualités encore !
Derrière les masques, où peut-on trouver les véritables visages, surtout dans les brumes du virtuel ? Les faits avérés ne sont jamais que des indices !
Dans la "vraie vie", on ne se fie pas forcément à la bonne mine des inconnus. Pourquoi en serait-il autrement dans les univers virtuels ?
RépondreSupprimerOtto Naumme
Je relis la réponse du Tenancier à Sophie, et me revient à l'esprit la dernière proposition du Tracatus logico-philosophicus :
RépondreSupprimer« Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. »
tt, tt ! Tractatus !
RépondreSupprimerLe rouge est aussi la couleur de la honte.
RépondreSupprimerGloire au président Miaow (comme le disait à une certaine époque, en estropiant ce nom, Philippe Sollers) !