« […] Le petit rond disponible directement sur le clavier du PC (peut-être du Mac, j'ai la flemme de me lever et d'aller vérifier sur celui qui traîne chez moi sous une couche de poussière de plusieurs mètres), le petit rond, donc, est le symbole du degré (d'angle). C'est donc à tort qu'il est utilisé dans un grand nombre d'abréviations par une foultitude de gens. Ce n'est pas parce qu'une foultitude de gens écrivent des conneries (ce qui n'est pas nouveau et pas seulement dans le domaine des abréviations) que vous, Tenancier de mon cœur, devez emboîter le pas comme à l'armée que vous aimez tant ou comme chez les ovins du copain de Pantagruel.Il faudrait ici s’arrêter longuement sur la signification de ces formats, ce qu’est un in-octavo, un in-douze, etc. On sera bien forcé d’y revenir un de ces jours. En attendant et trop brièvement, ces appellations sont en rapport avec le pliage de la feuille imprimée pour former un cahier. Ainsi, l’indication du format de la feuille originelle (Aigle, Jésus, Raisin, par exemple) suivi du nombre de fois ou celle-ci a été pliée (in-4°, in-8°, etc.), donne une idée du format final du livre. En réalité, la chose est plus floue et plus compliquée. Réservons-nous pour quelques explications supplémentaires ultérieurement et contentons-nous de cela pour le moment.
Par ailleurs, recentrons sur les formats de livre, seuls les formats dont le nom complet se termine par un «o» (folio, quarto, octavo, etc.) ou d'autres mots se terminant par «o» (numéro) peuvent s'abréger en utilisant un «o» supérieur. In-six, in-douze, in-dix-huit, in-vingt-quatre, etc. ne se terminent pas par un «o» et donc ne peuvent pas s'abréger en utilisant un «o» supérieur et encore moins un degré.
Il n'est absolument pas une faute d'abréger in-octavo (prononcer ine-octavo) en utilisant un 8 suivi d'un «o» supérieur. Il n'est absolument pas une faute d'écrire in-8 pour la même abréviation mais il faut alors prononcer ain-huit. Deux versions de l'écriture du même format l'une latinisante, l'autre francisée.
Pardonnez-moi de ne pas avoir été chiant plus tôt sur votre blog, j'essaierai de l'être plus souvent dans l'avenir.
Votre bien dévoué,
cls. »
Alors, certes, selon le raisonnement de CLS, j’ai tout à fait tort d’écrire in-douze comme cela : « in-12° » au lieu de « in-12 ». Il a raison. Sa démonstration est imparable. Mais on voudrait tout de même ici se réclamer d’une certaine license qui fait que l’exercice du catalogage n’est pas forcément un exercice scientifique mais la production des propres idiosyncrasies d’un libraire, parfois. Cette façon d’abrévier les « in-douze » remonte tout benoîtement à l’époque ou le soussigné effectuait son deuxième apprentissage à la Librairie Max Ph. Delatte. – "Deuxième apprentissage" signifie ici que cela allait passer de boulot, job à métier, ce qui vous fait basculer dans une manière de vivre et non un pis aller… Cher CLS, vous connaissez la somme d’érudition et le savoir de cet homme. Il semble bien que ce fut lui qui me transmit cette façon d’écrire cette abréviation. Peut être pas, la mémoire est faillible. Néanmoins, cela est lié profondément à ce moment où je redécouvrais la librairie et où je m’y enferrais définitivement.
Mon CLS, il serait déshonnête de ne point vous rendre justice, mais je crois qu’il serait déloyal de renoncer à ma façon de faire cette abréviation au nom d’une pressante et sévère scientificité. Le prix de la fidélité à soi-même, celui de la reconnaissance et du plaisir, celui de la mémoire, peut parfois se payer d’une petite erreur.
Je règle volontiers ma dette avec cette menue monnaie chaque jour que je décris un livre de ce format.
Je suis taureau et non pas coq, je ne saurais dont pas produire des poulets. Même mal assis, ce qui n'est pas le cas, je suis debout.
RépondreSupprimerLe respect scrupuleux de ses erreurs a conduit notre belle humanité là où elle est et où elle est fière d'être : au bord du gouffre. Ne lui reste plus qu'à accomplir, pour son plus grand bien, ce qu'elle brûle de faire : un grand pas en avant. Ce qui devrait vous réjouir tout autant que moi.
Avoir des oeillères n'est pas aussi négatif qu'on pourrait le croire. Leur port prouve au moins qu'on n'est pas aveugle. C'est déjà ça...
Inoxydablement vôtre, mon ami.