Les illustrations représentées ici n’existent en réalité pas sous cette forme, ce sont des filigranes que l’on retrouve dans les papiers produits par des moulins. Vous connaissez certes les filigranes qui transparaissent dans les billets de banque. C’est exactement le même principe. Ces filigranes sont en quelque sorte les marques de chaque moulin de papier. Ils servent également à identifier les formats des feuilles. Ainsi, tout bêtement, le format raisin est orné d’un filigrane représentant… une grappe de raisin, bien sûr. On vous a déjà amplement parlé du format de papier et subséquemment de celui des livres. Pour y revenir, cliquez ici.
Reste un petit mystère. Ces marques de filigranes – ainsi que la marque d’éditeur de notre autre petit jeu - ont été prélevées sur un ouvrage américain d’Ersnt Lehner : Symbols, signs & signets, mais pour le cas qui nous occupe ici, nous n’y trouvons que des renseignement sur la localisation et la date, sans plus d’explications. L’un d’entre vous saura-t-il donner plus d'informations, comme le nom du moulin, le format ?
Lübeck (1559) | |
Naples (1436) | |
Pays Bas (1578) | |
Pavie (1453) |
Pour être complet sur le sujet, il faudrait ici faire un long développement sur la façon de faire un filigrane. On a préféré s’en sortir lâchement en reportant le lecteur vers un petit site pas très joli mais assez bien fait sur le sujet :
Papetiers,Filigranes et Moulins à papier
On ne se fera pas faute d’en causer un jour, tout de même.
Les filigranes les plus anciens sont italiens (la colonne est connue à Bologne dès 1323). On repère le lys héraldique à Paris dès 1366, l'ancre à Venise en 1376, la tour à Wurtzbourg en 1447, la balance à Vienne en 1504. Mais le filigrane le plus célèbre est la tête de bœuf à la barre haute se terminant en disque (Paris, dès 1451) et ses variantes.
RépondreSupprimerOn doit au chercheur Briquet le début du recensement des filigranes :
http://www.ksbm.oeaw.ac.at/_scripts/php/BR.php
Le fichier Piccard des archives de l'état de Stuttgart (nom de la collection constituée par Gerhard Piccard) en comporte plus de 100000, dont trois volumes sont consacrés uniquement à la tête de boeuf :
http://www.piccard-online.de/start.php
Mon cher FP, avec de telles références, vous intimidez ! Même les gouailleurs et les allusifs mettent un bémol.
RépondreSupprimerEffectivement, les références de ce cher FP sont des plus denses. Et d'admirables sources d'information. Grand merci à lui...
RépondreSupprimerCher Tenancier, merci d'avoir bien voulu abréger mes "souffrances". J'avais plus ou moins pensé aux filigranes mais repoussé l'idée parce que je ne voyais pas à quoi ils auraient pu se rapporter. Un peu plus d'efforts de ma part n'aurait pas fait de mal...
Ces filigranes sont donc apparus au début du XIVe siècle. Mais sont-ils toujours usités ? Quand leur emploi a-t-il commencé à décliner ? Bref, cher Tenancier, il va falloir que vous nous contiez l'histoire de ces filigranes... (mais à mon retour, n'est-ce pas ?).
Otto Naumme