L’apparition de la notion d’édition numérique ne cesse de susciter l’enthousiasme parmi les écrivains et même certains éditeurs. Si l’on peut se poser d’ores et déjà des questions sur la pérennité des ressources utiles à la production de lecteurs électroniques, il faut bien constater que la production sans support papier conduira à une inflation de titre et surtout du nombre de pages virtuelles. En effet, ce qui a toujours réfréné la production d’œuvres monumentales était le facteur matériel. L’édition d’un fort volume était contrainte par le coût de production du papier, de l’impression, etc. Avec le virtuel, rien de tel, le texte redevient une information sans support fixe, étirable a volonté. Pas sûr que l’on y gagne dans le sens où l’abondance n’est pas synonyme de qualité en matière de littérature. Nous risquons d’arriver à un phénomène d’altération qui sévit déjà pour la littérature de plage : le délitement du récit dans des sagas informes, avec des suites interminables. Inaugurée dans les paralittératures assez tôt, le phénomène est en train de s’investir dans les autres sphères littéraires en se Potternisant au passage. On peut craindre que ce phénomène s’accentue une fois qu’il s’installe dans l’édition électronique puisque le coût de fabrication en est considérablement allégé. Mine de rien, cette contrainte matérielle a été un facteur de la création littéraire et n’est paradoxal que pour qui prend le livre comme un support neutre, dégagé de toutes contingences. Si l’on examine bien la nouveauté dite « littéraire » (qui l’est souvent si peu, du reste) qui a cours chez les « Goncourables » le rédacteur doit se plier à la loi de l’ouvrage in-octavo de 192 / 256 pages en corps 10 ou 12 selon la typo choisie. Ce calibrage n’est pas innocent du tout, il correspond à des modèles économiques de production. Dans un autre registre, les amateurs se souviendront que Jean-Patrick Manchette révéla en son temps (*) que nombre de classiques de la Série Noire avaient été coupés pour rentrer dans ces in-douze de 252 pages. Si ces pratiques citées ci-dessus sont quelque peu blâmables, l’excès inverse qui consiste à produire des pavés de 750 à 800 pages n’est guère plus recommandable. Il se trouve cependant que ce genre de production trouve également sa clientèle, peu littéraire, elle, forte consommatrice de ces livres où l’on s’installe comme dans une sorte de torpeur.
Il ne s’agit pas de critiquer ici ce genre de littérature, non par tolérance mais parce que cela nous assomme d’avance. Cet accroissement du nombre de signe ne vient de toute façon pas de l’audace de l’éditeur ou du génie de l’écrivain. Il se trouve qu’il y a eu un abaissement du coût de production du livre et que l’on peut monter à ce nombre de pages à un coût à peu près similaire à un ouvrage de 300 pages il y a encore peu de temps. Cela pose donc un problème assez inquiétant pour ces volumes : existe-t-il donc un éditeur – ou un directeur de collection – capable de dire à ces auteurs qu’ils sont trop longs de 400 pages, parfois ? A lire certains ouvrages, on en doute sincèrement. On se dit que, abolissant métier ou sens critique (ou ne les ayant jamais possédés) ils se contentent d’éditer en roue libre des livres de genres. On s’en doute l’innovation et la qualité s’amenuisent au fur et à mesure que ces habitudes s’installent dans le milieu éditorial.
Qu’augurer avec la montée en puissance de l’édition dite électronique ? Il faut bien admettre alors que les contraintes de longueur seront abolies. Les conclusions, pour désagréables qu’elles sont, apparaissent inéluctables : il semble bien que – à moins d’un éditeur s’emparant de la chose – tout un pan d’une certaine littérature est voué à la médiocrité.
Il faudra encore un certain temps – désolé – rechercher la qualité dans la contrainte, celle qui fait place à l’imaginaire par sa concision et sa force poétique. Dans le livre papier ?
(*) - Pratique que Manchette justifie magistralement - comme d'habitude - dans le même article (" Trahison sur Commande", in : Charlie Mensuel n° 133, février 1980, repris in : Chroniques, Ed. Rivages, 1996, p. 94)
Pour moi, le danger de la publication numérique, c’est que l’éditeur
RépondreSupprimer- Sera moins regardant à la qualité puisque cela ne lui coûtera rien
- Aura moins de frais (papier, mise en page, maquette)
- Finira par faire payer un fichier au même prix qu’un livre papier une fois que cette pratique de lecture sera entrée dans les moeurs.
Pour le lecteur, on perd le plaisir de fouiner dans les librairies et celui du contact avec le livre. De plus, même avec une « liseuse » lire sur écran reste moins agréable. Et si toute ma bibliothèque se retrouve sur un mini-PC, qu’adviendra-t-il de mes fichiers en cas de panne (ou quand il faudra acheter une « liseuse » techniquement plus performante ?
Quant au reste, je ne suis pas certain que la contrainte du nombre de pages garantisse la qualité littéraire d’un ouvrage. Cela fait surtout moins de frais pour l’éditeur et cela lui assure un public (lequel hésite devant les grosses briques, sauf, curieusement, si c’est un navet à emporter à la plage).
Levons une ambiguïté : loin de moi l'idée que de faire court soit un gage de qualité littéraire. Mon propos était d'indiquer que les standards de production d'un certain genre de littérature avaient évolué et qu'ils risquaient fort de continuer dans ce sens de par l'impéritie des acteurs de l'édition. Pour autant, un texte possède génétiquement une dimension, qu'il tut de fiction ou nom, qu'il s'intéresse à tel ou tel genre. Outrepasser cette dimension, c'est accoucher d'un monstre. Il ne faut pas se leurrer sur le contenu des livres électroniques, malgré les rodomontades de certains éditeurs "militants" en la matière : la production sera consacrée à ce qui se vend le plus : le mainstream et le roman de gare, les biographies des hommes politiques et des gens de la télévision, les livres de BHL, parce que plus que jamais c'est une logique de production et de rentabilité du support qui sera en jeu et non le roman que vous pourrez y lire. Mais revenons un peu sur cette contrainte du livre à 228 pages, par exemple. Ce n'est pas moi qui la décrète, mais je l'observe pour avoir vendu de ces spécimens pendant presque trente ans. On y trouve des ouvrages remarquables et d'incommensurables merdes. On se dit tout de même que, l'écrivain étant payé au signe publié, la tentation sera grande d'en rajouter à partir du moment où les limites ne seront plus impératives, comme la quantité de papier à utiliser. Il ne semble pas que certains gardes-fous soient opérationnels dans certains milieux littéraires pour limiter cette inflation.
RépondreSupprimerVotre dernier paragraphe vient à la rencontre de ce que je pense et dit : c'est à ce public-là que s'adresse le livre électronique. Quant à vos remarques sur son utilité, nous les connaissons et y adhérons. On y reviendra du reste de temps en temps sur ce blog.
J'ajoute un peu ironiquement qu'un texte nul et court est tout de même plus supportable qu'un texte insipide qui s'étale sur un millier de pages. C'est donc, tout de même une contrainte bénéfique...
RépondreSupprimerPas bête, ce que vous dites chez moi, Monsieur Le Tenancier...ET c'est un monsieur sans orthographe et de peu de style qui vous le dit...Un monsieur plein de bile...J'arrive pas à mettre la main sur le commentaire de votre pote, voir s'il en a, lui, du style...oN m'a signalé gentiment ce commentaire
RépondreSupprimerEt je ne suis pas, cher Tenancier, de l'avant-gare des déçus...Je suis de la vieille garde un moment fourvoyée. Demandez à votre pote s'il ne s'est jamais fourvoyé, au lieu de gerber sur tout le monde, qu'on dirait que c'est lui, le malade du foie. Moi, je gerbe sur ce que j'ai pratiqué. Suis pas du genre à être revenu de tout sans être allé nulle part.
Amicalement à Vous, Cher Tenancier
Ouh la, Bertrand ! Si ce que vous me dites m'est assez compréhensible, il faut indiquer tout de même au lecteur de passage que vos propos ressortent d'une correspondance en dehors du cadre de ce billet. Pour éclairer un peu ce fameux lecteur, renvoyons-le donc à votre blog et surtout à ses trois derniers billets qui se rattachent assez au propos du mien ci-dessus :
RépondreSupprimerhttp://lexildesmots.hautetfort.com/
Enfin - et je refermerai assez vite cette parenthèse privée - je comprends que la critique de mon pote vous soit désagréable et elle l'est tout à fait. A sa décharge je puis vous dire que c'est une personne qui dégaine souvent un peu vivement et qui est également capable de revenir sur ses vues et pourrait devenir même un soutien. Mais il est vrai que le cadre de la discussion ne se prêtait guère à la nuance ou à la retenue (Facebook est un lieu paroxystique). Je vous incite donc à en faire preuve de votre côté car je sais fort bien que vous vous plaignez de quelqu'un qui bien près de partager vos opinions. Ce que ne pouvait sans doute pas deviner la personne qui vous a transféré cette conversation.
Bien cordialement à vous.
" A sa décharge je puis vous dire que c'est une personne qui dégaine souvent un peu vivement "
RépondreSupprimeralors, je serais bien mal inspiré de lui en tenir grief!
Pardonnez, oui, cette parenthèse privée qui, finalement, n'avait rien à faire là.
Amicalement itou.
Pour ce qui concerne la taille (qui ne compte pas, on le sait) des livres, j'avoue être d'un avis opposé à celui de ce cher Tenancier.
RépondreSupprimerNon, l'édition numérique n'engendrera pas de textes plus longs. Du moins, ça ne sera pas un "systématisme".
Tout d'abord parce qu'il y a, entre autres, une raison principale à cette inflation des livres actuels, tendance que l'on trouve surtout dans certains genres littéraires, la "fantasy" en premier lieu. Un genre où la trilogie de "machins" de 800 pages et plus est devenue la norme. La raison est "toute bête" : le lecteur a l'impression d'en avoir pour son argent. Les trois euros d'écart entre un bouquin de 250 pages et un pavé de 800 pages lui semblent injustifiés - il se penche donc plus volontiers sur le gros bidule que sur le petit maigre - sans la moindre considération de qualité, bien sûr (et le Tenancier a raison, des merdes de 200 pages, il y en a, comme des merdes de 800...). Et, de fil en aiguille, nombre d'éditeurs n'ayant guère plus d'imagination que celle de "copier ce qui marche chez les concurrents", tout le monde s'est mis à produire du pavé (que, pourtant, tout le monde sait être indigeste...).
Mais ce côté "encombrant" est valable dans une librairie, où chaque opus va tenter de se faire plus gros afin de se pousser du col (et, en ce qui concerne la "fantasy", avec des couvertures toutes plus ahurissantes de médiocrité et d'absence d'originalité les unes que les autres). Faut être "gros" pour se faire voir.
Ce qui n'est absolument pas le cas en matière d'édition électronique. La taille du fichier importe peu au lecteur. Quant au nombre de pages, en soi-même, il n'aura pas d'impact.
Au contraire, j'aurai même tendance à penser que les ouvrages créés pour l'édition électronique iront vers un raccourcissement certain. D'une part parce que, du point de vue de l'auteur (et de l'éditeur), se posera la question de "pourquoi se faire ch... à pondre 800 000 signes là où 300 000 suffisent pour faire un roman que de toutes façons le lecteur verra pas la différence". D'autre part, parce qu'un format court est plus "raccord" avec les us de lecture électronique - qu'il s'agisse d'articles ou d'autres types de textes : "short is beautiful"...
Précisons en tout cela que ce n'est pas que je trouve ça bien ou pas (la seule chose étant que je trouve la "fantasy" abominablement barbante), mais que cela me semble devoir être ce qu'il va se passer.
Otto Naumme
(suite, ce ù%$!/&#@£ de blog n'autorisant pas des commentaires de plus de 4 096 signes)
RépondreSupprimerComme ce cher Feuilly intervenant plus haut, je n'ai guère envie de lire sur une liseuse. Mais avouons que lui, moi et quelques autres ici formons une catégorie peut-être un peu à part (sans aucune arrogance d'aucune sorte), celle de lecteurs amoureux de la "chose" livre.
Mais, cela étant, je ne suis pas forcément d'accord non plus avec ce cher Feuilly. L'éditeur sera regardant autant qu'avant à la qualité de ce qu'il publie : il faut bien vendre... Et je n'ai pas souvenir que le passage du papyrus au parchemin ou des incunables à l'impression aient eu un impact sur la qualité des ouvrages publiés. La différence qui se fera, à terme, c'est la profusion : tout un chacun peut publier son oeuvre sans problème et à moindres frais, beaucoup moins cher qu'à compte d'auteur sur papier. Et certains éditeurs se laisseront peut-être aller à publier des ouvrages qu'ils auraient refusé sur papier, c'est à voir : à voir parce que, même si les frais sont réduits par rapport au papier, l'édition électronique coûte quand même de l'argent. Travail d'éditeur (chez certains...), correction, maquette, conversion du fichier de base en format de lecture (au moins un, voire deux, trois ou plus selon les cibles visées), tout cela coûte de l'argent. Pour des rentabilités parfois aléatoires. Dépenser ne serait-ce que 300 € pour un ouvrage qu'on ne vendra pas à plus de 10 exemplaires, voilà qui me semble peu probable...
En revanche, pour les prix, il est clair que c'est le risque : que l'éditeur le fasse grimper de manière plus ou moins discrète. Avec, pour lui, le risque d'ainsi encourager la copie illégale (phénomène vu et revu dans l'univers musical...).
Quant au "butinage" dans une librairie, qui fait que vous allez acheter un livre sans aucun rapport avec ce que vous veniez chercher, c'est là le défi des "librairies électroniques", trouver un moyen de proposer une "balade numérique" dans les rayons, de mettre en avant telle ou telle couverture. Là, il y a du boulot...
Quant aux formats de lecture, si le Tenancier m'y autorise, j'y reviendrai un de ces jours dans un texte que je lui soumettrai (j'aime à me soumettre aux humeurs du Tenancier...).
Otto Naumme
Moui... cher Otto. Vous oubliez tout de même, une chose assez prosaïque : l'auteur est payé au signe. Cela signifie qu'il sera toujours valable de pondre une merdouille d'un millier de pages parce que ce sera plus facile que de faire dans la qualité. Quant au passage du manuscrit à la chose imprimée, je regrette de vous dire que cela a eu une influence notable sur la chose écrite, ne serait-que parce que sa facilité de diffusion apporta une révolution intellectuelle qui allait se retrouver dans le livre, par rebond. Cela a changé également la qualité des livres dans les deux sens, la littérature de colportage - les canards par exemple - fit son apparition dès qu'on sut reproduire en quantité un texte court (par la xylographie) sur une feuille. Le ragot écrit se dissémina. Nous n'allons pas refaire l'histoire du livre dans ces commentaires, mais il est indéniable que l'apparition de nouveaux supports apporta des changements notables dans le message transporté. On peut s'attendre à la même chose pour le livre électronique, pour le meilleur et pour le pire.
RépondreSupprimerNous reviendrons sous peu à un autre aspect du livre électronique, sur le sujet de sa pérennité. On attend également avec impatience l'exercice d'Otto !
J'ajoute à votre joli moulin, Otto, que l'on peut aisément imaginer que d'ici peu de temps les éditeurs numériques verseront dans le préformatage de leur maquette à laquelle les auteurs seront priés d'intégrer leur «numériscrit».
RépondreSupprimerCela amoindrira le coût d'amortissement; c'est bien ainsi que procèdent des éditeurs papier de type Lharmattan.
—
Votre note sur les formats de lecture, fera-t-elle l'objet d'une notice de livre imaginaire ? Je me disais, comme ça, que vous pourriez faire d'une pierre deux coups pour satisfaire les désirs de notre Tenancier.
—
ArD
ArD, je ne me fais plus d'illusions sur le sujet de ces notices. Je suis un Tenancier abandonné...
RépondreSupprimerPour revenir au sujet de votre préformatage, ArD, il n'est pas nécessaire dans les logiciels actuels, ce me semble, d'avoir une longueur donnée. Les limitations de l'Harmattan me semble plus du fait de l'impression et du brochage.
RépondreSupprimerCher Tenancier, un auteur payé au signe ? Bigre ! Vous me surprenez ! J'ai toujours cru qu'il était payé au pourcentage sur ses ventes, pas sur le nombre de mots produits - ou alors nous n'aurions depuis longtemps déjà que de la littérature fleuve.
RépondreSupprimerCertes, je sais bien le temps où nos feuilletonnistes étaient payés à la ligne et, en perverse conséquence, pondaient au kilomètre des dialogues du type :
"- Ah !
- Non ?
- Si !
- Oh ?
(etc.)"
Mais, vous en conviendrez, l'auteur d'une merdouille moderne de 1 000 pages touche certainement moins que celui d'un best-seller de 300 pages...
Après, certes, faire de la qualité n'est pas simple - que ce soit sur 300 ou sur 1 000 pages (n'oublions pas qu'il existe également des oeuvres "fleuve" de qualité, n'est-ce pas ?).
Quant à l'impact de l'imprimerie, certes elle permit la cancanerie, mais aussi l'apparition de multiples chef-d'oeuvres qui seraient peut-être restés ignorés sans cela.
Pour dire que le support n'a pas d'impact sur la qualité des oeuvres, m'est avis. De tout temps, il a été produit des merdes et des chef-d'oeuvre. Et il m'étonnerait qu'il en soit autrement demain...
Otto Naumme
Chère ArD, oui, bien sûr, le préformatage est même sans doute d'ores et déjà dans les tuyaux...
RépondreSupprimerMais il en sera de même en numérique comme sur papier, certains éditeurs feront "au kilomètre", d'autres un travail plus ou moins créatif en la matière.
Pour ce qui est de la notice, j'avais un sujet en tête, mais c'est vrai que les notices déjà publiées m'ont quelque peu intimidé - je serai forcément fort loin de leur qualité...
Mais il est vrai que les formats de lecture me semblent une superbe idée en la matière, également.. Je vais creuser...
Mais ça ne sera pas pour tout de suite, d'autres écrits plus rémunérateurs (encore que...) me demandent un peu (beaucoup...) de mon temps...
Otto Naumme
Je crois que le sujet dérive. Le plus long roman de la langue française est "Artamène et le grand Cyrus" et fait un tout petit peu plus de 13 000 pages, preuve évidemment que la limitation est parfois un sujet quelque peu théorique puisque le texte date du XVIIe siècle !
RépondreSupprimerCela dit, on pourra toujours trouver des exceptions et des explications.
Or, ici, je ne veux pas donner une explication univoque mais le fruit de quelques observations après avoir vendu de la littérature industrielle pendant quelques années. Sans doute n'ai-je pas été assez précis dans les paradigmes que j'énonçais. Il va sans dire que ce billet parlait d'un certain type de littérature ("de genre" comme je l'indique dans le corps du texte) et dans un cadre de production non confidentielle, calibrée par des impératifs industriels également. C'est précisément de cette littérature-là dont je parle, celle-là même qui sera l'objet de l'édition électronique, déjà calibré par les grands groupes de communication. Faire de ce cas précis une généralité est - j'en conviens et peut-être n'ai-je pas été assez précis, effectivement - un non-sens, surtout pour les écrivains qui font preuve d'un long et lent travail de création. En tout cas, ça ne remet en rien en cause mon analyse, dans le sens où celle-ci n'a jamais été l'énonciation d'une vérité universelle mais l'observation d'un cas qui viserait bien à l'universalité pour le bénéfice tenants de la non-pensée culturelle.
Votre conclusion au dernier commentaire est presque tautologique, elle énonce le pire et le meilleur d'un outil. Je n'étais pas du tout sur cette ligne, elle me semble un peu trop simple et, connaissant votre Tenancier, un peu offusquant pour son intellect.
(Et effectivement, il ne sont pas payés réellement au signe ces auteurs. Mais beaucoup de collections encore exigent un calibrage et proposent une rémunération en rapport avec ce calibrage - per se : au signe. Voilà, justement, je suis en plein dans mon sujet, celui de la littérature industrielle !)
RépondreSupprimer