Décidément, Rennes est une ville intéressante. Après avoir
rencontré
la proposition d’un itinéraire oulipien,
votre Tenancier s’est dirigé
à proximité du parcours, dans la médiathèque fraîchement édifiée et qui
borde
l’ancienne esplanade du champ de Mars. Votre serviteur s’est
immédiatement
dirigé au dernier étage de la bâtisse pour aller examiner le Musée
Henri
Pollès. On a déjà pas mal évoqué le personnage ici et là. Libraire,
courtier,
écrivain, relieur, collectionneur, le personnage avait rassemblé une
somme de livres
dans une petite maison de Brunoy, dans la région parisienne. Plutôt que
de voir
disperser ses collections, la ville de Rennes en fit l’acquisition (
en hérita serait un terme plus juste...) et
édifia un
petit musée formé de petits îlots qui devaient reconstituer certaines
pièces de la maison. Si la reconstruction est amusante et fort
intéressante on
prendra conscience de l’incapacité pardonnable de l’exposition à
reproduire la sensation
d’étouffement qui devait saisir le visiteur dès lors qu’il franchissait
le
seuil de la demeure d’Henri Pollès. Pour le reste, si vous voulez en
savoir
plus, il vous suffit de vous procurer un numéro récent — à l’heure où
je vous
écris cela — de la revue
Le Matricule des
Anges qui recèle un excellent article d’Éric Dussert sur le
personnage et
sa collection.
On a évoqué le concept de cabinet de curiosités en pénétrant
dans cette reconstitution. Pour notre part, nous avons des doutes quant
à cette
appellation. Le cabinet de curiosités était une recension du monde qui
comportait de nombreux spécimens de « philosophie
naturelles », outre
les ouvrages censés en faire l’inventaire. Certes, Henri Pollès (comme
nombre
de bibliophiles et bibliomanes) ne collectionnait pas que des livres.
Mais
force est de constater que nous sommes tout de même éloignés de cette
notion-là. Reste un moment magique que nous espérons vous faire
partager avec
ces quelques clichés :
(Pour des raisons de fluidité de
l’affichage, on a réduit
les photographies, il convient donc de cliquer dessus pour les
apprécier)
L’homme debout
La bibliothèque russe
Le gardien
Les reliures
Rilke
La chambre Fin-de-siècle
La salle de bain et
l’entre-deux-guerres
Le bureau romantique
Henri Pollès dans sa maison
Nous n’avons pas pu tout mettre, bien sûr. Nous vous recommandons de
vous y déplacer.
Le Tenancier remercie chaleureusement les bibliothécaires
pour leur accueil et leur disponibilité. Il regrette par ailleurs qu’un
catalogue n’ait pas été édité pour l’instant, seulement quelques
brochures
forcément limitées. L’accès au musée est gratuit et comporte en outre
un
endroit où vous pourrez regarder des vidéos qui vous en diront plus sur
la personnalité
et la collection de Henri Pollès.
Clichés : : E.H. & Y.L.
Formidable billet illustré ! Il existe un catalogue de la bibliothèque de cet excellent bonhomme ?
RépondreSupprimerHélas non, mon cher SPiRitus, seulement des brochures dont une est disponible à la médiathèque de Rennes, pourvu que vous y déposiez "une demande motivée". Je pense y retourner bientôt puisque j'ai des attaches familiales dans le coin. Je me renseignerai plus avant à ce propos.
RépondreSupprimerSuperbe! Un grand merci pour ce billet en or! Wow!
RépondreSupprimerV.
Impressionnant par la densité livresque. Mais aussi par la décoration des pièces, entre Art nouveau, Art déco et autres styles que je maîtrise moins bien (pour ne pas dire "pas du tout").
RépondreSupprimerMais vous avez tout à fait raison, cher Tenancier, il devait quand même y avoir comme un sentiment d'oppression lorsqu'on pénétrait dans ce logement (et je n'ose imaginer la poussière...).
Otto Naumme
Quel bazar, et quelles merveilles !
RépondreSupprimerMais quelle misère, aussi, de songer que tous ces volumes désormais muséifiés à l'abri de vitrines ne seront plus jamais manipulés ni feuilletés…
Certes, George, mais la personne qui me semble la bibliothécaire en chef m'a confié qu'elle était arrivée au bout de la recension du fonds ce qui devrait peut-être — mais je m'avance un peu — permettre quelques expositions thématiques. Car, il faut insister sur le fait que cette exposition ne peut rendre compte de la richesse de ces bibliothèques. Le musée a été conçu comme une exposition de tableaux, une mise en scène soigneuse et qui indique assez les respect de l'ordre qu'avait opéré Henri Pollès dans ses rangements. Mais, rien n'interdit donc de ressortir quelques trésors, après tout. On ajoutera qu'il m'a semblé que Henri Pollès tenait plus du bibliomane que du bibliophile lorsque l'on considère l'état de certains ouvrages. Mais le moyen d'entretenir une telle quantité...
RépondreSupprimerAlors, certes, ils ne seront peut être pas trop souvent feuilletés, mais il est parfois bon que le temps s'arrête, rien que pour montrer ce qu'est l'amour du livre et de ce que cela signifie.
wow !
RépondreSupprimerJ'aurais rêvé rencontrer un tel personnage !!
Il n'existe pas de catalogue car ce n'est qu'il y a deux ou trois ans que la liste des livres a été finie. Il reste encore les innombrables documents à inventorier.
RépondreSupprimerW
Merci, W., pour cette précision. On espère qu'il existera un jour. Le plus pratique sera certainement sous format électronique...
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