Je hais les pubeux

Jusqu’à maintenant, personne n’a semblé réagir à cela :




Il n’est pas dans mes usages de critiquer les gens avec lesquels je travaille - d’autant que je ne puis que me féliciter de collaborer avec AbeBooks. Cela dit, il est des remarques qui seraient bonnes à transmettre :
Qui a cru que cette blague était drôle ?
Qui pense que l’on pouvait faire une plaisanterie aussi balourde avec les rasoirs et Van Gogh ?
Et pourquoi pas Maupassant, tant qu’on y est ?
Et pourquoi pas un traité des échasses pour Toulouse-Lautrec ?
Généralement, je me contrefiche du « politiquement correct ». Je ne critique même pas ici le côté farce mais bel et bien la manière et aussi le fond : est-ce que l’auteur de cette blague a lu la vie de Van Gogh, et après l’avoir fait, aurait-il eu envie de la refaire, cette vanne à deux balles ?
Savait-il que ce marque-page était destiné aux libraires ou pense-t-il que l’espèce est déjà éteinte ?
Est-ce que ce publicitaire à la ramasse pense que nous sommes tous victime de la même anomie que lui ? J’espère en tout cas qu’il a été modeste pour ses honoraires.
Ceci me fut livré en plusieurs exemplaires, accompagnés d’autres accessoires : sacs, stylos, rubans adhésifs, etc. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas mis ces marques-page en circulation. Je ne le ferai d’ailleurs pas. Je refuse catégoriquement d’être lié à ce que trimbale cette blague derrière elle. J’espère qu’à l’avenir, AbeBooks réfléchira à ses plans marketing ou, mieux, que ce site demandera aux libraires ce qu’ils en pensent.
Ce serait mieux.
Soulagé de mon courroux, je retourne classer ma collection de blagues Caram’bar.

4 commentaires:

  1. Ô Yves Letort, intelligent bibliopole, quel est ce courroux ?
    La blague est mauvaise, certes, mais elle n'est pas la première à l'être, ni la dernière, et sans chercher beaucoup on doit trouver plus mauvais encore.
    J'ai à mon actif des actions guère plus glorieuses. En 1979, j'ai glissé, dans une EO de Céline par moi-même édité, un carton qui mentionnait : "Hommage posthume de l'auteur".
    Un peu plus tard, lassé de recevoir des manuscrits poétiques indigents, je les ai renvoyés avec un carton : "Pour d'évidentes raisons, les Editions du Fourneau ont décidé de ne plus publier que des auteurs morts. Prière de joindre un faire-part de décès à tout envoi de manuscrit". (Citation approximative, j'ai la flemme de vérifier le texte exact dans mes archives.) Tiens, je pourrais en faire un scan pour le balancer sur mon site, histoire de...
    On verrait comment Yves Letort réagirait. ;-)

    Par ailleurs, il est vrai que le slogan du marque-page : "S'il n'est pas sur Abebooks, c'est qu'il n'existe pas." est assez putassier. Mais il permet aux anti-trusts et anti-pub comme moi de s'honorer d'avoir fait nombre de "livres qui n'existent pas". D'aucuns se compissent à l'idée d'une Légion d'horreur ou d'un siège percé à l'acadéfraise. Je les laisse à leurs mictions. Moi, cette seule mention, suffit à mon éternel bonheur.

    Une bise respectueuse sur votre front de penseur.
    cls.

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  2. Je ne pense pas, cher CLS, que ce soit une mauvaise blague, en définitive, mais bel et bien une faute de goût et une preuve d'ignorance. A la différence de ce que vous avez fait et que vous citez en exemple, ce marque-page n'induit aucun dialogue avec son sujet, reste à la surface de la souffrance et la tourne en dérision. C'est se moquer de la folie et de la misère, c'est de la dérision face au plus faible. C'est une farce désincarnée et terrible, c'est celle des société anonymes...
    Votre hommage posthume était une prise de position... Les autres choses que vous dites avoir commises induisent chaque fois votre implication. Vous avez signé, vous persistez, et vous continuez également de m'amuser quand je viens vous visiter (ceux qui nous lisent peut aller au lien "Fornax en haut à droite...)

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  3. Je rends les armes. Mais si nous avons les mêmes réactions vomitives devant les facteurs de réclame (je pense qu' "un bon fils de pub est un fils de pub mort" [pour parodier Custer qui n'était pas blanc-bleu]), je continue à penser qu'il y a des sujets autrement plus graves que la mémoire de notre cher Vincent, malgré toute l'affection que je lui porte.
    Anecdote. Pathétique, on va le voir. Parmi le flot de fèces non encore éliminées automatiquement par l'anti-pourriel de mon gestionnaire de messages électroniques, j'ai trouvé, il y a peu, une belle pub pour des groupes électrogènes. Tout le monde a besoin, il est vrai, de 5 à 6 de ces groupes pour sa consommation quotidienne, donc j'ai regardé avant d'éliminer. La beauté suave et irréelle de ces carrosseries utilitaires était magnifiée par celle d'une bimbo quasi à poil... Je pensais ce genre de filon tari depuis une trentaine d'années, eh bien non ! Toujours vivace le cul qui est censé faire vendre.
    Pas de quoi s'offusquer pourtant. On en a vu tant d'autres depuis tant d'années.

    cls,
    plus bas que terre devant vos neurones.

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  4. Et moi qui songeais à quelque bimbo pour m'aider à vendre les oeuvres complètes de Monseigneur Dupanloup... Je déchante !

    Yves Letort,
    nom moins impressionné par la ductilité de votre pensée.

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