Pour du beurre

Pour amorcer l'inspiration ou pour amorcer la pompe - allons même jusqu'à déclencher la pompe inspirante - du jeu proposé par le Tenancier, celui-ci a décidé de montrer l'exemple par une notice élaborée par ses soins. Précisons que ceci est un exemple et non un modèle, le Tenancier ayant renoncé à servir de modèle à quiconque depuis qu'il est en âge de se regarder dans la glace. Et il est encore moins un exemple.
Il est toutefois recommandé de fournir à ce blog quelque chose d'aimablement déconnant. Rien n'est pire que les jeux où l'on ne s'amuse pas. Le Tenancier sera intraitable sur le sujet. Si le lecteur ne s'est pas autant amusé que le rédacteur avec sa notice, à quoi bon ? Évidemment, cet exemple compte pour du beurre et ne sera pas retenu pour le catalogue que l'on espère réaliser au bout la dizaine de notices publiées dans ce blog ! L'image est facultative, bien sûr...


Mannesonne (Victor, Amédée, Marie de) : Le crâne de Voltaire enfant
Etude de physiologie comparée, ornée de soixante-sept gravures & cinq planches hors-texte gravées au burin par Charlet.
Paris, Emile Bazenhault, 1847

In-8°, 528 pp, rel ½ veau tabac à coins, pièce de titre rouge, fleurons, tranches jaspées, plats un peu frottés – Ex libris d’Arthur Conan Doyle – quelques rousseurs, annotations marginales à la plume de la main de Doyle. Bien complet des gravures, petite déchirure sans manque à l'une des planches rempliées in fine.

Cet exemplaire modeste fut acquis par le célèbre bibliophile Jean-Baptise Schindler lors de la célèbre vente de la congrégation des Ascensionnistes. Comme on le sait, l'ouvrage est fort rare puisqu’on n’en recense que sept jusqu’à présent (Otis, Roult & Combal., p 12258), dont le présent volume. Victor de Mannesonne fut un physiologiste qui prétendit contrer les « théories allemandes » en matière de phrénologie et de physiognomonie, incarnées par Gall et Lavater. On sait que, malgré le soutien de François Arago et la bienveillance d’Honoré de Balzac, il ne put trouver rapidement un éditeur pour ce travail qu’il estimait révolutionnaire. La malchance le poursuivit le jour même de la parution tant attendue de son ouvrage, jour qui avait pourtant bien commencé par une communication à l’Académie des Sciences. L’issue n’en fut pas heureuse et jusqu’à la fin de sa vie, il dut endurer les suites de cette conférence où il lui fut répliqué cette formule lapidaire à la conclusion de son exposé : « Et Lavater, mon cher Mannesonne ? ». Au terme de cet épisode, Le Vicomte de Mannesonne fit détruire la presque totalité du tirage après l’avoir racheté à son éditeur. Les quolibets le suivirent jusqu’à la fin de sa vie qui survint très rapidement en 1850. (Kone & Otis et al., p 23)
Exemplaire de travail de Sir Arthur Conan Doyle qui semble l’avoir reçu de George Bud au début de leur collaboration. Il apparaîtrait que cet ouvrage ait influencé sa carrière d’écrivain, bien que les spécialistes se perdent en conjectures sur la réelle influence des travaux de Mannesonne sur Doyle.
750 €

10 commentaires:

  1. Le Tenancier remercie Alphonse Allais.

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  2. Ouch, faut aussi trouver une illustration ?
    Ca va pas simplifier les choses...

    Otto Naumme

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  3. Ah non Otto, à qui le dîtes-vous ? Vous jouez alors ? Ouf !
    ArD

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  4. Bien sûr que je vais jouer ! Je ne garantis en rien la qualité ou l'humour de la chose, mais je vais jouer...
    Quant aux illustrations, le Tenancier m'a houspillé par d'autres voies pour me rappeler qu'il avait bien précisé que l'illustration était facultative. Aïe, pas taper !

    Otto Naumme

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  5. Oui, le Tenancier ne réalise pas bien qu'il nous faut lire et relire son mode d'emploi, ou sa règle de jeu. Aussi, découvré-je aujourd'hui que ce n'est pas la notice qui doit être imaginaire, mais le bouquin en fait.

    Pour l'illustration, vous n'aurez qu'à gribouiller un croquis, Otto. On va finir par faire équipe, on le droit (!) [Si on l'avait pas, on pourrait prendre le gauche, notez.]

    ArD

    ArD

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  6. Julien, je ne suis pas très cher, vous savez...
    ArD, si je pars d'un rappel de la bibliothèque du Comte de Fortsias, il était fort à parier que les ouvrages n'existaient pas.

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  7. Ce comte-là... C'est bien la raison pour laquelle je suis retournée lire la règle. (Ça fait cinq fois que je la lis.)

    Dans votre notice au beurre, peut-on imaginer que vous eûtes pu présenter les cinq planches en illustration ?

    ArD

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  8. J'aurais pu. Mais la supercherie aurait été plus difficile à réaliser car Charlet a vraiment existé et je ne sais s'il a exercé dans le dessin anatomique qui semblait une spécialité avec ses illustrateurs propres. Il aurait fallu ici imiter l'illustrateur ! N'oubliez pas que ce billet fut largement improvisé car on avait commencé à me proposer des notices pour catalogues de livres neufs (avec résumé du roman et biographie de l'auteur) ce qui est un peu éloigné de la philosophie du catalogue de vente de livres anciens ou d'occasion. Il fallait donc que j'éclaire la lanterne de nos lecteurs de façon explicite.
    Les faux livres de ce blog ne sauraient se confondre avec les faux livres d'un blog de critique littéraire. Notre exercice est plus drôle et plus périlleux car il ne "s'autoalimente" pas (un roman imaginaire, voire un essai est une création autonome dans le cadre d'un catalogue de neuf) ; il fait appel à des éléments exogènes variés : histoire du livre, éléments bibliophiliques, histoire littéraire, etc., et par dessus tout, et je l'espère avec ferveur, un bonne dose d'humour des participants. Mais de ce côté, je ne me fais pas trop de bile.

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  9. A noter, ArD que la notice est aussi imaginaire que le bouquin. Quant à moi, peu me chaut que votre reliure soit en chachlick mercerisé... mais il va falloir tout de même le justifier sur ce plan-là, tout de même. Il est cependant plus difficile de dire n'importe quoi sur le descriptif (à part les matériaux utilisés) que la notice elle même.

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