Voici ce que j’ai retrouvé :
« […] De toute façon Valorbe mérite de passer à la postérité pour un canular digne des meilleurs d’Alphy. Il m’avait apporté des contes qui me séduisirent d’emblée : malheureusement aucun des titres de ces contes ne pouvaient donner son titre à l’ouvrage. Le lendemain, il imagina une préface – stratagème qui était en fait un alibi pour le titre trouvé, Napoléon et Paris :
« Il était une fois un homme qui s’appelait Napoléon. Cet homme habitait Paris. Pour plus de précision, disons que notre héros avait Napoléon pour patronyme et ceci est assez rare, contrairement au prénom fort répandu un peu partout. Le sien de prénom devait être quelque chose comme Bonaparte. Pour plus de précision encore, il est bon d’ajouter que ce Bonaparte Napoléon habitait la petite ville du Kentucky qui répond au joli nom de Paris… Le présent texte n’est qu’un prétexte : celui de donner un titre au recueil. Un de nos amis, des mieux informés en la matière, nous ayant assuré que, best-sellers mis à part, les titres les plus aisément négociables sur le marché de la librairie sont, dans l’ordre, les nominatifs « Napoléon » et « Paris », nous avons pensé qu’il serait vraiment trop bête de passer à côté d’une affaire si belle et si facile. »
Ce livre, à cause de son titre, eut l’insigne honneur de figurer en bonne place dans la vitrine, consacrée à l’épopée impériale, d’un libraire voisin de l’École Militaire. »
On trouvera cet extrait dans :
Eric Losfeld : Endetté comme une mule, ou : La passion d’éditer – Belfond, 1979
Bien sûr, tout le livre est à lire intégralement et plusieurs fois !
Nous y reviendrons un jour, Eric Losfeld est un Personnage qui ne peut pas laisser indifférent…
Je ne possède pas le livre de Valorbe, bien que j’ai croisé ce volume plusieurs fois dans ma carrière professionnelle. Mais je ne désespère pas d’en retrouver un pour ma bibliothèque.
P.S. : Il est généralement d’usage de donner également la page ou se trouve l’extrait. Et bien non, vous ne l’aurez pas. Z’avez qu’à lire le livre en entier !
Le Préfet maritime en possède un exemplaire : il a réédité l'une de ses nouvelles dans la Littérature est mauvaise fille ! En cas de besoin...
RépondreSupprimerCordialement
Cher Préfet, grand merci ! Mais il faudrait que je vous le fauche et ce ne serai pas courtois de ma part, car j'imagine que vous n'allez tout de même pas vous en séparer..
RépondreSupprimerJe constate que Losfeld maîtrise très médiocrement le bras d'honneur...
RépondreSupprimerJe pense qu'il faudrait donner à ce brave homme un cours sur l'art et la manière de montrer son opinion.
Que diriez-vous d'ouvrir une Ecole du bras (et du doigt) d'honneur ?
--I--
Otto Naumme
Si Losfeld est quelque peu approximatif dans la gestique, il faut signaler que, par contre, dans le style, c'est parfois expertement exécuté. Il suffit de lire les commentaires d'icelui sur Dutourd dans son ouvrage. Nous sommes loin de la pruderie langagière de nos éditeurs contemporains, même de ceux que l'on a voulu monter en exergue parce qu'un jour un procureur quelconque a pu froncer les sourcils.
RépondreSupprimerLosfeld, lui a été poursuivi jusqu'au bout...
Celui qui n'a pas lu TOUT Valorbe n'est pas digne de tenir un blog littéraire. J'ai dit. Même qu'on aurait intérêt à commencer par Voulez-vous vivre en Eps. Un chef d'oeuvre qui n'a rien à voir avec le postscript encapsulé.
RépondreSupprimerRien à voir non plus avec ce qui précède mais j'ai dit ailleurs et je le répète ici que je suis prêt à grossir ma bdc de tous les apports qu'on voudra bien me proposer. Mais ça ne semble pas se bousculer au portillon...
cls, (dépité pas député).
Ches CLS
RépondreSupprimerJe suis bien aise de tenir ce blog alors, puisqu'il n'est en aucun cas "littéraire". Il parle de livres, nuance ! Je laisse cela à ceux qui pense qu'un livre pourrait éventuellement avoir un contenu (Quelle idée !)
Précisons que votre allusion à votre BDC fait référence à un article dans votre propre blog. Je renvois le lecteur à mon article "Niouzes of the blogs - 1", disponible sur toutes les bonnes bornes internet et qui vous en dira plus. Enfin, "le sage est celui qui connaît ses limites" disait l'inspecteur Harry (Magnum Force - Ted Post 1974) et vous n'avez pas encore dépasser les bornes de votre patience. Si votre facteur a les yeux bleus ce sera bon signe. Vous comprendrez bientôt.
Amen.
Je me souviens très bien de cette anecdote que relate dans ses mémoires Losfeld, qui est mort juste avant leur parution. Je la relate souvent aux clients imprécis qui me demandent si j'ai en stock des ouvrages sur l'un ou l'autre sujet.
RépondreSupprimerQuant au livre de Losfeld, il est fort malheureux qu'il n'ait jamais réédité : je l'ai lu à sa sortie, adolescent, et il n'a pas peu contribué à me précipiter sur les chemins escarpés de la bibliomanie… Incidemment, c'est aussi grâce à sa lecture que j'ai cessé de me retenir de proférer les calembours les plus calamiteux — j'étais plus timide, auparavant (japonais).
Un seul reproche, ici-même : que la consultation des archives du blogue soit si fastidieuse.